Reconnaissance {Terminé}

Kougou bondissait de toits en toits aussi facilement qu'une enfant jouant à la marelle. Elle dépassa bientôt un centre commercial titanesque de la banlieue de Karakura, se rendant sans tarder au point de rendez-vous. Asayake-sama lui avait ordonné d'effectuer une mission de reconnaissance dans le monde réel avec la Novena Espada, Kakita. Des pics de reiatsu anormaux avaient été repérés dans la banlieue, depuis quelques semaines, et les deux Arrancars devaient enquêter chacune dans une partie de la périphérie de la ville. Kougou n'ayant rien trouvé en quelques heures, elle décida de revenir à l'endroit où elle avait quitté Karaleth, en lui rappelant d'être prudente, car ces étranges manifestations spirituelles étaient certainement dues à un être puissant, peut-être même un Vizard. Lorsque le chef actuel de l'Espada l'avait convoquée pour lui donner cette mission potentiellement dangeureuse, et lui avait demandé de choisir un coéquipier pour cette superbe aventure, la Segunda avait choisit sans hésiter Kakita et son Zanpakutôh Manticora, car elle savait que malgré son rang, Karaleth était quelqu'un avec un grand potentiel, et tout à fait capable de se montrer discrète...contrairement à beaucoup d'autres Arrancars. Elle se rappela ainsi d'un de ses anciens Fraccion, son premier, qui l'avait si bien servi malgré sa tendance à foncer dans la mêlée sans avoir de plan...puis elle chassa ces pensées parasites, qui troublaient son travail.

Un mouvement suspect la fit s'arrêter sur une bâtisse délabrée, certainement habitée par des ouvriers. Elle chercha la chose qui avait attiré son attention, et découvrit...un chat. La bête feula, car même si elle ne pouvait la voir, les félins avaient toujours eus des facultés à ressentir les choses invisibles. Kougou grommela et repartit rapidement, se retenant de justesse de ne pas donner un coup de pied rageur à cette saleté d'animal. Silencio se rit d'elle en silence, portant bien son nom, puis disparut de ses pensée aussi vite qu'il y était entré. La Segunda grogna un peu plus fort, puis continua à sauter de toits en toits. Une personne capable de repérer les âmes errantes aurait sans doute cru avoir un peu trop bu, s'il l'avait vu, en ce moment, bondissant de façon acrobatique d'une plateforme à l'autre, en longue robe noire comme la nuit, sa chevelure étrange (on ne voit pas des cheveux mauves tous les jours, si ?) voletant dans l'air du soir. Quelques minutes plus tard, elle parvint enfin sur la place peu éclairée qui leur servait de point de ralliement, à Karaleth et à elle. Utilisant son Pesquis et son ouïe quelques instants, elle vérifia qu'il n'y avait rien sur le petit rond-point, puis sauta du haut du toit, retenant sa robe d'une main, puis atterrit avec grâce avant de chercher un endroit où s'asseoir. Elle jeta son dévolu sur un banc aussi miteux que les autres, avec moins de crottes de pigeons, mais plus de lettres et de coeurs gravés dessus. Enfin, elle dégaina...un magasine trouvé par terre, et le feuilleta en attendant sa coéquipière, malgré le fait qu'elle ne savait pas (ou très peu) lire. Elle regardait les images, et tentait vainement de deviner les gags des bandes-dessinées. Un chien blanc avec des longues oreilles dormait sur une niche avec un toit rouge. Elle le trouva ridicule et déchira la page avant de la fourrer dans une des poches extérieures de sa robe, presque invisible tant elle était petite.

Un bruit feutré lui fit tendre l'oreille. Le son se répéta une douzaine de fois, ressemblant à celui d'un vêtement sifflant à cause du vent. Et ça venait des toits. Cela ne voulait dire qu'une chose : Karaleth arrivait. Sans même se retourner, ni même faire mine de se lever, Kougou interpella sa collègue, devinant grâce à son Pesquis qu'elle était à portée de voix.

«Alors, Kakita-san, avez-vous trouvé quelque chose d'intéressant ? Personnellement, je n'ai rien découvert dans la partie de la banlieue qui m'a été attribuée. J'espère que vous n'aurez pas perdu votre temps, vous. Asayake-sama risque d'être fort déçu, si nous revenons sans les informations qu'il désire.»

L'Araignée jeta d'un geste désinvolte la BD qu'elle feuilletait quelques instants auparavant dans une poubelle à une dizaine de mètres. Le livre tomba en plein dans le mille, avec un bruit sourd. Un rat bondit soudain hors de la poubelle et se précipita droit vers la Segunda. Il heurta sa jambe, et l'Espada baissa la tête pour regarder la petite bête apeurée. Puis, avec un reniflement dégoûté, elle lui donna un violent coup de pied. La bestiole s'envola et atterrit au même endroit que la bande-dessinée. Kougou fit comme si de rien n'était, attendant avec patience le compte-rendu de sa coéquipière, espérant qu'elle avait eu plus de succès qu'elle, et qu'elle n'avait pas eu trop de problèmes. Puis elle se morigéna intérieurement : cette petite était une Es-pa-da, et nul ne pourrait lui causer le moindre tort sans en payer les conséquences.

Karaleth ne savait pas trop ce qui pouvait autant inquiéter Las Noches au point de dépêcher deux Espada directement sur place pour enquêter. Séparée de sa partenaire, la Novena entreprit de fouiller quelques ruelles sombres et plusieurs bâtiments abandonnés. Rien, rien n’avait perturbé le peskis de l’Espada, il n’y avait aucun signe de vie dans la zone, c’était trop calme pour que Karaleth se contente de s’en aller faire un rapport. Le bâtiment semblait paisible, pas un rat, pas un chat, même pas d’oiseaux gazouillants. Il était clair et net qu’il y’avait quelque chose d’inhabituel dans cette zone.

Scrutant l’horizon un instant, Karaleth préféra tout de même aller au point de ralliement avant d’entreprendre quoi que ce soit, elle connaissait mieux que quiconque les terribles sautes d’humeur de la Segunda, plusieurs fraccion n’était plus là pour en témoigner. La Novena plaça donc un petit dispositif dont elle avait le secret, cet outil, totalement inutile en combat, avait la particularité de diffuser une légère quantité de reiatsu, servant donc a marquer un endroit bien précis, sans pour autant éveiller l’attention des personnes alentours. Karaleth partit donc a toute allure vers le point de ralliement, sa vitesse était inégalable pour le commun des Arrancar, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, elle était déjà à porté de voix de sa coéquipière.

Karaleth exécuta un dernier sonido pour arriver a côté de Kougou, le mouvement fut si rapide qu’une brise de vent s’éleva derrière la Novena. Elle se tourna vers la Segunda et annonça d’une voix sereine :

« - Je crois que je tiens une piste, Kougou-san, il y’a un bâtiment désaffecté non loin de là et l’ambiance pesante autour de lui ressemble fortement a un kekkai de dissimulation. Cependant la probabilité d’y rencontrer des ennemis est relativement élevée. J’ai marqué la position au cas où. Que faisons-nous ? »

Contrairement a son habitude, Karaleth n’avait pas employé la formule de politesse qu’elle utilisait avec les 5 premiers Espada de Las Noches, mais le cas ici était différent, les relations qu’elle entretenait avec Kougou étaient différente de celles avec les autres Espada, Karaleth nourrissait une profonde admiration pour elle, bien qu’elle ne comprenait pas vraiment pourquoi ses sautes d’humeurs étaient si meurtrières. Karaleth ajouta d’un air las :

« - Finalement, je crois qu’il est certain d’y trouver du monde, je ne sens plus la présence de mon dispositif, il est donc brouillé par je ne sais quoi, ou a été détruit. Peut être devrions nous aller voir ce qu’il se trame. A moins que les ordres n’impliquent pas une enquête détaillée ? »

Il est vrai qu’un tel dispositif était relativement fragile, mais qu’il disparaisse comme ça laissait présager qu’il y’avait du monde la bas, et Karaleth ne préférait pas imaginer ce que Kougou et elle subiraient si elles revenaient sans plus de détails. Leur loyauté envers leur maître était indiscutable, et Karaleth n’aimait pas particulièrement échouer, son orgueil avait considérablement amplifié depuis qu’elle était devenue Novena.
Et qui sait … peut être que les deux femmes pourraient s’amuser avec ces … « personnes » Peut être que Karaleth aurait l’occasion de tester son nouveau prototype de poison.

Kougou écouta la Novena lui répondre calmement, puis réfléchit quelques instants. Elles ne pouvaient pas rentrer à la maison sans aucune autre information que la localisation de quelques bâtiments délabrés dans la périphérie, sans avoir été enquêter plus en détails là-bas, en tout cas. Les deux Espadas n'avaient donc pas trop le choix, sans compter que si Asayake-sama les avait envoyées sur place au lieu de simples Arrancars, c'était qu'il avait une raison particulière de s'intéresser à la banlieue de Karakura. Mais la question était : était-ce ce groupe de bâtiment que Karaleth avait "marqués", et que la Segunda pouvait sentir depuis leur position sans difficulté grâce à son Pesquis, qui répondrait aux interrogations du chef de l'Espada ? Il devait sans doute s'attendre à ce que Kougou et sa coéquipière ramènent la chose ou la personne qui l'intéressait, et qu'il avait repéré grâce aux flux de reiatsus qui provenaient de Karakura, ou à ce que les deux Arrancars l'élimine. Bref, les intentions d'Asayake-sama étaient plus que floues, et c'était à Kougou de démêler le noeud des interrogations. Comme elle détestait ce genre de travail ! Il lui rappelait par trop son ancienne vie, celle d'une fillette abandonnée, qui devait s'introduire en douce dans bijouteries et maisons nobles pour effectuer des rapines afin de survivre. Elle chassa ces pensées dérisoires et dérangeantes de son esprit, puis se retourna vers la Novena, tentant de percer à jour les pensées de la Novena au fond des ses yeux verts. Elle sourit légèrement au bout d'une seconde à fixer sa camarade, puis ses lèvres minces se pincèrent de nouveau. Elle se débarrassa alors des trois boucles d'argents qui retenaient ses cheveux, les fourra dans une autre poche invisible de sa robe, et s'attacha les cheveux avec un élastique provenant d'une autre de ces poches. Une queue de cheval la gênerait moins que sa coiffure compliquée en cas d'affrontement, et elle préférait se débarasser de la moindre gêne si elle devait protéger sa subordonnée. Enfin, elle saisit sa robe au niveau de la taille, et la déchira délicatement en un mouvement répété des milliers de fois. En dessous, elle avait une sorte de collant moulant entièrement noir. Elle rangea l'étoffe inutile dans une de ses innombrables et invisibles poches, et le léger renflement que provoqua le tissu était presque invisible dans la nuit. Toujours être belle même pendant la bataille, telle était la devise de Kougou. Et elle s'appliquait toujours, sauf lorsqu'elle utilisait sa Resureccion, cas rare, mais s'étant déjà produit plusieurs fois, notamment un beau jour où elle s'entrainait avec Karaleth, et où une troupe d'Adjuchas avait jugé bon de les interrompre. Les restes des pauvres Hollows seraient restés dans le désert si l'Araignée n'avait pas dévoré l'intégralité des monstres (elle en avait peut-être laissé deux ou trois à Karaleth, mais le reste était désormais bien au chaud dans son estomac...). A vrai dire, elle ne pouvait pas vraiment les traiter de "monstres", vu l'aspect cauchemardesque de sa vraie forme...

La Segunda désigna les toits, le doigt pointé dans la direction d'où venait le signal de Karaleth. La balise émettait de faibles ondes, maintenant, mais Kougou la ressentait aussi bien que si elle était à côté d'elle, malgré les quelques kilomètres qui la séparait du signal.

"Nous nous rendons là-bas, Kakita-san. Essaye de ne pas me dépasser trop rapidement, on se retrouve devant l'entrée du bâtiment le plus proche. A tout de suite."

