Bleach Shinigami Age
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 Sora Masataka

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Sora Masataka
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Sora Masataka


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MessageSujet: Sora Masataka   Sora Masataka Icon_minitimeSam 3 Avr - 0:55

Présentation de Sora Masataka

» Vous Même «







Prénom : Niko
Age : 20 ans
Expérience RP : Depuis la création du net x)...
Un avis sur Bleach Shinigami Age : Le design est sympa et le fait que ce soit une petite communauté est assez attrayant étant donné qu'il est donc plus facile de s'intégrer dans un laps de temps assez court. Le fait que le background ne suive pas le scénarios du manga reste égalment un point positif.
Comment vous avez connu ce Forum : Top site ^^




» Votre Personnage «


Nom : Masataka
Prénom : Sora
Age : //
Sexe : Masculin

Race : Shinigami
Rang / Grade désiré : Capitaine de la 11° division.


Description Physique :

Une courte crinière crépue vulgairement retenue par un simple ruban de soie, cascade le long de la moitié de sa nuque, éclatante de magnificence puisque le noir pigment de sa peau est fidèlement retranscrit sur cette chevelure clair au reflet léger d’un brun vif et perçant.
Sora mesure un peu moins de 180 centimètres et pèse un poids moyen de 59kg (de muscles). Enfin, on peine la plupart du temps à se rendre compte de sa taille, puisqu'il passe la majeure partie de son temps affalé par terre (voir la suite de la description)... Détendu, fixant l’horizon lointain du regard, Sora est un mélange entre jeunesse et placidité. Il est plutôt grand pour un homme de son âge, mais pas non plus excessivement. Il cultive un certain flegme, qui lui donne un air toujours un peu hagard, peu concerné par ce qui l’entoure. Il passe par ailleurs la plupart de son temps appuyé contre un tronc d’arbre, occupé à dormir. Il prétend que c’est pour économiser ses forces, ce qui est en partie vrai, mais une autre raison importante réside dans sa grande flemmardise, et une dernière dans le besoin de sommeil pour récupérer de la concentration que nécessite certaines de ses techniques.
Si on se penche un peu sur son faciès, il a lui aussi été marqué par l’effort. Son visage est très (trop?) fin, presque osseux, et confirme son statut d’ascète: 1. Personne qui sacrifie son intérêt personnel au profit d'un idéal religieux supérieur. 2. Personne qui vit dans un dénuement volontaire pour s'élever à un idéal supérieur. Il apparaît évident qu’il ne mange pas à sa faim, d’où son besoin supérieur de préserver ses forces en dormant. Ses yeux sont par ailleurs soulignés de cernes noires de geai, renforçant la puissance de son regard, et le rendant plus difficile à soutenir sans un minimum de volonté.


Description Psychologique :

Réel défi que voici ... Tenter de cerner les bribes faisandées d'un esprit qui écoute chaque manifestation de votre présence pour en déduire votre pensée. Sora n’est pas garçon haineux, ce qui aurait pourtant put être le cas au vu de son passé. Le garçon est de nature observatrice, un peu trop même au gout de Sire Akata. Chaque jour qui passe, il choisit une question, et tente d’y trouver une réponse, une explication. Au final, il croit que si il parvient à trouver une explication logique à toutes les questions, il découvrira la réponse ultime, et un sens de la vie. Je dis bien « un » sens, car il estime que son point de vue personnel ne pourra pas lui montrer autre chose que le sens de sa propre vie. Il a un idéal profond, dans lequel les humains cesseraient de se combattre pour s’assoir à même le sol, tout comme lui le fait, et penser à tout ce qui fait ce qu’ils sont. Cette vie paisible, alternant entrainements du corps et entrainements de l’esprit, lui paraît bien plus souhaitable que déclencher des guerres pour imposer sa vision au reste du monde. Seulement Sora n’est pas un garçon parfait, malgré l’enseignement de sire Akata et sa nature profondément pacifiste, le jeune garçon est persuadé que le sacrifice de certaines personnes est nécessaire pour la survie et le maintien de la paix. Sire Akata s’oppose clairement à cette idée jugeant que de tel pensée ne peuvent que nuire à son accomplissement personnel. Peu bavard, le jeune Sora peut pas au premier abord pour une personne froide et distante ce qui n’est bien évidement pas le cas, souvent sarcastique et un brin arrogant, Sora n’en demeure pas moins un homme comme il en existe peu, prés à se sacrifier sans compter, il incarne à lui seul et pour son district le rêve d’une paix éternelle car seul survivant d’un carnage, et c’est bien pour cela qu’il est tant aimé au sein du village de la feuille.



Dernière édition par Sora Masataka le Dim 4 Avr - 15:31, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Sora Masataka   Sora Masataka Icon_minitimeSam 3 Avr - 0:58

Histoire de Sora Masataka

Prélude




Sora Masataka 100131083511696418


Ma mère menaçait souvent de me découper en huit morceau si jamais je renversais le seau d’eau ou faisais semblant de ne pas l’entendre me crier de rentrer à la maison, quand le crépuscule s’assombrissait et que le chant des cigales devenait assourdissant. J’entendais sa voix enrouée de colère résonner à travers la vallée solitaire :
- Où est passé ce maudit gamin? Je le mettrai en pièces quand il reviendra.
Je revenais tout crotté d’avoir descendu en glissant la colline, couvert de bleus à force de m’être bagarré, ou même un jour la tête ensanglantée après avoir été blessé par une pierre - j’ai encore la cicatrice, comme un ongle de pouce argenté-, mais rien ne m’attendait sinon le feu dans la cheminée, la soupe odorante et les bras de ma mère qui s’efforçait non pas de me mettre en pièces mais de me faire tenir en place afin de nettoyer mon visage ou de lisser mes cheveux tandis que je me tortillais comme un lézard pour lui échapper. Sa dure vie de labeur interminable l’avait rendue forte, et elle n’était pas vieille puisqu’elle m’avait mis au monde à moins de dix-sept ans. Quand elle me portait, je voyais que nous avions la même couleur de peau, bien que nous ne nous ressemblions guère pour le reste. Son visage était large et placide alors que je savais par ce qu’on m’avait dit - car nous n’avions pas de miroir, dans le district ou je résidais perdu dans la montagne - que mes traits étaient plus fins, comme ceux d’un faucon. Habituellement, notre lutte se terminait par sa victoire, dont le prix était de pouvoir me serrer sur son cœur sans que je parvienne à me dérober. Elle me murmurait alors à l’oreille la formule de bénédiction des Masataka, tandis que mon beau-père marmonnait sans conviction qu’elle me gâtait trop, et que les petites filles, mes demi-sœurs, faisaient des bonds autour de nous pour obtenir leur part de caresses et de bénédiction.
Je croyais alors que ce n’était qu’une façon de parler. Ta no Kuni (le surnom du district 14) était un endroit paisible, trop isolé pour être affecté par les batailles féroces où s’affrontaient les clans. Je n’aurais jamais imaginé que des hommes et des femmes puissent vraiment être découpés en huit morceau, que leurs membres vigoureux, à la peau couleur de miel, puissent être arrachés à leur corps pour être jetés aux chiens. Elevé parmi les Masataka exilaient, accoutumé à leur douceur, j’ignorais que des hommes infligeaient de tels traitements à leurs semblables.

J’entrais dans ma quinzième année, et ma mère commença à avoir le dessous dans nos luttes. Je pris quinze centimètres en quelques mois, et à seize ans j’étais plus grand que mon beau père. Il se mit à marmonner plus souvent qu’il était temps que je m’établisse, que je cesse de courir la montagne comme un singe sauvage et que je me marie dans une des familles du village. Je n’avais rien contre l’idée d’épouser une de ces filles avec qui j’avais grandi, et cet été là je travaillai plus dur que jamais à son coté, prêt à prendre ma place parmi les hommes du village. Par moments, cependant, il m’était impossible de résister à l’attrait de la montagne, et à la fin du jour je m’éclipsais dans le bois des hauts bambous aux troncs satinés; baigné d’une lumière verte et oblique. Je prenais le chemin rocailleux qui menait à l’autel du dieu de la montagne, où les villageois déposaient des offrandes de millet et d’oranges, avant de m’enfoncer dans la forêt de bouleaux et de cèdre, parmi les appels ensorceleurs du coucou et du rossignol, afin de guetter cerfs et renards et d’entendre au dessus de ma tête le cri mélancolique des milans.

Ce soir-là, j’avais parcouru la montagne de bout en bout pour atteindre un endroit où poussaient les meilleurs champignons. J’avais rempli tout un baluchon de ceux en forme d’éventail orange foncé. Je pensais au plaisir que ma mère ressentirait à cette vue, qui apaiserait même les récriminations de mon beau-père. Il me semblait déjà sentir le gout des champignons sur ma langue. Tandis que je traversais en courant le bois de bambous et les rizières où les lys rouges de l’automne étaient déjà en fleur, je croyais humer des odeurs de cuisine portées par le vent.
Comme souvent à la tombée du jour, les chiens de village aboyaient. L’odeur devint plus forte, ses effluves se firent âcres. Je n’avais pas peur, pas encore, mais un pressentiment commença à accélérer les battements de mon cœur. J’allais au-devant d’un incendie.

