Retrouvailles [PV Inazu']

Spoiler:

Las Noches, probablement le seul endroit paisible pour une âme comme la mienne. Tandis que j’arpentais les couloirs sans fins du palais blanc, dans le but de rejoindre mes quartiers personnels, je trouvais que le lieu était devenu quelque peu lugubre depuis quelques temps. Allez savoir, je ne me l’explique pas moi-même, mais je pense que cela était du a la fatigue que j’avais accumulé ces derniers temps. Je m’étais probablement trop pris la tête avec ce foutu rapport de mission, et plus particulièrement avec celui qui concernait le Shinigami. Pourquoi un homme comme lui me hantait autant l’esprit, au fond de moi je sentais une sorte de nœud se former, comme si mon esprit cherchait à me faire comprendre que je n’aurais vraiment pas du le laisser partir si vite. J’étais d’ailleurs probablement plus rapide que lui, j’aurais pu le rattraper sans forcer. C’est une faiblesse que je ne connaissais pas jusqu'à présent, si troublante soit-elle, elle m’avait fait complètement perdre pieds, je me posais beaucoup de questions, tellement que je ne me rendis compte que trop tard que j’allais dans la mauvaise direction …

Cela ne me ressemblait absolument pas, dans un soupir de lassitude, je rebroussai chemin, avant d’atteindre la zone Absalon, comme j’aimais l’appeler. Le Quinta ne m’appréciait déjà pas plus que ça, alors si je venais à traverser sa zone de prédilection, il me briserait en deux comme si j’avais touché a sa précieuse pipe. J’avançais encore, comme si je n’allais jamais m’arrêter ….
Je passais à présent au niveau de la salle de réunion, avec sa grande table et les onze sièges qui la cernaient. Je jetait un coup d’œil furtif a ma place, la neuvième, puis au deux que je supportait le moins, la huitième et la dixième …
Je n’avait encore jamais vu ces deux gugusses, et j’espérait les voir le plus tard possible, le simple fait de savoir que l’un est plus fort et l’autre plus faible que moi, me ramenait a ma dure réalité : Mon éternelle quête du pouvoir. Je me plaisais de croire qu’en étant une Espada, j’étais de ce fait dans les plus puissants Arrancar du Hueco Mundo, mais quand on en venait au classement, je n’arrivais que neuvième. Je devais me ressaisir, autant pour moi que pour ne pas être un poids pour l’Espada, le problème, c’est que je ne pensais plus qu’au Capitaine de l’autre fois, j’avais tellement envie de le revoir, allez savoir pourquoi, je n’allais pas le disséquer ou quoi que ce soit, je laisse la barbarie a ma rivale de toujours, la décérébrée de Vizard Fumiko.

J’arrivais à présent au niveau des quartiers pour nos Fraccion, bien que pour l’instant l’heureux élu qui aurait l’extrême chance de me servir de cobaye, euh de coéquipier, n’était pas encore là, je me rappelai le discours tenu part ma supérieure, quelques heures plus tôt, quand nous étions en pleine conversations avec le Vizard-serpent-imbouffable … comment il s’appelle déjà ? Ah oui, Terumi. Elle m’avait dit qu’un fraccion du nom de Shrae allais la servir, Cela ne pouvait être que lui, si seulement j’avais pu imaginer un instant qu’il serait arrancarisé, là franchement, j’étais encore abasourdie par la nouvelle. Mais bon, je dois avouer qu’un duo Kougou et Inazuma, c’était plutôt inquiétant, entre Kougou et ses fringales, et le caractère de son petit fraccion …
M’enfin, pourquoi je m’inquiétais pour lui, après tout il savait ce qu’il faisait.
Je continuais tranquillement mon passage dans la zone, entendant les larbins me saluer avec respect, comme si j’étais leur idole, quel bande de lèche bottes, vu ma réputation a l’extérieur de Las Noches, ils faisaient juste ça pour que je ne les tuent pas. C’est alors que, dans mon élan, je fus percutée par un de ces hommes, je ne le connaissais pas, c’était d’ailleurs la première fois que je voyais sa tronche dans Las Noches, mais lui, contrairement aux autres, ne me considéra pas comme son supérieur, en même temps, mon long manteau blanc masquait mon numéro, il ne pouvait pas vraiment le savoir si ce n’est qu’il aurait au moins pu regarder ou il allait.
Je m’écartai légèrement, un peu irritée par cet énergumène qui m’avait arraché a mes pensées, je le regardai et lui dit :

« - Tu pourrais au moins regarder ou tu vas, rentrer dans les gens comme ça, non mais franchement. D’ailleurs, qui est tu ? Je ne t’ai jamais vu à Las Noches. »

