Les Crocs de Glace Scellés [Pv Eldric]

Une semaine avant le départ pour la mission sur Terre ( Cf. « Rencontre entre deux Mondes »)

La salle était emplie d’un air suffocant. Le capitaine entra d’un pas sûr dans la pièce et la traversa. Du matériel était posé un peu partout sur les tables dans un désordre complet. Les scientifiques travaillant ici n’étaient pas là, mais Kioshi pouvait facilement sentir l’effluve en suspend de leur reiatsu. Leur identité ne surprit guère le capitaine, il se promit d’en parler à Katana pour qu’elle leur dise deux mots car il était las de répéter les mêmes choses. Beaucoup de choses avaient changé dans la 12ème depuis l’arrivée de Kioshi en temps que capitaine, il avait passé plusieurs mois pour scruter à la loupe chaque expérimentation dénichant et interdisant celles qu’il ne jugeait pas éthiques. Certains de ses subordonnés n’avaient pourtant pas vraiment abandonné leurs pratiques d’antan ce qui pouvait donner certaines pièces comme celle-ci, suffocantes et en désordre.

Kioshi s’avança vers le fond de la pièce et fit glisser son doigt contre un carré de mur qui se démarquait nettement du reste de la structure. Le contrôleur était apparu alors que le cache disparaissait dans le bas du mur. Il sentit alors une présence qui venait de rentrer dans le quartier de la 12ème division, une présence qu’il identifia, malgré la distance, comme étant étrangère à sa division. Son reiatsu était somme toute puissant mais instable, d’intenses variations étaient émises par le visiteur. Le capitaine se concentra sur le Shinigami, il semblait mener une bataille interne, mais ce qui intrigua le plus Kioshi fût le lien fort entre les deux protagonistes. Le visiteur venait d’entrer dans le Bureau de Recherche et Développement et au hasard des couloirs et des indications des scientifiques de passage, il se dirigeait droit sur le capitaine.

Le Shinigami venait de rentrer dans la pièce où se trouvait le capitaine mais il ne semblait ne pas l’avoir remarqué de prime abord. Kioshi, qui cachait la plupart du temps son reiatsu, prit le temps d’appuyer sur un des boutons qui se trouvaient devant lui et referma le cache du contrôleur. Le bruit de la machinerie qui s’était mis en place se fit entendre à travers la pièce, peu bruyante mais constante. Lentement, l’air de la pièce était aspiré et renouvelé devenant de plus en plus clair.

« Eldric-Taisho ? »

Kioshi sentit derrière lui le regard du visiteur. Il se retourna d’un mouvement calme.

« Excusez-moi de vous déranger, je suis ici pour que vous répondiez à mes nombreuses questions sur mon Zanpakuto, de moins, si ça ne vous dérange pas. »

La précipitation du lieutenant – que Kioshi avait reconnu de par son reiatsu – intrigua le capitaine. En quelques secondes, Mitsukane avait dit sans détours ni fioritures le but de sa visite. L’intensité de sa réflexion sur son problème avait eu besoin de s’exprimer, de sortir. Comme à son habitude, Kioshi garda un air neutre, même si ses yeux semblaient scruter le lieutenant jusqu'au fond de son âme. Il avait déjà eu auparavant une brève entrevue avec le peu loquace capitaine de la 7ème Division, qui l’avait mis au courant des questionnements de Mitsukane sur les prochaines étapes de sa relation avec son Zanpakutō.

« Il fait beau dehors. Que penses-tu d’une balade dans nos jardins, Mitsukane ? »

L’air de la pièce était à présent filtrer par cette machine que venait d’activer le Capitaine. J’étais un peu intimidé par tous ces appareils qu’utilisait le département de Recherche et Technologie, leurs fonctionnements et leurs utilités me dépassaient. J’aurais surement pu les comprendre en acceptant de rejoindre la 12ème Division à mon entrée au Goteï 13. Oui, à ma sortis de l’académie, ma réputation de « génie » m’offrais un poste là-bas, mais à l’époque les recherches ne m’intéressaient pas réellement. Me direz-vous, pourquoi la 7ème alors ? Et bien parce que le numéro sept est mon chiffre chétif, tout simplement. Ou bien parce qu’on m’offrait un grade plus proche de mon objectif. En faites, je ne me souvenais plus, de toute façon ce n’était pas la question du jour.

