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 [Event] Absalon - Ayame - Ayo

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Le Guide

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MessageSujet: [Event] Absalon - Ayame - Ayo   [Event] Absalon - Ayame - Ayo Icon_minitimeMar 11 Mai - 0:14

Je suis le Guide, et voici vos destinées:

Citation :
- Absalon Ehlinger, en tant que Quinta Espada, vous faites bonne figure dans les papiers de votre Leader, qui a décidé de vous envoyer éliminer les dits « Zombies » pullulant sur Karakura City. Vous rôderait essentiellement dans le Centre-Ville, et ne lésinerait pas sur les efforts afin de mener à bien cette difficile mission qui vous est attribuée.

- Ayo Koduko et Ayame Ryushi, en tant que hauts gradés de la Soul Society, vous êtes priés
d’annihiler toutes entités nuisibles à la population de Karakura. Vous évoluerez dans la zone particulièrement active du Centre-Ville. N’éprouvez aucune pitié, sans pour autant prendre le risque de blesser un habitant !

Ordre de passage : Absalon → Ayame → Ayo
Le premier a jusqu'à mercredi-minuit pour poster.
Les suivants doivent chacun répondre en 48h dès le moment où c'est à leur tour.
Bonne chance à tous.
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Absalon Ehlinger
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Absalon Ehlinger


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MessageSujet: Re: [Event] Absalon - Ayame - Ayo   [Event] Absalon - Ayame - Ayo Icon_minitimeMar 11 Mai - 23:36




Pourquoi donc fallait-il que je sois envoyé perpétuellement sur le front ?
Pourquoi fallait-il que je prenne part à des batailles qui ne me concernaient que de loin, mais qui surtout m’interdisaient tout repos ? Ne m’étais-je pas suffisamment agité tout au long de ma vie pour maintenant espérer une quelconque quiétude ? Visiblement non. Même si je devais désormais et ma puissance, et mon rang à Nagare, je ne pouvais m’empêcher de croire d’avoir été quelque part berné. Même si ma loyauté envers lui était sincère, au fond il m’avait bel et bien sauvé, je gardais pourtant ce sentiment d’être utilisé quotidiennement. Je servais dans l’armée personnelle de Tsukaru et ne pouvais me défaire de ce contrat sans risquer pour ma vie.
Et il n’y avait rien de plus important que ma vie. Et comme j’y tenais tout particulièrement, il me fallait bien obéir aux ordres malgré ma réticence. Aussi apparus-je aux cotés de mes frères et de mes sœurs, compagnons de l’ombre tout droit sortis des enfers mouvants du Gargantua. Même si mon cœur ne rêvait pas de bataille, j’allais devoir répondre du mieux que je le pouvais aux exigences du maître de l’Espada. Et c’est à peine sorti du monde obscur que je dégaina mon Zampakuto, preuve évidente de ma volonté à bien faire le travail qui m’incombait. Et comme je savais me montrer particulièrement efficace lorsque le devoir exigeait, je quitta mes compagnons sans même les saluer et fila à toute allure vers Karakura.
Mon ordre de mission était de supprimer les aberrations ayant apparues dans les rues de la ville. Ces créatures, selon Nagare, étaient des hollows enfermés dans des cadavres. Une telle idée me répugnait tellement que je n’aurais aucun scrupule à détruire de telles monstruosités. Que des entités spirituelles s’avilissent au point d’en être réduites à prendre possession de corps morts me dépassaient complètement, et c’était rendre service au monde que de se débarrasser de cette engeance.
Mon corps traversait lourdement l’air pendant que je me précipitais vers le sol en volant. L’instant d’après, je m’écrasais sur le toit d’un immeuble, broyant le bitume sous le poids de mon élan. Peu m’importait les dégâts matériels de la ville. Je sortis des décombres que j’avais moi-même creusées et m’approcha du rebord pour surplomber ce que je savais être la rue. Si je ne voyais pas celle-ci en contrebas, j’entendais clairement les cris de la foule et les grognements affamés des « choses ». Le désespoir, la peur de mourir et la terreur sourde, toutes ces sensations étaient perceptibles dans l’air, comme un parfum entêtant et morbide. C’était l’odeur la plus étouffante qu’on eut pu imaginer. Se plaquer le visage contre des entrailles en putréfaction n’aurait pas été aussi terrible que ce miasme infect. Moi qui avais le nez sensible, m’envoyer au milieu de cet enfer odorant était vraiment cruel.
Mais à travers ce fumet âcre, une senteur bien plus intéressante et habituelle était perceptible. Celle du Hollow. Nagare nous avait prévenu, les hollows « morts vivants » ne pouvaient être perçus par la détection spirituelle. En revanche les émanations de mort qui les accompagnaient étaient elles toujours présentes. J’avais donc, de par mes capacités sensitives, un avantage considérable sur les autres entités engagées dans l'affrontement. Et pour ne pas perdre mon avance, je sauta en contrebas, déterminé à éradiquer les macchabées abjects.


C’était le chaos en bas. Les humains s’affolaient, j’entendais leurs supplications, et les choses mi-mortes mi-vivantes marmonnaient avidement tout autour, leur maigre conscience mis au service de leur faim. Et comme ils étaient affamés mais surtout stupides, lorsqu’ils perçurent ma présence, ils ne purent s’empêcher de venir vers moi. J’étais à leurs yeux un bien meilleur repas que ces humains faiblards.
Dix secondes plus tard, les sept zombies jonchaient le sol en se vidant de leur sang, ruines maintenant mortes de la fureur de la guerre. S’ils étaient aussi peu résistants, ma mission n’en sera que plus aisée. Toutefois je n’étais pas dupe, la Soul Society ne pouvait se permettre un tel carnage sans réagir. Mon Pesquis me donna raison la seconde d’après. Des reiatsu étrangers apparurent ici et là, parfois proches, parfois éloignés, et ils me paraissaient dans l’ensemble plutôt puissants. Mais je n’avais que faire des Shinigami tant qu’ils n’interféraient pas, ce pourquoi je fila vers le centre ville où le nombre d’âmes était bien plus élevé que nulle part ailleurs dans Karakura.



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Ayo Koduko
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MessageSujet: Re: [Event] Absalon - Ayame - Ayo   [Event] Absalon - Ayame - Ayo Icon_minitimeJeu 13 Mai - 1:55

[hrp : je poste étant donné qu'Ayame ne peut assurer son tour]

Des bribes de souvenirs rejaillissaient, des songes que j'aurai préféré oublier ... 36 ans face à l'infamie, face aux abjectes créatures que les contes déformaient tant elles étaient effrayantes ... Il y a à peine deux heures, l'on m'avait informé de l'état dans lequel le monde réel était plongé. Ma mission était simple, et consistait à me rendre sur place pour réduire le nombre de ces goules sans âmes, tout en protégeant la population ... Protéger ... pourquoi m'assigner une telle tâche ? Aussi loin que je puisse remonter dans mon passé, pas une fois je n'ai su défendre quiconque ... Mais il était nécessaire que ce fléau soit endiguer, et ma participation active à cette risk était inéluctable. Le seireitei avait mobilisé toutes les troupes disponibles et tout le monde s'apprêtait à fondre sur Karakura pour pourfendre tous ceux qui entraveraient leur mission ... En attendant, ces ombres noires s'activaient avec raffut, leurs pas raisonnaient avec fracas sur les dalles blanches des couloirs du seireitei, tous préparaient leur paquetage, la bataille pourrait durer plusieurs jours ... Qu'allais-je découvrir une fois là bas ? L'horreur de la mort, de la peur, l'odeur insoutenable de ce liquide rouge qui coule dans le corps de ces êtres si ... si ... lambda ... ce sang qui coulait jadis dans mes veines ... Était-ce cela qui me poussait à me rendre dans le monde réel ? Ressentir une nouvelle fois la pitié ? Protéger la vie innocente de ces hommes et ces femmes prit entre de multiples feux ? Créer un ersatz du passé, et le réécrire ? Il ne fallait pas penser à cela ...

Dans une demi heure, les troupes de dieux de la mort déferleraient entre les buildings du monde réel, les vagues noires inonderaient les rues ... Combien de mes confrères perdront la vie là bas ? Combien happés par des choses ne ressentant aucun remords, par des aberrations guidées par une faim insatiable ... Une demi heure, il me restait une demi-heure de calme ... Assis dans un coin, mon trancheur d'âme dans les mains. Elle ne me laissera pas seule. Elle me suivra, m'épaulera, me soutiendra, et pourtant ... Que pourrai-je faire pour la remercier ... L'âme de mon katana ...


«J'ai peur ...»

Ces mots s'échappèrent de mon gosier sans que je ne puisse les retenir, ils n'étaient adressés qu'à une seule personne ... Qu'à elle ... Je n'avais pas peur de me battre, je n'avais pas peur de mourir, mais j'avais peur pour elle ... Mort, je l'étais déjà ... je suis mort deux fois déjà. Comme le phénix qui renait de ses cendres j'émergerai à nouveau du crépuscule du trépas, à l'aube d'une nouvelle vie. Celle-ci ne se résumait qu'à obéir, combattre, et toujours ressentir cette solitude âpre, qui me rongeait toujours un peu plus, qui paralysait mon cœur végétatif, qui me poussait à masquer cette noirceur d'âme, à forcer toujours un peu plus un sourire. Pour me purger de toutes ces pensées, je sortis une cigarette, la porta à ma bouche, et l'alluma. La flamme de mon allumette chancelait, une brise se levait ... La dernière brise à laquelle je pouvais prêter attention ... La fumée envahissait mes poumons douloureux, un sentiment de plénitude me gagna, il était temps ... Accompagné d'une poignée de guerrier je franchissais le Dangai.

