Bleach Shinigami Age
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 Réflexions Caniculaires [Pv Ino']

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Baldric Eldern
Kyû Ban Tai Fukutaishô | Mangeur de Pastèque
Baldric Eldern


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MessageSujet: Réflexions Caniculaires [Pv Ino']   Réflexions Caniculaires [Pv Ino'] Icon_minitimeLun 19 Avr - 2:25

    Sommeil, nourriture, travail. Sommeil, nourriture, travail. Femmes ? Sommeil, nourriture…

    Je n’ai jamais oublié pourquoi j’avais établi cette routine, ce cycle sans fin. C’est la crainte. La peur viscérale d’être faible, aussi faible que celui que j’avais pu être, celui qui était devenu une bête, qui était lâchement tombé dans les filets d’une bande de rapaces. Je suis parfois surpris par la haine que j’éprouve à l’égard de cet être. Cette larve que j’ai fini par dissocier de moi-même, avec le temps. Et pour ne pas penser, pour ne pas laisser ces angoisses m’envahir, je dois sans cesse m’occuper. Ou ne rien faire, dormir. Mais le passé revient fatalement, sous forme de cauchemars, de souvenirs. Je trouve des substituts pour ne pas rechuter. La cigarette, d’abord, à un rythme grandissant. Puis l’alcool, plus modérément, et les femmes. Sans que je ne puisse trouver de solution. Impossible d’effacer le passé. Et il y a aussi ce trou béant que je ressentais encore il y a peu, et dont je ne suis certain ni de l’origine, ni de la nature, qui semblait m’attirer vers le fond, petit à petit. Je n’arrivais pas à combler ce vide, quand bien même je fumais ou buvais. Et puis je finissais par me trouver lamentable, faisais des efforts pour me reprendre, jurais de ne plus recommencer. Et je retournais à ma petite routine, brisée de temps à autres par quelques combats.


    La journée commençait à devenir insupportable. Le temps semblait avoir décidé de passer avec une lenteur terrible. Le Seireitei grouillait de vie, tout un tas de soldats vêtus de noir qui s’agitaient en tous sens sous un soleil qui accablait impitoyablement la totalité de la Soul Society de ses rayons. Qui n’aurait pas envie de piquer un somme à l’ombre d’un bel arbre dans des conditions pareilles ? Et pourtant, impératifs administratifs obliges, j’étais assis dans ce bureau étouffant, à lire, remplir et signer une pile de papier dont je ne voyais pas la fin. Mais tant que je remplissais des papiers, je ne pensais pas. Et tant que je ne pensais pas, je ne pouvais ni me rappeler de ma condition passée, ni me morfondre, ni m’énerver. Et tous ces facteurs m’avaient déjà poussé à faire de trop nombreuses erreurs. Mais les heures passaient trop lentement, et je commençai à me lasser d’apposer ma signature sur des documents qui finiraient de toutes manières aux ordures.

    Tout un tas de subordonnés s’affairaient autour de moi. Certains venaient ajouter encore un peu de documents à signer sur ma pile déjà conséquente, d’autres me mettaient au courant de faits plus ou moins insignifiants mais que la procédure les obligeait à me notifier. Je leur accordais un regard, un signe de tête et un vague marmonnement, avant de retourner à ma tâche. Un travail dont le capitaine aurait très bien pu s’acquitter, par ailleurs, mais qu’il me déléguait volontiers. En règle générale, ça n’était pas plus mal. Ces corvées ne me dérangeaient pas outre mesure, et j’abattais souvent deux fois plus de travail que n’importe quel autre Shinigami de la division. Mais la chaleur était une adversaire tenace des travailleurs, et elle parvenait à éveiller en moi une légère sensation de fatigue. Je perdais graduellement le rythme.