Je le regardais à présent, il avait un regard assez étrange, il semblait me regarder comme si il me connaissait. Mais merde, c’est qui ce type ? J’ai beau chercher, je n’ai jamais vu un Arrancar comme lui ici … Peut être me regarde t’il ainsi parce qu’il a eu vent des rumeurs a mon sujet ? Non, je ne crois pas … il m’aurait plutôt regardé avec un regard de dégout ou colérique. Là il me regardait comme si j’étais sa meilleure amie, c’est limite s’il souriait …
S’il était du genre insolent, il était mal tombé, il suffirait qu’il me balance une remarque de travers, et je lui décroche les côtes au beau milieu du couloir. J’’ajouta donc, avec l’impatience qui me caractérisais lors de mes colères passagères :

« - Bon alors, tu vas me répondre ? Dis moi qui tu es et ce que tu fais ici, T’es un nouveau ? »

Tout ce qu’il me restait maintenant, c’était d’attendre sa réponse, si il n’était pas muet. Ahah ! Ça serait vraiment le comble, en plus de la fatigue qui me tiraillait, j’allais tomber sur un larbin effronté muet ? Et re-merde, c’était peut être pas mon jour après tout …

«Alalala...C'est moi Inazuma ! … »

Finalement, ce n’était peut être pas une si mauvaise journée …
Je passai de la colère a la surprise, cet olibrius en face de moi était donc Inazuma ? Le même que celui que j’ai connu ? Quel changement, je ne l’aurais jamais reconnu. Je me souviens encore du hollow blasé de ses journées, cherchent quelque chose de palpitant à faire pour tuer la monotonie de la chaine alimentaire des Hollow. Manger ou être mangé, c’était la loi régissant le Hueco Mundo, et comme moi, il avait réussit à s’extirper de simple rang de hollow pour devenir un brave petit soldat de Nagare. Bien qu’il ne soit que fraccion, et que par habitude je hais les fraccion, je dois dire qu’il sera bien le seul d’entre eux que je traiterais avec un certain respect. Je portai un instant mon regard sur l’insolent petit déchet qui avait osé balancer sa vanne idiote. Il ne le savait pas encore, mais il était à deux doigts de se faire arracher un organe. Il m’observait, ne sachant trop quoi penser de moi, je pense qu’il devait se demander a quoi je pensais, ou observer comment je réagirais a sa boutade idiote. Je le toisai subitement, d’un ton inquisiteur.

« - Kukashi, c’est bien ça ?
-Ouais, c’bien moi. »

Il m’avait répondu sur un ton de défi, il avait donc probablement mal pris la façon dont je m’étais adressé à lui. Je n’ajoutai rien, je m’approchai de lui, le regard brillant d’une étincelle de sadisme, comme à mon habitude. Je constatai qu’il ne bougeait pas, ne tremblait pas, il me regardait d’un air de dire « Bah alors, tu crois m’faire peur ? ». Il me mit tout simplement hors de moi, d’un violent revers du bras, je le fis valser dans le mur le plus proche, avec une telle violence que la paroi se vit complètement fissurée à l’ endroit de l’impact. Je ne l’avais pas tué, non, ce n’était pas mon genre, et je ne voulais surtout pas que Tsukaru-sama pense que j’ai la fâcheuse tendance à supprimer les éléments faibles. E m’approcha de lui a nouveau, me mit a sa hauteur et déclara :

« - Tu apprendras à rester à ta place, dorénavant. »

Sitôt, je sortis le petit cristal qui ouvrait la porte vers la Kana Negacion, l’expédiant pour au moins 3 bonnes heures dans la dimension punitive. Mon geste avait choqué tout les Arrancar autour de moi, à l’exception d’Inazuma. Il me connaissait depuis trop longtemps pour s’imaginer que je n’étais pas la femme impitoyable et psychopathe dont parlent les rumeurs. Certes, j’admets être quelques peu cruelle avec mes subordonnés, mais je n’étais pas comme les rumeurs me décrivant. Et en toute sincérité, je m’en tapais totalement, j’étais une Espada, ce que l’on pense de moi m’importe peu, du moment qu’elles ne changent pas le point de vue que Tsukaru-sama avait de moi.