A peine arrivé, le comité d'accueil nous reçut avec les honneurs qui incombait à notre rang et bien vite je dus sortir du fourreau ma lame. Les corps tombaient, démantelés … mes compagnons hurlaient avec rage, quel brouhaha … Quel ébauche d'énergie futile. Ils s'égosillaient, ils perdaient haleine … Pensaient-ils réellement qu'un cri amplifiait la force d'un coup ? Je les laissaient dans leur tirade d'interjections et me concentrait sur mes opposants. Une démarche risible … un regard des plus vide … Un visage tuméfié par une fusion contre la nature, l'âme d'un hollow n'avait pas sa place dans un corps humain … Il luttait désespérément pour se libérer de cette emprise malsaine … L'Homme avait donc plus de volonté que je ne le pensais … Mais il était trop tard et leur seul salut se situait dans ma lame … une lame purificatrice en sorte. Cela donnait à notre existence un côté divin que nous ne possédions que de nom … Dieu de la mort … La mort, nous l'apportions sans cesse, mais l'absolution, le repos éternel, n'était que promesse mensongère … Les corps tombaient encore et toujours, les coups se faisait toujours plus incisifs, plus directs, et bientôt la masse d'ennemis s'estompa.

La rue dans laquelle nous avions atterri était déjà tapie d'un sang sombre et épais … Les cadavres, méconnaissables, jonchaient le bitume et donnaient à cette scène un côté encore plus glauque qu'elle ne l'était déjà. Il fallait se diviser, et couvrir un périmètre plus ample. Je pris les initiatives, et ordonna à mes subordonnées de former des groupes. Ils se dispersèrent aux quatre coins de la ville, et je me retrouvai seul avec une lieutenant … Ayame Ryushi. Mon sabre ne m'était d'aucune utilité pour le moment, et je le rengainai. Un sifflement clair se faisait entendre au fil de l'enfoncement de la lame dans le fourreau. Cette symphonie m'était bien plus agréable que les hurlements qui retentissaient au loin ... Des hommes, et des femmes, effarés, fuyant l'infamie, fuyant pour … leur vie … Pourtant la rue que nous arpentions semblait déserte, sujet à une embuscade … Ces goules possédaient-elles un esprit assez vif pour planifier une telle chose ? Les probabilités était faibles mais pas nulles, il fallait restait sur le qui-vive.

Un bruit retentit, un impact … S'en suivit une aura spirituelle dense … Karakura regorgeait de puissant combattants, mais cette aura n'était pas celle de l'un de mes confrères shinigami … Elle était lourde, et pesante, elle ressemblait à celle d'un hollow. Un hollow … d'une puissance incommensurable qui se dirigeait vers le centre ville. Il fallait prendre de la hauteur, afin d'identifier cette source de puissance … En bas ces choses à la fois mortes et vivantes s'adonnaient à leur irrépressible soif de sang et de chair. Avec un certain air sarcastique, je me mis à penser que ces choses commençait un festin royal de ces faibles âmes … Des charognards, des vautours, des loups fondant en meute sur la moindre parcelle de vie à proximité … Il ne fallait plus y prêter attention, l'heure était à la reconnaissance …

A plusieurs dizaines de mètre se tenait un homme à l'accoutrement des plus singuliers ... Ses habits … arrancar … L'hueco mundo s'intéressait donc lui aussi à ces ignominies crées par la folie d'une personne … Quelque chose me dit que l'intention de ces hollows à l'aura sur-dimensionnée n'était pas à l'instar de la mienne. Cette «homme» n'était pas là dans le but de protéger la vie ... comment pourrait-on donner à ces êtres issus de mangeurs d'âmes l'ordre de protéger la vie de choses si insignifiantes à leurs yeux …

L'arrancar nous repéra, nous n'avions guère cherché à dissimuler notre présence. A notre vue, il s'immobilisa, son long chapeau de paille tressée couvrant son regard ...
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Ayame Ryushi
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MessageSujet: Re: [Event] Absalon - Ayame - Ayo   [Event] Absalon - Ayame - Ayo Icon_minitimeLun 17 Mai - 18:08

Les papillons de l’enfer avaient littéralement envahi le ciel du Seireitei, et diffusaient une alerte générale. Suite à un incident survenu lors d’une expérience de Fumiko Sato, l’ordre était donné de mobiliser toute notre troupe en extrême urgence dans le monde réel. Malgré plusieurs tentatives pour essayer de soutirer plus d’informations sur les circonstances exactes de l’incident, je me retrouvais en attente de l’ouverture d’un portail avec pour seule information : « Des chimères de Hollow et d’humain ont envahi le mode réel, tuer les tous, et surtout ne vous faites pas mordre. »En dépit du fait que j’allais devoir me battre en première ligne, la nature exacte, et les pouvoirs de ces chimères ne m’avaient pas été communiqués. Je rageais de ne pas savoir contre quel genre d’animal j’allais emmener mes hommes se battre.

Je fus dans les premiers escadrons à franchir le Dangai. Si on ne m’avait pas prévenu que ma destination était la ville de Karakura, je ne l’aurais pas reconnue. La petite ville tranquille était devenue un véritable champ de bataille. L’arrivé de ces créatures avait plongé la population dans la panique et le chaos.
Dans la rue dans laquelle j’avais atterri, plusieurs voitures étaient entrées en collisions et l'alarme d’une d’entre elle poussait un sifflement strident et continu. Je m’approchais pour voir le corps d’un homme toujours au volant, auquel il manquait une partie de la mâchoire, et dont le torse était couvert de profondes griffures. Les vitres des immeubles qui bordaient la route étaient en partie brisées. Un pylône électrique avait été abattu, et les câbles gisaient à même le sol.

Je perçus un mouvement juste derrière moi. Je me retournais pour tomber sur un être humanoïde avec une apparence des plus grotesques : L’air hagard, l’œil vitreux, la peau gonflée d’une teinte verdâtre, et surtout une odeur ignoble, pire que la pestilence humaine, l’odeur de la chaire en décomposition. L’odeur fétide et épaisse des chimères recouvrait toutes les autres, ce qui rendait la localisation de mes alliés difficile. Il leva la tête dans ma direction, et poussa un hurlement sinistre avant de se jeter sur moi la bouche grande ouverte. Un unique coup de Zanpakutô lui trancha la gorge et eut raison de lui. Un sang sombre s’éleva en jets du coup du monstre, et vint m’éclabousser.
Tout autour de nous, on entendait des humains hurlaient de terreur. Leurs cris malmenaient mes tympans, m’empêchant de me concentrer sur les sons importants comme le pas traînant d’une de ces monstruosités pourrissantes.

Des plaintes, et gémissement paresseux se rapprochaient dangereusement de moi. Je rejoins très vite le reste de la troupe arrivée avec moi. Mais juste après nous être joliment rassemblés en un point, nous nous rendîmes compte que nous étions encerclés par une centaine de ces créatures aux gestes lents et à la démarche incertaine. Une seule de ces expériences ratées ne représentait pas une grande menace. Ils étaient de piètre combattant, apathique et balourd, mais ils compensaient toutes leurs faiblesses par leur grand nombre.
Nous nous plaçâmes tous en cercle, dos à dos, prêt à affronter la première vague d’ennemis. S’en suivit un interminable bain de sang, où créatures comme shinigamis tombaient et d’où s’élevait le bruit humide des lames qui tranchaient des corps. Nous autres dieux de la mort étions tellement débordés que nous tranchions presque à l’aveugle. Des membres volaient dans tous les sens et des hurlements de douleurs retentissaient en boucle. Dès que l’un des leurs tombait, il était aussitôt remplacé par un autre. Nous n’en voyions pas la fin. C’était désespérant…
Finalement les renforts cessèrent d’arriver, et la bataille prit fin. Nous avions terrassé tous nos adversaires, et il ne restait plus d’eux qu’une pulpe sanguinolente qui gisait à nos pieds.
Mon Zanpakutô était à présent couvert d’un sang noir et poisseux, et glissait entre mes mains. Ces dernières heures passées à Karakura avaient redonné tout son sens au mot carnage.
Les rangs se rompirent, et nous nous attelâmes à soigner nos blessés et, malheureusement, à compter nos morts.

Je laissais mes coéquipiers à leurs tâches pour m’engager plus bas dans la rue, éliminant tout intrus sur mon passage, pour sécuriser la zone. Arrivée devant un vieux bâtiment, je passais sous ses arcades d’où semblaient émaner des grognements. Je m’approchais d’une bande de ces monstres. Ils étaient accroupis et tellement absorbés à je-ne-sais-quoi qu’ils ne me sentirent même pas arriver derrière eux. Je m'avançais plus près, sans un bruit, pour regarder par-dessus leurs épaules, et je découvris le cadavre atrocement mutilé d’un des nôtre.
* Quelle horreur ! Ils agissent comme des vautours. Ils ont emmené le corps d’un des nôtre pour le dévorer plus loin. Ce sont des charognards !*
Sans réfléchir je me laissais guider par le dégoût et la bestialité de Rakurai, et tranchais dans le tas. Je ramassais ensuite l’insigne du shinigami trépassé.
« 9° siège de la première division, paix à ton âme. J’espère que de là où tu es tu n’as pas eu la curiosité de jeter un œil à cette horreur. »
Je n’avais pas le temps d’offrir des funérailles décentes à tous les corps que je croisais. Je le laissais donc là, et fis demi-tours pour rejoindre les miens.

Nos uniformes et nos visages couverts de sang et de sueur nous avaient fait perdre toute notre divinité pour nous faire ressembler à des bouchers. J’entendis tout près un officier beugler des ordres, et les shinigamis encore en état se dispersèrent aux quatre coins de la ville. Seul demeurait un capitaine occupé à achever une dernière chimère qui avait osé l’approcher.
Je m’avançais vers lui en évitant une foule d’humains qui cherchait à fuir le centre-ville. Arriver suffisamment près, je reconnus le très solitaire Ayo Koduko, capitaine de la 10° division.