Des feux se déclaraient souvent dans le village : presque tout ce que nous possédions était en bois ou en paille. Mais je n’entendais pas un cri, aucun bruit de seau passant de main en main. Personne ne se répandait comme à l’ordinaire en plaintes et en malédictions. Le chant des cigales étaient toujours aussi strident, les appels des grenouilles résonnaient sur les rizières. Les échos d’un tonnerre lointain retentissaient sur les montagnes. L’air étaient lourd et humide.
Je suais à grosses gouttes, mais la sueur se glaçait sur mon front. Je sautai par-dessus la rigole de la dernière rizière en terrasse et regardai à mes pieds ce qui avait toujours été le paysage de mon foyer. La maison avait disparu.
Je m’approchai. Des flammes rampantes venaient encore lécher les poutres noircies. Aucune trace de ma mère ou de mes sœurs. J’essayais d’appeler, mais ma langue semblait subitement trop grosse pour ma bouche et la fumée me suffoquait et remplissait mes yeux de larmes. Le visage tout entier était en feux. Mais où étaient passés les villageois?
C’est alors que les hurlements commencèrent. Ils provenaient du sanctuaire autour duquel la plupart des maisons étaient groupées. On aurait dit les cris de douleur d’un chien, sauf qu’un chien ne peut prononcer des mots humains, les hurler dans son agonie. Il me sembla reconnaitre les prières des Masataka, et je sentis mes poils se hérisser sur ma nuque et sur mes bras. Je me glissai parmi les maisons en flammes comme un fantôme, en direction de la clameur.
Le village était désert. Je n’arrivais pas à imaginer où ils avaient pu tous disparaitre. Je me dis qu’ils s’étaient enfuis : ma mère avait dû emmener mes sœurs dans la forêt, à l’abri. J’irais les retrouver là-bas dès que j’aurais découvert qui poussait ces hurlements. Mais en débouchant de la ruelle qui donnait sur la grand-rue, je vis deux hommes gisant sur le sol. Une averse s’était mise à tomber doucement dans le soir, et les deux hommes paraissaient surpris, comme s’ils ne comprenaient pas pourquoi ils étaient ainsi étendus sous la pluie. Ils ne se relèveraient jamais plus et peu importait que leurs vêtements fussent en train de se mouiller. L’un d’eux était mon beau-père.

A cet instant, le monde changea pour moi. Une sorte de brouillard s’éleva devant mes yeux, et quand il se dissipa rien ne semblait réel. J’avais le sentiment d’avoir franchi la frontière de l’autre monde, cet univers parallèle au nôtre, où nous nous rendons dans nos rêves. Mon grand-père portait ses habits de fête. Leur étoffe bleu indigo était noircie par la pluie et le sang. Je me sentais désolé de les voir ainsi gâtés : il en avait été si fier.
Je dépassai les cadavres, je franchis les portes du sanctuaire. La pluie sur mon visage était fraîche. Les hurlements s’interrompirent brusquement. A l’intérieur, je découvris des hommes que je ne connaissais pas. Il avaient l’air d’accomplir un rituel lors d’une cérémonie. Des bandeaux ceignaient leurs têtes, ils avaient retiré leurs vestes et leurs bras étaient luisants de sueur et de pluie. Ils poussaient des halètement et des grognements, souriaient de toutes leurs dents blanches, comme si tuer leur avait coûté autant d’effort que de rentrer la moisson de riz.
De l’eau suintait du bassin où l’on se lavait les mains et la bouche pour se purifier en entrant dans le sanctuaire. Plus tôt, quand le monde était encore normal, quelqu’un avait dû faire brûler de l’encens dans le grand chaudron. Un reste de parfum flottait sur la cour, masquant l’âcre odeur du sang et de la mort.
L’homme qu’on avait mis en pièce gisait sur les pavés mouillés. Sur la tête coupée, je parvins à distinguer les traits du visage. C’était Isao, le chef des Masataka exilés. Sa bouche était encore ouverte, figée dans un ultime rictus de souffrance.
Les assassins avaient empilé avec soin leurs vestes contre un pilier. Je vis distinctement l’emblème de la triple feuille. C’était des hommes du pays voisin, venus de Kaze, leur capitale. Je me souvins d’un voyager qui avait fait étape au village, à la fin du septième mois. Il avait passé la nuit dans notre maison et quand ma mère avait dit la prière avant le repas, il avait tenté de la faire taire.
- Ignorez-vous que les Oi-nin haïssent les villageois déserteurs et projettent de nous attaquer? Le chef de cette organisation a juré de nous exterminer, avait-il chuchoté.

Le lendemain mes parents étaient allé rapporter ces propos à Isao, mais personne ne les avaient crus. Nous étions loin de Kaze, et les luttes d’influence des clans ne nous avaient jamais concernés. Dans notre communauté, les villageois qui avaient fuis Kaze, vivaient avec les autres, avaient le même aspect, les même activités qu’eux. Nous ne nous distinguions que par nos prières. Pourquoi aurait-on voulu nous nuire? Nous avions seulement quitter Kaze pour fuir la guerre. Cela paraissait impensable.
Et cela paraissait toujours impensable, alors que je restais figé prés du bassin. L’eau s’écoulait goutte à goutte et je voulais en recueillir, essuyer le sang sur le visage d’Isao puis fermer doucement sa bouche, mais j’étais incapable de bouger. Je savais que d’un instant à l’autre les guerriers de la feuille allaient se retourner, m’apercevoir et me mettre en pièces. Ils n’auraient ni pitié ni miséricorde. Ils étaient déjà souillés par la mort, puisqu’ils avaient tué un homme à l’intérieur même du sanctuaire.

Avec une acuité extraordinaire, j’entendis au loin les sabots tambourinant d’un cheval au galop. Alors que le bruit se rapprochait, j’éprouvai cette impression de déjà-vu familière aux rêves. Je savais qui j’allais voir apparaitre dans l’encadrement des portes du sanctuaire. Je ne l’avais encore jamais vu de ma vie, mais ma mère l’évoquait comme une sorte d’ogre quand elle voulait nous faire peur afin que nous obéissions : « Ne vagabondez pas dans la montagne, ne jouez pas au bord de la rivière, Ou Iida vous attrapera ! » Je le reconnu aussitôt. Iida Sadamu, seigneur des Oi-nin.
Le cheval se cabra en hennissant quand il sentit l’odeur du sang. Iida resta en selle, aussi impassible que s’il était en fer. Une armure noire le couvrait des pied à la tête. Il portait une courte barbe noire sous sa bouche cruelle. Ses yeux brillait, comme ceux d’un homme traquant du gibier.
Ces yeux étincelants rencontrèrent les miens. Je compris d’emblée deux choses : D’abord, que cet homme ne redoutait rien au ciel ou sur la terre ; ensuite, qu’il tuait pour le plaisir de tuer. Maintenant qu’il m’avait vu, tout espoir était perdu.

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MessageSujet: Re: Sora Masataka   Sora Masataka Icon_minitimeSam 3 Avr - 1:03

Histoire de Sora Masataka

Chapitre I




Sora Masataka 1001310840132090


Il avait son sabre à la main. Je ne fus sauvé que par la réticence de son cheval à s’engager sous le porche. Il piaffa de nouveau, et se cabra. Iida poussa un hurlement. Les hommes qui se trouvaient déjà dans le sanctuaire se retournèrent et se mirent à crier avec l’accent rauque typique du clan de Iida, quand ils m’aperçurent. Je saisis ce qui restait d’encens, sans sentir ou presque la brûlure à mes mains, et je me précipitai vers les porte. Lorsque le cheval fit un écart dans ma direction, je pressais l’encens contre son flanc. Il se cabra au-dessus de moi et ses sabots énormes effleurèrent mes joues. J’entendis le sifflement du sabre qui s’abattait. J’avais conscience de la présence des guerrier de la feuille tout autour de moi. Il paraissait impossible qu’ils puissent me manquer, mais j’avais l’impression de m’être dédoublé. Je voyais le sabre d’Iida me tomber dessus, cependant je restais indemne. Je me précipitai derechef sur le cheval. Il s’ébroua dans sa douleur et se lança dans une série de bonds furieux. Déséquilibré par le coup de sabre qui pour une raison mystérieuse avait manqué sa cible, Iida passa par-dessus l’encolure de son destrier et tomba lourdement sur le sol.
Je fus saisi d’une horreur qui se mêla bientôt de panique. J’avais désarçonné le seigneur des voyous du rukongai. Pour expier un tel acte, la torture e la souffrance ne connaitraient pas de limites. J’aurais dû me jeter à leurs pieds et implorer la mort, mais je compris que je ne voulais pas mourir. Une force bouillonnait dans mon sang et me disait que je ne mourrais pas avant Iida. Il faudrait d’abord que je le voie mort.