    « Voulez-vous que je prenne la relève, Eldern-fukutaishô ? »

    J’interrompis la course de ma plume sur le papier et relevai la tête. Un officier se tenait devant mon bureau, droit comme un i, avec la moue interrogatrice qu’il avait l’habitude d’afficher quand il venait demander ses ordres. Après un instant de latence, je jetai un regard dépité à la pile de papiers qui attendait sur mon bureau, puis posai mon pinceau avec un long soupir. Prenant cela comme une approbation, il saisit le tas de documents et s’en fut cependant que je le remerciai. Je congédiai les autres soldats qui défilaient encore dans mon bureau, puis le bourdonnement de la masse s’éloigna, pour finalement se taire. Ce fut le silence. Je posai mes mains à plat sur le bureau et inspirai profondément, profitant de cette courte paix. Pendant un instant, j’étais bien. Puis une vague de chaleur vint briser ma plénitude. J’avais l’impression que je cuirai si je passais une seule seconde de plus dans cette pièce. Une pause devenait nécessaire. Je me levai, sortis du bureau et me dirigeait vaguement vers mes quartiers. L’air était sec. Je me sentais oppressé par cette atmosphère stérile. C’était comme si les éléments avaient décidé de flétrir tout ce qui vivait sous le soleil.

    Après avoir traversé une petite cour, j’arrivai à mon espace personnel. En soi, ce n’était qu’une pièce classique, modulable grâce à plusieurs panneaux coulissants, un peu plus grande que ce qu’on attribuait aux simples soldats, et un peu plus petite que les appartements d’un capitaine. Mais je devais admettre que je préférais ça à un vieux taudis en ruine.

    Fraicheur ! La fontaine, dans la cour intérieure, rendait l’air ambiant légèrement humide, et plus frais. Le soleil filtrait à travers les persiennes et diffusait dans ma chambre quelques rais de lumière. Cette semi-obscurité conférait à la pièce un aspect intime que j’appréciais. J’enlevai mes sandales, fit quelques pas et déposai Kuroi Shiroari sur son socle. Le silence. C’était mon silence, mon moment de sérénité, un battement entre l’instant où je cessai de combler le vide, et celui où je plongeai dans mes idées noires. J’allumai une cigarette et m’allongeai à même le sol avec un cendrier. J’avais trop chaud pour sortir et dérouler mon futon. C’aurait de toutes manières été un effort inutile. Il y avait toujours un problème, un incident négligeable dans la division, qui requérait ma présence, et quelqu’un venait me chercher pour me ramener sur les lieux du crime.

    Des volutes de fumée montaient au plafond dans un pêle-mêle psychédélique.

    Je me sentais partir. Un flot de pensées m’emportait, et je m’approchai dangereusement de certains écueils que je tenais à tout prix à éviter. Fuite. Finalement, j’adoptais le même comportement qu’il y a plus d’un siècle. La même lâcheté qui m’avait fait trébucher. Et j’avais eu la faiblesse de tomber. Pitoyable ? Assurément. Est-ce que c’était la le comportement d’un Vice-Capitaine que de fuir face à de simples pensées ? J’avais tenu près de deux cent ans sans céder une seule fois. Etait-ce maintenant que je devais craquer ? Toutes ces réflexions me donnaient sommeil. Mes yeux commençaient à se fermer d’eux même sous l’effet de la fraicheur et de ma position. Les exhalaisons de ma cigarette avaient un effet hypnotisant.

    Me laisser aller au sommeil était plus aisé que de m’abandonner à mes pensées. J’attendrais que quelqu’un vienne me réveiller.