« Quels sont les ordres me concernant Capitaine ? »

La réponse à ma question ne vint jamais. Au lieu de cela, l’odeur alarmante du néant et du sable du Hueco-mundo m’envahit les narines… Un holllow ? … Non, la pression spirituelle était trop forte, à tel point qu’elle me donnait la chair de poule. Je plissais les yeux pour percevoir avec plus de précision ce qui se dessinait plus haut dans la rue. Un reiatsu de Hollow, une forme très humaine avec un uniforme blanc. C’était un Arrankar qui approchait !
Déjà submergé par l’armée des non-morts, sa présence était plus qu’indésirable.
Je me surpris à lâcher un grognement animal et menaçant dans sa direction, tout en montrant mes petites canines aiguisées. Si j’avais eu un pelage, je l’aurais également hérissé pour me donner un air plus inquiétant.
La tension monta d’un cran lorsqu’il tourna son visage successivement vers nous, seuls représentants vivant de notre race dans cette rue. Il n’était plus qu’à une vingtaine de mètres de nous, et je pus distinguer qu’il portait un bandeau blanc opaque sur les yeux. Un infirme ! Peut-être était-ce notre jour de chance.
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Absalon Ehlinger
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MessageSujet: Re: [Event] Absalon - Ayame - Ayo   [Event] Absalon - Ayame - Ayo Icon_minitimeMar 18 Mai - 1:48




La mort était partout.
Elle pesait dans l’air à la manière d’une chape de plomb, présence écrasante et compagne de tous les massacres. Elle rôdait tout autour, prête à se ruer sur les malheureux trop faibles pour se protéger de ses sombres griffes. Il n’existait pas meilleure chasseresse que cette ombre sinistre qui partout où elle allait, semait souffrances et destruction. La ville se vidait lentement de sa vitalité et les stigmates de son hémorragie marquaient son corps affaibli. Le sang séchait sur ses routes et ses trottoirs. Les avenues autrefois immaculées étaient désormais jonchées de cadavres abandonnés, coquilles vides et purulentes, derniers souvenirs de personnes maintenant disparues. Combien de carnages dans les ruelles ? Combien de corps déchiquetés perdus au fond d’un immeuble dévasté ? Chaque bâtiment semblait être une bouche vorace avide de broyer l’os, le muscle et la chair de l’homme. Chaque rue était un champs de plantes macabres, toutes prêtes à croitre et fleurir dans le sein de boyaux sanguinolents. Karakura toute entière était livrée sans défense à des forces qui la dépassaient. Des vampires putréfiés décimaient ses habitants et ce fléau menaçait de s’étendre en dehors des limites de la ville.
Je toucha terre après avoir enchainé trois sonido. La rue dans laquelle je venais d’atterrir était complètement vide. Bizarre, j’étais proche du centre ville et pourtant je n’entendais personne. Pas un soupir, pas un gargouillement. L’odeur viciée de la putréfaction me frappa les narines et un bruit spongieux m’alerta. Il y avait des corps morts tout autour de moi et je marchais au milieu d’eux sans même le savoir. Quelle plaie ! Avoir des yeux avait vraiment son utilité parfois, compter que sur son odorat ou son ouïe pouvait vous jouer des tours. Comme se retrouver au milieu d’un charnier par exemple.
Un autre bruit sur ma gauche, suivit d’un grognement mouillé. Je tourna la tête dans cette direction et évidemment je ne vis rien. Mon Pesquis m’interdisait de voir tout objet physique, seules les entités spirituelles m’apparaissaient clairement à la façon d’une flamme au milieu de mon obscurité. Or des hollows dissimulés dans des cadavres étaient tout aussi invisibles que le décor autour de moi. Bien sûr ils étaient lents, bêtes et peu résistants, ignoraient tout concept de discrétion mais le danger qu’ils représentaient restait bel et bien réel. Pourtant je m’interrogeais sur mon rôle là dedans. Pourquoi m’avoir confié la mission de supprimer ces charognards ? Ces derniers m’écœuraient au plus haut point et ils étaient semblables à des nuisibles, mais qu’ils massacrent les habitants de Karakura ne concernait pas directement le Hueco Mundo. Alors quoi ? Nagare avait-il été pris d’un soudain besoin d’aider son prochain ? Le sort des humains lui tenait à cœur ? J’en doutais réellement. Il n’avait jamais témoigné un quelconque intérêt aux vivants, à peine un regard quelques fois, lorsqu’il paraissait s’ennuyer tout particulièrement. Ou alors, chose encore plus improbable, le Vizard craignait que ces bêtes deviennent une réelle menace. Qui sait jusqu’où ces monstres pouvaient évoluer, les laisser exister reviendrait à prendre le risque de laisser se développer une race hors norme et au potentiel infini. C’était logique de les tuer, mais Nagare n’avait jusqu’à présent rien fait de vraiment logique. Il jaugeait du haut de son trône les fourmis s’agitant à ses pieds, qu’une nouvelle race vienne perturber les rapports de puissance aurait dû lui prodiguer une source nouvelle d’amusement.
Et pourtant j’avais reçu l’ordre d’en détruire le plus possible. Ce type était vraiment une énigme, parfois rationnel, souvent incohérent. Peut-être poursuivait-il un but qui m’échappait complètement ? Encore une fois cette impression de servir d’outil à un usage que je ne comprenais pas refit surface. C’était désagréable de se savoir manipulé sans en connaître la finalité.
La question décisive était de savoir si la paix valait ma liberté. Une vie calme mais enchainée ou aventureuse mais dangereuse. Quel était le bon choix ?


Le mort vivant s’approcha de moi. Ses pieds nus raclaient sur le bitume et des goutes de salive clapotaient dans le creux de sa gorge. Si les sons étaient à l’aune du physique de la créature, elle devait être particulièrement hideuse. Un sifflement brutal la coupa dans son élan. Son corps décapité s’écroula au sol et sa tête vint rouler à mes pieds. Répugnant, aucune dignité même dans la mort. Cette dernière pensée me fit rire tout seul. Soudain je perçus un son guttural qui ne ressemblait en rien à ceux des zombies. Je fis brutalement demi tour et repéra la source de ce bruit. Je braqua mon Pesquis vers les deux reiatsu apparus à mon insu pendant que j’avais le dos tourné. L’un était assez faible, du moins le paraissait-il à coté de l’énergie phénoménale qui se dégageait de son voisin. Des Shinigamis.
Ils se tenaient tous les deux à une trentaine de mètres de moi et semblaient être dans une attitude d’attente. Les flux autour d’eux étaient parfaitement calmes et apaisés. Ils ne me craignaient pas car c’est pour moi qu’ils étaient venus. Le centre ville me paraissait bien loin maintenant que ces types me faisaient face.
Je secoua mon Zampakuto pour nettoyer la lame du sang encore frais. J’attendis donc, ne voulant pas engager les hostilités en premier.



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MessageSujet: Re: [Event] Absalon - Ayame - Ayo   [Event] Absalon - Ayame - Ayo Icon_minitimeMer 19 Mai - 19:57

De là haut seul le vent était audible, et rafraichissait mon visage échaudé par mon combat face à ces goules à demi-mortes. En bas Karakura se métamorphosait peu à peu en une ville sans vie, ou plutôt sans âme ... Je quittai l'inconnu des yeux, et parcourrai du regard les rues ensanglantées du bourg. les shinigamis sous mes ordres se battaient fièrement, ne laissant derrière eux qu'un tapis sanguinolent et poisseux. De braves pions en quelques sortes … Leur cécité imbécile ne leur permettait pas de comprendre le but de leur existence. Je n'étais pas clairvoyant, mais assez lucide pour comprendre comment se gagne une guerre. L'échiquier des rues perpendiculaires de Karakura en formaient le champs de bataille. Qu'étais-je dans cette partie d'échec macabre ? Un fou ? Un cavalier ? Ou comme mes confrères, un simple pion à la sauvette d'une entité supérieure, déplaçant ses pièces dans l'ombre d'une salle sans bruit, d'où il n'entendait pas les gémissements de son armée vacillante face au vagues incessantes d'ignominies noyant les dalles de ce plateau à échelle humaine. Néanmoins les dieux de la mort se battaient correctement, dos à dos, faisant face à ces entités, tranchant encore et encore. Gigotez petites fourmis ! Combattez pour votre vie ! Personne ne vous regarde, fuyez si vous le pouvez ! Ne vous sacrifiez pas vainement ! Tout au plus, vous aurez droit à une couronne florale sur votre sépulture … est-ce une compensation suffisante pour consacrer sa vie au service des autres ? Il ne suffisait pas de retirer le bandeau que nous avions sur les yeux, il fallait encore ouvrir nos paupières, et apercevoir l'âpre réalité qui nous entourait. Tss …

Bon, retour au chose sérieuse, l'arrancar s'était posé dans une rue du centre ville, les buildings, délabrés semblaient vouloir l'engloutir. S'inclinant pour mieux appréhender une hypothétique ouverture. Son uniforme clair tranchait avec ce décor sinistre … inatteignable … L'une de ces ombres chancelantes s'approchait de son pas lourd et maladroit, dans un râle roque il fondit sur le mangeur d'âme, la bouche béante. Un coup lui suffit … Net et précis, Sa lame siffla et déchira les murmures du vent … La carcasse s'effondra avec lourdeur. Ce son clair m'obligea à faire abstraction de tout ce qui m'entourait. J'en oubliais presque le shinigami qui m'accompagnait, observant elle aussi ce guerrier infirme. Que ressentait-elle à la vue de ce hollow ? Frayeur ? Haine ? Les deux se justifiaient. Qui pourrait se vanter de ne pas frémir face à une telle force ? Était-ce mon but que de pourfendre nos ennemis de toujours ? Je me noyais une nouvelle fois dans mes pensées, mon regard se vitrifiait, les alentours devenaient flous, brouillés, je me focalisais sur cet être calme qui nous faisait dos. Il secoua sa lame, pour la dégager des vicaires collantes et poisseuses la souillant.

Il se retourna … levant légèrement la tête, il laissait apparaître son visage. Aveugle ? Son regard était couvert par … un bandeau … non pas vraiment. Apparemment, la seul partie subsistant de son masque lui couvrait le regard … hmmm … aveugle. Quelle chance de ne pas voir la laideur de ce monde, la laideur des gens. Une cécité salvatrice que j'aurai bien voulu acquérir. Il n'avait jamais à affronter un regard, un face à face ne pouvait le désappointer. Jamais il ne verrait le visage d'une femme dont la vie s'évapore peu à peu. Jamais il ne verra de bain de sang, de massacre. Un guerrier ne voyant rien … voilà l'arme suprême. «Ne vois pas la guerre, fais là … tu ne verras pas les faciès se crisper et arborer le relief de la douleur. Tu ne pourras voir le mal que tu sèmes». Aveugle certes, pourtant son supposé regard se braquait sur nous, il avait ressenti notre présence sans doute …

Je tournai la tête brièvement pour observer ma seule compagnie. Elle me renvoya un regard … elle avait saisi, pas de mot, un simple hochement de tête suffit.