Puis elle s'esquiva en un rapide Sonido, sachant pertinemment que Karaleth la rattraperait très vite. Bondissant de toits en toits comme un chat (ou plutôt une araignée sauteuse), elle sentait le vent souffler dans ses cheveux et siffler à ses oreilles. Elle sentit plus qu'elle ne vit la Novena sauter et courir à ses côtés, puis elle disparut quelques mètres plus loin, prenant de plus en plus d'avance, sans doute. Au bout de quelques minutes, Kougou atterrit pile devant la trace de reiatsu de Karaleth, qu'elle effaça sans ménagement. Puis, sans même vérifier que sa collègue était bien arrivée (ce qui était sans doute possible le cas), ni attendre qu'elle manifeste sa présence, elle entra dans l'immeuble délabré. C'était fou comme il ressemblait à un de ceux que l'on croise dans les films d'horreur, et où guettaient mille et une bêtes glauques, dans l'ombre. Mais, en l'occurence, la chose effrayante était la jeune femme qui entrait dans le bâtiment. Elle parcourut l'entrée des lieux. Personne. Puis elle inspecta le plafond et y découvrit un trou gros comme une vache. Elle fit signe à Karaleth de la suivre, et bondit dans l'ouverture, sans utiliser de Sonido. Corrigeant sa trajectoire avec ses bras tendus, Kougou arriva sans un bruit dans la pièce obscure comme de la poix, uniquement éclairée par un rai de lumière venant d'en bas. Utilisant son Pesquis, son sens du toucher et son ouïe plus que sa vue, l'Araignée se rendit compte que la pièce n'était en fait qu'une sorte de débaras dont elle fit rapidement le tour. La porte, en acier blindé, ne résista qu'un instant à la force de la Segunda, qui l'envoya valser sans aucun souci de discrétion. L'obstacle heurta le mur avec fracas, puis retomba avec un bruit d'enfer. Puis le silence revint, uniquement troublé par la respiration des Espadas.

"Ce couloir doit bien mener quelque part, dit Kougou en s'avançant dans la pièce éclairée par une lampe jaunâtre qui clignotait, je vais à droite. Tu préfères m'accompagner, ou tenter ta chance de l'autre côté ?

Kougou pensait que la Novena préférerait aller de son côté, même si elle aurait préféré qu'elle reste avec elle. Non pas qu'elle eut peur, mais elle préférait ne rien risquer, afin que Karaleth puisse revenir en un seul morceau, si elle tombait nez à nez avec...avec quoi ? Un monstre ? C'était ELLES les monstres. Ou plutôt, elles qui pouvaient faire passer un sale quart d'heure à ceux qui les rencontreraient dans ces ruines...Après avoir écouté la réponse de la Novena, l'Araignée s'avança dans le couloir sombre...

Karaleth regarda le couloir de gauche qui s’enfonçait dans les ténèbres. Elle jeta un rapide coup d’œil au couloir de droite avant de pointer son doigt au plafond et de le faire s’effondrer a l’aide d’un Balar.

« - Allons a gauche, le couloir de droite n’a aucune sortie a son bout, nous pourront donc y revenir si il n’y a rien de l’autre côté. S’il s’avère que des gens se trouvent derrière ces décombres, ils ne pourront pas s’échapper. »

Karaleth avança silencieusement dans le couloir restant, suivie de près par sa coéquipière qui paraissait quelques peu contrariée par l’action de la Novena. Ce qui pouvait se comprendre après tout, Karaleth venait de remettre en cause sa décision, si elle avait été sa fraccion elle serait probablement déjà morte. Kougou était tristement célèbre pour ses fringales cannibales.
Mais Karaleth n’en avait que faire, ce n’était pas par plaisir d’embêter sa partenaire, mais par connaissance du terrain, la Novena avait examiné la structure du bâtiment avant de rejoindre Kougou, elle savait parfaitement que le couloir qu’elles arpentaient était le seul qui aurait pu permettre a l’ennemi de fuir, alors autant sécuriser d’emblé toute les sorties. Karaleth s’arrêta brusquement, en fixant le plafond sombre qui suintait d’un liquide étrange.
La Novena utilisa le dispositif de traçage qui ne fonctionnait plus, en le passant sous l’espèce de bave gluante qui dégoulinait. Elle avait vu juste, ce n’était pas qu’un simple liquide, le dispositif se corroda sous l’effet acide de la solution.

« - Le chemin est parsemé de pièges dans ce genre là, ils nous attendent, qui qu’ils soient. »

Les deux Espada esquivèrent habilement les obstacles placés sur leur chemin, jusqu'à déboucher a une vaste et lumineuse pièce, dans laquelle se tenait deux hommes âgés d’une trentaine d’année tout au plus. Ils se tournèrent vers les deux espadas, ce n’était à première vu pas des humains normaux, et encore moins des alliés.
L’un d’entre eux, qui semblait être le chef vociféra a l’encontre des deux Espada :

« - Les chiens du Hueco Mundo nous ont retrouvés on dirait !
- z’avez raison boss, mais on fait quoi maintenant ?
- on n’a pas l’choix, on va les tuer, de toute manière ce ne sont que des Arrancar sans importance ! »

Karaleth ne pu retenir le fou rire qui l’avait envahit, lorsqu’elle s’arrêta enfin de rire, elle saisit son zampakuto en le tenant la lame vers le bas. Cette posture était pour Karaleth, une façon de se moquer de ses adversaires, sous entendant qu’elle pourrait les abattre en n’utilisant que le pommeau de son zampakuto.

« - Ne me faites pas rire, deux humains ne peuvent rien contre nous. Mais ne vous inquiétez pas, nous, enfin je ne vous tuerais pas, mais je ne peux pas vous garantir la même chose de ma partenaire. »
Karaleth regarda un instant sa coéquipière avec le petit sourire habituel qui signifiait « Essaye de ne pas trop l’amocher. »
Karaleth concentra son attention sur le subordonné, celui-ci portait deux dagues qui a première vue étaient usées, par de nombreux combats. Une forte sensation de dégout l’emplit lorsque les deux hommes commencèrent à laisser émaner un reiatsu proche de celui d’un hollow. Ils étaient visiblement les mystérieux personnages qui se terraient ici comme des animaux traqués.

« - Kougou-san, je te laisse le chef, fait attention, je crois qu’ils sont plus que de simple humains aux reiatsu sombre. »

Ne laissant pas le temps à Kougou de répondre ou même d’acquiescer, Karaleth avait déjà utilisé son sonido pour arriver dans le dos du subordonné. Elle l’avait visiblement pris au dépourvu, l’homme ne parvint qu’à esquiver le coup de la Novena qui lui sectionna le tendon du bras droit au lieu du bras tout entier. L’inconnu saisit alors l’une de ses dagues avec sa main gauche, fonçant sur Karaleth qui se contenta de parer les coups avec son zampakuto et sa main. Il était rapide, et visiblement aguerri, le combat ne s’avérait pas gagné d’avance, la Novena avait une petite idée de ce qu’il pourrait être, mais l’idée semblait inconcevable, elle se dégagea de la zone de corps à corps avec un sonido.

« - Je m’en doutais, tu es un vizard, je me trompe ? »

Il ne lui répondit pas, mais tout semblait concorder, leur reiatsu, leur méthode de combat semblable a celle d’un shinigami …
Karaleth jeta un coup d’œil a sa partenaire, le combat s’annonçait difficile pour elles.
Le subordonné fonça a nouveau sur elle, trop rapide, elle ne parvint pas a esquiver la totalité de l’attaque, heureusement pour Karaleth, le coup avait perdu de sa puissance, et son hierro parvint a l’arrêter, laissant un bout de sa tunique tomber et dévoilant le tatouage noir représentant le 9^eme espada. L’homme tressaillit a la vue du numéro et hurla :

« - Boss, c’est une Espada !
- Ne baisse pas ta garde ou je prendrais ta vie. » Rétorqua Karaleth.

La Novena n’avait pas du tout apprécié le coup de son adversaire, même si il avait été vain. Elle se redressa, un regard de tueuse s’afficha sur son visage. Elle saisit son zampakuto comme un katana, et le jeta en l’air en ajoutant

« - Dokueki, Manticora … »

Kougou écouta l'exposé de sa coéquipière, agacée. Son Bala devait avoir prévenu toutes les personnes qui se cachaient dans l'immeuble, s'il y en avait. Puis, les arguments de la Novena lui semblèrent néanmoins être fondés sur de bonnes bases, et elle ne dit rien, suivant sa camarade qui s'enfonçait dans les entrailles du bâtiment, un léger sourire sur les lèvres, qui disparut bien vite. Alors que les deux femmes progressaient silencieusement dans les couloirs, la Segunda capta quelque chose avec son Pesquis. Un coup d'oeil lui fit voir une sorte de limon noirâtre qui suintait du plafond. Quel piège grotesque, facilement détectable et certainement peu efficace. Karaleth semblait l'avoir remarqué, elle aussi, et agit, encore une fois, avec calme et assurance, sans erreur. Elle prévint ensuite sa «supérieure» que d'autres pièges seraient sans doute disposés dans l'immeuble délabré. Encore une fois, Kougou se morfondit dans un mutisme prudent, ayant déjà sentit trois autres guet-apens avec ses sens. Les deux Arrancars progressèrent ensuite plus lentement, sans à-coup, évitant les divers embûches grotesques qu'on avait installés dans les couloirs. Un d'entre eux, qui intéressa particulièrement Kougou, même si elle n'en fit rien paraître, était composé d'une faible particule spirituelle reliée à des sortes d'explosifs. L'Araignée détruisit la petite sphère spirituelle, puis se décida à installer une protection similaire dans ses appartements. Ce piège brillant était posé juste avant une porte qui n'existait plus, dont on voyait juste les gonds, et qui barrait à peine l'entrée pour une large pièce trop éclairée au goût de Kougou. Elle trouva le système de protection de cet endroit intéressant, utiliser une multitude de guet-apens évidents pour faire croire à tout intrus qu'il entrait dans l'antre d'un ennemi vraiment stupide, avant de déposer cette installation étrange et très efficace, presque invisible même au Pesquis surdéveloppé de l'Espada n°2.

La salle, presque vide à l'exception d'un bureau renversé et d'une porte en bien meilleur état que celle que venaient de dépasser les deux Arrancars, était occupée par deux hommes. En jugeant leur puissance grâce à leur reiatsu, Kougou découvrit instantanément le plus fort, le chef, et s'intéressa aussitôt à lui, sans accorder un seul regard à son employé. Plus grand qu'elle de près d'une tête, et de deux fois sa largeur, ses puissants muscles roulaient sous une tenue de chantier fort sale, et une poignée de nodachi dépassait de son pantalon. Quelle inélégante façon de cacher un Zanpakutôh ! Ces deux zigotos devaient être des Shinigamis...même si leur reiatsu semblait être également proche de celui d'un Hollow. Le type qu'elle examinait en vitesse s'exclama, la prenant sans doute pour une simple Arrancar, puis son subordonné lui demanda ce qu'ils devaient faire. Un combat s'annonçait ! Cela devenait intéressant. Kougou ne pourrait pas utiliser sa Résureccion dans le monde des humains sans alerter la Soul Society, et Asayake-sama lui avait demandé d'être discrète. Il était donc hors de question de libérer Silencio...sauf si le besoin était vital. Cependant, les deux hommes semblaient affaiblis, et, si le subordonné un peu maigre était à peu près au niveau de Karaleth (quoique celle-ci le dépassait d'un cran), l'autre musculeux ne ferait pas le poids face à la Segunda, Resureccion ou pas.

Karaleth ricana soudain, et la bouche de Kougou esquissa un léger sourire, révélant ses dents blanches comme l'ivoire. Les deux autres crétins les prenaient pour de simples Arrancars ?! Mais qu'avaient-ils dans la tête, un petit pois ? C'était du plus haut comique. Alors que l'Araignée allait signifier à son équipière de lui laisser le «boss», celle-ci lui demanda de s'occuper de lui. Bien, elle allait s'amuser. Le tuerait-elle ? Oui, un seul vivant en vaut bien deux...

Elle s'avança vers lui avec volupté, son sourire s'élargit. Elle se pourlécha les lèvres, comme avant un repas, et ils se fixèrent un instant, prêts à se battre tous les deux. Puis le bruit de l'acier cognant l'acier résonna soudain, Karaleth et le maigrichon s'étaient mis au boulot. Kougou dit doucement au gros tas :

«Kougou Kumo. Ne meurs pas trop vite, s'il te plaît, cela fait longtemps que je ne me suis pas battu contre quelqu'un de plus fort qu'un simple Adjuchas.
- Shark. Tu n'es pas une simple Arrancar, si ?»