Je ne savais rien des guerres opposant les clans, ni de leurs codes rigides et de leur inimitiés féroces.
J’avais passé ma vie entière parmi les Masataka, auxquels il est interdit de tuer et qui ont pour doctrine de pratiquer le pardon mutuel. Mais en cet instant, la vengeance fit de moi son disciple. Je la reconnus tout de suite et appris aussitôt ses leçons. Elle était exactement ce que je désirais : elle allait me délivrer du sentiment de n’être qu’un mort vivant. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, je l’accueillis dans mon cœur. Je donnai un coup de pied à l’homme le plus prés de moi, et l’atteignis entre les jambes. J’enfonçai mes dents dans une main qui attrapait mon poignet, me d »gageai d’entre mes adversaires et courus vers la forêt.

Trois d’entre eux se lancèrent à mes trousses. Ils étaient plus grands que moi et couraient plus vite, mais je connaissais le terrain et la nuit tombait. La pluie se mit elle aussi de la partie, plus violente qu’auparavant, transformant les sentiers escarpés de la montagne en pistes glissantes et traîtresses. Deux de mes poursuivants ne cessaient de brailler en me racontant ce qu’ils auraient grand plaisir à faire de moi et en me couvrant d’injure dont je ne pouvais que deviner le sens. Le troisième au contraire courait en silence, et c’était lui que je redoutais. Les deux autres finiraient peut être par rebrousser chemin au bout d’un moment, retourneraient à leur liqueur d’orge ou autre breuvage infect dont s’enivraient les soldats, en prétendant qu’ils avaient perdu ma piste dans la montagne. Mais le troisième ne renoncerait jamais. Il me poursuivrait jusqu’au bout du monde pour me tuer.
Quand le sentier devint plus raide, les deux braillards se laissèrent distancer, mais leur compagnon allongea le pas comme font les animaux qui montent une pente. Nous passâmes à coté de l’autel, et un oiseau qui picorait du millet s’envola dans un flamboiement d’ailes vert et blanc. Le sentier obliquait légèrement pour contournait le tronc d’un cèdre énorme et , alors que je dépassais l’arbre, les jambes flageolantes et le souffle haletant, quelqu’un surgit de son ombre et me barra le passage.
Je courus droit sur lui. Il poussa un grognement comme si je lui avais coupé la respiration, mais il m’attrapa au passage. Il regarda mon visage, et je vis ses yeux s’éclairer : comme s’il était surpris, ou me reconnaissait. Quoi qu’il en soit, il resserra sa prise. Cette fois, je ne pouvais plus m’échapper. J’entendis le guerrier assassin qui s’immobilisait, tandis que les deux autres nous rejoignaient d’un pas lourd.

-Pardonnez moi seigneur, dit d’une voie ferme l’homme que je redoutais. Vous avez arrêté le criminel que nous poursuivons. Soyez-en remercié.
L’homme qui me tenait me retourna face à mes poursuivants. J’aurais voulu l’interpeller, le supplier mais je savais que c’était inutile. Je sentais le tissu soyeux de ses vêtements, la peau douce de ses mains. Lui aussi était assurément une sorte de seigneur, exactement comme Iida. Ils étaient tous taillés sur le même modèle. Il ne ferait rien pour m’aider. Je gardai le silence, repensai aux prières que ma mère m’avait enseignées, songeai fugitivement à l’oiseau.
-Qu’a donc fait ce criminel? Demanda le seigneur.
L’homme qui me faisait face avait un visage allongé, on aurait dit un loup.
-Pardonnez-moi. Répéta-t-il d’une voix moins courtoise. Cela ne vous regarde n rien. Cette affaire n’est du ressort que d’Iida Sadamu et du clan des Masataka.
Le seigneur poussa un grognement.
- Vraiment? §Et qui prétendez-vous être pour me dire ce qui me regarde ou non?
-Contentez-vous de nous remettre ce garçon! Gronda l’homme-loup en renonçant à tous effort de politesse.
Je compris soudain que le seigneur n’allait pas me livrer. D’un geste harmonieux, il me fit passer derrière son dos et dressera sa prise. Puis j’entendis pour la seconde fois de ma vie le sifflement du sabre du guerrier s’animant de sa vie propre. L’homme-loup sortit un couteau. Les deux autres étaient armés de bâtons. Le seigneur leva le sabre des deux mains, fit un pas en direction d’un des bâtons, trancha la tête de l’homme qui le tenait et revint à la hauteur de l’homme-loup dont il coupa le bras droit, au bout duquel la main agrippait encore le couteau.
Ce fut l’affaire d’un instant, mais qui dura une éternité. La scène se déroula dans le dernières lueurs du jour, sous la pluie, mais je n’ai qu’à fermer les yeux pour en revoir les moindres détails.
Le corps décapité s’affala lourdement au milieu d’un flot de sang, la tête roula en bas de la pente. Le guerrier indemne laissa tomber son bâton et s’enfuit en appelant à l’aide. L’homme-loup, à genoux, essayait d’étancher le sang jaillissant du moignon de son bras, sans articuler un mot ni pousser un gémissement.
Le seigneur essuya le sabre et le remit dans le fourreau fixé à sa ceinture.
-Viens, me dit-il.
Je restai là, tremblant, incapable de bouger. Cet homme avait surgit de nulle part.. il venait de tuer sous mes yeux, pour me sauver ma vie. Je me jetai à ses pieds en essayant de trouver mes mots pour exprimer ma reconnaissance.
-Lève toi dit-il. Le reste de la bande sera à nos trousses dans un instants.
Je parvins à articuler :
- Il faut que je retrouve ma mère.
- Pas maintenant. Tous ce que nous devons faire c’est filer!
Il me força à me relever et commença à me presser de monter plus haut :
- Que s’est-il passé là-bas ?
- ils ont incendié le village et tué …
Le souvenir de mon beau-père s’imposa de nouveau à moi et je fus incapable de poursuivre.
- Les Masataka ?
Je chuchotai :
-Oui.
- C’est la même chose dans toute la province. Iida attisa partout la haine à leur égard. J’imagine que tu es des leurs ?
- Oui.
Je grelottais. On était encore en été et la pluie était tiède, cependant je n’avais jamais eu aussi froid de ma vie.
-Mais ce n’était pas uniquement pour ça qu’ils me pourchassaient. J’ai fait tomber sire Iida de son cheval.
A mon grand étonnement, le seigneur éclata de rire.
-Voila un spectacle qui devait en valoir la peine ! Mais du coup, tu es doublement menacé. Il va devoir laver un tel affront. Enfin maintenant tu es sous ma protection. Je ne laisserais pas Iida remettre la main sur toi.
-Vous avez sauvé ma vie, dis-je. A partir de ce jour, elle vous appartient.
Pour une raison ou pour une autre, ma remarque le fit rire de nouveau.
-Nous avons une longue marche devant nous, et nos estomacs sont vides et nos vêtements trempés. Il faut que nous ayons franchi la montagne avant que le jour soit levé et qu’ils soient lancés à nos trousses.
Il s’éloigna à grands pas et je courus à sa suite, en faisant de mon mieux pour empêcher mes jambes de trembler et mes dents de claquer. Je ne connaissais même pas son nom, mais je voulais qu’il soit fier de moi et n’ait jamais à regretter de m’avoir sauvé la vie.
- Je suis Shigeru Ataka, dit-il quand nous commençâmes l’ascension du col. Du clan des Akata je ne savais rien d’eux, sinon qu’ils avaient été battus dix ans plus tôt par les Tohan, lors d’une grande bataille dans la plaine de Agachera.
-Comment t’appelles-tu, mon garçon ?
- Les gens m’appel Neko
- C’est un nom typique des Masataka. Il vaut mieux que tu t’en débarrasses.
Il resta un instant silencieux puis reprit d’une voix brève, dans l’obscurité :
- Tu pourras prendre le nom de Sora.
Et c’est ainsi qu’entre la cascade et le sommet de la montagne je perdis mon nom, reçus une nouvelle identité et unis mon destin au clan des Akata.



Dernière édition par Sora Masataka le Dim 4 Avr - 15:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Sora Masataka   Sora Masataka Icon_minitimeSam 3 Avr - 1:06

Histoire de Sora Masataka

Chapitre II




Sora Masataka 090107051114829792

L’aube nous trouva; glacés et affamés, dans le village de Hinode, célèbre pour ses sources thermales. J’étais d’ores et déjà plus loin de mon foyer que jamais auparavant dans ma vie. Tous ce que je savais de Hinode était ce qu’affirmait les garçons de mon village, à savoir que les hommes y étaient voleurs et les femmes aussi chaudes que les sources et prêtes à coucher avec vous pour le prix d’une coupe de vin. Je n’eus pas l’occasion de vérifier aucun de ces deux points. Personne n’aurait osé voler le Seigneur Ataka, et je ne vis en fait de femme que l’épouse de l’aubergiste qui nous servit le repas.
J’avais honte de mon aspect, engoncé dans les vieux vêtements si souvent rapiécés par ma mère qu’il était impossible d’en discerner la couleur originelle, dégoutant de crasse et de sang. Je n’arrivais pas à croire que le seigneur puisse vouloir que je dorme comme lui à l’auberge. Je pensais que je logerais dans les écuries. Mais lui semblait tenir à me garder autant que possible sous les yeux. Il dit à la femme de laver mes habits et m’envoya faire un brin de toilette aux sources. Quand je revins, à moitié endormi sous l’effet de l’eau brûlante après cette nuit sans sommeil, le repas du matin était servi dans la chambre et le seigneur était déjà en train de manger. Il m’invita d’un geste à me joindre à lui. Je m’agenouillai sur le parquet et récitai les prières que nous avions coutume de dire avant le premier repas du jour.
-Ne fais pas ça, dit sire Akata en mâchant une bouchée de riz et de légumes marinés. Ne le fais même pas quand tu es seul. Si tu veux vivre, il faut que tu oublies cette part de ton existence. La page est tournée pour toujours.
Il avala sa bouchée et se servit de nouveau.
- Il ne vaut pas la peine de mourir pour ça.
J’imagine qu’un vrai croyant aurait persisté à dire ses prière envers et contre tout. Je me demandais si c’était ce qu’auraient fait les morts de mon village. Je revis l’expression à la fois hébétée et stupéfaite de leurs yeux. J’interrompis mes prières. Je ne me sentais plus aucun appétit.
-Mange, dit le seigneur non sans gentillesse. Je n’ai pas avant de devoir te porter sur mon dos jusqu’au Sereitei