J'allai à sa rencontre, les pupilles rivées sur l'individu, le lieutenant me suivait encore. nous n'avions échangé aucunes paroles. Ou bien, ne l'avais-je tout simplement pas entendu. Nous commençâmes notre décente des cieux nuageux de Karakura. Mon manteau de capitaine flottait légèrement, en bas les maigres arbres frémissaient, ils tremblaient. Même la nature ressentait la crainte d'être les spectateurs d'infortunes de ce spectacle macabre. Peu à peu nous nous effaçâmes dans la foret d'immeubles partiellement détruits. Je conservai les mains dans les poches, comme à l'accoutumé, et ma posture de fier shinigami s'illustrait par un dos vouté et une tête basse … J'haïssais mon image … Quel piètre acteur je faisais encore. Face à moi se tenait l'arrancar, droit et déterminé, et je me tenais face à lui, nonchalant et incertain … A en juger par ma prestance, je n'aurai pu être une réelle menace pour quiconque. S'en souciait-il ? Ma foi je ne le pensais pas vraiment. S'il était comme je l'avais supposé, c'est à dire infirme, mon image lui importait peu. L'expression de son visage n'avait pas changé, toujours ce simulacre de moue boudeuse et figée … Stoïque ?

Mes pieds touchèrent terre, et la poussière s'éleva en cercles concentriques du sol. Cinq mètres environ nous séparaient du hollow. Le ciel s'assombrissait encore, et les nuages formaient des rouleaux cotonneux au dessus de ma tête. A une telle distance je distinguais clairement les traits de l'étranger. Un visage fermé par l'absence de regard, une présence singulière et dérangeante. Il n'avait pas rengainé son sabre, preuve de méfiance, mais il ne semblait pas non plus agressif … preuve de sagesse. Sa force spirituelle était impressionnante, similaire à la mienne … Tout aussi lourde et dense. Ayame ne semblait pas à son aise, gênée par une pression écrasante, submergée comme dans les abysses de l'océan. Même mes tympans sifflaient quelques peu. Si le combat s'engageait, l'issue serait incertaine … et pire encore, nous risquerions d'entrainer d'autres victimes dans notre ballet de lame et de coups. Ni lui ni moi ne cherchions à réduire notre pression spirituelle. Il n'y avait plus âme qui vivaient à plusieurs kilomètres à la ronde, alors pourquoi s'entraver futilement ?

Il me prit l'envie de fumer, encore … Irrépressible manie que j'avais là, ça me tuera un jour … Ou peut être pas … On ne tue pas un mort … J'amenai donc un des cylindres blanc jusqu'à ma bouche, et l'alluma rapidement, aspirant à plein poumon la fumée blanchâtre. Les volutes de fumée qui s'échappaient de mes narines s'estompaient rapidement, emportées par le souffle du vent.

Je n'avais pas envie de prendre la parole, un silence de plomb fit office de présentation ...


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MessageSujet: Re: [Event] Absalon - Ayame - Ayo   [Event] Absalon - Ayame - Ayo Icon_minitimeVen 21 Mai - 17:15

De là où je me trouvais, je vis l’Arrankar au chapeau de paille achever une chimère d’un unique coup de sabre. Le coup avait été net et précis, sans aucune démonstration inutile de force : nous avions à faire à un épéiste, confiant, qui maîtrisais parfaitement son art. Il secoua sa lame pour en chasser le liquide visqueux tandis que le cadavre du monstre était pris d’un dernier sursaut. Eux aussi tuaient ces chimères immondes ? Étrange comportement. Ça ne ressemblait pas aux partisans du Hueco-Mundo de se soucier du sort du monde réel. Je les aurais plutôt imaginés à profiter de la faiblesse de Karakura pour envoyer leurs bataillons de Hollows achever les humains survivants.

La rue devint soudainement d’un calme surnaturel. Je m’étais en quelque sorte habituée aux gargouillis et gémissement de ces créatures, ainsi qu’aux cris de détresses des humains. Leur absence conférait à ce lieu une allure d’œil de la tempête. Nos reiatsu embaumaient l’air de leurs fragrances respectives, et je craignais que cette manifestation d’énergie spirituelle n’attire la masse affamée de monstres qui traînait toujours dans le centre.

Nous restâmes ainsi, à nous regarder le blanc des yeux durant un long moment. Dans la balance de nos esprits, nous pesions chacun le pour et le contre d’une éventuelle attaque.
En temps normal, la question ne se posait même pas. Les Arrankars comme les Hollows étaient des êtres hostiles qui représentaient un danger pour nous autres dieux de la mort, ils étaient naturellement devenus nos proies et nous leur prédateur. Seule je me serais jeté à sa gorge sans aucune tergiversation, ni sommation, mais là j’étais accompagné d’un Alpha et ma place dans la hiérarchie de la meute des Shinigamis ne me permettait pas de passer au-dessus de ses ordres. Nous échangeâmes des regards, mais seules
J’obéis à son désir… Du moins pendant quelques longues minutes, avant de me rapprocher suffisamment près de lui pour que notre conversation reste privée :

« Koduko –taïcho, que faisons-nous avec lui?
Il est seul et infirme et je suis un guerrier valeureux, j’ai fait mes preuves durant de nombreuses batailles. À nous deux, nous pouvons l’avoir.
Mais il faut faire vite, nous n’avons pas fini d’endiguer le flot de ces monstres, et j’ai peur que ce rassemblement ne les attire. »


Ma nervosité était palpable. Je n’avais jamais été très douée pour cacher mes sentiments. Certains trouvaient que mon honnêteté était toute à mon honneur. D’autre, mon capitaine le premier pensait que c’était un handicap. Parfois les combats ressemblaient plus à des parties de poker où il était préférable de montrer un visage neutre. J’en étais malheureusement incapable… J’étais plus louve qu’humaine.

De son côté, le capitaine ne semblait nullement stressé ni angoissé par la présence de notre ennemi. Au contraire, il se paya même le luxe d’allumer une cigarette juste sous mon (si délicat) nez, ce qui eu pour effet de me faire reculer de quelques pas. Quelle odeur immonde – elle resterait encore sur lui longtemps après qu’il ait fini. Cette inactivité persistante me rendait fébrile. Ayo avait dû le remarquer, et il avait consciemment choisi de ne pas agir. C’est pourquoi, c’est sans aucuns scrupules que je mis les pieds dans le plat.

« Que fais-tu ici ?
Va-t’en, tu pues le chien mouillé ! »

La pression spirituelle sembla légèrement augmenter.
« Ton odeur couvre même celle de ces choses »
Je donnais un coup de pieds dans le tronc démembré d’une de chimère qui gisait là.
« Qu’est ce que tu veux à la fin ? Te battre ou collaboré ? »
Je lui montrais les crocs d’un air menaçant, Rakurai toujours en main.
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MessageSujet: Re: [Event] Absalon - Ayame - Ayo   [Event] Absalon - Ayame - Ayo Icon_minitimeSam 22 Mai - 16:53




Un souffle d’air balaya la rue, soulevant poussières et feuilles mortes, et les entrainant dans une danse macabre. Un frisson parcourut mon échine, d’excitation ou de peur, je ne saurais le dire. Je sentis mes poils se hérisser, mes muscles se contracter et mes os trembler. Quelque chose nous regardait. Un œil unique rivé sur la ville dans l’attente d’un événement à grande échelle. C’était l’œil de la mort.
La mort nous regardait.
Karakura n’avait plus rien de commun avec la petite ville qu’elle avait été jusqu’à présent. En quelques jours, l’enfer s’était abattu sur elle et avait transformé son visage. Là voilà désormais hideuse, déformée par le sang et le deuil, enlisée dans sa décrépitude et sa déchéance. Elle était désormais comparable à un malade dans les derniers instants de sa vie, le corps rongé de l’intérieur par un parasite vorace, et elle s’affaissait sur elle-même en gargouillant. Je raffermis la prise de mon Zampakuto, ma lame était la seule compagne qui me permettrait de sortir vivant de ce maelström de folie. Je n’aimais pas cette tension qui avait touché toutes les choses autour de moi. Le danger semblait vouloir surgir de chaque coin de rue et cet état de fait me mettait les nerfs à vif. Je ne craignais pas les morts vivants, ni même toutes les puissantes sources de reiatsu qui erraient dans les environs. Ma terreur prenait racine dans la crainte de cet inconnu immense et impalpable qui m’épiait dans l’ombre, et qui à la première erreur fonderait sur moi pour m’emporter vers de sinistres contrées.
Et pourtant j’avais cette soif de vide, ce désir inconscient de disparaître. Quelle triste contradiction que de continuer à vivre alors qu’au fond nous ne souhaitons que l’oubli. Je me sentais creux, sans consistance, j’étais un fantôme, un spectre, l’allégorie que rien n’était définitif et surtout pas la mémoire. J’étais le Sans Nom, j’étais l’Oublié, l’homme usé et érodé, vacillant au dessus de l’abime. Je n’avais ni rêve de grandeur ni désir présent, je n’aspirais qu’à la paix et au repos. Et pourtant, pourtant je me trouvais toujours mêlé à des conflits sans aucun sens, j’étais pour ainsi dire toujours au cœur de la bataille sans jamais vouloir l’être. Lâcher prise, tout laisser derrière moi, cette idée m’avait souvent effleuré. Envoyer paître toutes ces obligations loin, très loin, et n’avoir de compte à rendre à personne. Je ne cherchais pas la gloire ou la richesse, je ne gagnais rien à continuer sur cette voie, mais j’avais une dette à payer et ma fierté m’interdisait d’abandonner. Nagare m’avait tendu la main, par avidité et intérêt, mais il l’avait tout de même fait. Les actes marquaient plus que les intentions et je lui rendrai la pareille, je le sauverai dussé-je attendre des siècles et des siècles pour cela.