Ils s'étaient mis à tourner l'un autour de l'autre, guettant un signe, un clignement de paupière, une occasion de se fendre. Peu à peu, leur cercle diminuait de rayon, les rapprochant l'un de l'autre, presque jusqu'à se toucher. Shark n'avait toujours pas dégainé son trancheur d'âme. Puis l'autre maigrichon brailla quelque chose, que l'Araignée n'écouta pas. Le chef ouvrit de grands yeux.

«Toi, tu es u...»

Kougou effectua une attaque si rapide que l'autre n'aurait pas dû la voir venir, mais il esquiva à la perfection, bien qu'à la dernière seconde.

«Bons réflexes, petit Shinigami. Et, oui, je suis une Espada. Quant à toi...je ne sais pas dans quelle catégorie te mettre, celle des fous ou des imbéciles ?
- Ne me fais pas rire, répondit-il en grognant, et je ne suis pas un Shinigami, mais un Vizard.»

Kougou entendit le bruit du métal frottant du tissu, et effectua un Sonido pour s'éloigner de quelques mètres de l'arme potentiellement mortelle. Le trancheur d'âme, large et long, était plutôt impressionnant, pour être celui d'un déchêt. Elle lui ferait avaler son arme, se promit-elle. Son adversaire parcouru en une enjambée la courte distance qui les séparait, puis effectua une taille tout ce qu'il y avait de plus basique. L'Araignée esquiva négligemment, donnant un coup du tranchant de la main sur l'épaule de son ennemi, qui utilisa sa lame pour parer l'attaque. La Segunda retira sa main rapidement, et l'autre tenta de la couper en deux avec son Zanpakutôh. Un pas sur le côté permit à l'Arrancar d'éviter la lame. Le combat continua ainsi, Kougou bondissait de tous les côtés pour esquiver les attaques de Shark, qui paraît les offensives de l'Espada. Cette dernière entendit sa collègue libérer Manticora, et elle pensa que l'adversaire de Karaleth était à plaindre. Shark lui demanda alors, toujours en garde.

«Et où est ton Zanpakutôh, Kougou ?
- Je n'en ais pas besoin, Shark.
- Alors ton arrogance te perdra...ぶつ, きれ ! Cognes, Tranche !»

Le Zanpakutôh du gros musculeux se colora de rouge, et sa forme changea jusqu'à devenir une hache à simple tranchant. Puis le boss se jeta sur elle en effectuant un violent moulinet avec son arme. L'araignée leva la main. Le fer de la hache heurta son Hierro, arrêté dans son mouvement, et l'adversaire de Kougou chancela. Saisissant le tranchant du Zanpakutôh comme s'il n'était qu'un jouet, l'Araignée l'arracha des mains du Vizard, et le jeta au loin. Puis elle saisit l'homme au collet et le souleva comme elle l'aurait fait avec un enfant.

«Tu comprends maintenant, déchêt ? Tu n'es rien. Pas même une poussière qui m'aurait gênée en me piquant les yeux.»

Elle jeta le type ridicule sur le côté et voulut se retourner. Alors retentit la voix de Shark, derrière elle, tonnant :

«Bankai ! きれきゅうせい ! Tranche de la Mort Subite !»

La libération subite de reiatsu qui suivit la formule de Karaleth fut brutale, elle ne manqua pas de secouer son adversaire. La séduisante jeune femme laissa place a une abomination, mi humanoïde, mi manticore, armée d’un tanto et doté d’une épaisse couche d’argile sur tout son côté gauche. Karaleth se languissait de le démembrer des pires façons possibles. Le subordonné ne semblait pas vraiment d’accord avec elle, il libéra immédiatement son shikai et forma un horrible masque sur son visage. La Novena pensait qu’il serait futile de lui laisser une once d’espoir, aussi elle enchaina avec ces mots :

« - Resureccion Completa »

Une nouvelle explosion de reiatsu retentit, redonnant ainsi a l’arrancar sa véritable forme, celle d’une manticore, parfaitement symétrique cette fois-ci. La Novena se voyait aussi pourvue d’une longue queue hérissée de ses cinq pointes de reiatsu, laissant sans voix son adversaire, qui semblait dépassé par les évènements.
Karaleth prononça d’une voix plus sombre et menaçante :

« - Tu tiens toujours à te battre ? Déchet …
- Les monstres ne me font pas peur, tu ressemble encore plus a un hollow ainsi ! »

Le combat repris, pendant que Kougou était en prise avec le boss, une incantation retentit, l’homme apparaissait désormais plus gros, plus musclé, et son arme ressemblait maintenant à une hache à deux mains. Kougou n’en trésailla même pas, Karaleth sentait que ce Vizard avait le niveau d’un Sexta ou Quinto Espada, mais il n’était que poussière à côté de l’Araignée. Karaleth profita d’un petit instant d’inattention pour planter 3 de ses griffes dans l’épaule de son adversaire, attrapant son shikai, ressemblant désormais à une grosse dague, au passage. L’homme hurla de douleur, le nouveau poison de la Novena semblait assez efficace, celui-ci avait la particularité de rendre la moindre égratignure atrocement cinglante. Il permettait aussi a cette plaie de ne pas se refermer avant plusieurs heures, si la cible ne mourrait pas sous les coups de l’Espada, elle pouvait au moins se vider de son sang, c’est ce à quoi Karaleth avait pensé en le mettant au point.

Mais il n’était encore terminé, comme l’avait constaté Karaleth, puisque son adversaire ne semblait plus autant souffrir, le poison venait probablement de s’estomper. Mais elle le tenait encore par l’épaule, et pouvait se permettre quelques petites fantaisies avant le coup de grâce. Elle arracha l’arme de ses mains et la lança en direction d’un tas de cartons. Profitant ainsi du désavantage de son adversaire, Karaleth commença à réorienter son bras, effectuant une sorte de cercle sur lui-même, agrandissant la blessure déjà importante de son adversaire. L’homme semblait souffrir le martyr, au plus grand plaisir de la Novena, qui se languissait en ralentissant son geste, puis en le faisant d’un coup sec.

Finalement, cela ne serait pas le poison qui le ferait se vider de son sang, mais ses griffes, ce qui n’était pas pour déplaire a la jeune femme, elle avait toujours procédé ainsi pendant de nombreuses années, un petit sentiment de nostalgie s’était réveillé sans doutes. Elle lui susurra d’une voix sadique tout en esquissant un sourire :

« - ça fait mal ? Tu ne m’a pas l’air dans ton assiette … »

L’homme ne lui répondit pas, la douleur le tiraillait de toute part, il faut dire qu’elle n’y allait pas de main morte, d’autant plus qu’elle touchait un nerf relativement sensible par la même occasion. Néanmoins, ne sachant comment, ça cible lui échappa, d’un mouvement étrange qu’elle n’avait jamais vu. Son adversaire se tenait à présent à quelques mètres d’elle, son arme à la main.
L’homme riait un peu, tout en lui racontant :

« - Ce n’est pas moi que tu frappais, mais mon zampakuto, ces deux dagues on la particularité de se substituer a moi pour prendre mon apparence et recevoir les attaques. Le deuxième que tu vois là, sert à me camoufler.
- Zampakuto de type Kido a ce que je vois, intéressant mais futile contre moi »

En effet, Karaleth se retrouvait avec une partie du shikai de son adversaire sous ses griffes, il ne mentait pas et ce pouvoir avait le don de mettre a mort le peu de patience qu’elle avait en elle.
Le dialogue tourna à court, a nouveau, l’homme semblait donc être un maître dans les arts du démon, ce qui le désavantageait dès le moment ou Karaleth et lui avaient échangés leurs premiers coups. L’homme tenta d’incanter le 33^ème Hado, le très célèbre canon de feu rouge, sort basique chez la plupart des shinigami. Malheureusement, l’homme se conduisit a sa propre perte, lorsque son reiatsu commença à se concentrer dans ses paumes, celui ci vira de la couleur rouge a celle de vert/noir, avant de lui exploser au visage. Il s’en sorti avec des brûlures le long des bras et sur une partie du visage, son masque n’avait qu’en partie résisté à l’explosion.

« - Tu t’en tires bien, un hado plus puissant t’aurait ôté la vie, mais d’un sens c’est tant mieux, je pourrais t’arracher le cœur moi-même.
- Les Arrancar ont la fâcheuse tendance à croire au père noël …
- Si tu le dis … en attendant comment comptes-tu esquiver mon prochain coup, alors que je tiens la moitié de ton Shikai et que tu as lâché la deuxième pendant l’explosion ? »

Le Subordonné fut parcouru d’un frisson, Karaleth venait de tirer sur la chaîne reliant les deux dagues et de les lancer loin derrière elle, déterminée à ne pas le laisser les récupérer. Elle sentit un courant d’air lui titiller la nuque, une idée assez macabre lui traversa l’esprit.
La Novena utilisa un Bala malformé pour faire une fente dans la paroi derrière elle, provoquant ainsi un courant d’air plus fort. Ensuite, elle entrechoqua ses griffes tandis que son adversaire tentait désespérément de se frayer un passage pour récupérer ses armes. Une phrase sinistre retentit dans toute la pièce :

« - El Nube Corrosivo »

La Technique la plus puissante de Karaleth, d’autant plus que cette dernière n’avait pas utilisé une seule de ses pointes, le nuage acide qui normalement se rapproche plus de l’attaque suicide venait de virer a une attaque dévastatrice entrainée par le vent. Le Vizard ne pu l’esquiver à temps, son corps avait absorbé de plein fouet la brume acide produite par l’Espada. Ne laissant qu’un cadavre en décomposition pourrissant par terre.

« - Je te l’avais pourtant dit … déchet »

Son attention se tourna alors vers sa partenaire, toujours en prise avec le mastodonte. Elle n’utiliserait pas sa Resureccion, Karaleth en était sûre, de toute manière elle n’en aurait pas besoin pour lui arracher un bras. La forme monstrueuse s’estompa peu a peu, Karaleth retrouva son séduisant corps humanoïde. Elle ne préférait pas intervenir, ne serait-ce que pour précipiter le combat, elle avait déjà contrarié la Reine une fois, la deuxième lui serait probablement redevable

Kougou se retourna et fixa avec dédain son adversaire. Une nouvelle hache était apparue dans sa main, remplaçant celle qu'elle avait jetée dans un coin de la pièce, et devait avoir disparu à présent. Le type se releva avec peine, et il sembla à l'Araignée qu'il avait...grandi. Il la dépassait désormais de plus de deux têtes, et semblait encore en pleine croissance. Ses épaules s'élargirent, et firent se tendre à craquer sa blouse d'ouvrier, pourtant très large et bouffante. Puis le vêtement explosa en une multitude de bouts de tissus abimés et de cuirs sales. Fort heureusement, le pantalon tint, mais de justesse. Enfin, l'autre énorme type avait cessé de croître en hauteur et en largeur. Kougou le regardait dans les yeux, et devait lever la tête pour cela. Pourtant, son mépris transparaissait dans sa moue dégoûtée et le fait qu'elle n'était même pas sur ses gardes, les bras le long du corps. Enfin, elle soupira face à son adversaire, qui avait l'air de reprendre son souffle avec peine. Il devait avoir une ou deux cervicales brisées, et un bout de côte jaillissait de sa hanche gauche. La Segunda fit claquer sa langue avec désapprobation, et allait ouvrir la bouche pour sermonner Shark, lorsque celui-ci voulu la balayer d'un coup de hache. L'Araignée remarqua en esquivant celle-ci qu'elle était double, désormais. Cela n'était guère utile, se dit-elle, comme ces tas de muscles supplémentaires, puisqu'elle pouvait toujours éviter avec aisance les coups du mastodonte. Elle recula de deux pas et contempla son ennemi, déjà essouflé. Pathétique.

«Ridicule, Shark. Tu penses vraiment qu'avec aussi peu de puissance, tu peux te mesurer à un Arrancar ? Je pensais que tu étais fort, mais même Karaleth aurait pu en finir avec toi.
- Te fous pas de moi ! J'étais le deuxième Shinigami le plus fort de la puissante division ! Le Lieutenant de...
- Un Lieutenant, dis-tu ? Tssst, c'est déplorable. J'ais déjà battu un Vizard de niveau Capitaine, tu sais. Même si c'était il y a...longtemps.
- Je suis aussi fort qu'un Capitaine ! きごうりょく! Symbole de la violence !»