Dernière édition par Baldric Eldern le Jeu 13 Mai - 15:29, édité 1 fois
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Hotaru Yuzure

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MessageSujet: Re: Réflexions Caniculaires [Pv Ino']   Réflexions Caniculaires [Pv Ino'] Icon_minitimeMar 20 Avr - 21:49

    Comme tous les matins, la routine d'Inochi était quelque peu éprouvante. Indépendamment de sa volonté, elle se levait toujours un peu avant le premier rayon de soleil, son corps ne pouvant rester couché davantage à cause de la douleur. Cela faisait maintenant un peu plus d'une centaine d'années que cette cicatrice lui faisait des misères. Quelle plaie de devoir se lever pour estomper cette souffrance qui s'était ancrée en elle comme une malédiction incurable. Quoi qu'il en soit, ce matin-là était à classer comme tous les autres depuis ce jour. Pour une raison inconnue, cette marque brûlait encore par moment, ce qui l'obligeait bien évidemment à prendre toujours la même décision. D'un seul geste, elle se redressait pour pouvoir se tenir sur ses deux jambes, puis, aussi peu vêtue qu'elle l'était, elle ajouta une couverture sur ses épaules par-dessus son kimono pour pouvoir sortir. Direction la Quatrième Division. Cette décision était évidente, étant donné les problèmes qu'elle avait ainsi que la spécialité elle-même de la Quatrième Division qui reposait sur les soins. D'un pas chancelant de fatigue, elle se dirigeait vers les quartiers de l'équipe médicale, où l'y attendait une jeune femme sans grades appartenant à cette unité. Elle était déjà habituée aux escapades du Lieutenant de la Douzième Division et avait fini par apprendre le créneau horaire de celle-ci, lui permettant de venir à temps pour s'occuper d'elle. Comme à son habitude, la jeune femme invita Inochi à entrer dans les douches de la division, puis, lentement, elle lui enleva tous les vêtements qu'elle portait, ce qui ne signifiait pas grand chose en soi. Après cette séance de lavage, elle lui fournit un kimono plus léger, avant de l'emmener dans une des chambres des quartiers de la division, histoire de pouvoir lui appliquer les soins nécessaires. Une fois chose faite, cette même jeune femme l'accompagnait jusqu'à chez elle, pour l'aider à s'habiller de toute sa panoplie, en allant des sous-vêtements jusqu'au obi - ceinture large servant à attacher le kimono - en passant par la cuirasse, les jambières et le protège avant-bras gauche. Elle était fin prête à entamer sa journée, une rude journée en somme.

    Sa première tâche était de passer par sa propre division, la Douzième, pour se tenir au courant des dernières nouvelles, ainsi que des possibles découvertes faites par ses collègues. Sa plus grande surprise fut de voir en arrivant son Capitaine accompagné de quatre Shinigami sortir du laboratoire. Ces quatre-là faisaient partis de l'Unité Mobile de Recherche et de Récupération de Données, cela voulait dire que tout ce petit monde allait sortir du Seireitei. Elle s'était arrêtée juste à côté d'eux, mais elle ne reçut que les mots de politesse de leur part. Seul un des subordonnés lui expliqua la situation, avant de rejoindre son Capitaine. Ils partaient donc en mission pour récupérer des échantillons de Vizard, une mission importante en soi en effet. Mais pourquoi le Capitaine lui-même avait-il choisi d'y aller à sa place ? Elle était quand même le Chef de l'Unité Mobile de Recherche et de Récupération de Données, elle était sans doute mieux placée pour se rendre sur le terrain avec son expérience et sa force. Non, ce n'était pas totalement vrai. Pendant sa convalescence, c'était bien Eldric Kioshi qui dirigeait cette unité à sa place. À force de réflexion, elle avait fini par s'inquiéter pour le futur de cette petite troupe. Selon ce même subordonné, il y avait des risques de tomber sur l'ennemi, les Arrancar, voire même l'Espada. Inochi s'était déjà battue contre l'un d'entre eux, une dénommée Karaleth Kakita, qui pouvait rivaliser avec elle niveau vitesse. Rah ! Tout était loin de rassurer l'ancienne Capitaine de la Douzième Division. Elle n'avait pas le choix, elle devait leur faire confiance jusque là. Avec assurance, elle pénétra dans le Laboratoire de Recherche et de Développement, afin d'effectuer ses tâches habituelles. Superviser, s'instruire, donner un coup de main aux équipes de chercheurs, et faire un rapport de toutes ces actions dans le registre.