Mon conflit interne demeura invisible aux deux shinigami, ce malgré la violence avec laquelle il cherchait à s’imposer à mon esprit. Mes traits étaient restés impassibles et ils ne pouvaient rendre compte de mon bouillonnement intérieur. J’étais tendu mais paraissait pourtant aussi rigide qu’une statue d’albâtre et mon maintien ne changea pas lorsque les dieux de la mort se présentèrent face à moi. Eux ne me craignaient pas, ou ils n’en laissaient rien paraître, et leur cœur n’était pas empoisonné par l’ombre de la peur. Leur énergie spirituelle les enveloppait paisiblement et les immunisaient contre les horreurs du monde. Eux ne voyaient pas ce que moi je voyais. Avaient-ils conscience de ce qui se tramait ici bas ? Que tout ce fiasco n’était que le prélude d’une ère nouvelle ?
Sans doute pas. Peut être qu’au fond d’eux avaient-ils ce pressentiment diffus du danger imminent mais ils ne prendraient conscience du chaos naissant qu’une fois qu’ils l’auront vu à l’œuvre.
Soudain une odeur à la fois familière et complètement étrangère parvint jusqu’à mes narines. Du tabac ? Ici ? Dans cet endroit déserté par l’humanité, quelqu’un fumait sans se soucier de la mort ambiante ? J’huma l’air plusieurs fois de suite pour m’assurer que je ne délirais pas. Non j’en étais sûr maintenant, c’était bel et bien la senteur de l’herbe qui brulait. Imperceptiblement je me détendis, ce parfum parvenait toujours à me plonger dans une torpeur bienheureuse. Le désir de sortir ma propre pipe m’effleura mais la situation ne s’y prêtait vraiment et je me retins de le faire. Comment savourer du tabac au milieu d’un charnier de carcasses sanguinolentes ? C’était d’un tel mauvais goût que je ne pus m’empêcher de sourire ironiquement. Sourire qui s’effaça subitement lorsque qu’un des deux Shinigami s’en prit verbalement à moi. Ça n’avait rien de très agréable d’être comparé à un chien mouillé, et c’était d’autant plus risible lorsque l’insulte provenait du plus faible des Shinigami. À chaque fois que j’étais confronté à la bêtise aveugle, je ne pouvais que répondre par la violence. Aussi eu-je du mal à contenir l’envie de décapiter l’impertinente d’un simple geste du bras.
Il y avait néanmoins quelque chose que j’avais appris ces deux dernières semaines après avoir essuyé mon lot de méchancetés. C’est qu’il ne fallait jamais entrer dans le jeu des cons. C’est donc d’un même ton que je répliquai, de nouveau souriant et de bonne humeur :


« Ce sont toujours les roquets qui aboient le plus fort. Cela se vérifie une nouvelle fois aujourd'hui. »




Dernière édition par Absalon Ehlinger le Jeu 27 Mai - 22:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Event] Absalon - Ayame - Ayo   [Event] Absalon - Ayame - Ayo Icon_minitimeLun 24 Mai - 14:41

Où pourrait bien se cacher cette indicible peur qui me ferait blêmir ? Où sont les rivières de sang ? Où sont les monstruosités que même mon esprit torturé ne pourrait s'imaginer ? Elles étaient là, tout autour de nous trois. Se tapissant dans l'ombre, je sentais leurs regards livides me fixer, me dévisager, à l'angle d'une ruelle, dans l'enchevêtrement d'une lucarne. Pourtant, je n'avais nullement peur, je ne frissonnais pas … L'impression du néant. Ne plus rien ressentir était le pire des fardeaux que l'on m'avait attribué. Une véritable coquille vide, je tentais vainement de parcourir mon esprit, avec l'espoir de me remémorer le souvenir d'une quelconque frayeur, d'une quelconque tristesse … Il y en avait bien une … celle qui me poussa 36 ans auparavant, à subir l'exil, enfermé dans un monde plongé dans une nuit éternelle … à combattre pour mon existence des vagues d'êtres avides de mon âme. Si seulement j'avais su qu'une fois de retour dans un monde dit civilisé, je replongerais une nouvelle fois dans un cauchemar sans pareil, j'aurais offert avec plaisir mon existence à ces goules noires. Je ne revendiquais que le repos. Le poids des années m'avait légué comme qualité la sagesse, que je ne parvenais à transmettre …

Je humai encore une fois, l'âpre et réconfortante odeur du tabac, je le sentais enivrer mon esprit et agresser mes poumons. Quelle sentiment de plénitude, cela me transportait loin des méandres tourmentés de mes songes. Peu importait lorsque je m'évadais par ce biais. Pourtant, des mots d'une profonde stupidité vinrent m'extirper de mes dérives édulcorées. Une agression sans fondement, des interjections tremblantes avec le seul but de dissimuler l'angoisse et la nervosité agressèrent mes tympans. Jeunesse et vanité, voilà ce qui caractérisaient le mieux la majeure partie des shinigamis, même les vice-capitaines réagissaient ainsi … Si cette femme n'avait pas était présente pour m'assister, je l'aurai remis à sa place. Néanmoins je ne voulais pas perdre ce semblant de respect qu'elle possédait pour un supérieur, et je n'eus comme réaction que de fermer les paupières, montrant résolument ma désapprobation vis à vis de ce type de langage. Notre compagnon d'infortune semblait tout aussi offusqué et ne se fit pas prier pour exprimer son désarroi.


« Ce sont toujours les roquets qui aboient le plus fort. Cela se vérifie une nouvelle fois aujourd'hui. »

L'art de la parole est si près de l'art du mensonge. Et pourtant l'arrancar disait vrai … J'ai toujours eus comme maxime que l'acte primait sur la parole, si le vice-capitaine s'était jeté sur le hollow sans même réfléchir, je l'aurai caractérisé de sotte pour sa prise inconsidérée d'un tel risque qui l'aurait surement mené de vie à trépas. Néanmoins elle aurait eu le mérite de se battre pour ses intimes convictions, pour ce credo dénué de sens que l'on tentait de nous inculquer dès notre entrée à l'académie. Soumission aveugle et endoctrinement fondu dans un système social trop ancré sur une haine infondée. Mais le cas échéant, je ne pus que rejoindre l'avis de mon opposant … Le silence si maladroitement rompu, je pris donc la parole …

« Dommage, je me complaisais dans ce silence. Soit, il est temps que nous nous présentions … Je me nomme Ayo Koduko, et je vois que tu as déjà eu le plaisir de t'entretenir avec la vice-capitaine Ayame Ryushi. Enchanté … »

Le ton que j'employai mêlait ironie et lassitude. Sur mes dernières paroles je rouvris les yeux. Le principal protagoniste de notre pseudo-conversation restait stoïquement imperturbable. J'étais pourtant déconcerté par son absence de regard, et je me mis à avancer de multiples théories sur la manière dont il pouvait nous observer … Ce masque était-il un subterfuge ? Nous distinguait-il clairement ? Cela n'avait pas d'importance, pourtant cet homme victime d'une cécité involontaire m'intriguait au plus haut point.

Ma fixation sur son absence de regard me fit presque passer outre un détail quasi-imperceptible qu'il laisser entrapercevoir. Il humait timidement … Respirait une odeur qui lui semblait plaisante, il ne laissait rien retranscrire sur son visage, néanmoins ses narines frémissaient quelques peu … Le tabac ? La part d'humanité qui somnolait encore en cet ancien mangeur d'âme s'était-elle réveillée par ce biais ? Ou alors se sentiment dissimulé de satisfaction prenait naissance par l'odeur de notre chair et notre énergie si irrésistiblement délicieuse ? Était-il plus humain qu'animal ? Les arrancars auraient-ils outrepassé leurs instincts premiers pour tendre asymptotiquement vers une hypothétique mentalité humaine ?

Je souhaitais en être sûr, car je n'aurais aucun intérêt pour une bête à l'allégorie humaine quand bien même elle serait dotée de la parole…


« Cigarette ? »
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MessageSujet: Re: [Event] Absalon - Ayame - Ayo   [Event] Absalon - Ayame - Ayo Icon_minitimeMer 26 Mai - 12:29

Collaboré ou se battre. Telle était la question qui restait désespérément sans réponse. Je n’avais pas mâché mes mots, et pourtant l’arrancar était resté immobile et ne montrait toujours aucun signe d’agressivité.
Citation :
« Ce sont toujours les roquets qui aboient le plus fort. Cela se vérifie une nouvelle fois aujourd'hui. »
La remarque avait été aussi acide que la mienne, et pourtant, son sourire radieux racontait une tout autre histoire. Ambiguïté humaine… je ne comprendrais sans doute jamais, et d’ailleurs je ne cherchais même plus à comprendre. La logique animale était certes restreinte et n’avait que peu d’intérêt pour les jeux des hommes, mais c’était la seule manière de réfléchir qui s’harmonisait avec ce que j’étais. Mes joues rosirent involontairement sous le coup de cette provocation et je sentis la colère monter d’un cran. Regard noir, queue relevée, babines retroussées, j’étais prête à me jeter inconsciemment sur ma proie quant une voie posée et familière m’en empêcha.

• Il ne répondra pas, même si tu le relances. C’est une autre espèce d’animal, Ayame. Vous ne parler tout simplement pas la même langue.

L’homme loup qui avait délibérément lié son âme à la mienne, était un sage, et un professeur patient. J’avais confiance en son jugement et même si cela ne me plaisait pas, je lui obéis sans broncher. Lentement ma respiration et mes battements cardiaques se ralentirent, mess caractéristiques physiologiques s’alignaient sur mon état d’esprit. Je lâchais un long soupir las, et baissais ma lame.

La pression spirituelle s’intensifiait encore. L’énergie exhalait une odeur forte et entêtante, et rendait notre position facilement localisable. Mon calme fraîchement retrouvé se piqua d’inquiétude. Nous avions une mission prioritaire pour la survie de la meute : éliminer les créatures qui menaçait le monde spirituel autant que le monde réel, et retrouver le sujet à l’origine de l’épidémie. Soudain l’arrancar aveugle ne représenta plus pour moi qu’une menace sur mon unique personne et je le reléguais au second plan. Je jetais un coup d’œil au capitaine que j’étais censé seconder, et lui fit part de mes doutes.