La hache double s'illumina soudain. La lame droite de l'arme était désormais illuminée par une étrange rune rouge. Kougou s'intéressa soudain à cette arme. Des signes étaient gravés sur les deux fers qu'elle voyait. Chacun devait être associé à une technique, et décuplerait donc la puissance de l'autre bouffon. Ce combat serait sans doute plus intéressant, désormais. D'autant plus que l'autre avait encore près de la moitié de son reiatsu de disponible. A propos de l'autre, il s'était décidé à partir à l'assaut encore une fois. La première attaque arriva si vite que seules des heures d'entrainement intense sauvèrent la vie de la Reyna del Desierto. Elle leva la main tout juste assez vite pour contrer le coup. La hache heurta sa paume avec un bruit singulier, comme un crissement de chauve-souris. Lorsque l'acier se retira, Kougou saignait.

*Si cette attaque m'avait touchée, je serais...!*

La Segunda recula avec empressement, pour la première fois impressionnée par son adversaire. Ce dernier, ne lui laissant aucun répit, repartait à l'assaut.

*Et maintenant, le fer de Silencio...*

Un chuintement presque inaudible précéda le choc, terrible. Durant les quelques secondes durant lesquelles Kougou luttait contre la force incroyable de son adversaire, elle entendit également Karaleth appeler son nuage corrosif. Bien, elle en aurait bientôt fini avec l'autre et pourrait admirer sa supérieure combattre...

Les deux opposants se séparèrent en effectuant un bond gracieux en arrière (du moins était-ce le cas pour l'Araignée). Ils se fixèrent en chiens de faïence un instant, puis la Segunda sourit avec amertume.

«Bien, tu as vu mon Zanpakutôh, maintenant. Tu es content ? Je dois admettre que tu es fort, très fort. Néanmoins, tu as presque consommé toute tes réserves dans ces deux attaques. Si tu continues comme ça tu vas...mourir.
- Je...ne...mourrais PAS ! みなきごう ! Tous les symboles !»

La hache de Shark était désormais illuminée de bleu, de rouge, de jaune et de vert...deux autres lueurs attirèrent l'oeil de Kougou. L'arme qu'il avait utilisée au Shikai était toujours là ! Et illuminée de lueurs mauves et orangées, de surcroit ! En un Shunpô si rapide que Kougou put à peine le suivre, son ennemi était parti la récupérer. Et il avait un masque, à présent, un hideux masque aussi blanc qu'un os et craquelé comme de la peinture vieille de cent ans, couvrant la moitié de son visage ! Pire encore, son reiatsu avait de nouveau atteint sa puissance maximale ! Kougou se mit en garde, concentrée comme jamais. Ce serait le dernier assaut, elle le savait. Et elle ne pouvait utiliser sa Resureccion, il était trop tard ! Le gros s'était déjà mis en marche, ou plutôt courait ! Il lui fallait attendre le dernier moment, la dernière chance...

«きゅうきょく. Final.»

Les deux haches se fusionnèrent en une seule, si immense qu'elle aurait coupé Kougou en deux si jamais elle était touchée. L'arme se rapprochait, avec une telle lenteur qu'elle en paraissait rapide. Les battements de coeurs de l'Araignée, accélérés, comme pour tous lors d'un combat, allaient à un rythme trop ralenti pour qu'elle puisse les suivre. Sa respiration s'était arrêtée, ses gestes s'accomplissaient avec un mollesse inhumaine. Les Balas jaillirent soudain, rompant le silence du ralenti provoqué par l'adrénaline. Ils frappèrent Shark sans l'arrêter. Il s'effondra à moitié sur elle en enfonçant sa hache effroyable dans son flanc. Hurlant, Kougou réussit pourtant à le dire :

«CALLATE, SILENCIO !»

La tempête de reiatsu noir et mauve qui jaillit de son corps fut si violente qu'elle masqua à Karaleth tout ce qu'il se passa alors que le cocon de l'Araignée se formait. Lorsque le nuage se dissipa, la Novena put admirer la fin de l'énorme Vizard. Coincé dans l'oeuf indestructible créé par l'Espada Segunda, il se débattait avec violence, afin d'échapper à l'immonde prison, qui semblait lui avoir happé le ventre et les jambes. Seuls, le haut du buste et sa tête et ses bras dépassaient, qui essayaient de saisir le pommeau du Zanpakutôh de Shark avec frénésie. Le pauvre n'avait pas encore compris qu'il était déjà mort...

Il arrêta soudain d'agiter les mains, fixant Karaleth d'un regard désespéré d'homme sentant sa fin venir. L'homme fut soudain tiré vers l'intérieur de la chrysalide, qui craqua, se fissura légèrement. C'était ses jambes qui s'agitaient, désormais, prises dans l'étau impitoyable de l'Araignée. Un instant, il ne se passa plus rien, mis à part que le type hurlait, désormais, et était agité de spasmes violents. Sa vois suraigüe ne changerait rien à son sort, hélas...

Un bruit de craquement brusque, et tout fut enfin finit. Shark disparut entièrement dans le cocon, dans lequel béait un trou noir de la largeur de l'homme normal qu'il était redevenu, n'ayant plus la force de rester en Bankai. Lorsque les parois de l'oeuf se brisèrent brusquement, c'était une Kougou tout ce qu'il y avait de plus humain qui se tenait debout à l'intérieur. Un fin filet coulait fébrilement de sa bouche entrouverte. Et elle était encore en un seul morceau, chose dont elle n'aurait pu se vanter si elle n'avait pas libéré Silencio à temps. Comme si de rien n'était, la terrible Espada enjamba les débris de sa chrysalide, donna à un coup de pied au Zanpakutôh de l'homme qu'elle avait dévoré sans pour autant apaiser son éternelle faim. L'arme était déjà en train de disparaître en une multitude d'étincelles bleutées. Sans remarquer ou se soucier du sang qui coulait de sa bouche, et gouttait, clappotait, s'échappait sur le sol, la Reine fit un signe à Karaleth.

«Tu ne l'as pas juste assommé ? C'est...Problématique. On va se faire gronder. Tu rejetteras la faute sur moi, évidemment. Maintenant que je suis rass...que nous en avons fini, explorons cet endroit, d'accord ? Tu passes devant, j'ais hâte de découvrir ce qui intéressait tant Asayake, mais je pense que ce serait un bon entrainement pour toi si tu tentais de repérer les bombes de reiatsu qui jonchent le prochain couloir. J'en compte déjà six, c'est qu'il doit y avoir des choses intéressantes de l'autre côté. Tu avais repéré celle devant cette salle ? Si ce n'est pas le cas, il faudra que je t'en explique le fonctionnement...mais je vois à ton regard que tu as toi aussi détecté une de ces bombes. Allons-y.»

La fureur du combat avait mené a la mort les deux Vizard, au fond d’elle, Karaleth n’était pas étonnée, ni elle ni Kougou n’était apte a capturer une cible vivante, leur caractères faisaient que la plupart de leurs proies capturées finissaient dévorées ou réduites a l’état de liquide.
Les deux guignols n’avait pas échappés a cette règle, bien que l’adversaire de la Novena n’était pas encore complètement dissout par l’acide, il restait au mieux, deux heures avant qu’il ne soit effacé complètement du monde physique. Karaleth regarda Kougou nonchalamment :

« - Tu as été imprudente sur ce coup là Kougou-san …
Qu’est-ce que j’aurais du faire s’il t’avait coupée en deux hein ? … bon sang, tu m’as vraiment foutu la frousse … »

Il était rare qu’une tête brûlée comme Karaleth soit en mesure de faire la morale a l’araignée, mais elle ne manquait pas de le faire quand cela s’imposait, ce qui contrairement a ce que l’on peux penser, n’avais jamais réellement énervé la Segunda. Cela semblait l’amuser au contraire, peut être est-ce le fait que sa partenaire s’inquiète pour elle, nul ne le sait appart elle.
Karaleth se tourna d’un pas gracieux vers le prochain couloir, elle avait constaté la présence des bombes au moment même ou elles avaient pénétré dans la salle. Que pouvait t’il y’avoir la bas ? Nul moyen de savoir si ce n’est aller voir. Karaleth était cependant une experte en poison, pas en explosif, son instinct lui dictait que le mécanisme devait marcher a la proximité ou à la détection de reiatsu ou mouvements. Du gâteau pour son Sonido, Elle avança sans prendre en compte les mises en gardes de Kougou. Un petit bruit semblable a celui d’une interférence retentit à sept reprises, suivi d’une explosion tonitruante. Le pire semblait être arrivé apparemment, mais il n’en était rien, à présent, c’était des bruits de zampakuto s’entrechoquant qui retentissait, il y’avait du monde au bout du couloir, encore. Un Cero s’échappa par le couloir, passant a côté de Kougou, six explosions retentirent, les bombes avaient explosées.

Karaleth utilisa son Sonido pour revenir vers l’Araignée, elle n’avait rien si ce n’est qu’une légère égratignure.

« - C’n’était pas bien dur, mais il y’a du menu fretin qui arrive, rien à voir avec les deux andouilles qui étaient là.
A ce propos, les bombes de reiatsu, c’est plus un gadget qu’autre chose … Mais même si tu as dévoré l’autre déchet, j’ai préféré t’ouvrir le passage, sait-on jamais. »

Elle venait tout juste de sermonner Kougou pour son imprudence, et voilà qu’elle se permettait de faire de même, elle était vraiment incorrigible, néanmoins, il semblerait que quelque chose d’intéressant se trouvait derrière la porte qu’elle avait vue au bout du couloir.

« - A l’autre bout du couloir, il y’a une autre salle, j’y ai vaguement entendu des bruits mécaniques, c’est probablement un laboratoire, et notre objectif est probablement la bas. Tsukaru-sama va probablement avoir ce qu’il souhaitait. »

Les troupes ennemies arrivèrent, dix petits bons hommes, semblables à des insectes pour les deux Espadas. A eux dix, ils ne valaient même pas un quart de la puissance du Decima Espada, quelle honte …
Karaleth se lança sur trois d’entre eux, d’un coup ferme et précis, elle perfora le thorax des choses abjectes qui lui barraient la route. Kougou semblait déjà s’être occupé des autres. Elle formait vraisemblablement un duo de choc. Toutes deux s’enfoncèrent dans le couloir assombri par l’état pitoyable des lampes présentes. Arrivées devant la porte, l’adrénaline monte d’un coup pour la Novena, frémissante d’excitation et de curiosité, elle ouvrit la porte en première, Kougou la suivit.

Une vision d’horreur se tenait devant elles. La majeure partie de la salle n’était occupée que par une machine étrange, avec une silhouette inconnue juste devant, qui semblait la contempler. Le reiatsu qui s’échappait de cette personne était celui d’un Arrancar, qui était t’il ? …

« - Bienvenue dans mon antre, Mesdames. »

Le ton employé dans cette phrase était si froid qu’il en aurait glacé le sang de Karaleth s’il n’était pas aussi vénéneux et corrosif. Aucune des deux Espada ne prononça quoi que ce soit, Kougou semblait tout aussi abasourdie par la présence de cet Arrancar ici. Le silence régna à nouveau dans la pièce, interrompu par intermittences par la machine étrange. Il fut suivi d’un bruit saccadé, celui d’un Sonido, si rapide que même Kougou n’avait pas fait attention, l’Arrancar se trouvait a présent dans le dos de Karaleth. Il lui asséna un violent coup de pied, la Novena tenta de parer avec ses bras, mais n’absorba qu’une partie du choc, la violence de l’impact la propulsa dans le mur le plus proche, fort heureusement pour elle, son Hierro était suffisamment résistant pour lui permettre de résister a ce genre d’attaque. Mais quelle puissance ! Il n’était pas de l’Espada, aucune des deux femmes ne le connaissait, mais il avait assurément le même niveau que Kougou, si ce n’est plus.

Quel genre d’Arrancar pourrait s’associer a deux Vizard ? Dans quel but ? C’était probablement ce que Tsukaru-sama voulait savoir. Non, connaissant un petit peu son maitre, Karaleth pensait plutôt que c’était cette machine, l’objectif. Qu’était-ce ? Personne ne le savait, après tout elles étaient ici pour le découvrir.

Cependant, il était clair et net que cet Arrancar ne les laisseraient pas partir comme ça, surtout au après avoir vue la machine.

