Heu ... Et après ? ...

J'pense l'avoir assez dit, mais je m'emmerde. De plus en plus, chaque jour qui passe. Rien de très folichon à l'horizon aujourd'hui, comme d'habitude. Pour tromper l'ennui j'ai planté du Maïs derrière les baraquements, là bas. C'est bon le Maïs. J'crois que j'vais dormir tiens, pour changer. En mangeant du Maïs tiens. C'est possible ? On s'en fout. Autant se livrer à quelques expériences, pour ce qu'il y a d'autre à foutre ... P'tet rêver un peu d'cette bien jolie Arrancar. Ah ... Je revois ses seins, sublimes, vraiment. A peine drapés de quelques bandelettes blanches, donnant à qui passe par là l'irrésistible envie de les lui arracher pour palper un peu ce fruit de la féminité. Dix-Sept. Je compte toutes les pensées perverses traversant mon esprit par jour, je me suis levé il y a six minutes. Il y a quand même des jours où, nan ... Tous les jours même j'aimerai bien être une loutre. Ça pionce, ça mange, ça dort ... J'ai pas déjà dit pionce ? Bref, la vie parfaite. Une loutre sauvage. Ça ressemble à rien, c'plutôt sympa, ça a une haleine de merde mais bon ... c'est pas dérangeant. Le seul problème resterait ... Dix-Huit. Personne à l'horizon ... C'est sympa ça.

Ouch. C'est quoi ce maïs de merde qui s'cale sous les vertèbres, pas agréable, franch'ment ... Oh, c'est du Sake ? Mais merde, qui a pu oublier une bouteille ici ? Est-ce que j'dois ... Ça pourrait être empoisonné, ou un génie pourrait en sortir ... Peut être même une génie. Merde ! Dix-Neuf. Houla houla, attends que j'pose mon Haori là dessus ... Pas moyen, on peut plus s'allonger et penser à une donzelle sans remarquer une bosse étrange sous la ceinture. T'imagine si l'vioque ou Kuchi m'grille dans c'tétat. Kuchi j'dis pas, mais le vioque ... Naaaaaaaaaaaaaaaaaan ! Vingt. Putain mais c'est quoi ces pensées de merde ? Ah nan mais, c'est quoi ces images ? Mais barrez vous bordeeeeeel ! Pas moyen, sérieux, que j'garde ça en tête plus longtemps ... Vivte, vite ! Un truc pire ! Une loutre ! Aaaaaaaaaah mais putain c'est dégueulasse ! Comment elle peut faire ça elle ? Beurk. Hum, bon, bref. Vive les magiciens ? J'aime le caca ! Ah non, merde ! Heu ... Mais on pense à quoi dans ces moments là ? Bon tant pis, au pieu ! Ah, merde, yavait pas d'coussin ... Bah tiens, ça f'ra deux bosses. J'oubliais ... Vingt-Trois. Ma vie est merdique, sérieux. Depuis d'ltemps que j'compte mes pensées sexuelles, j'aurais jamais pensé qu'il s'agirait d'autre chose que d'gros nibards. Vingt-Quatre. Waw, j'suis même vulgaire en fait, même en mon simple esprit j'me met à m'insulter tout seul. J'comprends mieux pourquoi j'ai l'air d'un con, ça doit être parce que j'le suis ...

Illusoire création de l'esprit que la pensée, présente chez moi qu'en de rares occasions, mais toujours pour un moment épique. Enfin, me voilà regardant quelques nuages dansant dans ce ciel azur, ne sachant bien que faire de ma journée. J'en arrive à me demander ce que je fous encore là. Etre capitaine est un titre flatteur, mais bien nombreux furent ceux qui l'avaient avant moi, et d'autant plus nombreux seront les suivants. Peut être mon temps est-il terminé en cette partie du monde. Je songe sérieusement à quitter cette fuckin' Soul Society. La vie de Shinigami n'est vraiment pas pour moi, putain de curiosité, sérieux. J'me suis tapé de super coups, c'sur, mais bon, je reste persuadé qu'il y a du potentiel ailleurs aussi. Comme cette Arrancar ... P'tain, elle m'a même pas filé son nom. P'tet que si en fait, merde, j'me souviens plus. Bah, on s'en fout, j'la reverrai bien, et pas besoin du nom pour lui arracher chaque bout de tissu ... Vingt-Cinq. Ah, ça recommence. Bref, j'aimerai vraiment un p'tit coup d'fouet. J'suis quasi invincible, beau gosse, un QI de génie scientifique du futur. Tiens, j'ai dit ça à voix haute. Bah, j'suis tout seul, on s'en fout. Ah, bah j'continue tiens. Bouche, arrête de parler. Merci bien.