Eldric Kioshi était maintenant face à moi, il me regardait fixement, l’air neutre jusqu’à me faire froid dans le dos. Ce premier abord me laisser penser à quelqu’un de flippant, un savant fou des recherches et prêt à tout pour récupérer ce qui lui faut pour ses expériences. Je jugeais certainement trop vite mon interlocuteur, il avait plutôt la tête d’un gentil Taisho, calme et posé. C’était un de mes défauts, de cataloguer tout le monde comme des personnes bonnes ou mauvaises à la moindre impression qu’on me donnait. « Faut pas se fier aux apparences ». Une vérité vraie pour un bon nombre de personne et pour moi aussi d’ailleurs. Est-ce le cas pour le chef de laboratoire ? Je ne l’espérais pas, car si ma première impression était la bonne, je n’obtiendrais surement pas de réponse auprès de lui. Finalement, sa première parole me rassura, me montrant quelqu’un de sympathique et accueillant. Ce qui rendra certainement notre discussion plus agréable.

« Il fait beau dehors. Que penses-tu d’une balade dans nos jardins, Mitsukane ? »

Effectivement, le temps était magnifique dehors et cela serait plus appréciable de discuter de mon problème à l’air libre plutôt qu’à l’intérieur du laboratoire. J’acceptai son offre en souriant puis je sortis du bâtiment scientifique tout en réfléchissant comment j’allais lui expliquer précisément mon problème. Je pris une bouffé d’air frais puis je commençai à marcher vers le jardin de la 12ème Division en compagnie du Capitaine. J’oubliai un instant mon problème pour admirer la beauté de cet espace vert. Il y avait des fleurs de quasiment toutes les couleurs, vertes, roses, jaunes… C’était magnifique et relaxant, un sentiment que j’avais presque oublier depuis que je suis devenu Lieutenant. Ce jardin me rappelais celui de ma famille, j’y jouais tous les jours quand j’étais petit et plus ressemant j’y méditais avec mon Zanpakuto avant d’avoir été promus. Maintenant, entre les paperasses et mes devoirs de Vice-Capitaine, je n’avais plus le temps de profité d’un moment de détente. Les seuls temps libre que j’avais, je les passais à m’entrainer avec Toraisumaru pour me rapprocher de mon but. Rien quand repensant à tous cela, je revenais toujours au même problème, de n’avoir fait aucun progrès depuis des dizaines d’années. Je reviens donc à la raison de ma venue, je devais expliquer précisément mon cas à Eldric.

« Après avoir découvert le nom de mon Zanpakuto, j’ai réussis à maitriser sa capacité en seulement deux ans, en plus d’avoir noué des liens solides avec lui. Ce qui me value la réputation de génie à l’académie. Mais depuis, je suis comme bloquer à ce niveau. J’ai d’abord pensé à avoir atteint la limite du Shikai. Mais depuis le temps que je m’entraine, je devrais être près du Bankai. J’aimerais trouver des réponses, au moins savoir ce qu’il m’arrive. Pouvez-vous m’aider ? »

Je ressentis une envie, certainement celle de savoir enfin ce qui n’allait pas chez moi, un stresse différent que ce que j’ai pu connaitre dans mon enfance. Mais, cette envie allait peut-être se conclure par une déception, ou ne trouver aucune réponse. Que pourrais-je bien faire si le Capitaine du Département de Recherche et Technologie ne pouvait me répondre ? J’en serais bien embêter… Ne soyons pas si pessimiste, il en connait certainement plus que moi sur le sujet, et il saura éclairer ma lanterne. Lumière pour le moment éteinte par la glace de Toraisumaru. Puis, il y a cette phrase qui me revenait à l’esprit : « Tu n’es pas assez mûr, voilà pourquoi. » et qui se répétait sans cesse dans ma tête comme si c’était une énigme. Je n’étais pas doué pour ces choses-là et puis ce n’était pas le genre de mon Zanpakutō de me coller des casse-tête pareils. La question résonnait plus mélodiquement dans ma tête comme une chanson qui commençait à me taper sur le système. Elle s’arrêta enfin lorsque le Capitaine de laboratoire prit la parole.