Grisée par le renflement soudain de son estomac éternellement insatisfait, Kougou ne prit pas garde aux traits plissés de la Novena qui la...grondait ? Ridicule. Et puis, de toutes façons, qu'est-ce que cela changeait ? Si l'Araignée pouvait sermonner Karaleth, le contraire était tout à fait possible. Après tout, ils étaient une sorte de grande famille, non ? Et puis, elle était de bonne humeur, sa tiraillante et dérangeante envie de nourriture était apaisée, du moins pour quelques instants. Alors une pique ou deux de la part de sa coéquipière ne la dérangerait pas. Puis, brusquement, la Novena se tourna vers la porte du couloir que Kougou lui avait montré. Puis elle disparut, et revint presque aussi vite. Une demi-douzaine d'explosions retentirent, puis leur bruit s'estompa, remplacé par celui, inimitable, de la lame que l'on tire du fourreau. D'autres types arrivaient. Tant mieux, la faim taraudait de nouveau la Segunda, qui se lamentait d'avance à cause de la faible puissance des Shinigamis qui arrivaient. Ils n'avaient rien de Hollows, ceux-là, et donc ne pouvaient être Vizards. En poussant son Pesquis à explorer plus loin encore, ses sens furent noyés par un reiatsu extrêmement proche du sien, et d'une autre source de puissance pure, si intense et concentrée qu'elle surmena sa capacité de détection, qui faillit être anéantie. Elle arrêta la fouille juste à temps, avant le point de non-retour. Remarquant que Karaleth n'avait pas remarqué son trouble, elle préféra ne pas plus l'inquiéter qu'elle ne l'était déjà, la pauvre petite, concentrée sur la marmaille qui arrivait par le couloir piégé. Sa coéquipière avait dit quelque chose, d'ailleurs...mais quoi ? Kougou n'aurait pu le dire, tant elle était obnubilée par cet incroyable afflux de force spirituelle qui émanait de la salle au bout de ce couloir sombre. Sans même s'en rendre compte, elle se mit en marche, sans pour autant dépasser Karaleth, qui avait prit d'assaut le groupe de Shinigamis qu'elle avait repéré. D'ailleurs, sept d'entre eux étaient sur le point de fondre sur l'Araignée.

*Crétins. Vous courrez vers votre mort, tous ! Je vais dévorer votre reiatsu ! Vous ne comprenez pas ? Ah, oui, c'est vrai, ils ne sont pas télépathes...*

Elle amassa alors sa puissance spirituelle, qu'elle relâcha provisoirement dans l'air ambiant. Les pauvre hères étaient maintenant tous à terre, écrasés par la force terrible de la Segunda. Cette dernière utilisa son Gonzui pour absorber leurs faibles âmes qui, toutes réunies, valaient à peine celle de Shark. Pitoyable. Les six hommes et la femme disparurent de la face du monde en un instant, et se retrouvèrent dans les intestins de Kougou, condamnés à être dévorés pour l'éternité...triste sort, n'est-ce pas ? La Reine Araignée se tourna vers sa collègue, qui avait fini sa part du boulot. Une seconde utilisation du Gonzui aspira les âmes des victimes de la Decima, et ces trois ridicules esprits rejoignirent leurs amis dans le ventre de la Reine Araignée.

Les deux femmes se hâtèrent d'emprunter le couloir qui menait à la source d'énergie. Kougou se retint d'ailleurs de bousculer sa camarade, et la laissa franchir le seuil la première, encore étourdie par la consommation rapide d'un grand nombre de déchets, certes faibles, mais nourrissants. Une étrange machine, énorme, était installée dans cette étrange pièce. Que diable avaient-elles trouvé ? La chose était constituée de deux parties : un centre fort gros, formé dans une seule pièce d'un matériau inconnu, dont Kougou cru qu'il était constitué de métal. Elle comprit tout d'un coup qu'il s'agissait d'os mêlé à du sang coagulé, qui avait donné à l'assemblage sa teinte étrange, entre rouille et fer. Une sorte de réceptacle était disposé au centre de la plateforme, et semblait être là pour accueillir un corps plutôt large, de l'envergure de Kougou sous forme d'araignée. D'étranges projecteurs associés à des fils, des tubes, des tuyaux et des drôles de dômes de verres remplis d'un liquide bleuâtre formaient la seconde partie de la machine infernale. Les espèces de projecteurs étaient pointés vers la plateforme, plus précisément vers le trou-réceptacle. Alors qu'elle détaillait l'étrange oeuvre d'art, l'Araignée aperçut son gardien, ou plutôt possesseur.

C'était, chose choquante, un Arrancar. Sans même avoir à user de son Pesquis, l'Espada sentait son reiatsu si proche du sien, et pourtant bien plus puissant. Un adversaire redoutable. Son masque recouvrait l'intégralité de son front, et était d'un blanc strié de jaune foncé. Le trou de Hollow de l'homme était immonde : il partait de l'endroit où aurait dû se trouver son oreille, et se poursuivait jusqu'à l'autre bout de la tête...dégoutant. L'étranger avait les yeux de la teinte du sable, les cheveux poivre et sel, ou plutôt poivre et sale. Son ample manteau devait être noir, à l'origine, désormais il était aussi gris que ses cheveux. Sa bouche pâle contrastait avec sa peau bronzée et tannée par le soleil. Ses cils d'un noir de jais, entremêlés de poils entre argent et ivoire, étaient épais et broussailleux. On ne voyait ni ses bras, ni ses jambes, emmitouflés dans le manteau aussi énorme que la machine. Le type les regardait bizarrement, comme partagé entre deux sentiments. Il devait se demander qui attaquer la première, à l'évidence, puisque son reiatsu semblait s'agiter de façon agressive. Il fit son choix rapidement, et leur souhaita la bienvenue avant de foncer à l'attaque.

Sa cible était la plus faible d'elles deux. Le Sonido de cet Arrancar fut si rapide que même Kougou, certes encore abasourdie par cet adversaire fort inattendu, ne put le suivre des yeux. Elle devina cependant qu'il était arrivé derrière Karaleth lorsque sa coéquipière valsa sur le mur le plus proche, probablement hors de combat pour un moment. C'était à elle de jouer. L'Araignée aurait sans doute eu peur si elle n'avait pas été revigorée par son repas. Elle était désormais Reyna, et une reine n'est pas tuée facilement. Kougou supposa que cet homme ferait le même type d'attaque contre elle qu'il avait eu avec Karaleth. Aussi attendit-elle, patiente comme l'arachnide qu'elle était. Lorsque le moment vint, quand le bruissement si particulier du Sonido se fit entendre, elle se retourna et para le coup, saisissant le Zanpakutôh de son ennemi avant qu'il ne la transperce. Quand l'avait-il donc sorti du fourreau ?! Son Hierro tint le coup, et elle put ainsi déjouer le premier assaut que son adversaire. L'Araignée repoussa la lame et utilisa la meilleure façon de gagner du temps : parler.

«Merci pour cette...chaleureuse salutation, cher frère. Permettez moi de me présenter. Kougou Kumo, pour vous servir.»

Le type avait écouté pendant qu'elle parlait, croyant sans doute qu'elle révélerait une information cruciale. Le crétin. Il ne répondit rien, cependant, portant un nouveau coup. Cette fois, ce fut l'acier de Silencio qui para l'attaque. L'Araignée pensait en effet que son Hierro avait suffisamment souffert pour le moment. L'homme sourit avant de se dégager, puis dit d'une voix froide.

«Escorpion. Ton arme était donc cachée dans ton bras ? Système ingénieux, digne d'un maître scientifique. Mais je connais désormais ton point faible premier : faible Hierro, du moins dans les mains.»

Puis il porta un nouveau coup, visant son ventre cette fois. Le bras droit de Kougou se plaça entre l'arme et son abdomen fragile, et Silencio, caché dans les manches, bloqua l'attaque. Les deux ennemis bondirent en arrière. Aucun des deux n'utilisaient vraiment sa puissance, actuellement. Escorpion parla soudain, alors qu'ils tournaient en rond l'un autour de l'autre, guettant une opportunité.

«Tu fais gagner du temps à ton amie, je le sais. Mais je sais aussi que vous êtes plus faibles que moi. Vous allez mourir ici, et votre maître ne saura jamais pourquoi.»

La voix de son ennemi était comme hypnotisante, et Kougou fut prit dans le piège des mots et du regard, et ne put esquiver assez vite l'attaque suivante.

La lame lui trouait le ventre, au niveau du nombril.

Escorpion la retira avec satisfaction, et elle tomba, le regard comme vide. Cela ne faisait rien, cette blessure n'était que superficielle...

L'Araignée bondit soudain, Silencio fendit l'air et s'enfonça dans le manteau grisâtre, fouillant dans le blouson la chair à découper. L'Arrancar repoussa Kougou d'un coup de paume, puis recula de nouveau. Mais ce n'était pas pour battre en retraite, pas du tout.

«J'ais trouvé ton trou de Hollow, Kougou. Au nombril, n'est-ce pas ? Bon emplacement, pour faire croire que tu es morte. Et tu as toi aussi découverte la fonction de mon blouson. Tu es plus douée que je ne l'aurais cru.»

C'était vrai, la Segunda avait comprit que l'étrange manteau était une protection car il était si épais qu'il arrêtait les coups plus surement qu'un Hierro indestructible. A la grande surprise de l'Espada, Escorpion arracha son unique protection, mis à part sa peau d'acier, et la jeta au loin. Il était étrangement maigre, couvert uniquement couvert par une blouse de laboratoire. Un mouvement flou au bord de son champ de vision. Karaleth entrait enfin dans la danse. Kougou se prépara à partir à l'assaut de nouveau, afin de montrer à ce laborantin prétentieux ce qu'il en coûtait de se confronter à l'Espada.

« - Flou … si Flou … mais que se passe t’il la bas ? »

Le coup qu’Escorpion lui avait porté avait fortement sonné la Novena, ce n’était pas qu’un simple coup, il était chargé de reiatsu qui perturbait son système nerveux et ses sens. Sa vision était trouble, son pesquis était réduit à représenter deux formes de reiatsu qui semblaient vaguement similaires, et une intense et pure concentration de reiatsu derrière l’une d’entre elles. Son ouïe avait été la moins sévèrement touchée, Karaleth distinguait des bribes de la conversation entre Kougou et Escorpion, ainsi que les éclats des deux lames s’entrechoquant avec une grande force.
Combien de temps allait-elle rester inutile ? Elle entendait a présent l’Arrancar exposer la technique de Kougou, qui cachait sa lame sous ses vêtements, puis elle entendait sa partenaire, qui avait visiblement trouvé le fonctionnement du blouson d’Escorpion. Intelligent, mais futile, l’acier de Silencio avait percé le secret de cet habit.

Ses sens commençaient à revenir, lorsqu’elle fut en mesure de prononcer quoi que çe soit, c’est d’un air enragé et emplit de haine qu’elle hurla :

« - Dokueki, Manticora ! »

Pour la seconde fois, elle était contrainte de libérer son zampakuto et ce, en moins d’une heure, impensable. Karaleth avait horreur de libérer ses pouvoirs pour un simple Arrancar de seconde zone.
Le reiatsu vert noirâtre jaillit du rempart où Escorpion avait expédié la Novena. Elle se releva, totalement remise de la puissance du coup, un regard haineux et vengeur sur le visage. Kougou elle-même savait qu’un tel regard ne signifiait qu’une chose : Karaleth voulait le mettre a mort dans les pires souffrances possibles et envisageable, et elle seule savait comment maintenir quelqu’un en vie assez longtemps pour la douleur devienne si insupportable que sa proie venait souvent a supplier qu’on lui porte le coup de grâce. Kougou s’était déjà préparée à l’offensive, plus proche de l’Arrancar que Karaleth, cette distance se compensait facilement avec le sonido de cette dernière. Les deux femmes se lancèrent sur Escorpion, Silencio et Manticora en avant, les deux Espada assaillirent Escorpion de toute part.

