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Spoiler:

Traverser les bois des Menos Grande.. fut une véritable partie de plaisir. La plupart des monstres y résidant lorgnait d’un œil pas très amical la cible mouvante s’accompagnant d’un déchet qu’il traînait sur le sol . Drako était tout sauf le bienvenue en ce lieu. Seuls les gigantesques hollows aux bures d’un noir de jais et au masque de Pinocchio agissaient en parfait pantin, sans jamais prendre le risque d’offenser l'Espada 4. Il était l’un des Arrancars les plus puissants des entrailles du Hueco Mundo.. Néanmoins, il connaissait la puissance de Selfura, le Seigneur de Las Noches, qui devait soit régner tel un petit roi de pacotille sur son trône doré en plastique, soit supporter le poids conséquent du Shinigami traître.

Il lança le corps inerte qui d’un son caractéristique aux cadavres, vint s’échouer sur le sable blanc du Hueco Mundo. Incroyable que tout ceci, vraiment. Ses mirettes brouillées par l’écoulement de son sang encore frais se plantèrent sur le petit shinigami qu’il avait décidé de laisser vivre. Ce bon gaillard aurait dû se méfier avant de venir. Néanmoins, il eut du mal à concevoir l’idée qu’on puisse flâner dans la forêt des Menos, seul…d’un haussement d’épaule, il ramena Tigre dans son dos et se sentit plus léger. L’extérieur du Hueco Mundo n’était pas sans lui rappeler son existence, ses débuts en tant qu’Espada…l’un des meilleurs.. l’un des plus naturels. Son regard embrassa visuellement l’horizon désertique et fossilisé, tandis que le corps de son adversaire jonchait le sol. Il espéra qu’il ne se fasse pas engloutir par les hollows de ce monde perdu.

D’un pas traînant, il s’éloigna du jeune homme et par la même occasion du trou qui menait droit vers la sombre forêt, avant de repérer de loin sa seule et unique proie. L’arrancar… devait se repaître au moins une fois par mois, bien qu’il lui arrivait d’en manquer plusieurs par flemmardise aigue. Néanmoins, comme il était de sortie, et avait en prime combattu du shinigami guère ragoûtant, il se permit une fois n’est pas coutume, de partir à la chasse. Habituellement, il attendait qu’on l’attaque dans le dos avant de tuer. Après tout, un Arrancar évolué tel que lui n’avait plus vraiment besoin d’absorber l’énergie d’autrui. Mais il ne fallait pas oublier que la Cuarta aimait la chair…Il persévérait dans sa démarche féline, aux aguets, s’apprêta à bondir sur ce monstre de choix, sa dextre déjà posée sur le manche de son zanpakuto… Le sable d’un blanc cassé qui s’évertuait à garder une peau propre et naturelle se vit souillée par l’immaculation pourpre de l’un de ses résidents. Pas de chance pour lui, Drako était passé par là. L’espèce d’anthropophage se mit alors à déguster son repas. La dernière fois remontait à dix semaines, il n’était pas tant méchant qu’on ne le croyait. Peu lui chaut les critiques diverses d’autrui, surtout si elles provenaient d’être sans scrupules tels que..Les arrancars par exemple, plus encore les Adjuchas, ne souhaitant qu’une seule et unique chose : happer la vie de plus faible.

La solitude commençait à lui peser sérieusement, il ne trouva rien de mieux à faire qu’à errer sans merci sur les sentiers sableux et brillants de l’envers du décor. Une touche de mélancolie pour ponctuer la scène, et on l’aurait confondu avec un éperdu. Pourtant il connaissait mieux que quiconque ce lieu à perte de vue. Pour l’avoir mille fois profané. Non loin de là, son regard d’une neutralité lassée se posa sur une frêle silhouette, ténébreuse comme jamais. Il arqua un sourcil, un rien intrigué et s’en approcha. Encore une âme perdue… qui avait sans doute connue le même sort qu’il avait réservé à sa proie quelques minutes auparavant. Cela dit, lors de son rapprochement, la cadence de ses pas diminua instinctivement, jusqu’à trouver un point d’arrêt, laissant alors une demi-douzaine de mètres entre l’étrangeté devant lui et ..lui.

"-Hé bien, si je m'attendais à ça..."

