[PV' Gabriel] The First Encounter [Avorté]

Colère. Sentiment que je connaissais de plus en plus souvent au fur et a mesure que j’accordais a Makkura quelques petites libertés, pensant qu’elle s’assagissait au fil du temps. Je m’étais trompée, et comptais bien rectifier le tir et elle avec. J’arpentais les couloirs de Las Noches d’un pas inquisiteur tout en recherchant ma subordonnée, d’une part pour avoir des explications et de l’autre pour lui infliger un châtiment en conséquence des explications fournies. Cette petite peste méritait bien son surnom, et en plus de cela elle était introuvable. J’arrivais à présent près des quartiers des fraccion, me renseignant d’une manière peu aimable auprès des larbins et fraccion présents. Tandis que je laissai la colère me ronger, je ne pus retenir de foudroyer du regard deux arrancar qui tenaient des messes basses à mon encontre, avant de prononcer à voix basse un juron et de me mettre à m’égosiller subitement :

« - MAKKURA ! »

Comme je m’y attendais, aucune réponse, juste des fraccion qui se demandaient probablement ce qu’elle avait encore fait, ou des larbins qui s’interrogeait sur les raisons de ma fureur passagère. Si elle était ici, elle ne répondait pas, et je doutais fortement qu’elle soit là à vrai dire, elle me connaissait assez pour savoir que si elle me laissait dans l’attente la sentence ne serait que plus douloureuse. Je savais moi-même qu’elle aimait la douleur, mais une masochiste même comme elle ne risquerait pas de me plonger dans une fureur noire. J’étais tristement réputée pour cela, et à vrai dire j’avais tendance à en profiter parfois, il est tellement plus simple de mettre telle ou telle bavure sur le dos de la colère après tout …

Je continuais à fouiller l’aile dans l’espoir de la débusquer, lorsqu’un autre fraccion -que je ne connaissais pas- s’approcha de moi et me demanda en bégayant ce que je recherchais, lui répondant sèchement sur le coup de la colère que cela ne le regardais pas, il s’en retourna voir ses camarades un peu plus loin. Il me semble que certains d’entre eux ignoraient que j’étais la quinta espada, a en juger leur façon de me dévisager d’un air supérieur, j’avais presque envie de lui éclater le crâne dans la plus proche paroi. Cependant, et heureusement pour eux, mes attentions n’étaient pas portées sur la correction d’insolents. Je m’appuyais contre un des nombreux piliers, déboutonnant un cran de ma longue veste d’un blanc immaculé. Cette folle quête de la fraccion m’avait donné chaud, et j’étais bien contente de souffler un peu tout en ayant un léger courant d’air le long de ma nuque.

Je fis une pause, listant dans ma tête tout les endroits possible ou elle pourrait se réfugier, s’entrainer, faire des conneries ou même dormir, je m’en foutais, je devais juste la trouver. En y repensant bien elle avait un certain intérêt pour le désert, elle qui aimait le sang avait la fâcheuse habitude d’aller massacré des hollow en guise de petit dej’, habitude que moi-même j’avais perdue lors de mon ascension au rang de quinta. D’un sens elle est un peu comme moi, impulsive et irréfléchie …
Je suis bien contente de ne plus être si bornée d’ailleurs, en y repensant, j’avais accomplit en tant que Novena plus de sottises que durant toute ma vie d’humaine. Cette pensé me rappela d’ailleurs toute les crasses que j’avais fait subir a Absalon. Le pauvre, lui qui ne demandait rien à personne …

Je restai accoté au pilier encore un instant, je retrouvais peu à peu mon calme. Certes je bouillonnais toujours d’une envie punitive exacerbée, mais le simple fait de me souvenir de mon ancien moi avec le chiffre neuf tatoué sur la poitrine me laissait ressasser toute sorte de choses que je commençais à regretter. Je songeais à présent à présenter mes excuses à Absalon pour toutes les choses que je lui avais fait endurer lorsque j’étais encore d’un naturel gamin impulsif. Tout comme Makkura l’est maintenant, je commençais à comprendre l’exaspération du quinta lorsque j’étais, à ses yeux, qu’une enfant pourrie d’arrogance et de soif de pouvoir. Ce qui est un peu le cas encore, je cherchais désespérément le pouvoir dans un but qui m’était secret. Je me perdais peu à peu dans une foule de souvenirs qui resurgissaient brutalement dans mon esprit. Mêlant les bons et mauvais, je dois admettre que ma vie depuis que je suis Arrancar s’est avérée bien plus mouvementée que lorsque j’étais cette gamine faiblarde et recluse, bien que cela soit surtout du au fait que mon esprit, bien qu’ayant survécu a l’intérieur du hollow, se soit teinté de cruauté et de sadisme. En y repensant, je me demande ce qu’il serait arrivé si mon esprit avait été envoyé à la Soul Society, serais-je devenue une shinigami ? Si j’avais conservé mon esprit humain, je crois que j’aurais fini médecin à la quatrième division. Mais la simple pensée d’un « moi » shinigami me donnait la nausée. D’ailleurs je venais complètement de zapper mon objectif principal, venant à peine de reprendre mes esprits, j’appuyai mon pied gauche sur le pilier également, en croisant les bras et fermant un instant les paupières.