    Avec tout ça, la matinée touchait à sa fin, et l'esprit d'Inochi était loin d'être tranquille. C'en était trop, elle allait craquer. Elle suivait les papillons de l'équipe dans le Garganta depuis son arrivée au bureau. La goutte d'eau qui fit déborder le vase fut la disparition de ceux-ci. D'un seul coup, elle se leva de son bureau et sortit du laboratoire en effectuant un Shunpō. Sans perdre une seconde, elle se dirigeait vers le Quartier Général de la Première Division. Pressée, elle se rendit directement vers la salle principale, où devait se trouver le Capitaine-Commandant du Gotei Treize. Sans audience, elle entra dans la pièce, s'approchant de l'homme très âgé, qui avait été son Capitaine il y a quelques centaines d'années. Elle s'agenouilla face à lui, en baissant la tête.

    -"Sotaisho, j'ai une faveur à vous demander...", commença t-elle, "Vous devez être au courant pour la mission assignée au Capitaine de la Douzième Division Eldric Kioshi. Au moment où je parle, les Papillons de l'Enfer de l'unité entière assignée à cette mission ont disparu. Permettez-moi de me rendre sur place pour leur prêter main for..."

    -"Hors de question.", répondit sèchement le Capitaine de la Première Division.

    -"P...Pourquoi ?! Il se peut qu'ils soient entrer en contact avec l'ennemi. Sans vous manquer de respect, je pense que je pourrai les ai..."

    -"Si la situation est telle que vous nous l'indiquez, il n'y a pas de quoi s'affoler."

    Désespérée, il fallait qu'elle trouve un moyen de les aider, coûte que coûte. Sa vitesse de réflexion lui permit de penser à une solution viable et efficace en peu de temps. Elle n'osait toujours pas lever les yeux vers le Capitaine assis en face d'elle.

    -"Sotaisho, pourriez-vous nous donner l'autorisation de lever la limite pour le Capitaine de la Douzième Division ? Ainsi, s'il tombe sur l'ennemi, il pourra se battre à pleine puissance, le temps que l'on enquête sur l'était actuel de la situation. Je vous en prie..."

    Son visage touchait maintenant le sol, assise sur ses deux jambes, une main également au sol, en essayant de tenir cette position du mieux qu'elle pouvait avec un seul bras. Après un petit moment d'hésitation, le Capitaine de la Première Division hocha la tête, en acquiesçant les dires d'Inochi. Avec toute la sincérité dont elle était capable, elle le remercia profondément avant de disparaître. Elle fit le chemin inverse pour se rendre directement vers les quartiers de la Douzième Division. Dès son arrivée, elle ordonna aux équipes de recherche de lever la limite et de localiser ceux qui étaient partis effectuer cette mission périlleuse. Elle insistait sur le fait de la tenir au courant sur le moindre évènement, la moindre information sur leur sujet.