Malheureusement lui aussi était rapide, il saisit le poignet de Kougou, stoppant net Silencio dans son élan, et bloqua par la même occasion la petite lame qui formait Manticora à demi libéré. Il n’avait cependant pas vu que Karaleth était dotée d’une très large griffe et une demi-forme de hollow sur la gauche de son corps, l’apparence de Karaleth avait été masquée par l’angle peu commode qu’offrait la pièce, et ses sonido étaient si rapide qu’il lui avait été impossible de distinguer la nature de la Resureccion de la jeune femme. Cette dernière profita de l’effet de surprise pour lui enfoncer le bras gauche dans l’épaule et la jambe droite, limitant ainsi ses mouvements à venir. Kougou dégagea silencio de l’étreinte de l’adversaire avec un gracieux jeu de jambes qui le repoussa à plusieurs mètres. La douleur s’était emparée du corps d’Escorpion, ce qui fit ricaner Karaleth une nouvelle fois. Bien que ce ne sois qu’un prototype raté, son nouveau poison avait été suffisamment concentré pour affliger une douleur indescriptible pendant 3 bonnes minutes, un délai plus qu’acceptable pour que les deux Espada puisse le mettre a mort comme il se doit. Kougou ne perdit pas la moindre seconde, elle était déjà en train de charger son adversaire, lorsqu’il prononça d’une voix glaciale :

« - Shimiru, Dardo »

Un reiatsu ignoble de couleur jaunâtre jaillit soudainement, stoppant net Kougou dans son élan, qui eut à peine le temps d’esquiver un coup de la queue d’Escorpion. Le maigrichon était devenu largement plus musclé, et arborait maintenant une forme de scorpion, l’un de ses bras était devenu une pince énorme et menaçante, s’apparentant a un gigantesque sécateur. Son autre bras avait conservé une forme suffisamment simple pour qu’il puisse s’en servir comme d’une main. Il avait aussi sa gigantesque queue, au bout de laquelle un dard suintant d’un liquide vert/noir et d’une longueur approximative de quarante centimètres.
Karaleth était pour le moins surprise, l’apparence de cet Arrancar était très proche de la sienne, et pourtant une si grosse différence de puissance ? Comment était-ce possible ?
Elle réfléchit un instant, la machine ! C’était surement la solution, expliquant a la fois comment un simple Arrancar pouvait rivaliser avec Kougou, et aussi pourquoi cette machine ressemblait a une source de Reiatsu si pure …

« - Cette machine, c’est une sorte de réserve géante de reiatsu, pas vrai ?
- Tu es bien perspicace pour une Arrancar ratée.
- Qui de nous deux est le plus raté ici ? Tirer son pouvoir d’une machine, quelle honte…
- Comment peux-tu critiquer, alors que tu n’es pas capable d’avoir une resureccion complète ?
- Probablement parce que tu n’es pas capable de faire la différence entre un Arrancar normal et un Arrancar en forme libérée. »

Escorpion n’était pas disposé a écouter plus la Novena, un nouveau bruissement résonna dans la pièce, mais Karaleth ne se laissa pas piéger une seconde fois, avant même qu’Escorpion ne lui porte un coup potentiellement mortel avec son dard, elle annonça :

« - Zenkai* : Resureccion Completa »
Zenkai : Libération totale de puissance sous la forme libérée d’un Arrancar.

La seconde explosion de reiatsu surprit Escorpion, mais il fut d’autant plus surpris de voir son dard bloqué par cinq épines de reiatsu vertes foncées.

« - On va t’apprendre à rester à ta place, déchet. »

D’un geste bestial, Karaleth balaya l’Arrancar avec sa queue, il se rattrapa quelques mètres plus loin. Kougou était à nouveau en posture offensive, et Karaleth venait enfin de sortir ses « garas brillantes »,. Cependant, Kougou changea subitement de posture, elle préparait quelque chose, et Karaleth connaissait très bien cette posture. Le masque de Karaleth avait envahi la majeure partie de son visage à l’exception de ses yeux, sa bouche pulpeuse était remplacée par une imposante mâchoire aux dents acérées. Personne, pas même Kougou ne pouvait déterminer les intentions de Karaleth en scrutant son visage, mais son regard ne laissait présager rien de bon.

Kougou se jeta en avant en même temps que Karaleth. Cette dernière avait libéré à moitié Manticora, la moitié de son corps étant désormais celle qu'elle avait en tant que Hollow. Tant mieux, elles auraient plus de chances de blesser leur ennemi grâce à la puissance accrue de la Novena. L'Araignée fut encore une fois surprise par la puissance et les réflexes d'Escorpion, qui saisit sa main un instant avant que Silencio ne lui transperce le coeur, et dévia le geste de Kougou, qui passa largement à côté de sa cible, et bloqua même l'attaque de Manticora ! Leur ennemi n'était pas à sous-estimer, chose qu'elle faisaient depuis trop longtemps...Heureusement, l'assaut porta ses fruits : la large griffe de Karaleth s'enfonça dans le bras nu de l'Arrancar renégat, qui serait désormais bien handicapé par le poison affreusement douloureux de la Novena. Saisissant l'occasion qui lui était donnée de porter un coup à son adversaire endoloris, Kougou lui donna un vigoureux, violent mais gracieux coup de pied qui l'envoya dans le décor. Escorpion se ressaisit rapidement, et la Segunda put entendre sa collègue ricaner face à la moue de leur ennemi, qui devait souffrir le martyr. Ne laissant pas passer sa chance de transpercer le coeur de ce vilain, l'Araignée se précipita avec prudence vers l'Arrancar. Néanmoins, avant qu'elle puisse l'embrocher, et alors qu'elle se trouvait à moins d'un mètre de lui, le laborantin fou ouvrit la bouche et prononça une formule de libération. Un mur de reiatsu jaunâtre entoura Escorpion, et Kougou dut s'arrêter net pour ne pas le heurter, puis se baissa juste à temps pour éviter un coup d'aiguillon de la chose immonde qui se trouvait désormais devant elle. La Segunda se recula, visualisant rapidement l'apparence de cette ignoble créature...elle était laide, certes, mais ne souffrait pas la comparaison avec Silencio et elle en Resureccion.

Son visage bronzé était désormais protégé par une sorte de masque de Hollow blanc strié de brun. Il était donc descendu du front jusqu'à couvrir tout son visage, à l'exception des yeux, des narines et de la bouche. Ses longs cheveux se déployaient en une sale auréole, qui descendaient jusqu'à ses épaules, couvertes ainsi que le reste de son corps par une protection chitineuse. Son buste était celui d'un homme, à l'exception de ces écailles marrons qui le couvraient, mais ses jambes étaient au nombre de six, et ressemblaient énormément à celles d'un scorpion. Le bas de son corps était d'ailleurs, à la façon d'un centaure, celui de cet animal du désert. Une longue queue terminée par un dard d'un taille contre-nature parachevait le tout. Une sorte de liquide entre le vert et le noir dégoulinait de l'hideux bout de queue. Sans doute du poison, à coup sur mortel. Pour finir, et comme s'il n'était pas déjà assez laid, Escorpion avait désormais un bras couvert de chitine noirâtre, et doté d'une énorme pince dentelée et déjà claquant avec fureur. On aurait dit qu'elle était impatiente d'écraser les deux Espadas. Son autre bras était quant à lui tout ce qu'il y avait de plus normal, et non protégé. Son point faible, Kougou le devina tout de suite. Ce qu'elle ne comprenait pas, cependant, c'était l'incroyable puissance qui se dégageait de cet Arrancar inconnu. L'étranger était parcouru d'une puissance telle que même le reiatsu réuni de l'Araignée et de la Manticore ne l'égalait pas. Comment avait-il acquis une telle puissance spirituelle ?

Ce fut Karaleth qui trouva la réponse. Elle railla l'étrange laborantin, critiquant sa réserve de pouvoir qui n'était autre que cette étrange machine, au fond de la pièce. Si ce système était plus que douteux, et fort malvenu, Kougou se vit contrainte de s'incliner devant l'intelligence de ce type, qui avait réussi à créer cet artefact dans le monde réel, avec peu de main d'oeuvre, et encore moins de matériel. Bien décidée à arrêter là la carrière de ce renégat, Kougou fit sortir Silencio son fourreau, et se positionna dans sa posture pré-Resureccion. Elle averti également Karaleth du regard : elle devrait se débrouiller seule quelques instants, le temps que l'Araignée sorte de son oeuf...

«Callate, Silencio.»

La Segunda Espada ne fit pas durer la tempête de reiatsu noir et mauve qui l'entourait, se hâtant d'entrer dans son cocon. Elle sentit son corps se transformer, puis lutta le plus rapidement possible de sortir de sa prison indestructible de l'extérieur. Cette dernière était certes si solide que personne ne pouvait la détruire si elle était en dehors, mais la bête pouvait tout à fait la déchirer depuis l'intérieur...

La chrysalide explosa en quelques secondes, détruite par la sauvagerie et la puissance combinée de Kougou et Silencio. Celle-ci était désormais sous forme d'une araignée de quasiment deux mètres de haut, et tout aussi large. Ses mandibules énormes, grosse comme le poing serré et aussi longue qu'un avant-bras, dissuadait quiconque de l'approcher de face. Il ne fallait pas non plus l'aborder de derrière, d'ailleurs, car deux pinces bien plus épaisses et longues que les dents de la bêtes attendaient, impatientes de servir, tout comme les huit pattes velues de l'Araignée, qui frétillaient, patientes mais déterminées. Le prédateur fixait sa proie de ses yeux globuleux et d'un noir de nuit, aussi nombreux que ses jambes courbées, pliées, tendues comme des ressorts. Quant aux poils noirs et verts du puissant abdomen de la chose, ils frétillaient comme la queue d'un chien (très gros chien), prêts à en découdre, mais capables d'attendre leur heure.

Le scorpion et l'arachnide se détaillèrent un instant, chacun jaugeant les forces et faiblesses de l'autre. Puis, dédaignant Karaleth, Escorpion se jeta sur son adversaire la plus sérieuse. Stupide, tout simplement stupide. Kougou et son alliée s'attendaient à ce genre de réaction. L'Araignée était prête à supporter l'assaut adverse alors que la Novena se préparait à lui donner le coup fatal, par l'arrière. En un Sonido fulgurant, l'Arrancar renégat fut sur la Segunda Espada, qui esquiva son dard venimeux et contra d'un puissant coup de mâchoire. Les mandibules saisirent la solide pince d'Escorpion, puis quatre des pattes de l'Araignée enlacèrent le corps puissant du monstre. L'abdomen de Kougou se contracta, et ses propres pinces se refermèrent sur une des pattes du laborantin, qui siffla de fureur et la repoussa furieusement grâce à son bras chitineux. L'Araignée bondit en arrière, et crut voir une ombre floue se déplacer derrière Escorpion : Karaleth devait le harceler par derrière. Malheureusement pour elle, la Segunda avait été distraite par la vue de sa coéquipière qui passait à l'action, et elle ne put esquiver le puissant aiguillon de son adversaire, qui pénétra sa rude carapace, pourtant si solide. Presque immédiatement, le poison paralysant bloquait son système nerveux, et l'Arrancar allait lui trancher une patte d'un coup de pince...

Kougou ne dût sa survie qu'à l'intervention de Karaleth, et par un ultime Sonido qu'elle réussit à faire avant de s'effondrer, ses huit membres en éventail. Elle voulut remuer, ne le put pas. Elle crut avoir mal, ce n'était rien. Il ne se passait rien, ni douleur, ni hippopotame rose cognant sa tête avec un marteau, ni étoiles devant les yeux, rien. Juste cette langueur indicible, cette immobilité contrainte pendant que la proie de le Segunda prenait peu à peu l'avantage face à la Novena. Les Zanpakutôhs de type poison étaient-ils si fameux que ça ?

A vrai dire, le trancheur d'âmes de son adversaire n'était pas complètement de ce type, comme elle le découvrit lorsqu'il déchaina une technique spéciale. Avait-il dit : "Sable", avant qu'elle ne se déchaine ? C'était fort probable. Et Kougou put admirer de ses yeux stupéfaits son ennemi plonger dans le sol en un tourbillon de poussière jaune. Et elle remua une patte, tentant avec peine de se remettre debout...

Kougou venait d’être mise hors course, mais tout espoir n’avait pas disparu, le venin d’Escorpion n’était en rien mortel. Karaleth devait gagner suffisamment de temps afin que Kougou puisse se remettre du poison. Malheureusement il était impossible pour la Novena de repérer son adversaire, cette technique était aussi capable de masquer sa position, alors ou pouvait ‘il bien être ? Il semblait aussi impatient qu’un enfant, il ne tarda pas a surgir sous les pieds de la Novena, mais il n’avait pas pris en compte la célérité de son sonido, alors qu’il pensait lui avoir agrippé le bras et transpercée avec son dard, il remarqua qu’il n’avait que brassé de l’air inutilement. Il réitéra son geste, et à nouveau il se trouva à taper dans le vide un personnage inexistant. Cela détruisit le peu de patience qu’il avait gardé en réserve.