Retrouver mon calme le permettrais de faire des recherches plus efficaces, si tenté que personne ne viennes m’interrompre. Je connaissais pas mal de monde à Las Noches, d’ailleurs je me rendais compte a présent que je connaissais plus de fraccion et d’arrancar normaux que de camarades Espada. En y repensant, je connaissais Selfura, Absalon, Cross …
Seulement trois Espada sur les neufs qui arpentaient régulièrement les couloirs du palais. Je me demandais aussi qui était le remplaçant de Kougou, cette dernière ayant connu une triste fin qui m’aurait probablement arraché des larmes, de vraies larmes, et non mon acide habituel. Mais comme je ne pouvais pleurer, je ne pu me contenter de la tristesse, et fit mon deuil bien vite.
Une question me taraude l’esprit à présent, quel genre de personne était le nouveau Segunda Espada ? Je ne savais que ce détail a son sujet, c’était un homme, enfin un mâle, et non un homme, puisqu’il n’est pas humain. Ce qui faisait aussi de moi la seule représentante du sexe féminin au sein de l’Espada. Enfin, je m’interrogeais fortement sur cet individu, et j’espérais pouvoir lui parler le plus vite possible. Était-il grand ? Petit ? Brun ? Blond ? Roux ? Châtain ? Dragueur ? Lunatique ? Fumait-il la même saloperie qu’Absalon ? Avait-il une partie de son esprit sous la forme d’un chat ou d’une autre bestiole ?

Voilà qu’en l’espace de quelques dizaines de minutes je passais de la colère au regret et maintenant, un inconnu nourrissait ma curiosité, non pas ma curiosité scientifique, mais plutôt ma curiosité féminine.

" Alors, c'est à ca que ressemble une femme Espada ? .. "

Hein ? Qui a dit ça ? Je me retournai vers l’auteur de cette phrase, pensant qu’il s’agissait d’un autre fraccion qui se payait ma tête. Non, il se tenait près de moi, un homme assez grand, avec un regard pour le moins surprenant et un sourire qui tenait plus de l’arrogance que de la gentillesse. Je ne me souvenais pas avoir vu sa tête auparavant, peut être était t’il nouveau, je m’en foutais à vrai dire. Il m’effleurait pour se placer devant moi, me fixant droit dans les yeux avant de m’annoncer, toujours avec son petit sourire désagréable.

" Je ne crois pas que vous sachiez qui je suis "

Effectivement, je ne savais pas, et il commençait à m’énerver, mais lui-même ne le savait pas. La seule chose qui me choquait en lui, c’était l’importante masse de reiatsu qu’il dégageait, elle m’accablait d’une manière si simple, moi qui suis pourtant la cinquième épée. Qui pouvait-il bien être ? Je me posai cette question depuis maintenant trop longtemps pour ne pas réaliser plus tôt qu’il était probablement le successeur de Kougou. Mais il me prenait de haut, et je n’aimais pas ça, même si il était plus fort que moi. Je m’approchais un peu plus de lui, le fixant toujours dans les yeux, jusqu'à en arriver à presque le toucher pour lui dire d’une voix combinant le sentiment d’indifférence totale avec celui de l’énervement masqué.

« - Peut être que je m’en fiche, tout simplement. »

Reprenant appui sur mon pilier, je le fixais à mon tour avec un petit sourire en coin, et étrangement j’avais comme l’impression qu’il s’attendait déjà a ce genre de réponse, ou quelque chose d’aussi froid et légèrement agressif. Je ne pouvais que supposer, mais il est vrai qu’en y repensant, Kougou avait elle aussi une importante masse de reiatsu, quasiment aussi importante que lui, et je ne pouvais rien dire de plus jusqu'à ce que j’en sois sure. Je n’allais pas lui demander, notamment parce que je m’en foutais royalement, enfin je crois, bien que cette envie de connaissance me tiraillais à présent l’esprit. Les quelques fraccion encore dans les parages semblaient le connaitre de vue, puisqu’ils me fixaient avec un air surpris, comme si je venais de jurer a l’encontre du maitre. Je refixais mon regard dans le sien, cherchant moi-même par moi-même à trouver dans son regard un quelconque indice a propos de ce que je venais de dire. Pour finalement re-briser le silence qui nous séparait avec un air plus calme et complètement neutre.

« - Ou peut être pas, après tout il est rare de voir le reiatsu d’un Segunda Espada dans la zone des quartiers fraccion. »

Le reiatsu ne ment pas. Et c’était l’explication la plus plausible.
Mon regard s’échappa légèrement pour scruter sa silhouette en tout hâte, plutôt beau gosse, il fallait le reconnaitre. Cette pensée m’arracha un autre petit sourire en coin, lorsque je revins fixer son regard couleur lilas, je constatais que malgré son attitude qui semblait pour le moins prétentieuse pouvait peut être caché un personnage sympathique. Allez savoir ce qui me poussait à croire un truc pareil, c’était une question d’instinct, il me paraissait malgré tout être un chic type.
Je rajustais tranquillement ma veste avant de croiser les bras, tout en lui adressant d’un air plus cordial et gentil.

« - Je suis Karaleth, la cinquième lame de maître Tsukaru. Et vous êtes … ? »