Je me forçai à manger quelques bouchées, pour qu’il ne me méprise pas. Après quoi il m’envoya dire à la femme d’installer les lits. Donner des ordres à cette femme me mettait mal à l’aise, non seulement parce que je pensais qu’elle se moquerait de moi et me demanderait si ‘avais perdu l’usage de mes mains, mais aussi du fait de ce qui arrivait à ma voix. Je la sentais se tarir peu à peu tandis que je parlais, comme si les mots étaient trop fragiles pour soutenir le poids de ce que j’avais vu. Dés qu’elle eut compris ce que je voulais, cependant, elle s’inclina presque aussi bas que devant sire Akata et se hâta d’obéir.
Le seigneur se coucha et ferma les yeux. Il sembla s’endormir sur-le-champ.
J’aurais cru que j’allais moi aussi sombrer aussitôt dans le sommeil, mais mon esprit continua de vagabonder tant j’étais choqué et épuisé. Ma main brûlée me tourmentait et j’entendais avec une acuité inhabituelle, presque effrayante, tous les bruits à la ronde- chaque mot prononcé dans les cuisines, chaque rumeur de la ville. Je ne cessais de repenser à ma mère e aux petites filles. Je me disais qu’objectivement je ne les avais pas vues mortes. Elle avaient dû s’enfuir, oui, elles devaient être saines et sauves. Tout le monde aimait ma mère, dans notre village. Elle n’était pas du genre à avoir choisi la mort. Même si elle était née parmi les déserteur, elle n’avait rien de fanatique. Elle faisait brûler de l’encens dans le sanctuaire et apportait des offrandes au dieu de la montagne. Assurément elle n’était pas morte, ma mère au large visage, au mains rêches et à la peau couleur miel, elle ne gisait pas quelque part sous le ciel, ses yeux perçant devenus vides, n’exprimant plus qu’une surprise hébétée, avec ses filles à quelques pas d’elle!
Mes propres yeux n’étaient pas vides, mais débordaient honteusement de larmes. J’enfouis mon visage dans le matelas et m’efforçai de réprimer mes sanglots. Mais je ne pouvais maîtriser mes épaules tressautantes, mon souffle suffoqué par les larmes. Au bout de quelques instants, je sentis la voix de sire Akata :
-La mort vient sans prévenir et la vie est fragile et éphémère. Personne ne peut rien y changer, que ce soit par des prières ou des formules magiques. Les enfants pleurent face a cette réalité, mais les hommes et les femmes ne pleurent pas. Ils doivent endurer ce qui advient.
Sa voix se brisa sur ces dernier mots. Le seigneur Akata était autant que moi accablé de chagrin. Son visage étai crispé, mais des larmes s’échappaient encore de ses yeux. Je savais qui je pleurais moi-même, mais je n’osai pas lui poser de question à son sujet.


.•°°•..•°°•..•°°•..•°°•..•°°•..•°°•.



Je dus finalement m’endormir, car je rêvais que j’étais à la maison en train de manger mon souper dans un bol qui m’était aussi familier que mes propres mains. Il y avait un crabe noir dans la soupe, et il bondit hors du bol et s’enfuit dans la forêt. Je me lançai à sa poursuite, mais au bout d’un moment je m’aperçus que je ne savais plus ou j’étais. J’essayai de crier : « Je suis perdu ! », mais le crabe m’avait volé ma voix.
A mon réveil, sire Akata était en train de me secouer :
-Lève-toi !
J’entendis que la pluie avait cessé de tomber. D’après la lumière, je compris qu’il devait être midi. La chambre fermée paraissait étouffante, l’atmosphère était lourde et calme. La natte de paille exhalait une odeur légèrement acide.
-Je n’ai pas envie d’avoir à mes trousses Iida et cent guerriers simplement parce qu’un gamin l’a fait tomber de cheval, grogna sire Akata avec bonne humeur. Nous n’avons pas intérêt à trainer.
Je ne dis pas un mot. J’aperçus sur le sol mes vêtements lavés et séchés, et je m’habillai en silence.
- Je me demande où tu as trouvé l’audace de tenir tête à Sadamu alors que tu as trop peut de moi pour m’adresser la parole …
Je n’avais pas vraiment peur de lui, j’étais plutôt comme pétrifié de respect. C’était comme si un ange de Dieu, un esprit de la forêt ou un héros de l’Antiquité avait surgi devant moi pour me prendre sous sa protection. J’aurais été incapable de dire alors à quoi il ressemblait, car je n’osais pas le regarder en face. Quand je risquais un œil dans sa direction, son visage au repos m’apparaissait empreint de sérénité - pas précisément sévère, mais impassible. J’ignorais à l’époque combien son sourire le métamorphosait. Il avait une trentaine d’année, peut être un peu moins, sa taille était nettement au-dessus de la moyenne et il était large d’épaules. La peau de ses mains étaient claire, presque blanche, et leur forme était harmonieuse, avec de longs doigts nerveux qui semblaient faits pour s’enrouler tout naturellement autour de la poignée du sabre.
C’est ainsi que je les voyais maintenant se saisir de l’arme gisant sur le matelas et le soulever avec aisance. A cette vue, je frémis en songeant à tous les hommes dont cette lame avait dû connaitre l’intimité de chair et de sang, entendre les derniers cris. Cette pensée me terrifiait et me fascinait à la fois.
- Voici Jato, dit sire Akata quand il remarqua mon regard.
Il caressa en riant le fourreau noir élimé.
-Il est en costume de voyage, comme moi. A la maison, nous sommes tous deux vêtus avec davantage d’élégance !
« Jato » répétai-je en sourdine. Le sabre-serpent qui avait sauvé ma vie en s’animant de sa propre vie. Nous quittâmes l’auberge et, laissant derrière nous Hinode et ses sources aux relents de soufre, nous entreprîmes l’ascension d’une autre montagne. Les rizière cédèrent la place à des bois de bambous, semblables à ceux qui entouraient mon village. Ils furent suivis de châtaigniers, d’érables et de cèdres. La forêt fumait sous le soleil brûlant, quoiqu’elle fût si dense que seuls quelques rayons de jor perçaient jusqu’à nous. A deux reprises, des serpents croisèrent notre chemin : Une petite vipère noire et un autre plus gros, aux écailles couleur de thé. Il parut s’enrouler comme un anneau et disparut d’un bond dans le sous-bois, comme s’il avait su que Jato était capable de lui trancher la tête. Les cigales faisaient retentir leur chant strident et le min-min gémissait d’une voix monotone qui donnait mal à la tête.

Malgré la chaleur, nous avancions à vive allure. Par moments j’étais distancé par sire Akata et je gravissais péniblement le sentier comme si j’avais été absolument seul, guidé par le seul bruit de ses pas. Je le rejoignais au sommet du col, et laissais errer mon regard sur les montagnes derrières lesquelles s’étendaient encore d’autres chaînes escarpées, et partout la forêt impénétrable. Il semblait s'orienter parfaitement dans cette contrée sauvage. Nous marchâmes pendant de longues journées, en ne nous accordant que de brefs sommeils la nuit, parfois dans une ferme isolée, parfois dans un refuge abandonné. En dehors des maisons où nous fîmes halte, nous ne rencontrâmes que
peu de gens sur cette route solitaire : un bûcheron, deux petites filles qui ramassaient des champignons et s'enfuirent à notre vue, un moine se rendant dans un temple lointain. Au bout de quelques jours, nous franchîmes l'épine dorsale du pays. Nous avions encore des pentes abruptes à gravir, mais nous descendions plus souvent. La mer apparut. Ce ne fut d'abord qu'une lueur éloignée, puis une large étendue soyeuse d'où des îles s'élevaient comme les sommets de montagnes englouties. Je n'avais encore jamais vu la mer, et ne pouvais en détacher mon regard. Par moments, elle ressemblait à une haute muraille sur le point de s'écrouler sur la terre ferme.