« L’aura que nous dégageons tout les trois devient trop forte. »

J’ignorais si cet avertissement avait trouvé une oreille attentive, mais je me devais de le formuler à haute voix. Impassible, Ayo Kodukos’adressa à l’arrancar, nous présentant brièvement. Il poussa même la familiarité jusqu’à lui proposer nonchalamment une cigarette, petit tube malodorant et nocif. Beurk ! Sur ce, je décidais de les laisser démêler seuls ces sacs de noeuds. Peut-être parlaient ils la même langue…

Derrière nous les grognements lugubres des créatures retentissaient à nouveau. Elles revenaient à la charge, attirée par notre présence, et d’après le son, elles étaient très nombreuses. La configuration était franchement en notre défaveur. Pour éviter que la situation ne s’envenime, et que nous nous retrouvions tout deux pris en tenaille entre deux ennemis, je relevais mon sabre et me dirigeait vers les monstres.

« Je m’en occupe ! »

J’exécutais quelques shunpô et me retrouvais sur la nouvelle vague d’arrivants. La foudre s’abattit sur cette horde infecte.
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MessageSujet: Re: [Event] Absalon - Ayame - Ayo   [Event] Absalon - Ayame - Ayo Icon_minitimeVen 28 Mai - 12:57




J’étouffai au fond de ma gorge un rire bien plus proche de la hyène que de l’homme.
Lancer des vannes me fit du bien et ma joie fut à peine émoussée par l’odeur des cadavres des alentours. Je sentis la Shinigami se hérisser sous mes injures, son odeur devint plus piquante et les petits grognements qu’elle émit indiquèrent clairement qu’elle se préparait à se ruer sur moi. À quoi ressemblait-elle cette femme habitée par la colère et prête à mourir au nom de sa fierté ? Les insultes faites à son honneur prendraient-ils le pas sur son sens de la survie ? Mes jointures craquèrent à force de serrer le manche de mon Zampakuto, l’impatience bouillonna dans mes muscles et mon sang, allais-je devoir me battre contre cette furie ? Visiblement non, ou du moins pas tout de suite, sans que je ne sus réellement pourquoi, son reiatsu se calma, comme sous l’effet d’une force bienveillante qui sapait toute colère. Je baissai légèrement ma garde, moins tendu que quelques secondes auparavant mais tout de même prudent. Le danger ne viendrait pas d’elle mais du capitaine à ses cotés. Celui-ci ne bougeait pas, ne disait rien et ne laissait paraître aucun trouble dans son énergie spirituelle. Plus étrange encore, il était tout comme une absence, une non-présence. S’il n’y avait pas eu cette odeur de tabac et ce reiatsu gigantesque, j’aurais presque douté de son existence. Alors que sa subordonnée brillait littéralement en travers mon Pesquis, d’un feu bouillant et impétueux, lui ou elle semblait absorber toute la lumière autour de lui. Il/elle me faisait l’effet d’un vide immense qui se tenait face à moi.
Mais alors que la plupart des êtres craignaient le néant, moi je le comprenais, je l’admirais et savais mesurer sa perfection. Aussi qu’un Shinigami puisse se rapprocher autant de ce vide qui composait mon essence, sans se flétrir ou mourir, et qu’il soit capable également de vivre, avec voir même de l’incarner lui aussi, ce fait là me troubla de telle façon que je ne fus plus capable de réfléchir durant quelques longs instants. Je n’étais pas seul à me sentir étranger à ce monde et j’ignorais si cette idée me rassurait ou non. Ce fut dans ma grande confusion que j’entendis pour la première fois sa voix, plate et sans intonation particulière, tout comme je me l’étais imaginé jusque là.
Il se présenta comme étant Ayo Koduko, nom qu’il me faudrait noter dans un carnet pour ne pas l’oublier. Je ne prêta en revanche aucune attention quant au sobriquet de la deuxième Shinigami. Elle ne m’intéressait pas et sa faiblesse n’avait d’égale que mon inintérêt pour sa personne. Ce qui me servait d’yeux était rivé vers le visage de Koduko et je peinai à en détacher le regard. À quoi ressemblait ce type bon sang ? Portait-il les stigmates de sa malédiction ? À moins de lui demander, je ne le saurai jamais.
Il me prit une nouvelle fois par surprise en me proposant une cigarette, comme si nous fûmes des amis de longue date. Je ne vis même pas la femme Shinigami s’écarter de nous puis s’en aller, et trop absorbé par ma profonde stupeur, j’en oubliai de parler. Je ne me contentai à cet instant que de fixer un point invisible dans le lointain, l’esprit perdu vers d’amères réflexions. Ma bouche était sèche et ma gorge nouée comme sous l’effet d’un stress absurde. C’était tout simplement lamentable que d’être pris de court par un Shinigami qui ne me ressemblait que vaguement. Je secouai la tête pour réunir mes esprits et me redressai pour lui faire face.


« Je ne fume pas pendant le boulot, Shinigami. Je me nomme Absalon Ehlinger et… »

Soudain j’eus le souffle coupé sous la monstrueuse pression spirituelle qui était apparue à quelques kilomètres de notre position. Le reiatsu était si puissant qu’il éclipsait tous les autres et les rendait parfaitement insignifiants. Je reconnus immédiatement le détenteur de cette énergie et je ne fus qu’à peine surpris de le retrouver à Karakura. Nagare n’avait jamais dit qu’il interviendrait mais étant très probablement l’une des plus puissantes entités du monde spirituel, il pouvait se permettre d’aller où il le voulait, quand il le voulait et sans rendre de compte à personne.

« Vous avez très probablement perçu ce reiatsu Shinigami. Non, vous l’avez bel et bien senti il ne peut en être autrement. Le chef de l’Espada se joint à la partie et vous allez mourir les uns après les autres. »

Je tendis la pointe de mon épée dans la direction de Koduko, énervé d’en arriver là alors que le combat aurait pu être évité.

« Je suis sincèrement désolé, si cela ne tenait qu’à moi je vous aurais laissé partir sans chercher à vous affronter. Mais le patron est sur place et j’ai des responsabilités vis-à-vis de lui et du Hueco Mundo. Alors… »

Un Cero grisâtre se forma au bout de ma lame et fusa dans la direction du Shinigami. La rue fut balayée par la puissance du tir, annihilant toutes les créatures ayant été prises dans l’explosion. Avec un air de profond regret, je constata l’étendue du désastre.


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MessageSujet: Re: [Event] Absalon - Ayame - Ayo   [Event] Absalon - Ayame - Ayo Icon_minitimeDim 30 Mai - 2:00

J'étais le second rôle d'une pièce mélo-dramatique à l'issue incertaine, une mascarade de grande envergure aux acteurs plus vrai que nature. Je devais tenir la cadence, et ne pas faire pâle figure … L'un des acteurs quittait le devant de la scène, la vice-capitaine s'eclipsa furtivement pour contenir l'arrivée massive de goules affamées. Feinter l'obéissance me répugnait. Pourtant, j'étais malgré moi entrainé dans un typhon d'absurdités sans fin. Mon opposant me paressait tout aussi excédé par ce jeu de menteur. Nos origines différaient, mais notre ressenti, notre vision de la vie, ou plutôt de son aboutissement était similaire … Un torrent de doutes me submergea, que devrais-je faire ? … Nous n'étions que deux combattants, et le dédale des rues de Karakura, notre champs de bataille. Le bon sens aurait voulu que nous croisions le fer … Le bon sens … Y avait-il un sens que de vouer sa vie à marcher dans les traces de ses prédécesseurs, que d'obéir aveuglément … Mes doutes s'effacèrent lors de l'apparition d'une aura sur-dimensionnée, lourde, pesante, écrasante, qui aurait cloué au sol quiconque n'étant pas sur ses gardes. L'air que je respirais appuyait sur ma cage thoracique, mes muscles se crispaient … Au bord de la convulsion, j'étais sur le point de céder face à cette aura à la saveur âpre …

« Vous avez très probablement perçu ce reiatsu Shinigami. Non, vous l’avez bel et bien senti il ne peut en être autrement. Le chef de l’Espada se joint à la partie et vous allez mourir les uns après les autres. »

Il tendit la pointe de son katana dans ma direction, avec un certain air de résignation. Il ajouta :

« Je suis sincèrement désolé, si cela ne tenait qu’à moi je vous aurais laissé partir sans chercher à vous affronter. Mais le patron est sur place et j’ai des responsabilités vis-à-vis de lui et du Hueco Mundo. Alors… »

Me laisser partir ? M'avait-il seulement retenu une seconde ? Quelle ironie ! Il était donc lui aussi un chien de guerre à la sauvette d'un leader despotique essayant tant bien que mal de simuler les pouvoirs du divin … Lui qui me semblait si censé se conformait donc aux ordres. Sa part d'humanité s'arrêtait là … A la frontière de la liberté … Il n'était qu'une lame, qu'un étendard flamboyant et méritant, pour unique mission que d'afficher la force et la témérité de leur race … En bon petit pion il attaqua, un cero d'un gris profond, reflétant sans doute son état d'esprit, se forma à la pointe de sa lame et fondit en une nuée incandescente vers moi.