Eh ... En parlant de ça, j'me demande ce que devient l'autre gothique de merde de la dernière fois ... Fini les plaisirs solitaires à cause de lui, putain de bras gauche. Le machin devient tout blanc et envoie des trucs là, ces ceros im'semble, ça détruit tout. J'vous parle pas des remontrances du vieux, il ferait un parfait pape s'il avait encore un zguègue, apparement perdu lors d'une monstrueuse bataille ya des siècles ... 'fin wala, vive les rumeurs. J'sais pas où il en est avec ses problèmes de masculinité, mais j'préfère éviter d'y penser. Ah, merde. Vingt-Six. J'en étais où ... Ah, le boulet de l'autre fois. J'sais pas c'qu'il m'a fait, j'sais même pas qui il est. Pas vraiment cherché non plus ... C'est vrai. P'tet j'le recroiserai un d'ces quat ... J'aimerai bien qu'il m'explique c'qui arrive. J'suis pas con non plus, j'vois bien que mon bras ressemble à un Hollow lorsqu'il se réveille, mais c'est vraiment possible, ce bordel ? J'ai bien entendu parler d'hollowfication, mais ces « Vizards » comme on les appelle, c'est quoi au juste, des mecs ayant un membre qui s'barre en couille ? J'espère juste pour certains qu'il ne s'agit pas de ... Mouef, inutile d'aller plus loin. Vingt-Sept. Bon, j'fais la grève de la pensée, à demain. Esperons juste qu'il s'passe quelque chose dans l'coin bientôt ... Putain de Karma.

« Yo. Ça boume ? »

Mon nouveau jeu : ouvrir le passage au hasard quand je me rends à la Soul Society. La vie serait morne si on ne se divertissait pas grâce à une distraction régulière, et pour ma part j'avais opté pour cette connerie. On ne pouvait pas me le reprocher, en plus de deux millénaires de vie j'avais épuisé le compteur d'imagination dont on avait pu me pourvoir à la naissance depuis longtemps. Et puis ça restait assez sympathique d'atterrir n'importe ou au passage, de partir pour une destination qu'on ne connait pas soi-même à l'avance et de finir par se vautrer n'importe où, n'importe quand, n'importe comment. C'est sûr que c'est pas ce qu'il y a de mieux pour l'image mais je dois dire que je m'en cogne, le plus important étant pour moi de ne pas me lasser de ma position. Contrairement aux idées reçues ce n'est pas parce qu'on entretient un double-jeu qu'on a forcément une vie palpitante, qu'on se détrompe. Au contraire j'avais parfois l'impression d'avoir deux fois plus d'ennui à subir à cause de cette double-personnalité et je dois reconnaitre que c'était la seule explication que j'aie au fait de me sentir aussi énergique qu'un rongeur crevé parfois tant il me semble avoir à faire. Et ce jour-là, en rentrant à la maison par l'intermédiaire d'un Garganta, c'est en plein milieu d'un champ de maïs que j'avais atterri.

Ou plutôt, j'étais apparu en plein ciel avant de m'écraser lourdement sur quelques plants qui auraient du mal à s'en remettre, mais dont je m'étais débarrassé au terme d'une rude bataille où j'avais fini par vaincre. Ma royauté ne serait pas remise en cause par des plantations agressives, qu'on se le dise. Et tant pis pour elles si elles étaient incapables de s'en remettre, elles n'avaient qu'à pas s'en prendre à moi et je n'avais rien demandé à personne en débarquant, aussi n'avais-je pas de compte à rendre aux aliments que j'avais cruellement détruit en me posant. Et quelle ne fut pas ma surprise de voir que je savais en réalité où j'étais : à proximité de bâtiments divisionnaires, ceux de la septième division d'ailleurs si j'en croyais le numéro inscrit sur la façade que je pouvais apercevoir de là où j'étais. La question-piège étant : mais que peut foutre un champ de maïs sous l'enseigne d'une division ? J'aurais bien aimé donner une récompense au vainqueur mais il aurait fallu pour ça que je connaisse déjà la réponse moi-même et donc qu'on m'explique.