Ma brûlure guérissait lentement, une cicatrice argentée serpentait désormais dans la paume de ma
main droite. Les villages étaient de plus en plus importants, et nous finîmes par faire halte une nuit dans ce qu'il fallait bien appeler une ville. Elle était située sur la route escarpée reliant Inuyama à la côte, et abritait un grand nombre d'auberges et de tavernes. Nous étions encore en territoire Kaze et la triple feuille de chêne était omniprésente, ce qui me faisait redouter de sortir dans les rues. J'avais pourtant l'impression que les gens de l'auberge savaient plus ou moins qui était sire Akata. Le respect dont il était toujours entouré se teintait ici dune nuance plus profonde, d'une loyauté ancienne, peut-être, qui devait rester secrète. Ils me traitaient avec affection, malgré mon
mutisme. Cela faisait des jours que je ne parlais plus, même avec sire Akata. Il n'en paraissait guère troublé. Lui-même était un homme taciturne, plongé dans ses pensées. Il m'arrivait pourtant de le regarder furtivement, et je découvrais alors qu'il m'observait avec sur le visage une expression qui ressemblait à de la pitié. Il semblait sur le point de parler, puis se ravisait en marmonnant :
— Qu'importe, qu'importe, on ne peut rien changer à ce qui est.

Les serviteurs avaient la langue bien pendue, et j'aimais bien les écouter. Ils s'intéressaient de près à une voyageuse arrivée la veille et qui passait encore une nuit à l'auberge. Elle se rendait seule à Inuyama, afin apparemment de rencontrer sire Iida en personne. Elle avait avec elle des serviteurs, naturellement, mais pas trace d'époux, de frère ni de père. Elle était très belle malgré son âge avancé — au moins trente ans —, très charmante, gentille, aimable avec tout le monde mais... elle voyageait seule. Quel mystère palpitant ! La cuisinière prétendait savoir qu'elle était veuve depuis peu et voulait rejoindre son fils dans la capitale, mais la femme de chambre déclara que c'était un tissu d'absurdités et que la dame mystérieuse n'avait jamais eu d'enfant ni été mariée. Le garçon d'écurie, qui était en train d'engloutir son souper, annonça sur ces entrefaites qu'il avait entendu les porteurs du palanquin raconter qu'elle avait eu deux enfants, un garçon mort en bas âge et une fille qui était retenue en otage à Inuyama. Les servantes poussèrent force soupirs et murmurèrent que même la fortune et une haute naissance ne vous mettaient pas à couvert des coups du destin.
— Pas étonnant qu'elle ose voyager seule, observa la cuisinière.
Fort de son succès, le garçon d'écurie enchaîna : Mais cette situation déplaît à sire Iida. Il cherche à se rendre maître du territoire de dame Maruyama, par la force ou bien, dit-on, par le biais d'un mariage.
La cuisinière lui pinça l'oreille.
— Tu ferais mieux de tenir ta langue ! On ne sait jamais qui peut écouter.
— Nous étions Ataka dans le temps, et nous le redeviendrons, marmonna le garçon.
La femme de chambre m'aperçut dans l'encadrement de la porte et me fit signe d'entrer.
— Quelle est votre destination ? Vous devez avoir fait un long voyage !
Je secouai la tête en souriant. Une des servantes, qui sortait pour se rendre dans les chambres des hôtes, me caressa le bras au passage et dit :
— Il ne parle pas. Dommage, n'est-ce pas?
— Que vous est-il arrivé? s'enquit la cuisinière.
Quelqu'un vous a fait avaler de la poussière, comme le chien aïnou ? Ils étaient en train de me taquiner sans méchanceté quand la servante revint, suivie d'un homme qui me parut appartenir à l'escorte de dame Maruyama, à en juger par sa veste arborant l'emblème de la montagne enfermée dans un cercle. A mon grand étonnement, il m'adressa la parole d'un ton respectueux :
— Ma maîtresse souhaite vous parler.
Je n'étais pas certain de devoir le suivre, mais son visage était honnête et j'étais curieux de voir de mes
propres yeux la dame mystérieuse. Je l'accompagnai dans le couloir et nous traversâmes la cour. Il pénétra dans la véranda et s'agenouilla devant la porte de la chambre. Il prononça quelques mots, se tourna vers moi et me fit signe d'entrer. Je lançai un bref coup d'œil sur la femme avant de tomber à genoux et d'incliner ma tête jusqu'à terre. J'étais certain d'être en présence d'une princesse. Sa chevelure balayait le sol comme une longue vague de soie noire. Sa peau était aussi blanche que la neige. Elle portait un ensemble de robes dont les nuances crème, ivoire et gorge-de-pigeon étaient savamment dégradées et qui s'ornaient de pivoines brodées roses et rouges.
Il émanait d'elle une sérénité qui me fit d'abord penser aux profonds lacs de montagne puis, soudain, à l'acier trempé de Jato, le sabre-serpent.
— On me dit que vous êtes muet, dit-elle d'une voix semblable à une eau claire et tranquille.
Je sentis qu'elle me regardait avec compassion, et je rougis jusqu'au front.
— A moi, vous pouvez parler, continua-t-elle. Elle se pencha pour saisir ma main et dessina du bout des
doigts dans ma paume le signe des Invisibles. Son geste me fit tressaillir, comme sous la brûlure d'une ortie, et je ne pus m'empêcher de retirer ma main. — Dites-moi ce que vous avez vu, dit-elle d'une
voix toujours aussi douce, mais insistante. Comme je ne répondais rien, elle chuchota :
— C'était Iida Sadamu, n'est-ce pas ?
Presque malgré moi, je levai les yeux sur elle. Elle souriait, mais sans joie.
— Et vous faites partie des Ataka, ajouta-t-elle.

Sire Akata m'avait dit de prendre garde à ne pas me trahir. Je pensais avoir définitivement enterré mon ancienne identité en perdant mon nom, Neko. Mais face à cette femme, j étais désemparé. J'allais acquiescer de la tête quand j'entendis sire Akata qui traversait la cour. Je me rendis compte que je le reconnaissais à son pas, et je remarquai également qu'il était suivi par une femme ainsi que par l'homme qui m'avait parlé. C'est alors que je compris qu'en prêtant l'oreille je pouvais entendre tout ce qui se passait à la ronde dans l'auberge. J'entendis le garçon d'écurie se lever et quitter la cuisine. Je surpris les commérages des servantes, et j'étais capable de distinguer chaque voix. Depuis que j'avais arrêté de parler mon ouïe n'avait cessé de s'affiner, et cette acuité auditive me submergeait maintenant d'un déluge de sons. C'était à la limite du supportable, comme un violent accès de fièvre. Je me demandai si dame Maruyama était une magicienne qui m'avait ensorcelé. Je n'osais pas lui mentir, mais j'étais incapable de parler. Je fus sauvé par l'entrée de la femme. Elle s'agenouilla devant dame Maruyama et dit d'une voix tranquille :
— Sa Seigneurie cherche le garçon.
— Demandez-lui d'entrer, répliqua la dame. Et auriez-vous la bonté d'apporter le nécessaire pour le thé, Sachie ?
Sire Akata pénétra dans la chambre et échangea avec dame Maruyama une série d'inclinations respectueuses. Leurs propos courtois étaient ceux d'étrangers et elle n'employait pas son nom, cependant j'eus l'impression qu'ils se connaissaient bien. Il régnait entre eux une tension que je compris plus tard mais qui pour le moment me mettait plus mal à l'aise que jamais.
— Les servantes m'ont parlé du garçon qui voyage avec vous, dit-elle. J'ai voulu le voir de mes propres yeux.
— Oui, je l'emmène Sereitei. C'est le seul survivant d'un massacre. Je n'avais pas envie de le laisser aux mains de Sadamu.
Il ne semblait pas disposé à en dire plus, mais ajouta cependant au bout d'un instant :
— Je lui ai donné le nom de Sora.
A ces mots, elle eut un sourire — un vrai sourire.
— J'en suis heureuse. Il y a quelque chose dans son aspect...
— Vous trouvez ? C'est aussi ce que j'ai pensé.
Sachie revint avec un plateau, une bouilloire et un bol. Je les vis clairement quand elle les disposa sur la natte, au même niveau que mes yeux. Le vernis du bol gardait en lui le vert de la forêt et le bleu du ciel.
— Vous viendrez un jour dans mon domaine, dans le pavillon du thé de ma grand-mère, dit la dame. Là, nous pourrons accomplir la cérémonie selon les règles. Mais pour l'instant, nous allons devoir nous contenter de ce que nous avons.
Elle versa l'eau bouillante dans le bol, d'où s'échappa un parfum doux-amer.
— Asseyez-vous, Sora, dit-elle.

Elle entreprit de battre le thé de façon à obtenir une mousse verte. Puis elle passa le bol à sire Akata. Il le prit des deux mains, le fit tourner trois fois, but son contenu, essuya le bord avec son pouce et tendit le bol à la dame. Elle le remplit de nouveau et me le passa. Je m'efforçai de faire les mêmes gestes que le seigneur, portai le bol à mes lèvres et bus le breuvage mousseux. Il avait un goût amer, mais il dégageait la tête. Je me sentis un peu remis d'aplomb. Nous n'avions rien d'équivalent dans mon village : notre thé était confectionné avec des brindilles et des herbes de la montagne. J'essuyai l'endroit ou j’avais bu et tendis le bol à dame Maruyama en m'inclinant gauchement. J'avais peur que sire Akata ne remarque ma maladresse et n'ait honte de moi, mais quand je le regardai je vis que ses yeux étalent fixés sur la dame. Elle but à son tour. Nous restâmes assis en silence. La pièce semblait comme imprégnée par le sentiment de quelque chose de sacré, comme si nous venions de prendre part au repas rituel des Akata. Je fus soudain envahi par la nostalgie de mon foyer de ma famille, de mon ancienne vie mais, même si mes yeux étaient brûlant je ne me laissai pas aller à pleurer. Il fallait que j’apprenne à endurer. Sur la paume de ma main, je sentais encore la trace des doigts de dame Maruyama.