« - Comment c’est possible ?! Je t’ai traversé avec mon dard !
- Tu as vulgairement tapé dans un reflet de mon sonido, je suis l’Espada la plus rapide de Las Noches, mes Sonido sont loin de ressembler a ceux que tu as vu jusqu'à maintenant. »

Pendant qu’ils parlaient, la queue d’Escorpion traversa le sol pour tenter d’empaler la Novena, sans succès à nouveau. Il recommença, en vain, il essayait visiblement de lire a travers la technique, il s’écria soudain :

« - Tes sonido te permettent juste d’aller vite, de part ta célérité tu laisse une image de toi a l’emplacement ou tu es pendant une seconde après ton déplacement, passionnant, mais maintenant que je sais comment il marche, je ne me ferais pas avoir.
- Tu parles trop. »

Pendant qu’il déblatérait son ramassis de stupidités, il n’avait pas senti arriver Karaleth dans son dos, il tenta de l’esquiver, mais ne put se contenter que d’absorber une partie du coup qu’elle lui avait asséné a l’aide de sa queue hérissée. Il se releva sans problèmes, le coup ne semblait pas l’avoir atteint comme il l’y était destiné. Etait t’il indestructible ? La puissance que lui conférait cette machine était plus qu’impressionnante, peut être qu’il fallait la détruire ?
Il ne semblait pas disposé à la laisser détruire son invention sans se battre jusqu'à son dernier souffle …

Le combat reprit, Karaleth esquiva la plupart de ses coups portés par les pinces, utilisant sa queue pour contrer celle du Scorpion. La fatigue commençait à la gagner et Kougou ne s’était toujours pas remise de la toxine.
Le temps commençais à manquer, si elle se faisait toucher une seule fois par le dard, toute deux se feraient tuer, impuissantes face a leur sort. Karaleth ne pouvait pas se permettre d’esquiver plus longtemps, son energie partait plus vite que si elle tentait une riposte.
Elle ferma les yeux quelques instant, puis avança sa queue devant son visage, marmonnant quelque chose que personne ne put distinguer, la voix de la Novena couverte par le bruit mécanique de l’invention.

Elle lança rapidement trois de ses cinq pointes de reiatsu en direction de l’Arrancar, qui les esquiva sans problèmes, raillant à nouveaux la Novena qui restait impassible. Elle utilisa une quatrième pointe pour créer sa lance favorite, destructrice et corrosive à souhait. Chargeant l’arrancar, elle utilisa sa lance tel un javelot, qui heurta brutalement l’épaule de l’Arrancar.
Il n’avait pas cherché à l’esquiver, pensant que c’était une attaque désespérée, mais il n’avait pas compris l’importance de cette frappe, en effet, une douleur semblable a une immolation lui tirailla l’épaule, l’acide de la lance était en train de ronger son corps.

La Novena profita de sa confusion pour arriver dans son dos, armée d’une dernière et ultime lance, elle ne pouvait se permettre de manquer sa cible, car c’était la dernière pointe de reiatsu qui lui restait. La lance s’enfonça dans le ventre de l’Arrancar, qui poussa un hurlement strident avant de disparaitre. Non, il n’est pas mort, il a juste utilisé un sonido, comment a-t-il pu ? Le voici en train d’essayer de se lier à sa machine pour se régénérer.

Karaleth tenta de l’en empêcher, mais elle fut repoussée par un violent coup de pince qui la propulsa à côté de Kougou. Le choc avait de nouveau perturbé les sens de la Novena, elle regardait à présent Kougou, sans pour autant réussir à la distinguer correctement, ses jambes étaient engourdies, ses bras semblaient répondre correctement, le coup ne les avaient pas affectés gravement. Tandis que Karaleth forçait ses jambes à réagir, ce qu’elle parvint au bout de quelques secondes, Escorpion avait guérit de la plupart de ses blessures et contemplait les deux Espada qui semblaient totalement désemparées.

Karaleth était désormais plus que désavantagée, sa vue était encore trouble, elle ne voyait rien d’autre que des choses informes, son pesquis ne fonctionnait plus, et ses jambes ne lui permettaient plus d’exécuter ses sonido. Cependant, Kougou semblait reprendre du poil de la bête.

Impuissante, Kougou regarda la suite du combat déloyal, sans pouvoir intervenir. Elle bougeait tour à tour chacune de ses pattes, tentant de leur rendre leur vigueur. En une puissante secousse qui la remit sur pied, elle crut s'être débarrassée du poison. Que nenni, la chute qui s'ensuivit fit s'envoler ses illusions. Face à elle, le duel se poursuivait, et Karaleth avait beau utiliser ses techniques les unes après les autres, les dégats furent minimes. Seule, sa seconde lance de poison put blesser sérieusement Escorpion, qui s'enfuit alors vers la machine. L'Araignée se remit enfin debout, et se força à faire un pas malgré ses jambes flageolantes. La Novena tenta de stopper leur ennemi avant qu'il atteigne la machine, mais un simple coup de pince l'envoya valser aux côtés de Kougou, qui se remettait lentement, beaucoup trop lentement. Le poison qui circulait dans ses veines était tellement différent de celui utiliser par Escorpion qu'elle pouvait presque le sentir affronter l'intrus qui la paralysait, et remporter la victoire peu à peu. Beaucoup trop doucement à son goût. Voyant que les blessures du laborantin, qui avait atteint son artefact infernal, se soignaient à vue d'oeil, elle décida d'utiliser une de ses techniques. Ne pouvant parler, elle pensa très fort au nom de sa capacité.

*Telaña*

Sentant la soie gluante s'accumuler dans sa gueule, elle la relâcha en direction de l'Arrancar renégat, dont le trou dans le ventre commençait à se refermer. La matière gluante enroba en quelques secondes le corps de son adversaire. Kougou stoppa la production de soie, et tira d'un coup sec. Arraché de la machine par la force de l'Araignée, Escorpion acheva sa course dans un mur, après avoir heurté le plafond. S'il n'était pas au moins sonné...

La Segunda, encore trop faible pour se battre sérieusement, décida de tenter de coller son ennemi au mur définitivement. Elle rejeta donc encore et encore de la toile vers le mur, à l'endroit où, dans un lourd nuage de poussière et de plâtre, Escorpion avait plus ou moins atterrit. En une dizaine de secondes, toute la zone fut recouverte de soie gluante. Ne chancelant presque plus, Kougou s'avança vers l'endroit où elle pouvait voir la silhouette de l'Arrancar renégat. La pesante fumée se dissipa, et l'Araignée ricana devant la spectacle désolant du pauvre laborantin tentant en vain de se dégager de l'étreinte de la toile. Le fou ne se rendait pas compte qu'il ne réussissait qu'à s'entortiller plus encore dans l'amas visqueux ! C'était une scène burlesque sortie d'un film comique...si elle avait su ce qu'était un caméscope, elle l'aurait filmé. Sentant soudain la présence de Kougou, complètement remise désormais, Escorpion grogna, avalant en même temps une grosse portion de toile. Recrachant la soie gluante, il râla :

«Violenta Taro.»

L'espace d'un instant, il ne se passa rien. Puis il disparut en un Sonido. Là où il se tenait, gisait la toile coupée en deux. Quel tranchant ! Mais Kougou n'avait pas le temps de s'apitoyer sur le sort de son oeuvre, Escorpion chargeait Karaleth, encore étourdie. La Segunda rattrapa le scorpion, esquiva son dard, et plongea ses crocs dans son dos épais. Elle le trouva mauvais sur les papilles, et un peu âcre. La chitine résineuse était trop craquante à son goût, et la chair étrangement sèche qui s'ensuivait ne valait pas le coup de percer cette dure carapace. Grognant de colère, il la repoussa d'un coup de dard, et elle fut contrainte de le relâcher pour éviter l'atroce aiguillon. Par vengeance, elle lui cracha au visage son excès de toile. Le pauvre bougre, qui s'était retourné, la reçut pile au niveau du trou lui permettant de respirer par les narines, et la soie s'étala jusqu'à sa bouche lorsqu'il tenta de s'en débarrasser avec sa main normale, écartant l'Araignée qui revenait à l'assaut à coups de pinces. Sa portée était plus grande que celle de Kougou, restreinte à l'étau de ses mâchoires, aussi celle-ci se tint à l'écart, harcelant le scorpion qui ne parvenait pas à retirer le masque qui le faisait suffoquer. Karaleth semblait avoir compris qu'il fallait se tenir à l'écart, ou bien était trop étourdie pour combattre. A moins qu'elle ne guette une occasion d'attaquer, ou encore qu'elle soit déjà dans le dos d'Escorpion. Ce dernier profita de l'inattention d'un instant de la Segunda pour lui asséner un coup de pince (il ne pensait même plus à utiliser son dard, dans la panique provoquée par l'asphyxie). L'attaque repoussa Kougou, et le laborantin put arracher la toile avec sa pince, bien plus puissante que sa simple main. L'Espada n'eut pas le temps d'intervenir, et faillit recevoir un coup de dard lorsque, enragé, l'Arrancar renégat repartit à l'assaut. Evitant de justesse l'attaque furieuse, la Segunda compris qu'il lui fallait utiliser une autre attaque pour surprendre son ennemi. Elle voulut se servir de son poison lorsque son adversaire dit avec une vitesse d'élocution impressionnante :

«Violenta Taro !»

Il se jeta en avant trop vite pour que Kougou le suive des yeux, tirant des forces inhumaines de la machine mystérieuse qui l'alimentait en énergie. Une patte fut sectionnée par le coup, et l'Araignée s'énerva. Se jetant sur son ennemi surprit, qui s'attendait peut-être à ce qu'elle titube ou chute, elle lui déversa toute sa colère en un seul mot, et encore, prononcé mentalement : Poison. Le flot corrosif qui s'échappa de la gueule de la Segunda aspergea violemment le torse de l'homme-scorpion, qui tressaillit sous les effets conjugués de la blessure provoquée par Karaleth, et la puissance de la toxine de Kougou. La morsure au cou qui s'ensuivit fut accompagnée par le choc du corps de l'Araignée sur celui d'Escorpion, qui agitait avec désespoir son aiguillon sans atteindre sa cible, à la fois rongé à l'abdomen et au cou par le violent poison de la Segunda, mortel lorsqu'il était injecté directement dans le sang, ou qu'il imprégnait une blessure encore ouverte. Et c'était deux fois le cas. L'Arrancar disparut encore dans le sol, dissipant son corps dans le béton armé, puis réapparut devant la machine. Kougou avait prévu cette réapparition vers le lieu qui, seul, pouvait encore sauver le pauvre laborantin. Préférant laisser à Karaleth encore un peu de temps pour récupérer (et voulant achever cette ordure qui avait osé lui sectionner une patte), elle se jeta sur Escorpion. Ce dernier semblait sourire, cependant, et, lorsque Kougou l'atteint, il se changea en SABLE. Recrachant avec horreur les particules jaunâtres qu'elle avait ingérée, elle se rendit soudain compte qu'elle ne pouvait plus bouger. Encore cette saleté de poison paralysant. Escorpion apparut soudain derrière elle, l'Araignée le sentit plus qu'elle ne le vit, et elle devina le sourire malsain de ce type qui croyait avoir lu en ses techniques. Etait prit qui croyait prendre !

*Telaña*

Cette fois, le flot de soie se pressa dans le postérieur de l'Araignée et, alors que son adversaire levait sa pince pour asséner le coup de grâce, la toile jaillit en abondance entre les deux pinces de Kougou. Le violence de l'impact projeta Escorpion en arrière mais, en une contorsion dûe autant à la surprise qu'à un geste voulu, planta son dard dans le dos de la Segunda, pourtant très solide. Jurant contre cette saleté d'aiguillon, elle s'effondra, se demanda pourquoi c'était ELLE qui devait être ainsi immobilisée.

Puis elle regarda la machine, et une sombre idée émergea doucement dans sa cervelle. Doucement, patiemment, elle commença à ramper...

Tandis que la Segunda se trouvait à nouveau en mauvaise posture, alors qu’elle venait de se sortir de paralysie, elle venait déjà d’y retourner, mais vu qu’elle arrivait encore a bouger, la dose reçue devait être moins importante, ou alors l’araignée avait développé une résistance quelconque au poison.