« Le Zanpakutō est un morceau de soi. Lorsque que la mort terrestre vient, ou à la naissance dans la Soul Society, l’énergie contenue dans les particules spirituelles servent à créer deux entités intrinsèques l’une à l’autre. D’un côté, ton corps spirituel qui est une copie de ton ancien corps, de tes pensées et souvenirs, et de l’autre se trouve ce que nous appelons les Zanpakutō, un être qui peut être fait qu’à partir d’un de nos caractères, des plus voyants aux plus cachés. Tout ça pour dire que le blocage vient directement de toi, du même cerveau qui veut absolument passer outre. »

Alors le blocage viendrait de moi ? Je serais l’unique problème… Non, en y réfléchissant, pas forcément. Le caractère de mon gros chat a beau être comme le mien, le félin reste tout de même indépendant, libre de prendre ses propres décisions. Alors il pourrait lui-aussi être la cause de tout ça. Je continuai à suivre l’explication d’Eldric. Son regard se posa sur une plante dans l’ombre d’un arbre.

« Scientifiquement, le pouvoir de ton Zanpakutō est là, maintenant il faut travailler à savoir ce qui bloque. On peut émettre différentes hypothèses. Ton âme est peut être comme cette plante sous l’arbre, elle peut grandir mais ne le fait pas car l’ombre créée par l’arbre voisin diminue ses ressources et si elle grandit elle en nécessitera d’autant plus et finira par mourir, dans ce cas il faut travailler à augmenter ton niveau de reiatsu pour alimenter ton pouvoir. Quel est ton avis ? »

Le reiatsu… Non, je ne pensais pas que c’était à cause de mon niveau d’énergie spirituelle. Je maitrisais des Kido de hauts niveaux, n’est-ce pas une preuve de bonne maitrise ? Ou cela venait du fait que je ne libérais jamais totalement toute cette énergie, que je maintenais. Cette habitude était né à l’académie, avant même d’avoir appris le nom de mon Zanpakutō. A cette époque je ne contrôlais pas du tout ma force spirituelle, elle se libérait plus ou moins forte en fonction de mon humeur, causant pas mal de dégâts. Possédant un reiatsu élémentaire, il se manifestait sous forme de rafraîchissement de l’air ou plus intensément sous l’apparence de glace tout autour de moi. Je fus rapidement pris en main par un professeur qui m’apprit à contenir cette force. Par simple curiosité, j’avais essayé il y a quelques années de me lâcher complètement avec Toraisumaru. Mais mon tigre y avait réagi bizarrement, il bloquait l’afflux d’énergie dans mon katana, ayant finalement aucun effet. Jusqu’à ce jour, il n’a jamais voulu s’expliquer sur le sujet comme pour parler de nos progrès…

« Je ne pense pas qu’augmenter mon niveau d’énergie spirituelle change quoi que ce soit. Je ne l’utilise jamais totalement d’ailleurs, et la seul fois où j’ai essayé, Toraisumaru ne l’a pas accepté et l’a bloqué…»

Je m’arrêtai un instant dans cet environnement de détente. Il fallait absolument que je lui parle, je croyais avoir compris ce qui n’allait pas. Je fermai un moment mes yeux pour me retrouver à l’intérieur de mon esprit, le monde de mon gros chat. Un univers totalement différent fait entièrement de glace. Je me trouvais face à lui, un immense tigre blanc beaucoup plus grand que dans le monde réel. Une scène qui m’était très familière. A chaque fois que je voulais des explications, je me retrouvais là à discuter avec lui. Autant parler à un mur, il ne répondait jamais clairement à mes questions. Cette fois-ci je ne venais pas pour le questionner mais pour mettre les choses au clair. Je baissai la tête gêné de ce que j’allais lui dire : « Tu limites notre pouvoir, pas vraie ? ». Un léger grognement en suivis, il fit un demi-tour et s’éloigna de moi pour m’éviter. « Mon reiatsu, c’est ça que tu qualifies de pas assez mûr. » Il continua de marcher comme si de rien était, il me répondit indifféremment « Sans doute… ». Puis, il disparut après avoir dit ces courtes paroles. Je rouvris les yeux, puis je me remis à marcher dans le jardin.