Le cero de l'espada résonnait tel un requiem à mes oreilles, une symphonie mortelle dans laquelle mon ouïe se complaisait, où je me retrouvais. Et si ma vie n'avais pas été en jeu, je me serais délibérément laissé happé par ce flot de mélancolie qui me correspondait tant … Je sortis ma main droite de ma poche, et mis mon bras perpendiculaire au reste de mon corps. Dans une position de défense, je fléchis quelque peu l'échine, mon pied d'appui excentré d'un pas vers l'arrière, position classique pour minimiser le choc de l'attaque … Il ne me fus que peu de temps pour mettre en place une parade efficace, évaluant approximativement la force du rayon d'énergie j'incantai :

« Hado 47 : Akasenkou »

Un flash vermeil rayonna de ma main, et vint percuter le tir de mon adversaire, j'avais vu juste … Les deux formes d'énergie entrèrent en collision avec fracas, l'une annulant l'autre et réciproquement, éventrant au passage plusieurs immeubles déjà si malmenés. Le souffle de l'explosion agita frénétiquement mon kimono, et certains débris passèrent si près de mon visage que j'en sentis le déplacement de l'air. Un nuage poussiéreux nous enveloppa lorsque la secousse de l'impact fut passée… La poussière des décombres s'estompa peu à peu, laissant apparaître un paysage de désolation immonde. Même le mégot que je portai encore aux lèvres s'éteignit sous le souffle de l'explosion. L'arrancar n'y avait pas été avec le dos de la cuillère … Soit, je n'avais pas l'habitude de me retenir, et c'est avec regret que je sortis la lame de mon fourreau. Elle tinta légèrement, et refléta avec splendeur l'affreux décor qui servait de scène à notre acte théâtral. Il était temps pour mon âme sœur d'entrer en scène. Elle sera le nouveau protagoniste de notre combat. Je ne pus m'empêcher d'expier un réveil si brutal. Et je passai ma main caressante sur l'alliage glacé, les yeux fermés en susurrant ...

« Désolé ma grande … Il est temps ... »

Je laissai une seconde de latence et ajoutai dans un râle à la frontière de la complainte :

« Nibuku suru, Seishuku no Tokei ... »

Mon arme revêtit une autre forme, bien plus imposante et géométrique, elle lévitait autour de moi. Un avantage certain que de ne pas saisir son arme, comment pourrait-on me désarmer, si aucun lien physique ne me lie à mon trancheur d'âme ? Un brin d'excitation m'envahit, vestige d'une passion guerrière que je pensais enfouie profondément, l'excitation d'admirer une nouvelle fois ma compagne de toujours, dans toute sa grandeur, et dans ses plus beaux apparats. J'esquissai un sourire grimaçant à la vue de mon arme, gravitant avec nonchalance autour de moi. Mon faciès enjolivé s'effaça, et retrouva ses traits graves.

« Offrons à nos supérieurs respectifs un magnifique spectacle ! Pyrotechnie et fracas sonore ! »

Je disparaissais en un shuunpo pour réapparaitre derrière le hollow, il avait bien sur lu mes mouvements et avait anticipé cette éventualité en un volte-face agile. Il était vrai que la rapidité n'était pas le point sur lequel j'excellais, néanmoins mon subterfuge avait porté ses fruits et mon arme lévitante s'était glissé furtivement dans le dos de l'antagoniste, certains kanjis s'illuminèrent d'un vert émeraude, et une nué de rayons vermeil prirent issue au centre de l'anneau avant de fondre sur l'ennemi. La déflagration de l'attaque me frôla même tant j'étais près de l'infirme. Et l'onde de choc en résultant me poussa à plisser les yeux. L'heure n'était plus à la sécurité, j'avais d'ailleurs tendance à mettre ma propre vie en péril lors de mes affrontements. J'enchainai finalement avec une esquive, pour éviter toutes représailles éclair qui m'aurait laissé au dépourvu. A une distance correct d'Absalon Ehlinger je dirigeai mon regard vers le nuage de fumée laissée derrière moi. Incapable de distinguer la silhouette de l'arrancar dans ce voile grisonnant.
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MessageSujet: Re: [Event] Absalon - Ayame - Ayo   [Event] Absalon - Ayame - Ayo Icon_minitimeSam 5 Juin - 1:23




Le souffle du Cero souffla des dizaines de bâtiments qui malgré leur taille imposante, ne pouvaient espérer résister à la puissance de l’explosion. Leurs corps de briques se fragmentèrent en milliards d’éclats, autant de gravillons de poussières qui s’abattirent sur le quartier, recouvrant les ruines nouvelles d’un linceul de fumée opaque. Mais malgré la tourmente engendrée par mon assaut, à travers l’enfer de reiatsu que j’avais moi-même fait naître, j’étais certain d’avoir entraperçu une lueur intense et étrangère au cœur du maelström. Le Capitaine avait su repousser le Cero et du conflit de nos deux énergies, la mort et la destruction avaient été semées. Tant de désastres pour une si maigre récompense. La gratuité de mes actes m’écœurait, ou du moins leur absence de sens. Je servais Tsukaru, mais j’ignorais tout de la portée de ses projets et si ceux-ci seraient bénéfiques pour le Hueco Mundo ou pour moi-même. Le maître de l’Espada laissait planer autour de lui un voile de mystères tel qu’on ne savait si son attachement à la cause des Arrancars était bel et bien réel. Mon combat avec ce Ayo Koduko n’avait pas de signification, en dehors de celle que je voulais bien lui donner. J’étais au service d’une cause sans doute illusoire et ma volonté d’y croire pourrait être cautionnée à coup sûr de mauvaise foi. Quoique j’en dise, quoique je fasse, j’étais bel et bien aveugle car j’avais choisi de ne pas voir. Et pendant que je songeais au mépris que je m’inspirais, mon adversaire reprit ses esprits.
Le glissement feutré qu’émit son arme en quittant son fourreau m’indiqua clairement que le Shinigami allait lui aussi se battre. Nous allions croiser le fer, sans que l’ardeur du combat nous anime, à la manière de deux fantômes engagés dans un combat qui durerait jusqu’à ce que l’un de nous disparaisse. Mais contrairement à moi, le capitaine n’était pas seul et à ses cotés marchait un compagnon de chaque instant. Il murmura le nom de l’être qui partageait son âme et les mots ainsi chuchotés me firent l’effet d’une prière. Les flux de reiatsu autour de l’homme, sensibles à son incantation, vibrèrent en chœur avant de se fondre les uns dans les autres en émettant une douce lumière nacrée. Les couleurs miroitèrent autour du Shinigami et cet éblouissant spectacle me laissa sans voix. Il s’agissait d’une naissance dans la mort, la mise au monde d’une entité au sein d’un royaume de destruction. Et quel être ! Je ne voyais de lui que l’énergie qui s’en dégageait mais elle me suffisait pour que j’en comprenne la nature. Une conscience riche, puissante et bienveillante nous avait rejoint sur le champs de bataille. Qu’elle fusse une arme ou non, j’avais non pas un adversaire mais bien deux à affronter. J’enviais cette complémentarité entre le shinigami et son arme et c’est profondément las que je songeais à mon propre zampakuto, vide et superficiellement nommé. Les hollows furent condamnés à leur création à rester seuls avec eux même et cette malédiction pris à cet instant tout son poids sur mes épaules. Ayo Kodiko et Seishuku no Tokei se mirent en marche, prêts à m’affronter.


Le capitaine s’élança mais plutôt que de foncer bêtement vers moi, il se glissa dans mon dos. Son corps me parut si lourd dans ses gestes, si lent à se déplacer pour se faufiler dans mon angle mort. La caillasse craquait sous ses pieds, le vent soufflait entre ses cheveux, autant d'indications qui me permettaient de le situer dans l'espace. De plus les traces de reiatsu qu’il laissait s’échapper en se déplaçant me permettaient de lire ses mouvements. Pour échapper à ma vue, il lui aurait fallu être plus rapide que sa propre énergie spirituelle ou bien la dissimuler totalement. J’étais rarement surpris par la vitesse pure d’un adversaire, et en dehors du sonido du Primera et de la Quinta, je n’avais guère rencontré d’adversaires capables de me prendre au dépourvu. Aussi fis-je volte face après la manœuvre du capitaine, prêt à me jeter sur lui pour l’attaquer. Ce fut à cet instant que je remarquai qu’il manquait quelque chose. Je savais que le shinigami avait libéré son arme, et bien que j’ignorais la forme que celle-ci avait prise, au mois en avais-je identifié le reiatsu. Or le dit reiatsu n’était pas présent entre les mains de Koduko. Un sifflement retentit derrière moi, un son aigu et désagréable qui me fit l’effet d’une guillotine. Je n’eus que le temps de me retourner pour entrapercevoir un fulgurant rayon venant vers moi, et ce n’est que grâce à mes réflexes que je pus sortir vivant de cette contre attaque aussi brusque que violente. Instinctivement je brandis mon arme, mêlant à la lame mon propre reiatsu pour la renforcer, et d’un coup d’estoc je fendis le rai de lumière. Le jet bouillonnant se scinda en deux et en quelques secondes je me retrouvai au milieu de l’œil d’un cyclone électrique. L’énergie crépitait autour de moi et bien qu’il n’y eut aucune chaleur, je sentis le pommeau de mon sabre devenir brulant. La douleur se fit plus vive au niveau de ma paume et il me fallut d’incroyables efforts pour ne pas lâcher l’arme. La tornade se calma brutalement, et le sang qui coula le long entre mes doigts me fit me sentir vivant.
Je débordais littéralement de vigueur ! Je n’aimais pas me battre, je n’y prenais aucun plaisir, mais il fallait admettre que de se frotter ainsi au danger, de frôler la mort de si peu, de se dire que chaque pensée était peut-être la dernière, tout ceci était des plus revigorants ! Je tremblais d’excitation et je m’apprêtais à tout donner dans ce duel. Je ne laisserai pas ma vie à ce Koduko quelques soient nos points communs !
Son Zampakuto flottait face à moi, dotée d’une vie et d’une volonté qui lui était propre. Le danger proviendrait principalement de lui même si je ne devais pas mésestimer les capacités individuelles de son propriétaire. Mais si le Zampakuto lévitait ici, le capitaine n’avait donc aucune arme pour se défendre. À peine cette information se formait t’elle dans mon esprit que je m’éclipsai à l’aide d’un sonido pour réapparaitre dans le dos du Shinigami. Il était partiellement vulnérable et je devais profiter de cette faille dans sa défense. D’un mouvement large du bras, je déchirai l’air et ma lame s’abattit près du visage de Ayo Koduko. Trop près.
Nos deux sangs se mêleraient-ils l’un à l’autre dans une union vermeille ? D’ici quelques nanosecondes, j’aurais la réponse à cette question.