Que les mécontents se plaignent à mon syndicat, je n'y étais pour rien même si je songeais à tirer cette affaire au clair avant de finir encerclé par ces céréales. Je n'avais jamais été très doué en botanique mais au vu de la fourberie avec laquelle elles m'avaient accueillies, je sentais que je devrais m'attendre à toutes les bassesses de leur part pour me faire chuter car elles m'avaient percé à jour en but de prouver que de nourrir les végétariens ne les privait pas pour autant de tout mérite qui leur soit propre. Et dans cet élan de paranoïa délirant j'avais fini par me rendre compte que j'avais quelque chose sous le pied. Quelque chose qui s'avéra être un être humain. Qui plus est, porteur d'un manteau qui avait tendance à me rappeler que j'étais ici dans des bâtiments où je n'avais rien à faire. Or, qui dit division dit capitaine et même si j'ignorais tout des raisons de sa présence sous mes semelles, c'était sur lui que j'étais en train de marcher. Le type avec les cheveux bleus de la dernière fois. Qu'on ne vienne pas me dire que ce n'est pas un complot, je n'y croirais pas, entre ça et mon agression par les graminés je ne pouvais que croire qu'on voulait attenter à ma vie et qu'on se liguait contre moi pour ça.

« Je suis sûr que tu t'éclates avec mon cadeau. »

Ôtant mes pieds de son corps, je me reculais d'un pas plus élégant que ceux qu'il me connaissait et glissais chacune de mes mains dans la manche opposée. Depuis la dernière fois qu'on s'était vus, j'avais pas mal changé, que ce soit au niveau du code vestimentaire ou de la longueur des cheveux. Seul le masque était pareil et le ferait me reconnaitre, si toutefois il était plus intelligent qu'un concombre de mer desséché... Et plus je regardais l'endroit où nous étions, plus je venais à en douter. Même si l'idée était brillante et le met délicieux, il faut quand même être sérieusement con pour installer un champ de maïs derrière sa division. Ça ferait bien plus joli dans l'un des souterrains de Las Noches et je m'empresserais d'ailleurs de prendre les mesures pour en faire prévoir l'installation dès mon retour. En attendant, je pris plutôt la peine de vérifier l'ajustement de ma décoration faciale, qui était d'ailleurs la cause de mon extension capillaire. Sans que je sache pourquoi, la porter en continu me faisait pousser les cheveux, ce parce que l'avoir en permanence accélérait le gain d'âge. Mais comme ceux de notre espèce ne vieillissent pas, seuls eux poussaient pour montrer que j'en faisais trop jusqu'à me donner ma coupe actuelle, si longue que je devais la retenir par un nœud de tissu qui la transformait en queue de cheval. Et si j'étais immunisé au reste, ce n'était pas le cas de tout le monde. Si un humain était amené à le porter, il serait déjà réduit à l'état de cadavre en décomposition, si pas d'os blanchis par l'appel de la terre.

~ Ah, putain, pourquoi c'est toujours sur ma gueule qu'on marche ?

Yare Yare ... Pourquoi l'crier si fort comme un pèquenaud ? Sérieux, j'fais jamais les choses à moitié, je commence à me trouver lourd moi même tiens. Ah, mais quel boulet. Pourquoi j'me suis endormi comme un con, pourquoi j'ai pas senti cet enfoiré de gothique ? J'veux dire ... Avant qu'il se décrasse la semelle sur ma joue, me blessant via mes propres piercings. Rah, bordel, pourquoi j'me suis fait percer, moi ? Style à la con. Heu ... Attends. Pourquoi il est là lui, d'abord ? Et c'quoi son cadeau ? Le Maïs ? Mais putain, son cadeau c'était quand même pas ma géniale idée ? J'me disais que cet élan d'usage neuronique n'avait rien de commun avec ma façon d'être. Remarque, tout le monde trouve ça con, personne n'irait se douter qu'un tiers inférieur à ma royale personne serait en réalité l'instigateur de cette fabuleuse démarche. Wah, merde, voilà que j'mégare encore à raconter ces débilités, comme tout à l'heure ... Ah. Mais oui. J'me souviens ! Heu ... Non. Ah, si. Merde, de quoi j'parlais tout à l'heure ... Ah, oui. Ce fuckin bras gauche. C'est ça son cadeau, donc ? Pas le champ de Maïs ? Bah, ça fera au moins une bonne idée à mettre sur mon compte. Heu ... C'était quoi ce « Hallelujah » en fond sonore, là ?