Son opposant n'était autre que l'Espada le plus puissant du Hueco Mundo, Selfura Balthimore, toujours accompagné de sa bête poilue, son chat Lesha. Le Primera avait un tempérament totalement différent de celui de Drako, il en était même l'opposé. Le Cuarta, comme à son habitude resta impassible et ne laissa aucune expression émaner de son visage. Sombre, profond, obscur, foncé, ténébreux, ombreux, apocalyptique, … tout ces beaux mots souvent employés pour représenter au final ce terme si moche qu’est « le noir » … tout ces ridicules artifices généralement utilisés pour rendre un écrit, un texte, un roman, une prise de parole, un discours une conférence, plus jolis à lire, réciter, énoncer que ce qu’ils ne le sont vraiment … tout ces presque parfaits synonymes si variés sans ne perdre son petit côté tellement banale avaient beaux remplir la même définition à quelques infimes exceptions près, cela ne changeait rien au fait qu’elles résumaient bien ensemble de ce que l’on pouvait voir des pensées de la Cuarta Espada actuellement en attente d'une quelconque réponse de son interlocuteur...

Cela faisait quelques jours que l'arrancar était revenu du monde des humains. Il s'y était bien amusé, mais bien que ce fut une excursion des plus plaisantes, ce monde où il était actuellement lui manquait. C'était assez étrange d'avoir de la nostalgie pour ce lieu immaculé, sans chaleur. Ce monde d'épouvante où l'on risquait notre vie à chaque rencontre, il l'aimait, c'était son monde. Une terre qu'il foulait depuis plusieurs siècles. La patrie qui lui avait permi de grandir et d'être ce qu'il était aujourd'hui. Et pour la première fois après plus de huit cents ans d'existence, il commençait à s'ennuyer ici. Bon, il faut dire que pendant la majorité de sa vie il avait juste passé son temps à marcher à travers le désert, sans but précis si ce n'est que de pulvériser les êtres lui cherchant des crosses dès qu'ils le croisaient. Tel un vagabond il avait voyagé durant des siècles dans cet univers hostiles et il se tenait à présent droit, en plein milieu du désert, toujours accompagné de son famillier, le chat Lesha.

L'être et son animal faisaient contraste avec tout ce qui les entouraient. Effectivement, contrairement à tous les autres arrancars qui s'habillaient de blanc, eux étaient de noir vétus. Ils incarnaient la sournoiserie, agissant dans les ténèbres les plus complet. C'était donc tout à fait normal pour Selfura de s'habiller avec une couleur aussi sombre. Toutefois sa posture n'allait pas vraiment avec son rang de Primera Espada... Il avait l'air d'un fainéant actuellement avec ses mains bien plantées dans ses poches, son regard fixant un point invisible dans le ciel. Ce flâneur se contrefichait de ce que pensaient les autres de sa personne, car s'ils avaient un problème il suffisait de lui parler... Et s'ils voulaient se battre il était près à les accueillir. Comme ses adversaires, il était toujours armé, et autant que ça serve. Actuellement le puissant être réfléchissait. Il ne savait pas quoi faire. Il avait pourtant plusieurs choix qui s'offraient à lui. Il pouvait s'amuser avec son animal de compagnie, se battre avec d'autres arrancars, truicider des faibles hollows qui passaient par là histoire de se défouler, faire des chateaux de sables, art auquel il s'était initié il y a de cela plusieurs décennies... Ou bien il pouvait retourner boire dans le monde des humains ou y chasser des shinigami.

Toutefois il fut rapidement sorti de sa torpeur par un reaitsu famillier qui s'approchait à grande vitesse vers sa position, et les intentions de cette personne semblaient hostiles. Qui que ce soit, s'il voulait se battre il aurait une surprise de taille. Son regard se déporta vers la gauche, direction dont l'individu venait, et il fronça les sourcils. Il avait bien envie de relacher son reaitsu à pleine puissance pour le faire fuir la queue entre les jambes, mais ce n'était pas son genre. Il fit un pas sur le côté pour être en face de son potentiel adversaire à son arrivée. Néanmoins un combat ne serait pas à présager puisque cet être masculin, du moins c'est ce que pensa notre protagoniste qui remarqua l'absence de seins, dans la mesure où cet homme s'approchait de moins en moins vite. Visiblement ce dernier l'avait reconnu et n'allait pas encore se battre... pour l'instant. Et oui, rappellons que les combats entre hollows étaient fréquents. Une fois qu'il fut assez prêt, le second personnage ayant fait son entrée devant le Primera prit la parole.