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MessageSujet: Re: Sora Masataka   Sora Masataka Icon_minitimeSam 3 Avr - 1:10

Histoire de Sora Masataka

Chapitre III




Sora Masataka 100131085655700139


J'aurais bien voulu rester une nuit de plus. Cela fit rire sire Akata, qui se mit à me taquiner en déclarant qu'il devrait me protéger des entreprises féminines, au Sereitei. Il ne devait guère avoir fermé l'œil la nuit précédente, mais sa gaieté n'était nullement retombée. Il marchait sur la grand-route d'un pas plus énergique que d'ordinaire. Je pensais que nous prendrions la route de Yamagata, au lieu de quoi nous traversâmes la ville en suivant un fleuve plus étroit que celui qui longeait la grand-route. À un endroit où ses eaux rapides resserraient leur cours entre des blocs de pierre, nous passâmes sur l'autre rive et entreprîmes une nouvelle fois de gravir une montagne. Nous avions emporté des provisions de l'auberge en vue de notre journée de marche, car une fois dépassés les petits villages bordant le fleuve nous ne devions plus rencontrer personne. C'était un sentier étroit et solitaire, et dont l'ascension était rude. Parvenus au sommet, nous fîmes halte pour nous restaurer. L'après-midi tirait à sa fin, et le soleil projetait des ombres obliques sur la plaine s'étendant à nos pieds. Plus loin, vers l'est, des chaînes de montagnes se succédant à perte de vue se teintaient de bleu indigo et de gris acier.
— C'est là-bas que se trouve la capitale, dit sire Akata en suivant mon regard.
Je crus qu'il parlait d'Inuyama et me sentis déconcerté. Voyant mon trouble, il reprit :
— Non, je veux dire la vraie capitale, celle du pays tout entier, la résidence de l'empereur. De l'autre côté de ces montagnes. Inuyama est situé au sud-est.
II désigna du doigt la direction d'où nous venions.
— C'est parce que nous sommes si loin de la capitale et l'empereur si faible que des seigneurs de guerre comme Iida peuvent agir à leur guise.
Son humeur s'assombrit de nouveau.
— Et voici à nos pieds le théâtre de la pire défaite jamais subie par les Akata, au cours de laquelle mon
père trouva la mort, voici Yaegahara. Les Akata furent trahis par les Noguchi, qui changèrent de camp pour s'allier à Iida. Plus de dix mille hommes ont péri. Il me regarda et ajouta :
— Je sais ce qu'on ressent à voir ceux qu'on aime le plus se faire massacrer. Je n'étais pas tellement
plus vieux que tu l'es aujourd'hui.
Je contemplai la plaine déserte. Je n'arrivais pas à imaginer à quoi pouvait ressembler une bataille.
Je pensai au sang de dix mille hommes imbibant la terre de Yaegahara. Dans la brume de chaleur humide, le soleil se teintait de rouge, comme s'il avait aspiré ces flots sanglants. Des milans tournoyaient au-dessus de nos têtes, remplissant l'air de leurs cris lugubres.
— Je ne veux pas aller à Yamagata, dit sire Akata alors que nous commencions à descendre le sentier.

Je suis trop connu là-bas, et puis il y a d'autres raisons que je te dirai un jour. Pour l'heure, cela signifie que nous allons devoir dormir à la belle étoile cette nuit. Nous devrons nous contenter de l'herbe en guise d'oreiller, car il n'y a aucune ville assez proche pour y faire halte. Nous traverserons la frontière du fief en empruntant un itinéraire secret que je connais, après quoi nous serons en territoire Akata, à l'abri des sbires de Sadamu. Je n'avais pas envie de passer la nuit sur la plaine solitaire. Je tremblais à^l'idée des dix mille fantômes, et des ogres et des lutins demeurant dans la forêt qui nous cernait. Le murmure d'un torrent me paraissait la voix de l'esprit des eaux, et chaque fois qu'un renard glapissait ou qu'un hibou hululait je m'éveillais, le cœur battant. A un moment, la terre elle-même se mit à trembler légèrement, faisant bruire les arbres et rouler des pierres dans le lointain. Je croyais entendre les voix des morts crier vengeance et je m'efforçai de prier, mais je ne sentis qu'un vide immense. Le dieu secret que vénèrent les Invisibles s'était évanoui en même temps que ma famille. Loin des miens, je n'avais aucun contact avec lui. À côté de moi, sire Akata dormait aussi paisiblement que s'il était dans sa chambre d'auberge. Cependant je savais qu'il était conscient autant que moi, et même davantage, des exigences des morts. Je songeais avec agitation au monde où j'allais faire mon entrée — un monde dont j'ignorais tout, celui des Élans régis par des règles sévères et des codes impitoyables. J'y pénétrais par le simple caprice de ce seigneur dont le sabre avait décapité un homme sous mes yeux et dont j'étais pour ainsi dire la propriété. Je frissonnai dans l'air moite de la nuit.

Nous nous levâmes avant l'aube et le ciel devenait gris quand nous franchîmes la rivière qui marquait la frontière du domaine des Akata. Après Yaegahara, les Akata, jadis maîtres de la totalité du pays du Milieu, avaient été repoussés par les Kaze dans un territoire exigu entre la dernière chaîne de montagnes et la mer septentrionale. Sur la grand-route, la barrière était gardée par les hommes D’lida, mais cette contrée sauvage et isolée offrait de nombreux points où il était possible de passer clandestinement la frontière, sans compter que la plupart des paysans et des fermiers se considéraient toujours comme Akata et ne portaient pas les Kaze dans leur cœur. Sire Akata me raconta tous ces détails tandis que nous marchions, avec la mer désormais toujours sur notre droite. Il me parla aussi de la campagne en me faisant remarquer les diverses techniques d'exploitation, les levées édifiées pour l'irrigation, les filets tissés par les pêcheurs et la façon dont ces derniers extrayaient le sel de la m e t Tout l'intéressait, et il avait des connaissances sur tout. Insensiblement, le chemin se transforma en route et devint de plus en plus fréquenté. Nous croisions maintenant des fermiers se rendant au marché du village voisin, chargés d'ignames et de légumes verts, d'œufs et de champignons séchés, de racines de lotus et de bambou. Nous nous arrêtâmes au marché pour acheter de nouvelles sandales de paille, c a r i e s nôtres tombaient en lambeaux. Quand nous arrivâmes à l'auberge, ce soir-là, tout le monde reconnut sire Akata. Les gens sortirent en courant pour le saluer avec des cris de joie et se jetèrent à plat ventre devant lui. On lui réserva les meilleures chambres, et le souper fut une succession de plats délicieux. J'avais l'impression que le seigneur se métamorphosait sous mes yeux. Bien sûr, je savais qu'il était de grande naissance, qu'il appartenait à la classe des guerriers, mais je n'avais pas de notion précise sur la place qu'il occupent dans la hiérarchie du clan. Cette fois, je commençais à réaliser qu'elle devait être élevée. Ma timidité s'accrut encore en sa présence. Je sentais que chacun m'épiait du coin de l'œil en se demandant ce que je fabriquais là, avec une forte envie de me jeter dehors à coups de taloches. Le lendemain matin, il arborait des vêtements accordés à sa position. Des chevaux nous attendaient, ainsi que quatre ou cinq serviteurs. Ils échangèrent des soutires ironiques quand ils découvrirent que je ne connaissais rien aux Chevaux. Quand sire Akata ordonna à l'un d eux de me prendre derrière lui sur sa monture, ils se montrèrent surpris quoique évidemment aucun n'osât faire la moindre remarque. Pendant le voyage, ils essayèrent de me parler, me demandèrent d'où je venais et comment je m'appelais, mais en constatant que j'étais muet ils décidèrent que je devais également être sourd et idiot. Ils entreprirent de s'adresser à moi en prononçant très fort des mots simples et en recourant au langage des gestes. Je n'étais pas enchanté à l'idée de me faire ballotter sur le dos d'un cheval. Le seul que j'eusse jamais Rapproché d'un peu près était celui d’lida, et je pensais que tous les chevaux me garderaient rancune de la souffrance que je lui avais infligée. De plus, je ne cessais de me demander quel sort m'attendait au Seireitei. Je supposais que j 'y ferais office de domestique, dans le jardin ou aux écuries. Mais il s'avéra que sire Akata nourrissait d'autres projets à mon égard. Trois jours après la nuit que nous avions passée en bordure de la plaine de Yaegahara, nous arrivâmes dans l'après-midi au Sereitei, la résidence fortifiée des Akata. Elle était bâtie sur une île prise entre deux fleuves et la mer. La cité était reliée à une langue de terre par le pont de pierre le plus long que j'eusse jamais vu. Il avait quatre arches à travers lesquelles se précipitait la marée descendante, et des parois de pierres parfaitement ajustées. Il me sembla qu'il n'avait pu être édifié sans l'aide de quelque sorcellerie, et je ne pus m'empêcher de fermer les yeux quand les chevaux s'y engagèrent. Les eaux du fleuve grondaient avec un bruit de tonnerre à mes oreilles, mais j'entendais encore une autre rumeur par-dessous, comme une mélopée funèbre qui me faisait frissonner. Arrivé au milieu du pont, sire Akata m'appela. Je me laissai glisser du haut de ma monture et courus le rejoindre. Une grosse pierre avait été encastrée dans le parapet. Des caractères y étaient gravés.