« Je viens de parler avec mon Zanpakutō. Il semblerait qu’il bloque nos capacités à cause de mon reiatsu. Il n’est pas assez accompli selon lui. Ou peut-être que c’est l’utilisation que j’en fais qui dérange mon tigre. Auriez-vous une explication à cela ? Et comment pourrais-je y remédier ? »

Spoiler:

Quelques roucoulements lointains d’oiseaux, profitant du retour du soleil, se marièrent aux paroles du lieutenant. Son raisonnement était juste et réfléchi, ce qui éliminait le facteur intellectuel dans le blocage du pouvoir. Rien de bien étonnant, pensa le capitaine, au vue des qualifications de Mitsukane et de ce qu’il avait entendu à son propos, cependant, tout bon scientifique se doit de tester toutes les solutions, même les plus improbables, pour résoudre une énigme. L’image d’un grand phénix, composé de lames acérées et d’une tristesse semblable à une chape de plomb, se matérialisa dans la tête de Kioshi alors qu’il se remémorait ses propres longs dialogues avec son Zanpakuto. La principale limite qu’il ait connu de son alter ego n’était pas comparable à celle que se heurtait le lieutenant. Il était peu probable qu’un refus de faire du mal soit la cause de ce blocage. En effet, son Zanpakuto ne refusait pas de se montrer ou de venir à chaque appel, il refusait simplement de dépasser un certain niveau de pouvoir. Bien entendu, rien ne pourrait remplacer les décennies de travail, autant physiquement que psychologiquement, mais un autre facteur jusque là inconnu se présentait devant eux.

« Je ne pense pas qu’augmenter mon niveau d’énergie spirituelle change quoi que ce soit. Je ne l’utilise jamais totalement d’ailleurs, et la seule fois où j’ai essayé, Toraisumaru ne l’a pas accepté et l’a bloqué…»

Le problème était bien là, son pouvoir existait mais son Zanpakuto le bloquait. De par son expérience, le scientifique n’avait connu de telles situations que dans le cas d’un refus de l’entité spirituelle d’utiliser sa force pour des convictions pacifistes ou de peur, mais ce cas-là était différent.

« Je viens de parler avec mon Zanpakutō. Il semblerait qu’il bloque nos capacités à cause de mon reiatsu. Il n’est pas assez accompli selon lui. Ou peut-être que c’est l’utilisation que j’en fais qui dérange mon tigre. Auriez-vous une explication à cela ? Et comment pourrais-je y remédier ? »

Son reiatsu était suffisant pour contenir la puissance de Toraisumaru, quels autres facteurs découlant de l’énergie spirituelle pouvait entrer en jeu pour tout expliquer ? L’accomplissement pouvait se définir en temps que puissance ou maîtrise, choses totalement différentes quoique intimement liées. Pourtant, le lieutenant ne semblait pas souffrir de manque de maîtrise de son pouvoir. Dans ce cas, il faudrait peut-être se diriger vers une dissension entre la vision des deux protagonistes sur la maîtrise du pouvoir. Il faudrait au scientifique une plus grande connaissance du caractère du félin réticent pour pouvoir aller de l’avant dans ses investigations.