Constatant que Kougou avançait péniblement vers la machine, c’est qu’elle avait une idée en tête. Il fallait donc que Karaleth parvienne à gagner du temps encore une fois. Malheureusement sa vue n’était pas encore fiable, elle fallait donc qu’elle se serve exclusivement de son ouïe et son pesquis, qui étaient à nouveau opérationnels. Comment faire ?

La Novena se tritura l’esprit pour trouver un moyen d’attirer l’attention du Scorpion, qui n’avait envie que d’une chose, arracher les pattes restantes de Kougou. Elle se résigna alors à lui foncer dessus, toutes griffes dehors, utilisant a nouveau sa queue pour parer l’aiguillon perfide. Elle parvint habilement a bloquer sa pince massive avec son bras, puis à la plaquer contre le mur. Malheureusement le scorpion avait bloqué son bras qui se destinait à lui arracher autant de chair que possible. Les deux Arrancar étaient à égalité.

« - Que vas-tu faire maintenant Novena ? On est tout les deux dans une position impossible.
-Parles pour toi, dos au mur, les deux bras occupés et ton dard bloqué, alors que moi il me reste encore quelque chose. »

Ce qu’Escorpion n’avait pas remarqué, c’est qu’avant chaque combat, l’œil droit de la Novena se teintait d’un vert émeraude pétillant, s’en suivait une marque verte qui indiquait que son corps suintait d’un poison engourdissant qui s’infiltrait par les voies respiratoires. Mais comment lui faire ingérer ce poison, Karaleth saisit la seule occasion qui se présenta a elle.

Son énorme mâchoire s’ouvrit, laissant s’échapper le liquide bleu/vert sur le visage de l’arrancar. Il en aurait eu assez pour noyer un humain, mais les scorpions sont réputés pour être relativement résistants. Celui là en tout cas, résistait à beaucoup de poisons, mais visiblement pas à ceux qui visent les fonctions locomotrices. Ses mouvements devinrent flasques et imprécis, Karaleth venait de gagner pas mal de temps pour Kougou, mais serait-ce assez ?

Dans le doute, Karaleth profita de l’engourdissement partiel de son adversaire pour le marteler de coups de poings. Les poings formés par les griffes charnues de la Novena donnent la désagréable impression que votre corps part en lambeau, raclé par des lames dentelées. Malheureusement la solide armure de l’Arrancar absorba la plupart des coups, la Novena changea alors de cible, frappant de toute ses forces le crâne d’Escorpion encore affaiblit par l’anesthésiant.

Le Scorpion recouvra assez de force pour asséner un violent coup de pince à Karaleth, qui en bloqua une partie à l’aide de sa queue. La violence du choc la repoussa à huit mètres de son adversaire. Mais Karaleth avait atteint son objectif, Kougou avait réussit à atteindre la machine.

Un centimètre après l'autre, il fallait avancer. Sa lenteur était telle qu'elle se serait crue immobile si la machine ne semblait pas avoir grossi. Ramper péniblement était la seule chose à faire. Ses membres étaient raides, ses pattes insensibles, ses yeux presque aveugles. Le Pesquis qui l'avait abandonnée lui manquait plus que tout le reste. Que passait-il, là, derrière elle ? Le duel entre Karaleth et Escorpion se déroulait suffisamment proche d'elle pour qu'elle entende les coups qu'ils se portaient mutuellement. Le choc des deux corps de la Novena et de l'Arrancar brassa d'ailleurs si bien l'air qu'elle se crue un instant dehors, sous la brise légère du printemps. Elle n'avait plus connu cette saison depuis longtemps, car, au Hueco Mundo, seule la nuit éternelle et un froid d'inconscience étaient au rendez-vous. Le peu de chaleur qui émanait du désert était largement compensé par le gel lunaire. Et l'on était éternellement dans le noir de la nuit, pris entre la forêt, si sombre, des Menos, et la blancheur céleste du palais de Las Noches, qui portait bien son nom. On l'aurait dit sortit d'un seul coup, tel un mirage, du sable glacial qui l'entourait. Un rêve au milieu du cauchemar, qui abritait les esclaves et les alliés de l'Araignée. Bizarrement, Kougou eut l'impression qu'elle avait cessé de bouger, alors qu'elle remuait ses sept pattes sans arrêt, nullement pressée d'atteindre la machine, pourtant. Elle avançait lentement mais surement, son sang se débarrassant patiemment du poison qui le parcourait. Sa lourde masse se trainait avec fort peu de grâce vers le silo creusé, entre tous les étranges projecteurs. Une fois là-bas, que ferait-elle ? Fallait-il tirer sur quelque bouton, presser une manette ? A moins que ce ne fut le contraire. Peu importait, à vrai dire. Escorpion ne s'était-il pas soigné juste en se rendant sur cet étrange creux, quelques instants auparavant ? Un bruit de liquide dégoulinant faillit attirer son attention, lui faire tourner la tête. Elle ne le fit pas, obnubilée par sa simple tâche : atteindre la machine, et exploser cette saleté de renégat. Le reste ne l'importait pas, ne la concernait pas.

Elle grimpa tant bien que mal dans le trou noir, puisant dans ses dernières réserves, chassant la toxine paralysante autant qu'elle le pouvait. Trainant ses lourds, si lourds membres, et son énorme carcasse poilue dans le creux, Kougou attendit. Elle n'eut pas à patienter longtemps. Une chaleur sourde la parcourut en un instant, pendant que les projecteurs s'allumaient un à un, par à coups puis plus régulièrement. Elle entendit le martèlement des poings de Karaleth sur leur ennemi. Puis plus rien, juste une étrange impression de puissance. Son reiatsu se régénérait, sa force augmentait, augmentait tant qu'elle sentit soudain son corps tirer la sonnette d'alarme, hérissant ses cheveux au dessus de sa tête, la prévenant qu'elle s'autodétruisait. Secouée de spasmes violents, Kougou fut comme projetée en arrière, ses jambes battaient l'air, ses deux yeux mauves cherchaient en vain qui l'agressait, la torturait ainsi. Escorpion poussa un cri soudain en repoussant violemment qui vola un instant, puis heurta le plafond avant de s'écraser, raide comme un mort. Se relevant péniblement, Kougou sentait son reiatsu noir et mauve parcouru d'étincelles jaunâtres comme du sable, et elle n'avait qu'un désir, qu'un besoin : se débarrasser de cette énergie inconnue, cette intruse qui menaçait de la déborder.

Mais elle ignorait comment faire, se sentait parcourue par ces particules spirituelles tirées de la machine, qui la souillaient, la dévoraient de l'intérieur. Escorpion ricana méchamment.

«Abrutie ! Ma machine ne fonctionne que sur moooaa...foutu poison ! Je vais t'étriper, puis je piétinerais ton amie avant de l'embrocher...tu n'étais pooaaas synchronisée avec mon invention. Crève !»

Et il venait sur elle, préparant un Cero dévastateur dans sa gueule pleine d'affreuses dents. Sa couleur jaune sable ressemblait fort à celle des rayures de son masque. Kougou découvrit enfin comment dégager l'énergie spirituelle qui envahissait ses veines.

«Grand Rey Cero !»

Elle tendit sa paume, qui contenait une sphère d'énergie dorée, teintée d'un jaune-orangé inhabituel. Souriant de toutes ses dents, et ne se rendant même pas compte qu'elle avait quitté sa Resureccion depuis longtemps, Kougou haletait, et riait, riait...la puissance qui s'accumulait dans le creux de sa main était tellement énorme qu'elle ne put bientôt plus la contenir, et le Grand Rey Cero jaillit soudain, gigantesque, balayant, comme une ménagère l'aurait fait pour une poussière, le ridicule rayon d'énergie du Scorpion. Il fut lui aussi balayé par la titanesque puissance du reiatsu tiré de la machine. Il se fracassa dans le mur avec une telle puissance que Kougou ne put pas le voir alors qu'il ricanait d'autant plus fort qu'avant :

«Et...je suis immunisé à mon propre reiatsu...Ooooh, ma têêête...»

Et elle sombra dans les ténèbres en voyant Escorpion trébuchant peu à peu vers elle, sa pince grande ouverte...

Le sifflement du cero spécial de Kougou mêlé à l’énergie chaotique de la machine résonna dans toute la pièce. L’impact de l’attaque avait tout simplement projeté le scorpion dans la paroi la plus proche, avec un claquement hideux. Kougou était inanimée sur le sol, probablement dans une sorte de coma profond. Karaleth parvenait à distinguer son reiatsu dans son corps, ce qui était suffisant pour en conclure qu’elle n’avait pas succombée. Escorpion de son côté, avait simplement fendu le mur, il n’avait aucune blessure apparente, et visiblement aucune interne, puisqu’il se tenait normalement, légèrement sonné néanmoins.

La Novena constata également que son reiatsu avait faiblit, cette attaque décisive de Kougou en était la responsable. Que s’est il passé exactement ? Le phénomène résultant de cette ultime attaque de la Segunda était la clé perçant le mystère de la machine. En effet, Kougou avait absorbé le reiatsu de la machine, s’avérant être celui du scorpion, et lors de son attaque, le reiatsu accumulé fondu avec le sien provoqua une réaction affaiblissante dans le corps de l’Arrancar. Affaiblit énormément si on se référait aux informations du pesquis de la Novena.

Afin de mettre en évidence sa théorie, Karaleth fonça sur le scorpion, armée de sa petite boite noire de la taille d’un petit cristal, outil que possédait chaque Espada de Las Noches : la Kana Han Maku ou Kana Negacion, à savoir la clé menant à la dimension punitive des Arrancar. Le but était simpliste, plonger ce petit cristal dans le trou hollow de la cible, ou l’utiliser suffisamment près pour que le vortex l’absorbe pendant les prochaines heures.

Bien qu’affaiblit, le scorpion resta suffisamment rapide pour s’éclipser a l’opposé de la pièce, près de sa machine diabolique, c’est alors qu’en tentant de railler la Novena a nouveau, elle le précéda, en claquant son pied au sol.

« - Triangulo del crematorio. »

Les trois pointes de reiatsu qu’elle avait lança précédemment sans succès sur l’adversaire ne lui avaient jamais été destinés directement, en effet les trois pointes, a présent plantées dans le mur en forme de triangle équilatéral parfait, se mirent a scintiller. Le reiatsu ardent jaillit et engloutit tout sans sa zone à savoir le scorpion et une bonne partie de la machine. Le bruit strident de l’attaque de Karaleth masqua le cri de souffrance du scorpion immolé et incapable de se dégager de cette cage infernale.
Lorsque l’attaque pris fin, par l’éclat des trois pointes de reiatsu qui s’évaporèrent dans l’air, la partie de la machine avait intégralement fondue, réduite à l’état liquide pendant l’attaque, elle avait a moitié recouvert le cadavre calciné de son maître, dont s’échappait encore quelques fumées nauséabondes de chair brûlée.

La victoire de ce combat revint alors aux deux Espadas, bien qu’elles fussent toutes deux à bout de force suite au combat. Karaleth rengaina son zampakuto, recouvrant sa forme humanoïde, elle se précipita vers Kougou, qui n’avait pas bougé d’un cil. Elle l’examina quelques instant pour en venir à la conclusion qu’une longue sieste lui ferait le plus grand bien, utiliser autant de reiatsu était relativement dangereux, même pour un Espada aussi fort. La Novena attrapa donc sa collègue, l’emmenant vers la sortie. Un peu d’air leurs feraient le plus grand bien a toute les deux.

Quelques secondes à peine après être sortie, la grande bouche du Hueco Mundo, mieux connue sous le nom de garganta, s’ouvrit, conduisant ainsi les deux Espada vers leur repaire.
Karaleth irait faire elle-même le rapport à Tsukaru-sama, bien qu’elle déteste faire les rapports, c’est le moins qu’elle puisse faire pour Kougou, qui avait fait preuve d’une initiative dangereuse et potentiellement mortelle, le mieux pour elle serait de se reposer aussi longtemps que nécessaire, et elle pourrait retourner manger ses semblables comme si de rien n’était.

» ( terminé) Mana...I can see you, come...come with me
» Alexander Godwrath [Terminé]
» Wade Wilson (Terminé)
» Minha Barenchi {Terminé}
» Jinroh sans âme [Terminé]