    La tête remplie de pensées obscures et d'inquiétude, le Lieutenant de la Douzième Division sortir ensuite de la pièce, en déambulant aléatoirement dans les rues du Seireitei. Avant même qu'elle ne puisse s'en rendre compte, elle était arrivée dans les locaux de la Neuvième Division. Elle ne se préoccupait pas trop de comment elle avait atterri ici, alors tout ce qui lui restait à faire était de continuer à suivre ses pas. Au fur et à mesure qu'elle marchait, elle dérivait davantage. Elle avait traversé la petite cour qui se trouvait juste derrière les bureaux de la Neuvième Division, jonchant désormais les chemins d'une maison pas si petite que ça. Ce qui réveilla son esprit à cet instant précis était l'odeur du tabac. La fumée sortait de cet appartement, porte ouverte, un mince filin de fumée se dégageait de l'intérieur de la bâtisse. Sa curiosité la força à aller voir, elle n'avait pas le choix. Prudente, elle avança vers le bâtiment le plus silencieusement possible. La vision qu'elle eut de l'endroit était assez risible en soi. Un homme baraqué avec une dégaine de samurai était allongé au sol, cigarette collé aux lèvres, les yeux fermés. Il devait être parti dans le pays des rêves, c'était mal de s'endormir ainsi. Avec un petit sourire, elle enleva ses sandales et pénétra dans la pièce, pour ensuite s'asseoir à ses côtés. En le regardant de plus près, il ressemblait à quelqu'un qui avait vécu pas mal de choses par le passé, un peu comme elle entre autre. Elle ne se lassait pas de le regarder, sa carrure était simplement impressionnante. Avec toute la douceur du monde, elle approcha sa main vers son visage pour lui récupérer la cigarette. Elle se pencha légèrement pour ça, de plus en plus, ses cheveux coulant sur le torse de l'endormi.

    -"Il ne faut pas dormir en fumant, vous risqueriez d'y passer un jour, Eldern-fukutaisho..."

    À peine avait-elle fini sa phrase qu'elle perdit son équilibre et tomba littéralement sur le Lieutenant de la Neuvième Division. S'il ne se réveillait pas avec ça, c'était qu'il manquait de sommeil. Fascinée par le visage de celui-ci, Inochi oublia de se relever tout de suite, et elle gardait son regard fixé sur lui, comme si de rien n'était.


Dernière édition par Katana no Inochi le Dim 2 Mai - 20:26, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Réflexions Caniculaires [Pv Ino']   Réflexions Caniculaires [Pv Ino'] Icon_minitimeDim 25 Avr - 21:18

    Ma tête était vide. Vide de pensées, de problèmes, de responsabilités. Je ne dormais pas, mais je n’étais pas non plus éveillé. Mon corps s’engourdissait à mesure que je perdais conscience de ce qui m’entourait, jusqu’à ma cigarette qui se consumait peu à peu. La chaleur n’était plus qu’une notion triviale, loin de mon esprit. Même Kuroi Shiroari, une partie de moi, pourtant, ne signifiait plus rien à cet instant. Tout ce qui comptait, c’était ce vide, cette délicieuse absence de la moindre pensée, la semi inconscience qui précédait le sommeil. Et, en un sens, je redoutais le sommeil. C’était un terrain dangereux, inconscient, un champ de mine criblé de cauchemars, de souvenirs, de zones de flou et de rêves qui me laissaient un goût amer de déception. A chaque réveil, j’avais droit au même panel d’émotions. La peur, la colère, l’angoisse, le désappointement, l’agacement. Tout un tas de sentiments que je devais étouffer sous une masse de travail. Jusqu’à ce que je tombe à court de paperasse, de responsabilités à assumer, de besognes secondaires. Les psychologues de la Quatrième Division qui s’étaient penchés sur mon cas, à une époque où je menaçais de craquer, m’avaient proposé tout un tas de calmants, d’antidépresseurs et d’autres médications qui m’assuraient un sommeil chimique sans rêve. Tout un tas de drogues, en soi, des traitements de substitutions qui ne faisaient que renforcer la piètre estime que j’avais de moi-même. Ils avaient renoncé à cette idée lorsque j’avais menacé de leur carrer leurs cachets à des endroits sensibles. Mais pour l’heure, j’étais vide. Je m’imprégnais doucement de l’odeur de la cigarette, des sons environnants, du frais, sans faire attention au reste.

    … hein ?