— Sais-tu lire, Sora ?
Je fis non de la tête.
— Tant pis pour toi. Il va falloir que tu apprennes !
Il éclata de rire.
— Et je crains que ton maître ne te fasse souffrir ! Tu vas regretter d'avoir quitté ta vie sauvage au
milieu des montagnes.
Il me lut tout haut l'inscription :
— Le clan des Akata souhaite la bienvenue aux hommes justes et loyaux. Quant aux injustes et aux
déloyaux, qu'ils prennent garde.
L'emblème du héron était dessiné sous les caractères. Je marchai à côté de son cheval jusqu'au bout du
pont.
— On a enterré le maçon sous la pierre, ajouta le seigneur d'un ton désinvolte. De cette façon, on était
sûr qu'il ne bâtirait jamais un pont rivalisant avec celui-ci, et qu'il veillerait sur son œuvre pour l'éternité. La nuit, on peut entendre son fantôme qui parle au fleuve. Pas seulement la nuit.

Je frissonnai à la pensée dû triste fantôme prisonnier de son chef-d’œuvre, mais quand nous entrâmes dans la cité la rumeur des vivants étouffa la voix des morts. Sereitei était la première capitale digne de ce nom où je mettais les pieds et ou résidait des shinigamis, et elle me fit l'effet d'un chaos immense et ahurissant. Ma tête éclatait sous l'afflux des sons les plus divers : cris des marchands ambulants, claquements des métiers à tisser dans les maisons étroites, coups violents des maçons, grincements agressifs des scies, et tant d'autres bruits que je n'avais jamais entendus auparavant et étais incapable d'identifier. Une rue entière était occupée par des potiers, et l'odeur d'argile et de chaux vint frapper mes narines. Je n'avais encore jamais entendu la rumeur d'un tour de potier, ni le mugissement de son four. Et sous cette profusion de bruits, les bavardages, les cris, les jurons et les rires des humains se frayaient leur chemin aussi bien que, sous la variété des odeurs, s'imposait, omniprésente, la puanteur de leurs ordures. Au-dessus des maisons, le château dressait sa
masse imposante qui tournait le dos à la mer. Je crus un moment que nous nous dirigions vers lui et j'en
eus le cœur serré, tant son aspect sinistre me semblait de mauvais augure. Mais nous obliquâmes vers l’est, en suivant le fleuve jusqu'à l'endroit où il rejoignait le port. Sur notre gauche s'étendait un quartier sillonné de rues et de canaux sinueux, où des murs couronnés de tuiles entouraient de vastes maisons qu'on ne pouvait qu'entrevoir parmi les arbres. Le soleil avait disparu derrière de sombres nuages, il y avait de la pluie dans l'air. Sentant qu'ils approchaient de leur écurie, les chevaux accélérèrent le pas. Au bout de la rue, une large porte était ouverte. Les gardes étaient sortis de leur pavillon, qui jouxtait l'entrée, et ils se jetèrent à genoux en inclinant la tête à notre passage.

.•°°•..•°°•..•°°•..•°°•..•°°•..•°°•.


Le destrier de sire Otori baissa la tête et la frotta rudement contre moi. Il poussa un hennissement et un autre cheval lui répondit du fond des écuries. Je saisis la bride, et le seigneur descendit de sa monture. Les serviteurs se chargèrent d'emmener les chevaux. Il traversa à grands pas les jardins en direction de
la maison. Je restai un instant immobile, hésitant, ne sachant si je devais le suivre ou accompagner les
hommes, mais il se retourna et m'appela par mon nom en me faisant signe de le rejoindre. Le jardin était rempli d arbres et d'arbustes qui ne se pressaient pas en une masse inextricable, comme ceux grandissant dans la sauvagerie des montagnes, mais gardaient chacun sa place, en une harmonie sereine et policée. Et cependant, par moments, j'avais l'impression d'entrevoir fugitivement la montagne elle-même, comme si elle avait été saturée et ramenée ici à l'état de miniature. Ces lieux étaient aussi remplis de bruit
— le bruit de l'eau coulant sur des rochers, tombant goutte à goutte de tuyaux. Nous nous arrêtâmes pour laver nos mains dans le bassin, et l'eau s'échappa avec un tintement argentin de cloche, comme si elle était ensorcelée.
Les domestiques de la maison étaient déjà groupés sur la véranda pour saluer leur maître. Je fus surpris
de leur petit nombre, mais plus tard je devais apprendre que sire Akata vivait dans une grande simplicité. Il y avait trois jeunes servantes, une femme plus âgée et un homme d'environ cinquante ans.
Après les inclinations d'usage, les petites se retirèrent tandis que les deux vieux me fixaient avec une stupeur à peine dissimulée.
— Il ressemble tellement à... ! murmura la femme.
— C'est troublant ! approuva l'homme en secouant la tête.
Sire Akata ôta ses sandales et entra dans la maison en souriant.
— Il faisait nuit quand je l'ai rencontré ! Je n'ai rien remarqué avant le matin suivant. Ce n'est qu'une
ressemblance passagère.
— Non, cela va beaucoup plus loin, affirma la femme en me guidant à l'intérieur. Il est son vivant
portrait.
L'homme nous suivit en m'observant, les lèvres pincées comme s'il venait de mordre dans une prune
gâtée. Manifestement, il ne voyait dans mon arrivée qu'une source d'ennuis pour l'avenir.
— Quoi qu'il en soit, je l'ai appelé Sora, lança le seigneur sans se retourner. Faites chauffer le bain et
trouvez des vêtements pour ce garçon. Le vieil homme poussa un grognement de surprise.
— Sora ! s'écria la femme. Mais quel est votre vrai nom ?
Comme je me contentais de hausser les épaules et de sourire en guise de réponse, l'homme glapit :
— C'est un simple d'esprit !
— Mais non, il sait s'exprimer comme vous et moi, rétorqua sire Akata avec impatience. Je l'ai déjà entendu parler. Il se trouve simplement qu'il a assisté à des scènes si horribles qu'elles l'ont rendu muet. Quand le choc se sera amorti, il retrouvera l'usage de la parole.
— C'est certain, dit la femme en hochant la tête et en me lançant un sourire. Tu vas suivre Chiyo, mon
garçon. Je vais m'occuper de toi.
— Pardonnez-moi, sire Akata, s'obstina le vieillard — j'avais l'impression que ces deux vieilles
gens devaient connaître le seigneur depuis son enfance et l'avaient sans doute élevé, — mais que
comptez-vous faire de lui ? Faut-il lui trouver du travail à la cuisine ou au jardin ? Suivra-t-il un apprentissage? A-t-il un talent quelconque ?
— J'ai l'intention de l'adopter, répondit sire Akata. Vous pouvez entamer les procédures dès demain,
Ichiro, le village de la feuille me l’accordera. Il y eut un long silence. Ichiro paraissait frappé de stupeur, mais il ne pouvait pas être plus abasourdi que je l'étais. Chiyo semblait s'efforcer de retenir un sourire. Puis ils se mirent à parler tous les deux en même temps. Elle murmura une excuse et laissa le vieillard s'exprimer le premier.
— C'est très inattendu, dit-il d'un ton mécontent. Aviez-vous formé ce projet avant d'entreprendre
votre voyage ?
— Non, c'est arrivé par hasard. Vous savez quelle fut ma douleur à la mort de mon frère, au point que je voulus chercher un dérivatif en voyageant. C'est alors que j'ai rencontré ce garçon. Depuis lors, je ne
sais pourquoi mais ma douleur semble de jour en jour plus supportable. Chiyo joignit les mains.
— C'est le destin qui vous l'a envoyé. Dès que je vous ai vu, j'ai su que vous aviez changé, que vous
étiez pour ainsi dire guéri. Bien sûr, personne ne pourra jamais remplacer sire Sora...
Sora ! Sire Akata m'avait donc nommé d'après son défunt frère. Et il allait me faire entrer dans sa
famille en m'adoptant. Les Masataka parlent de renaissance par l'eau. Moi, c'était le sabre qui m'avait
fait renaître.