« C’est beaucoup moins scientifique, car plus subjectif, mais je pense qu’il va falloir commencer à discuter plus en profondeur de votre caractère, attentes ainsi que définitions des termes qui nous intéresse ; maturité, pouvoir etc. Si j’ai bien compris, ton Zanpakutô n’est pas prêt à te répondre sur les questions de la limite de pouvoir, mais peut-être qu’une discussion plus large peut nous faire découvrir de nouvelles possibilités. Et si ça ne donne rien, ça peut toujours t’apprendre des choses sur ton alter ego et toi-même ; ce qui n’est jamais négligeable. »

« C’est beaucoup moins scientifique, car plus subjectif, mais je pense qu’il va falloir commencer à discuter plus en profondeur de votre caractère, attentes ainsi que définitions des termes qui nous intéresse ; maturité, pouvoir etc. Si j’ai bien compris, ton Zanpakutô n’est pas prêt à te répondre sur les questions de la limite de pouvoir, mais peut-être qu’une discussion plus large peut nous faire découvrir de nouvelles possibilités. Et si ça ne donne rien, ça peut toujours t’apprendre des choses sur ton alter ego et toi-même ; ce qui n’est jamais négligeable. »

Il n’avait pas tort, communiquer était le seul moyen de résoudre notre problème. Mais j’avais beau essayer depuis déjà des années, Toraisumaru ne m’avait jamais affirmé les choses clairement. Il ne répondait que vaguement, comme précédemment avec un « Sans doute. » peu convaincant. Même si je le côtoyais chaque jour, je ne réussissais pas à cerner la personnalité de mon Zanpakutô. Pourquoi agissait-il ainsi et dans quel intérêt ? Pourtant, d’après les dires d’Eldric, je devrais le comprendre, puisqu’il est dans le fond une partie de moi-même. Je devais donc simplement apprendre à mieux me connaitre. Pour cela, le Taisho me proposa de discuter plus largement avec mon tigre, qui me permettra peut-être d’avoir des réponses à mes questions. Mais pour cela, il fallait que je trouve un moyen de contourner le sujet, ou au moins d’éviter de lui poser la question directement. Je pouvais essayer de lui parler de ce jour où j’avais tenté d’utiliser toute mon énergie spirituelle avec lui, en espérant qu’il m’apporte ne serrais-ce qu’une petite explication de son refus. Oui, ça pouvait marcher, ou aussi le mettre plus en rogne. Et puis tant pis, si je n’essayais pas, je n’aurais jamais de réponse. Je fis alors un petit signe de la main pour signaler à mon protagoniste de s’arrêter là. Je préférais cette fois-ci méditer et discuter dans le calme que de le faire en marchant. J’avançai au milieu de la pelouse et m’assis en tailleur tout en déposant délicatement mon katana sur mes deux genoux. Je pris une bouffée d’air avant de fermer les yeux pour rentrer dans un tout autre monde. Un environnement frais qui me donnait toujours une impression de bienêtre. Une fraicheur si agréable et familière qui me réconfortait. Après tout cette univers n’était pas seulement le monde de Toraisumaru, mais aussi le mien, notre propre univers fait à partir de nous-même, ou devrais-je dire de moi-même… Je retrouvais une nouvelle fois mon tigre face à moi et entouré par cette glace qui recouvrait tout le paysage, fait d’une clairière et d’immenses rochers gelés. Je m’approchai doucement de lui pour entamer la discussion. S’en suivit un grognement agressif de la part du félin, comme un avertissement pour me dire d’arrêter d’avancé.

~ Je ne suis pas naïf à ce point… Crois-tu vraiment que je ne sais pas la raison de ta venue ? Tu devrais pourtant le savoir, j’entends tout ce qui se dit à l’extérieur. Tu comptes encore me parler de ce blocage, même si cette fois c’est indirectement, au final le sujet est le même… Soit, dit-moi ce que tu as à me dire. ~