    Quelque chose me tomba dessus. En sentant soudainement ce poids sur ma cage thoracique, la panique m’envahit. Une puissante montée d’adrénaline déferla dans mes veines. Je sentis mon cœur s’emballer et le rythme de ma respiration en faire de même. Mes poings se crispèrent, j’ouvris les yeux, me redressai d’un sursaut. Tout ça en moins de deux secondes. La vitesse de réaction du corps humain me surprendra toujours. Je balayai la pièce du regard, haletant, avant de me rendre compte que j’étais nez à nez avec un visage au regard familier. Elle me fixait sans avoir l’air de s’en rendre vraiment compte, ses longues mèches roses glissant sur mon torse, à demi écroulée sur moi. Je la dévisageai un moment, avant de reprendre brutalement conscience. Notre proximité déclencha chez moi un mouvement de recul immédiat, ainsi qu’une sensation curieuse que je ne pris pas la peine d’identifier. Je m’assis en la poussant doucement sur le côté.


    « I… Inochi-san ? » Bafouillai-je, l’esprit encore embrumé.

    Un bâillement m’échappa, et je remarquai que ma cigarette avait disparu. En y réfléchissant bien, il me semblait bien avoir senti le reiatsu d’Inochi pendant que je m’endormais, et même d’avoir entendu sa voix. Elle avait probablement récupéré ma clope. Finalement, ce n’était pas un subordonné qui était venu me réveiller. C’était une surprise plutôt agréable. J’étais content de trouver à mes côtés la brillante Vice-Capitaine de la Douzième. Par une telle chaleur, je trouvais plus sympathique d’avoir l’opportunité de discuter avec elle plutôt que de remplir un tas de formalités administratives.


    « Je vais vraiment finir par foutre le feu… » Soupirai-je en constatant qu’elle s’était effectivement emparée de ma cigarette que j’avais inconsidérément laissé brûler.

    D’ailleurs, je me souvins avoir déjà mis le feu à une baraque par accident. J’avais encore fumé des conneries avec des individus louches, je m’étais endormi, et à mon réveil, j’étais seul et les flammes de l’Hadès me léchaient les orteils. Mais à l’époque où cette désagréable expérience m’est arrivée, j’étais trop défoncé pour m’en rendre compte. Si je n’avais pas eu la chance que des types à peu près nets me sortent de cette fournaise, j’aurais fini en barbecue sans même m’en apercevoir. Mais cette fois ci, j’avais agi avec inconséquence. Cependant que je réfléchissais – et je devais indéniablement avoir l’air idiot à réfléchir dans cette situation –, je fixai Inochi en me grattant le menton, probablement l’air absent. Elle portait les traces d’un passé terrible, et restait malgré tout souriante, aimable et optimiste. En ce sens, elle était bien plus forte que moi. A sa place, j’aurais sûrement craqué depuis longtemps. Il y a peu de femmes que je tenais en aussi haute estime qu’elle. La plupart d’entre elles m’avaient tenu à l’écart, jusqu’à ce que j’obtienne ma promotion au grade de Vice-Capitaine. Depuis, elles défilaient dans mon lit au gré de mes dépressions et de mes crises de colères. Qui aurait la moindre once de considération pour ce genre de femme versatile ? Inochi était différente, et pour ça, j’avais un respect infini pour elle. Mais ce n’était pas le moment de me perdre dans mes pensées. J’émis un nouveau bâillement, me frottai les yeux et m’étirai les bras par-dessus la tête, reprenant pleinement conscience de mon corps. Je me sentais comme après une longue sieste, à la fois reposé et un peu ankylosé, mais cette dernière sensation s’estompait généralement très vite pour laisser place à tout le dynamisme qui m’était nécessaire pour assumer mes fonctions.


    « Alors, Lieutenant Inochi, que me vaut l’honneur de votre visite ? » lançai-je avec un sourire.

    C’était une question des plus ordinaires, en somme, bien digne de l’idiot dénué de tact que j’étais, mais c’était à la fois un sujet passe partout et la seule interrogation qui me vint à l’esprit pour lancer la conversation. Après tout, ma collègue faisait preuve de suffisamment d’ouverture d’esprit pour que je puisse espérer me faire pardonner d’une telle banalité.
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