Note à Benêt : Ne jamais secouer la tête pour chasser ses pensée devant un inconnu qui vient de vous foutre son pied sur la tronche. Vous avez l'air d'autant plus débile. Secouant de nouveau la tête pour chasser cette goutte énorme s'étant collée sur le derrière de ma tête, voilà que j'installais le silence, restant assis, la main sur ma joue, à regarder ce clown directement sorti du crique. Quelques secondes, plus un mouvement, la boule de poussière roulant sur le sol sous le seul souffle du vent, façon western. Comme pour alourdir encore cette scène guerrière à venir, le vent se mit à souffler d'avantage, je plissais les yeux peu à peu, prêt à sortir mon revolver et trouer le Shérif. Putain de Karma. Le vent s'était dressé face à moi, et voilà que la boule de poussière me revenait directement sur la tronche, suivi dans le même mouvement d'un épi de Maïs. A-t-on déjà vu situation plus comique ? Certainement, mais chaque fois j'étais présent ...

J'avais appris certaines choses les dernières semaines,à savoir que mon bras gauche réagit à mes impulsions. Aussi, la colère ou l'excitation avaient de grandes chances de l'activer. Pour cette dernière, il faut avouer qu'avoir un bras qui se transforme n'a rien de rassurant pour la donzelle déjà presque nue s'attendant au châtiment divin, toute masochiste qu'elle soit. Mais bref, nous en reparlerons un autre jour. Pour le moment, c'est bien la colère qui l'avait poussé à se métamorphoser. Par habitude, la haine, la colère et sentiments analogues ne sont pas dans mes habitudes, de même que l'autre extrême, Amour et Compagnie. Qui sait, c'est peut être à cause de ce bras, qui me donne les mêmes attributs que les règles chez une femme. S'il faut j'suis même Enceint. Oh putain ! Imagine un Hollow en sort ... J'comprendrai enfin pourquoi certaines foutent leur gosse dans un congélo pour le ressortir trois mois plus tard au dîner. Sauf que, cette fois ci, pas de repas avec ce machin, mon Maïs me suffit amplement. Hum ... Voilà que je secouais encore la tête pour chasser cette fois deux énormes gouttes d'eau, signe que mon propre esprit intérieur arrivait à me trouver débile. Ou était-ce le prochain-né qui avait déjà une conscience et un pouvoir lié à l'eau ?

~ Heu ... Et sinon, la forme, mecton ?

Décidément, pas une connerie ne pouvait être pire que la prochaine ... Quitte à ne pas savoir que dire, autant ne pas l'ouvrir. Oh, ça rime ... Hum, bon, bref. Le mec vient de me bousiller trois piercings et a peinturé ma tronche de mon propre sang et j'lui demande si sa vie se passe comme il le souhaite. J'ai aussi oublié de préciser que mon bras gauche était en cet instant une espèce de machin d'un blanc immaculé d'où une intense lumière rouge semblait de dessiner. Je connaissais ça. C'était le prélude à bon nombre de murs en miettes à venir. Pas bon. Pas bon du tout. Et pourquoi ça visait le débile d'en face ? C'est pas son enfant, à lui aussi ? Oh putain, Ce serait donc le père et moi la mère ? Ça va pas du tout ça ... Depuis toujours c'est moi qui met en cloque et c'est moi qui me barre, c'est un châtiment divin pour mes actes éhontés, c'est ça ? Depuis quand j'connais ce mot, moi ... Oh et puis merde, on verra bien ce qui se passera, il n'est normalement pas là pour rien. Peut être stoppera-t-il également ce complexe d'œdipe. C'est un p'tit garçon que j'ai, en plus ? Ah, putain ...

» Après le travail s'ensuit le repos [PV]