Je me retournai vers mon interlocuteur du moment, nous avions probablement des tas de choses à nous raconter, c’est indéniable. Cependant, je me refusais de pénétrer dans les quartiers fraccion, aussi je l’attrapai par le bras, assez violement je dois l’avouer, probablement que les autres Arrancar aux alentours ont du penser que j’allais lui faire subir le même sort. Mais non, je l’emmenai juste au balcon qui surplombait la salle dite désertique de Las Noches, couverte d’un faux ciel comme celui du monde des humains. J’aimais beaucoup passer du temps ici, une sensation agréable m’envahissais a la vue de ce ciel bleu. Je regardai donc Inazuma, ne sachant pas s’il était déjà venu ici, je lui dis alors :

« - J’aime cet endroit, c’est paisible, il me permet de me calmer …
Kougou m’as dit que tu allais devenir son fraccion, au début j’ai cru qu’elle se moquait de moi, mais quand j’ai vu qu’elle avait son air sérieux habituel, je n’en revenais pas, je dois te l’avouer. Je n’imaginais absolument pas te revoir, et encore moins au sein de Las Noches, mais je suis heureuse de savoir que tu vas bien, et aussi que tu es devenu un Arrancar, encore bravo.
Je ne me souviens pas exactement depuis combien d’années, mais je trouve cela assez fabuleux de revoir un visage ... enfin une personne familière dans les parages. »

Maintenant que j’y repensais, je me sentais totalement idiote de ne pas l’avoir reconnu, je dois dire que la chevelure rouge aurait du me mettre la puce à l’oreille tout de même. Enfin, j’imagine que lui aussi a un tas de questions à me poser, ou alors il se fiche totalement de ce qui à bien pu m’arriver. En même temps, sa réaction de tout a l’heure ne m’as pas particulièrement étonnée, après tout j’avais a peu près la même pensée je crois.

Je le regardais avec attention, toujours aussi étonnée de voir son visage humanoïde. Je ne me souvenais que du félin hollow que j’avais connu. Sa vie semblait bien remplie à présent, devenu arrancar, il avait réussit à survivre, pour sur qu’il était un battant ce petit. Avoir l’audace de se pointer à Las Noches comme il l’avait fait, c’était tout de même quelque chose. Il avait eu beaucoup de chance de ne pas y rester.
Je remarquai cependant qu’il avait fixé mon corps d’une façon étrange avant d’entamer sa tirade. Probablement un reflexe qu’il obtint avec son arrancarisation.

« - Moi ? Je n’étais même pas encore Espada a l’époque ou nous nous sommes rencontrés, lorsque je suis entrée a Las Noches, j’imaginais mal finir en tant que fraccion ou garde, ce n’était pas mon objectif, j’avais juste soif d’apprendre, apprendre de nouvelles techniques, connaitre de nouvelles personnes, de nouveaux alliés. Mais il se trouve que je suis tombée nez à nez avec le Novena Espada de l’époque, plutôt bel homme je dois dire, son existence antérieure devait être remplie de jolies minettes. Bref, nous parlâmes quelques instants, il m’amena à son maître, notre maître. Quand je suis arrivée devant lui, il ne dit rien, un long silence s’était installé, je ne savais pas trop quoi penser, était-ce une façon pour lui de dire « Qu’est-ce qu’elle veut ? » où plutôt « Intéressant, elle a un certain potentiel ».

J’ai donc attendu qu’il brise lui-même le silence, je ne me souviens pas exactement ce qu’il a dit, mais un combat s’en est suivi, j’ai affronté le Novena de l’époque, et j’ai pris sa place après l’avoir battu en duel. J’ai été accueillie dans l’Espada par Kougou, nous sommes devenues amies. Selfura, le primera, bien qu’il ne soit jamais très présent au sein de Las Noches, m’a enseigné l’art du sonido. Je ne connais pas bien le Tercera et le Cuarta, nous n’avons pas réellement eu le temps de parler. J’ai rencontré le Quinta au détour d’un couloir, un peu comme toi tout a l’heure, et depuis nous sommes un peu le chat et la souris, tu vois le genre. Le Sexta, Septima et Octava me sont encore étrangers, une rumeur circulerait donc qu’il n’y a ni Septima ni Octava Espada, mais j’ai peine a y croire. Quand au Decima, il me semble l’avoir croisé il n’y a pas longtemps, il est parti en mission a l’heure actuelle il me semble.

Enfin voilà, maintenant je me tiens devant toi, je n’ai même pas été fichue de te reconnaitre, j’imagine encore voir le petit chat du désert. »

La dernière fois que j’ai parlé autant, c’était pour faire mon rapport, c’est assez déplaisant de comparer cette conversation à ça d’ailleurs, mais je dois dire que j’ai rarement l’occasion de faire un monologue. Je le regardais, en silence, imaginant qu'il allait probablement dire quelque chose, je ne savais pas quoi dire, alors je me taisais. C'était ça ou dire des conneries, mais pour ça, il me suffisait d'aller emmerder Absalon