— Vous êtes en train de commettre une terrible erreur, sire Akata, lança brutalement Ichiro. Ce
garçon est un moins-que-rien, un roturier... Que dira le clan ? Vos oncles ne donneront jamais leur consentement. Le simple fait de présenter cette requête est une insulte.
— Regardez-le, dit sire Akata. Je ne sais pas qui étaient ses parents, mais quelqu'un dans son passé n'était pas un roturier. De toute façon, je l'ai arraché des mains des Kaze. Iida voulait sa mort. Il m'appartient, puisque j'ai sauvé sa vie, et je dois donc l'adopter. Pour être à couvert des Kaze, il faut qu'il bénéficie de la protection du clan. J'ai tué un homme pour lui, peut-être même deux.
— C'est cher payé. Espérons qu'il ne vous coûtera pas plus cher encore à l'avenir, gronda Ichiro. Qu'as t-il fait pour attirer sur lui l'attention d'Iida ?
— Il se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment, rien de plus. Il n'est nul besoin de détailler
ses tenants et aboutissants. Il peut très bien être un parent éloigné de ma mère. Trouvez une histoire
quelconque.
— Les Kaze ont persécuté les Masataka, observa Ichiro non sans finesse. Assurez-moi qu'il n'est pas
l'un des leurs.
— Si jamais il l'était, il ne l’est plus, répliqua sire Akata en poussant un soupir. Tout cela fait partie du
passé. Ce n'est pas la peine de discuter, Ichiro. J'ai juré de protéger ce garçon, et rien ne me fera changer d'avis. Du reste, je me suis attaché à lui.
— Il n'en sortira rien de bon. Le vieil homme et le jeune seigneur s'affrontèrent un instant du regard. Sire Akata fit un geste impatient de la main, et Ichiro baissa les yeux et s'inclina de mauvaise grâce. Je me dis qu'il serait bien pratique d'être un seigneur, d'avoir la certitude d'avoir toujours le dernier mot et de n'en faire finalement qu'à sa tête. Une brusque rafale de vent fit craquer les persiennes, et ce bruit me replongea dans un sentiment d'irréalité. J'avais l'impression qu'une voix dans ma tête me chuchotait :
« Voici ce que tu vas devenir. »

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MessageSujet: Re: Sora Masataka   Sora Masataka Icon_minitimeSam 3 Avr - 1:16

Histoire de Sora Masataka

Chapitre de conclusion




Sora Masataka 100131090902315044


J'avais une envie désespérée de remonter le temps jusqu'au jour précédant mon expédition dans la montagne à la recherche de champignons. Je voulais retourner à mon ancienne existence avec ma mère et ma famille. Mais je savais que mon enfance était derrière moi, terminée, à jamais inaccessible. Il fallait que je devienne un homme et endure tout ce que le sort me réservait. Absorbé dans ces grandes pensées, je suivis Chiyo jusqu'au pavillon de bains. Elle ne se doutait manifestement pas de la résolution que je venais de prendre : elle me traita comme un enfant, me fit enlever mes vêtements et me frotta des pieds à la tête avant de me laisser mariner dans l'eau bouillante. Elle revint un peu plus tard avec une robe de coton léger qu'elle m'invita à revêtir. Je m'exécutai sans protester. Qu'aurais-je pu faire d'autre ? Elle essuya mes cheveux avec une serviette et les peigna en arrière afin de les nouer en un chignon.
— Il va falloir couper ça, murmura-t-elle en passant la main sur mon visage. Vous n'avez pas encore
beaucoup de barbe. Je me demande quel âge vous avez. Seize ans ? Je fis signe que oui. Elle secoua la tête en soupirant.
— Sire Ataka veut que vous dîniez avec lui. Elle ajouta d une voix tranquille :
— J'espère que vous ne serez pas pour lui une nouvelle source de chagrin.

Je devinai qu'Ichiro devait lui avoir fait part de ses craintes. Je rentrai à sa suite dans la maison, en essayant de m'imprégner de chaque détail que je voyais. Il faisait presque nuit, maintenant. Aux angles dès pièces, des lampes montées sur des supports de fer versaient une lumière orangée, mais elle ne me permettait pas de distinguer grand-chose. Chiyo me conduisit à un escalier occupant un coin de la salle de séjour principale. Je n'en avais jamais vu de ma vie : nous avions des échelles, dans mon village, mais personne ne disposait d'un véritable escalier comme celui-ci. Il était taillé dans un bois sombre et brillant — du chêne, me sembla-t-il, — et chaque marche sous mes pas rendait son propre son presque imperceptible. Une nouvelle fois, j'eus l'impression d'avoir affaire à un prodige de la magie, et il me sembla que j'entendais la voix de son créateur emprisonné à l'intérieur. La pièce où j'arrivai était vide, les écrans donnant sur le jardin étaient largement ouverts. Il commença à pleuvoir. Chiyo s'inclina devant moi — pas très profondément, remarquai-je, — puis elle redescendit l'escalier. J'écoutai l'écho de ses pas et l'entendis parler aux servantes dans la cuisine. Il me semblait que je ne m'étais jamais trouvé dans une pièce aussi belle. Depuis lors, j'ai eu ma part de châteaux, de palais, de résidences aristocratiques, mais rien ne saurait soutenir la comparaison avec la vision que m'offrit la salle du haut de la maison de sire Ataka, en cette soirée de la fin du huitième mois, tandis que dehors la pluie tombait doucement sur le jardin.

Au fond de la pièce, un unique pilier se dressait jusqu'au plafond, gigantesque. C'était le tronc d'un cèdre poli de manière à mettre en lumière les nœuds et le grain du bois. Les poutres étaient elles aussi en cèdre, et leurs reflets d'un brun assourdi contrastaient avec le blanc crémeux des murs. La couleur des nattes pâlissait déjà en un or très doux. Elles étaient réunies par de larges bandes d'étoffe bleu indigo qui arboraient, tissé en fils blancs, le héron des Ataka. Un rouleau suspendu dans l'alcôve représentait un petit oiseau qui ressemblait au gobe-mouches de ma forêt, avec ses ailes vert et blanc. Il avait l'air si réel que je m'attendais presque à le voir s'envoler. J'étais stupéfait qu'un grand peintre eût si bien connu les humbles oiseaux de la montagne. J'entendis des pas en bas et me hâtai de m'asseoir par terre en repliant soigneusement mes jambes. J'aperçus par la fenêtre ouverte un grand héron gris et blanc qui se tenait dans l'une des pièces d'eau du jardin, il plongea son bec dans l'eau et se redressa en tenant prisonnière une petite créature gigotant. Puis il prit son envol avec élégance et disparut au-dessus du mur. Sire Akata entra dans la pièce, suivi de deux des jeunes servantes portant les plateaux du souper. Il me regarda en faisant un signe de tête. Je m'inclinai jusqu'à terre. Je me dis soudain que lui, Sire Akata, était le héron tandis que j'étais la proie gigotant qu'il était venu pêcher dans la montagne, en plongeant dans mon monde avant de reprendre son envol. La pluie redoubla d'intensité et la maison et le jardin se mirent à chanter avec l'eau. Elle débordait des gouttières, s'écoulait des tuyaux et s'engouffrait dans le torrent qui bondissait entre les pièces d'eau, en une succession de cascades dont chacune faisait un bruit différent. La maison chantait à mes oreilles, et je tombai amoureux d'elle. Je voulais lui appartenir. J'étais prêt à tout pour y arriver, et décidé à faire tout ce que souhaiterait son propriétaire. Après le souper, quand on eut remporté les plateaux, nous restâmes assis devant la fenêtre ouverte tandis que la nuit s'obscurcissait. Dans le jour finissant, sire Akata pointa le doigt vers le fond du jardin. Par une ouverture basse percée dans le mur d'enceinte, le torrent aux mille cascades se jetait dans le fleuve coulant de l'autre côté. Les eaux du fleuve mugissaient sans interruption et leur masse gris-vert remplissait l'ouverture comme un écran peint.
— Il fait bon rentrer chez soi, dit-il d'une voix paisible. Mais de même que le fleuve est toujours à notre
porte, le monde nous attend toujours dehors. Et c'est dans le monde que nous devons vivre… Demain nous commencerons ton apprentissage.



.•°°•..•°°•..•°°•..•°°•..•°°•..•°°•.
.•°°•..•°°•..•°°•..•°°•..•°°•..•°°•.

Mon ascension sera décrite sous forme de flash back durant l'élaboration de mon personnage. J'espère que cela ne gène pas, je ne souhaite pas tous divulguer d'un coups.

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MessageSujet: Re: Sora Masataka   Sora Masataka Icon_minitimeDim 4 Avr - 15:34

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Présentation éditée et terminée Wink.

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MessageSujet: Re: Sora Masataka   Sora Masataka Icon_minitimeLun 5 Avr - 20:30

Yop, Bienvenue.

Mis à part le fait que la disposition de ta présentation m'a déplue, on t'attribue le grade de capitaine =)

Bon RP sur BSA, n'hésite pas à faire une demande dans la section appropriée pour en trouver Wink
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MessageSujet: Re: Sora Masataka   Sora Masataka Icon_minitimeLun 5 Avr - 20:32

J'aimerai aussi savoir, si possible, et par MP, pourquoi la première partie de l'histoire est tirée d'un bouquin et une autre partie d'un Forum Naruto Partenaire scratch

Ça ne remettra pas en cause ta validation.
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MessageSujet: Re: Sora Masataka   Sora Masataka Icon_minitime

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