J’avais oublié cette chose élémentaire, ce gros chat entendait toutes mes conversations, il avait donc intercepté l’idée du Capitaine. Mais au final il m’accordait la parole, il avait eu la bonté de m’écouter. C’était en cette bonté que je trouvai un espoir de « déblocage ». Voulait-il enfin m’expliquer les raisons de ce mur dressé devant nous ? Sans même commencer à divaguer comme à mon habitude, je commençai à rappeler ce jour à mon Zanpakutô. Ce moment intense où j’avais libéré la totalité de mon reaitsu dans mon katana. Sauf que mon tigre ne l’avait pas accepté, et il l’avait rejeté, jusqu’à commencer à me geler la main droite. J’avais du stoppé l’afflux d’énergie pour éviter de voir mon reaitsu se retourner contre moi et me congeler entièrement le bras. Après ça, je n’ai plus jamais réessayé d’utiliser mon plein pouvoir avec Toraisumaru, par crainte… Aucune réaction de la part du félin, j’en vins alors à une question essentielle : « Pourquoi as-tu bloqué mon énergie spirituelle ? ». Il s’avança vers moi sans même répondre à ma question et bondit sur un rocher à ma gauche. Subitement, il poussa un petit rugissement, s’étira et s’installa sur la surface gelée. Tout en me regardant, il entama une toilette luxueuse en se léchant la patte droite et en la passant derrière son oreille. J’avais vraiment l’impression qu’il se foutait de moi, il me snobait ce sale chat de gouttière ! Avant même que je n’hausse le ton, il me répondit avec un calme rare.

~ J’aurais pensé que tu aurais ta petite idée à ce sujet. Visiblement non… Je vais donc te répondre. *léchouille* J’ai bloqué l’afflux de reaitsu pour la simple raison que je ne pouvais pas en supporter la totalité. D’un seul coup, tu m’as balancé tout ce que tu avais de cette énergie de plus en plus agressive. Je ne pouvais pas tout contenir, j’étais donc obligé de te la renvoyer. *léchouille* C’est cette même agressivité qui avait commencé à geler ta main. C’est aussi la source de pouvoir de ma libération, c’est donc cela qui gèle ton avant-bras. A ton avis pourquoi ? ~

Je m’en voulais terriblement, moi qui avais cru que tout était la faute de mon tigre. En fait le problème venait de moi, de la partie contenue de mon reaitsu… J’étais abattu par cette révélation, même si à présent je comprenais mieux la réaction qu’avait Toraisumaru à chaque fois que je lui posais une question sur notre progression. Il m’apprit aussi la source de cette glace particulière lors de la libération, celle qui me gelait le bras. Je ne me rendais pas compte que je l’utilisais à chaque fois que j’utilisais mon Zanpakutô… En plein doute et réflexion intérieur, je ne répondis pas.

~ Tu ne maîtrises pas totalement cette énergie, voilà pourquoi. Même si tu en utilises pour exécuter du Kido de haut niveau qui s’avère en fait être répétitif, tu es incapable de le contrôlé en dehors. Le contenir comme tu le fais en est la preuve… *léchouille* Il te suffit d’apprendre à le contrôler, à partir de là, on pourra progresser. Si ça peut t’encourager, j’aurais une technique à t’apprendre en rapport avec ce reaitsu agressif. Nous verrons ça en temps voulu. En attendant, apprend à mieux maitriser ce pouvoir. ~

Après cette dernière explication, il se leva de son rocher pour partir et s’éloigner de moi, jusqu’à disparaitre dans l’épaisse brume de cette environnement glacial. Je rouvris les yeux, me retrouvant de nouveau dans ce magnifique jardin de la 12ème Division. Il me fallut un certain temps avant de reprendre totalement mes esprits, pour voir que pendant ce temps Eldric n’avait pas bougé. Je lui fis un léger sourire avant de me relever de cette pelouse verdoyante. Je rattachai mon fourreau à la ceinture et nous reprîmes notre promenade là où on l’avait laissé. Malgré que le problème soit en partit réglé, j’avais encore une petite chose à demander au Taisho avant de la remercier et prendre congé. Je continuai comme ça à marcher avec lui pendant plusieurs minutes, en lui racontant tous ce que m’avait dit Toraisumaru. J’abordai alors le problème principal de mon Zanpakutô, qui me gèle le bras lors de la libération. C’était certainement la première chose à améliorer et à maîtriser dans l’apprentissage de ce nouveau pouvoir qui s’ouvrait à moi.

« J’aurais une dernière chose à vous demander. Lors de la libération de mon katana, une vague de froid se dégage de celui-ci et me gèle au passage l’avant-bras. Mon tigre m’a affirmé que cela venait de mon reaitsu agressif et que je devais apprendre à le maîtriser. Auriez-vous une idée de comment m’y prendre ? Ou juste des conseils à me donner ? »

Spoiler: