Hoshizora Hakumei Kyû Ban Tai Taisho | Cinglé Impassible
Messages : 181 Date d'inscription : 05/04/2010 Age : 31
Feuille de personnage Niveau: 16 Rang: E Expérience: (125/200)
Sujet: Panda & Rubbish's Memories [Solo] Ven 16 Avr - 2:21
«La mémoire la plus profonde est une mémoire de toute notre destinée.» [ Jean Guitton ] - Le Temps d'une vie
Les souvenirs... Parfois mauvais, parfois bons. Il est parfois bon de se souvenir. De graver dans sa mémoire des moments de notre vie et de se les rappeler... Ils nous aident à ne pas oublier. A ne pas oublier nos erreurs... Nos bons moments...
[Cowboy Bebop OST {MEMORY}]
PANDA & RUBBISH'S MEMORIES
Le vent soufflait. Une petite brise s'était invitée au Seireitei et susurrait des mots doux aux feuilles des arbres. Il allait ça et là, déversant une fraicheur bien venue. Les feuilles des arbres s'agitaient dans une danse lente et prévisible. Les cieux étaient teintés d'un panaché de couleurs, offrant un mélange hétéroclite d'orange, de jaune pâle, de bleu... Était-ce le matin ou le soir ? C'était le soir. Plus précisément le crépuscule. Cet instant après un coucher ou un lever de Soleil était unique. Quelques uns aimaient la contempler. Et ils se rendaient tous compte que bien peu de personnes ne regardaient plus la Lune ou le Crépuscule avec autant d'émerveillement qu'avant. Ils se rendaient compte que bien peu de personnes n'avaient plus d'admiration pour des choses simples et se désintéressaient même de la poésie qu'offrait constamment la nature. Ces deux êtres étaient, ironiquement, des Dieux de la Mort. L'un était blond. L'autre avait les cheveux argentés. Ils aimaient se donner rendez-vous toutes les semaines pour contemplaient la nature et bavarder. Et comme chaque semaine, une silhouette disparaissait et réapparaissait du Seireitai pour se fondre finalement dans l'ombre épaisse des arbres du Rokungai. Le son des Getas du Kyû Ban Tai Taisho foulant les herbes drues du Rokungai était reconnaissable entre mille et lui-même adorait l'entendre. Il aimait fendre les végétaux de cette partie de la Soul Society qu'il affectionnait tant. En somme, malgré son âge et son rang, Hoshi aimait ce que certain appelaient des plaisirs enfantins. Mais n'était-ce pas tout ce qui faisait son charme ? Cette innocence étrange qui paraissait si incongrue n'était-elle pas une des facettes les plus fascinantes de l'être qu'était Hoshizora Hakumei ? Cette candeur toute enfantine n'était-elle pas indissociable de ce Shinigami ?
Sautant sur un arbre et poussant sur ses jambes pour se propulser, le blondinet semblait comme toujours profondément captivé par la nature environnante. Malgré le nombre d'années qu'il arpentait ce même chemin pour se rendre chez son maître, il voyait toujours des choses invisibles aux yeux des autres, des choses qui se passent de mots. Toujours, il discernait de nouvelles choses et de nouveaux secrets à découvrir dans le plus infime brin d'herbe... Alors qu'il continuait à se déplacer en sautant de branches en branches et d'arbres en arbres, son regard acéré surprit une renarde qui rentrait dans son trou pour donner à manger à une ribambelles de rejetons, un lapin imprudent mangeant quelque chose et une armée de fourmis retournant à leur chère fourmilière. Tous avaient un point commun: ils ne connaissaient pas ce qu'était la Solitude. Une chose que le Capitaine affectionnait tout particulièrement, au grand déplaisir du Capitaine-Commandant et du Ritetei. Hoshi était et avait toujours été un de ces rêveurs solitaires qu'on aimerait bien comprendre. Il pouvait s'extasier devant un spectacle naturel pendant des heures, sans jamais se lasser. Le blondinet était le spectateur et le poète muet de tant de choses... Les commissures de ses lèvres se soulevèrent légèrement devant ce spectacle, puis il usa à nouveau du shunpo, ne laissant derrière lui que le tremblement discret d'un arbre et une feuille qui tombait et voletait de celui-ci. L'idiot du Gotei 13 arriva donc enfin devant la demeure de son maître sadique et accessoirement de son père adoptif, Yuan Hakumei.
Se dirigeant tranquillement vers la maisonnée, il se souvint du bonheur qu'il avait eu en apprenant qu'il ne dormirait plus jamais dans la rue, dans le froid et la crasse sanguinolente et meurtrière de Zaraki... Même s'il ne l'avait jamais montré, cela lui faisait tellement plaisir de séjourner en ces lieux si familiers... Comme s'il avait une famille... Comme tout être normal. Atteignant enfin la porte d'entrée, il ne vit malheureusement pas l'ombre derrière lui qui lui fonçait dessus à toute vitesse... L'impact du pied de Yuan envoya voler Hoshi à travers la porte et le salon.. Se relevant des décombres, l'élève dévisagea le maître avec cette expression semi-niaise, semi-rêveuse et impassible qu'il arborait les trois quarts de temps.
«C'est toi Yunyun ?» «Qui d'autre, P'tit Clou, sinon Yuan, THE SAMOURAI !» «Arrête de dire des bêtises Yunyun. En plus, t'as ravagé ton salon.» «Non, P'tit Clou, TU as ravagé mon salon. Tu vas m'faire le plaisir de ranger tout ce bazar et que ça saute !» «Non. C'pas ma faute.» «Si ! Allez, obéis à ton maître, le grand Yuan ! Sinon, pas de bouffe pour toi !» «Rooh...» «MOUHAHAHA !»
Grommelant après son maître, Hoshi n'eut d'autres choix que d'obtempérer sous les menaces impitoyables de celui-ci. Eh oui, la boustifaille, c'est sacré ! Surtout que le Yunyun, il cuisinait bien et Hoshi ne venait pas lui rendre visite seulement pour évoquer le "bon temps".... Il avait été bercé par cette cuisine si excellente et si nouvelle... Il se souvenait qu'au départ, il n'appréciait pas du tout le fait que Yuan cuisine pour lui, prenant cela pour de la charité. Charité qu'il refusait expressément bien entendu par moult attaques au sabres et autres signes d'énervement. Mais finalement, au bout d'un long moment passé à se quereller et à se défier du regard, il avait accepté cela... Le simple fait de franchir le seuil de cette maison -même s'il l'avait fait d'une manière assez peu conventionnelle, il faut bien l'avouer- ne cessait de faire remonter des souvenirs aux détails foisonnants. Son travail en était bien sûr fortement ralenti... Aussi, l'ex-Capitaine de la Neuvième Division et maître de l'actuel Capitaine de cette même Division n'hésita pas à infliger à son disciple un coup de poing bien placé sur le côté du crâne, comme dans le passé pour lui montrer qu'il devait un peu s'activer... Grommelant à nouveau contre Yunyun, le blondinet continua à ramasser les divers débris qui constituaient autrefois la porte et les quelques bibelots brisés qu'il avait intercepté dans sa chute. Après avoir fait un tas avec, satisfait, son maître le laissa enfin s'asseoir pour profiter d'un repos bien mérité. Quelques minutes plus tard, il revint de la cuisine accompagné d'un bol de riz rempli à raz bord qu'il tendit à son élève dans un sourire goguenard. Irrité par l'attitude tyrannique de Yuan, Hoshi lui fila un coup de pied bien mérité dans les parties génitales lorsque celui-ci s'assit, entrainant ainsi un violent abaissement du dos quasi-automatique qui entraina lui-même un heurt entre la table et la tête de l'ancien Capitaine.
«Saleté de disciple...» «C'est le karma, Yunyun.»
Après une autre coup sur la caboche et une autre bosse sur la tête du blondinet, Yuan sourit..
«Ah... ça me rappelle bien des souvenirs... Tu n'as pas vraiment changé, P'tit Clou. «Toi non plus, Yunyun. » «Tu te souviens de tes premiers jours chez moi ? » «Oui... Je me souviens..»
Les souvenirs refaisaient surface... Inlassablement...
Hoshizora Hakumei Kyû Ban Tai Taisho | Cinglé Impassible
Messages : 181 Date d'inscription : 05/04/2010 Age : 31
Feuille de personnage Niveau: 16 Rang: E Expérience: (125/200)
Sujet: Re: Panda & Rubbish's Memories [Solo] Sam 17 Avr - 3:52
[Civil Twilight {LETTERS FROM THE SKY}]
Les souvenirs refaisaient surface... Inlassablement... Tels des lettres envoyés par les cieux, des bribes de mémoire s'imprégnèrent aussitôt sur sa rétine, images fugitives des temps passées. Des flashs. Des images. Des lieux, des personnes... Et un endroit. Ici. La demeure de Yuan. Il s'en souvenait... Il s'en souvenait si bien. Comme s'il était venu la première fois ici hier. Comme s'il ne l'avait jamais véritablement quitté... L'actuel Capitaine de la Neuvième Division se souvenait. Il se souvenait de cette maison propre et accueillante, de cette maison qui n'avait pas de murs démolis ou lézardés de fissures. Cette maison n'était pas à l'abandon. Elle n'était pas inoccupée, abandonnée, morte. Tous les jours, elle s'animait, presque vindicative. Le blondinet se souvenait aussi de cette fameuse cabane qui lui servait de chambre... Il tourna la tête et dévisagea celle-ci, toujours présente malgré les décennies. Délabrée, d'aspect vieillot et désuète, elle trônait toujours au centre du maigre jardin quasiment sans vie de son maître. Les planches à moitié pourries qui avaient servi à sa construction étaient toujours solidement accrochés entre elles et les clous, bien que rouillées, tenaient bon. Souriant légèrement, il consentit enfin à se tourner vers Yuan pour continuer leur conversation. Il la revoyait encore, cette bicoque au teint maladif, à l'air patibulaire, qui l'intriguait.
«Je me souviens de cette cabane... Tu m'as dit ici que personne ne me dérangerait.» «Oui... En te la montrant, j'ai voulu te donner ton nom et j'ai dû t'expliquer ce que c'était.» «Je m'en souviens...»
Les souvenirs, tels une vague déchainée se brisant sur le récif, s'étaient brutalement imposé à nouveau... Dans un flash-back saisissant, Hoshi revoyait cet instant avec un réalisme inouïe, comme s'il assistait à la scène dans une de ses salles obscures que les humains nommaient cinéma. Il voyait Yuan, toujours fidèle à lui-même, dans sa tunique rouge habituelle et il se voyait lui, enfant, dans un kimono blanc donné par son mentor. Celui-ci s'était à nouveau baissé pour lui expliquer quelque chose. Devant la question d'Hoshizora -C'est quoi un nom ?- Panda-Sensei avait dû se confronter à un problème préoccupant: l'ignorance du jeune garçon. Il lui expliqua alors que, selon lui, un nom était un sigle de reconnaissance. Chacun était unique et représentait la personne qui le portait. Il permettait ainsi de ne pas se différencier les uns et les autres et surtout de développer la plus simple différence: l'individualité. Et par l'individualité, l'être s'affirmait et exister. Oh, bien entendu, sur le coup, le jeune garçon n'y comprit rien, cela va de soi. Après plusieurs schémas et autres explications rehaussées de mots simples, Hoshizora put enfin comprendre la vérité qui se cachait derrière Le Nom. Automatiquement, lui-même voulut en avoir un. Après quelques temps de réflexions, Yunyun, observant le ciel qui était parcouru d'étoiles, trouva le nom de cet énergumène qu'il avait "ramassé" dans le Rokungai... Hoshizora Hakumei. Le Crépuscule du Ciel Étoilé. Comme les étoiles, il brillait au loin, semblant à la fois si proche et si inaccessible. Comme le ciel teinté de quelques couleurs, il était changeant, lunatique et paraissait si compréhensible et si sibyllin à la fois.
Brusque retour à la réalité par le déglutis de la pomme d'adam de Yuan qui buvait un verre d'eau.
«Hoshizora Hakumei... Tu étais si content d'avoir un nom. J'm'souviens, tu trépignais comme une puce partout. Je crois même que c'était la première fois que tu m'avais souri. Je me souviens de ce que je pensais à ce moment là. Je pensais que je ferais de toi un être fort, très fort..» «Et l'élève a dépassé le maître, Yunyun.» «Dans tes rêves ! Si j'avais été à mon maximum.. Si j'avais sorti mon BanKai, tu ne serais plus là pour en parler, P'tit clou !» «Tu es un mauvais perdant, Yunyun.» «Sale... Idiot de disciple !»
Après un énième coup sur la caboche qui s'imposait, Yuan soupira et sourit à son apprenti... Il avait bien grandi depuis le temps, c'était sûr. Notre blondinet, se massant le crâne avec de nouveaux grommellements, se rendit enfin compte que son maître l'observait. Comme toujours, ne comprenant pas exactement la situation, Hoshi pencha légèrement la tête d'un côté d'un air bêta. Finalement, Yuan, par cette nouvelle manifestation de la bêtise de celui qu'il avait entrainé pendant bon nombre d'années, se résigna à un baissement de tête significatif de son désespoir quant à l'intelligence de son élève.
«Qu'est-ce qu'il y a, Yunyun ?» «Je suis désespéré par ta bêtise, P'tit Clou... De ce côté là, t'as malheureusement pas changé...» «Mais c'est pas grave, Yunyun.»
Tapotant affectueusement sur l'épaule de son maitre d'un air compatissant, Hoshizora ne se rendait bien sûr pas compte que c'était de lui qu'il parlait. Une fois n'est pas coutume, Yuan avait tristement raison: Hoshi était con et cela n'avait pas changé malgré les siècles écoulées. Son maître débarrassa les deux bols désormais vides puis revint s'asseoir face à Hoshizora. Reprenant la conversation là où il l'avait laissé, il demanda au blondinet s'il se souvenait de ce qu'il lui avait appris. Comment oublier ? Comment ne pas se souvenir de tout ce qu'avait Yuan pour lui ? Il l'avait doté d'une éducation, l'instruisant, lui apprenant la lecture et l'écriture. Il lui avait appris aussi nombre de choses et usages de la vie courante que notre cher tête blonde ignorait alors. Se laver les mains, dormir sans craindre pour sa vie, manger régulièrement et ne pas redouter de se faire voler sa pitance, flâner, se reposer, contemplez la nature, les gens.... Avoir confiance en eux. Ne pas tout le temps se battre pour sa survie, profiter de chaque instant... Rire... Sourire... Manger à sa faim. N'être pas préoccupé tout le temps. Yuan lui avait apporté tant de choses, lui en avait fait découvrir tant d'autres... Aujourd'hui et à jamais, Hoshizora était reconnaissant envers cet homme. Il lui avait donné un toit, un foyer, une famille, une existence. Oui, grâce à lui, il avait hérité d'un avenir et par extension, d'un passé. Aujourd'hui, Hoshi pouvait se souvenir. Aujourd'hui, il pouvait se projeter dans l'avenir plus ou moins loin. Oui... Cet homme avait bouleversé son univers.
«Oui, je me souviens, Yunyun.»
Le vent soufflait toujours dehors, faisant bruisser les feuilles des arbres en une lancinante et agréable mélodie. Hoshi tourna à nouveau sa tête pour observer le ciel. Désormais, il faisait nuit. Tout s'était teinté d'un voile obscur, d'une ombre gigantesque qui se vengeait du Soleil. Nul nuage en ce firmament, seulement des étoiles et un astre argenté: la Lune. Pendant quelques instants, le Kyû Ban Tai Taisho contempla celle-ci, happé par sa beauté lumineuse et mystérieuse. Des poètes humains étaient, selon les rumeurs, friands de cette déesse ronde aux multiples cratères. Il paraissait même qu'ils avaient eu l'idée de poser le pied dessus et qu'ils avaient réussi. Hoshi fut tiré de sa rêverie par une pichenette de Yuan qui lui indiquait que l'heure était tardive et qu'il fallait qu'il rentre au Seireitei. Se levant, il salua son maître et disparut dans la nuit noir.
Yuan soupira et rit à gorge déployée, déclarant, tout en contemplant à son tour la Lune, toujours aussi brillante.
«HAHAHA ! Tu es toujours aussi rêveur, P'tit Clou... Ne change pas ça.»