On remarquait une chose dans ces dires. Il était las et surpri. L'élite de l'espada le regarda plus attentivement. Un type portant deux katana, des cheveux noirs, une partie du masque sur sa machoire, un regard blasé, il lui rappelait un gars qu'il avait déjà vu plusieurs fois. Mais sur le coup il n'arrivait plus trop à s'en souvenir. Il réévalua donc le réaitsu de son futur interlocuteur et se dit qu'il devait faire parti de l'espada. Il réfléchit donc quelques secondes et se remémora les visages de ces acolytes. N'était-ce pas le cuarta qui se tenait devant lui ? Si ça devait être cela. Les deux hommes s'étaient rarement croisés et parlés. C'était peut être l'occasion aujourd'hui et cette situation tromperait l'ennui des deux hommes. Et qui sait, peut être une belle amitié se nouerait entre les deux personnages, qu'ils deviendraient des supers copains et tout plein de bonne chose. Non, arrêtons de nous faire des illusions, ils n'avaient pas du tout le même tempérament, quoi que, pour Selfura cela dépendait des jours étant donné qu'il était assez lunatique et que son caractère changeait de temps à autre. Il n'était pas skyzophresne mais presque.

C'est donc deux regards las qui se croisèrent. A les voir, on préférait s'enfuir à toutes jambes plutot que de rester ici à les regarder. Mais heureusement qu'un stupide animal se trouvait dans les environs pour amener de la gaieté dans l'espace. Lesha miaula et sauta sur son maître. On avait l'impression que la boule de poil souriait et narguait les deux personnages. Escaladant la carcasse de la personne avec qui elle partageait son pouvoir, la bête arriva sur l'épaule droite du sombre personnage. Ce dernier changea alors quelque peu d'attitude. Il souriait. Toujours son regard porté sur son vis-à-vis, il se demandait quoi faire. Il le fixait dans les yeux, espérant que celui-ci les baisse à cause de l'autorité qu'il devait imposer. Il aimait bien utiliser son pouvoir pour se rappeller qu'il était plus puissant que les autres, sauf de Nagare. Ce dernier était venu il y a de cela quelques années, et il avait été obligé de lui obéir. Oh bien sûr, il aurait pu se battre contre lui, mais il était déjà mort une fois, il comptait vivre éternellement à présent, donc un affrontement avec cet être si puissant ne lui aurait pas plut. Mais actuellement c'était une personne moins puissante qui se tenait face à lui. L'uluberlu prit sa respiration et parla d'une voix décontractée :

« Yo ! »

C'était une formule d'approche plus ou moins étrange qui n'amenait pas vraiment de sujet de discussion. Mis à part le fait que lui saluait son soit disant subordonné qui n'avait rien spécifié à ce sujet. Il n'avait pas l'air d'être copain avec les formules de politesse, il aurait peut être fallut le remettre à sa place, mais c'était assez fatiguant. De plus, si ça l'embêtait de tomber sur le primera, pourquoi c'était-il arrêté et avait pris la parole avec celui-ci ? Cela amena donc une conclusion, peut être attive mais plausible, à notre protagoniste. Cet être s'ennuyait, tout comme lui. Selfura reprit donc la parole :

« Visiblement t'as l'air de t'ennuyer. Hum... S'tu veux on peut s'taper la discute. J'ai zappé ton prénom. Ton nom aussi d'ailleurs... T'es le Cuarta non ? »

C'était quelque peu direct, quoi qu'il n'avait pas encore posé de veritable question, sauf une de réthorique, mais ça ne comptait pas. Il réfléchit un peu à ce qu'il avait dit, et si la discution commençait comme cela, elle n'irait pas très loin. Il fallait immédiatement trouver un sujet de conversation mais c'était toujours le plus dur à trouver dans une conversation. Et puis y aller avec des salutations trop conventionnelles, ça faisait plus chier l'homme et son chat. Il fallait donc agir autrement et continuer à parler, même si c'était pour dire des futilités. Alors il reprit une seconde fois :

« T'as pas de l'alcool avec toi ? Car c'pas pour dire, mais c'est la misère ici pour trouver un quelconque hydromel béni. En plus c'est génial comme truc, ça nous fait oublier qu'on se fait ici desfois. »

C'est sur ces mots qu'il prit une pause et attendit que son interlocuteur lui réponde.

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