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MessageSujet: Re: [Event] Absalon - Ayame - Ayo   [Event] Absalon - Ayame - Ayo Icon_minitimeDim 6 Juin - 20:36

Le nuage poussiéreux se dissipait peu à peu ... Où était-il ? Où allait-il s'élancer ? Je ne pouvais le distinguer clairement. L'adrénaline accumulée dans mes veines m'empêcher de me focaliser réellement sur des détails minutieux. Mes tympans sifflaient aigrement, endoloris par les explosions de mon combat. Mes tempes se gonflaient d'un sang qui bouillonnait en moi. Je me sentais soudain empli d'une excitation malsaine. Que m'arrivait-il ? Je tremblais, frémissais d'un sentiment d'allégresse, pourquoi ressentais-je cela ? La violence me révulsait, je la considérais comme un sentiment bestial qui nous assimiler à ces mangeurs d'âme ... je n'étais pas une bête, je n'étais pas comme eux ... Mon cœur s'excitait et gonflait mes veines de ses jets réguliers de sang. Mes poings se serrèrent tellement que ma peau crissa, que mes ongles s'enfoncèrent dans ma chair.

Derrière ! L'arrancar s'était glissé dans mon dos suite à mon moment d'absence. Avec rapidité qui plus est ... J'étais désarmé, pourquoi n'avais-je pas rappeler mon âme sœur ? Pourquoi étais-je si distant et si détaché du combat ? Aurais-je perdu l'habitude de me battre ? Pourquoi me posais-je toujours des questions ? Trop de question. Sa lame s'abattit avec force et détermination, il était donc résolu à en découdre. Précision ... vitesse ... force, il m'était impossible d'esquiver cette estafilade, impossible de l'éviter complètement. Trop tard pour m'abaisser, trop tard pour sauter, par instinct je mis mon bras droit dans la trajectoire de la lame. Mon anticipation était désespérée, mais j'avais la chance d'avoir palier à cette éventualité en logeant un seki dans chacun de mes bras. La lame entra en contact avec mon membre. Résister, il fallait résister, conserver ce bras droit et solide. Si je flanchissais, mon visage serait la prochaine cible du Katana de l'homme au chapeau. Mon corps se pliait face au coup, ma jambe gauche cherchait désespérément une stabilité pour mon corps. Cette estoc me parut durer une éternité, l'épée s'approchant petit à petit de ma joue décharnée. La force de répulsion de mon bakudô n'était pas assez puissante, pas assez efficace. L'arrancar résistait à cette force de répulsion avec une vigueur inconsidérée. Je mêlais à mon seki ma puissance spirituelle, et je sentis la lame s'écarter lentement, puis avec violence, je l'avais repoussé ... Enfin. Le Hollow dû entreprendre quelques pas assurés vers l'arrière pour ne pas perdre l'équilibre. Je fis volte-face, afin de le conserver dans mon champ de vision.

Mon bras avait souffert, et un sang épais coulait de celui-ci. Ce liquide rougeâtre se faufilait entre les plissures de ma paume, entre mes doigts et achevait sa course en gouttelettes qui se mêlaient aux décombres de notre arène. La plaie était profonde, mais pas inquiétante, j'aurais juste plus de mal à mouvoir ce bras ballant durant la suite de notre "intermède". Mon katana m'avait rejoins, et continuait son ballet tourbillonnant autour de moi, il me fallait présenter des excuses à cette femme embarquée malgré elle dans cette bataille sans issue :


"Pardon ... J'ai été négligeant ..."

A demi-mot, juste à demi-mot. J'étais certain de son attention envers moi, elle qui n'avait jamais demandé aucun retour, qui restait toujours là, logée dans mon esprit, s'efforçant ardemment de raviver les braises de mon cœur. J'observais mon opposant durant ces quelques secondes de répit. Son bras aussi était ensanglanté, ma précédente attaque ne l'avait pas non plus laisser indemne. Un rictus se dessina sur mon visage. La satisfaction d'avoir un ennemi de force égale sans doute ... Néanmoins, je ne pourrai le vaincre tant que je n'aurai pas cerné ses faiblesses ... Ou plutôt sa faiblesse majeure ... Ses yeux. D'une certaine manière, il pouvait me voir ... mais je doutais fortement que sa capacité à distinguer l'environnement autour de lui s'illustrait dans une vision à l'instar de la mienne ... L'ouïe remplaçait-elle son infirmité visuelle ? Peu probable ... Trop de nuisance sonores l'empêcheraient de combattre ... Alors il verrait l'énergie spirituelle que je dégageais ... C'était la chose la plus plausible ...

J'allais mettre cela en pratique, mon bras droit, endolori par le coup, se leva lourdement, arborant les stigmates d'une coupure béante, j'ouvris ma paume et prononçai :

"Hado 47 Akasenkou"

Encore cette technique, mais cette fois ci, mon but n'était pas d'atteindre mon adversaire, je n'avais pas concentré l'attaque mais je la laissais se diffuser en tout sens. Avant même que la totalité des rayons aient quitté ma main, je fondis sur mon adversaire en traversant la nuée de rayons vermeils. Une chaleur irritante vint échauffer la peau de mon visage, encore une fois, je décidais de combattre d'une manière inconsidérée, en traversant moi même mon attaque et en tentant tant bien que mal d'atténuer la sensation de brûlure qui envahissait mon corps au fil de ma traverser de cette enfer couleur émeraude ... Mais si j'avais vu juste, il ne pourrait me distinguer clairement dans ce voile d'énergie spirituelle que j'avais moi même façonné. Je fendais l'air, mon arme droit devant moi, prête à percuter l'antagoniste qui semblait déconcerté par cette méthode de combat. Plus que quelques centimètres, plus qu'une fraction de seconde, et j'aurai la réponse à mes doutes. Je saurai enfin comment il me distingue et comment échapper à son intention ... Il me fallait connaitre mon adversaire avant de le combattre, c'était l'une des lois fondamentales du combat que je me devais d'exécuter si je voulais avoir une chance de survivre ...
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MessageSujet: Re: [Event] Absalon - Ayame - Ayo   [Event] Absalon - Ayame - Ayo Icon_minitimeMer 9 Juin - 1:51




J’ai tué tellement d’êtres qu’il m’est impossible de m’en rappeler le nom et bien plus grave encore, le contexte de leurs morts. J’ai toujours pensé que même dans le meurtre, il était possible d’avoir un tant soit peu de dignité, une sorte de vertu qui permettrait le moment venu le rachat de l’âme du meurtrier. J’ai toujours crû qu’offrir son respect à la personne tuée, en se souvenant de qui elle était et en lui rendant hommage, suivre une sorte de devoir de mémoire en quelque sorte, j’ai toujours crû que ce rituel excusait quelque part le fait de lui avoir ôté la vie. Néanmoins mon attachement à ce principe malhonnête est depuis longtemps contredit par ma mémoire vacillante. J’oublie mes victimes et j’en conçois une grande peine car au final, à part moi, qui aurait pu se souvenir d’elles ? Ces gens disparaissaient dans le néant et s’effaçaient de l’histoire sans laisser de trace car je n’étais pas capable de conserver le souvenir de leur existence passée. Le capitaine, si je le tuais, ne ferait pas exception. Il rejoindrait le vide et la poussière de mon esprit, quelques fussent nos points communs, je les oublierai eux aussi. J’avais de la pitié pour lui, pour eux, et pour moi. Je n’étais plus qu’une coque vidée de sa substance qui ne demandait qu’à disparaître.

J’étais sur le point de décapiter net le Shinigami, ou du moins le mutiler suffisamment pour le mettre hors d’état de nuire, mais il m’offrit une résistance inattendue. Il interposa son bras entre ma lame et son visage, et bizarrement mon épée plutôt que de sectionner son membre, ripa contre sa chair avec un bruit métallique. Je crû qu’il possédait une sorte de Hierro, ou une technique approchante, mais mon Pesquis m’indiqua qu’il ne faisait que concentrer son reiatsu dans un objet dissimulé dans sa manche. Il se servait du même procédé que moi pour renforcer la solidité de mes sabres. Je renforçai ma poigne sur le pommeau de mon Zampakuto, ce n’était pas tant un choc entre deux bouts de fer, qu’un duel d’énergies spirituelles. Laquelle de nos deux forces prendra le dessus sur l’autre ? Laquelle sera la plus résistance aux assauts de sa rivale ? Aucune ne le fut vraiment. Je ne parvins pas à briser sa garde et lui ne sortit pas indemne de mon attaque. Je sentis l’odeur de son sang tandis que les dents de mon arme déchiraient sa peau. Nous étions tous les deux à égalité désormais et celui qui parviendrait à résister le plus longtemps à la douleur serait le gagnant incontestable de ce combat. Néanmoins de la souffrance j’en avais semé et en avait également reçu mon lot. Je m’étais toujours relevé, quelques furent les coups reçus, ma volonté avait toujours bravé les obstacles et j’étais allé de l’avant. J’étais un survivant et ne mourrai pas.
Je fis quelques pas vers l’arrière, m’éloignant du Shinigami pour éviter une riposte malvenue. Je vis d’ailleurs son Zampakuto se glisser dans son dos et flotter au dessus du sol, me menaçant silencieusement de m’attaquer si je m’en prenais de nouveau à son propriétaire. Le message était clair mais je n’avais nullement l’intention de me retenir dans mes prochains coups. Koduko se redressa, son aura scintillant de plus belle, un feu dévorant animant son âme désormais tournée entièrement vers le combat. Nous nous apprêtions à nous blesser mutuellement et ce dans une joie sauvage que nous ignorions posséder jusqu'à présent. Je me préparai à me ruer sur lui, mon sabre encore humide du sang frais de l’adversaire, quand je fus pris de court par une nouvelle incantation. Mais au lieu de devoir esquiver un nouvel éclair de puissance, le sort prit l’apparence d’une sorte de flash qui inhiba totalement mon Pesquis. Je me retins de pousser un soupir de lassitude. À chaque fois on s’amusait à m’aveugler à l’aide d’une forte émission de reiatsu, comme si les Shinigamis se passaient le mot pour assister au triste spectacle de l’aveugle dépourvu de ses sens. Rire d’un homme vivant dans les ténèbres les plus totales, ça n’avait rien de drôle.


À cet instant je décidai de lui faire partager ma cécité. Pourquoi serais-je le seul à ne pas voir après tout ? Il en était très certainement arrivé à la conclusion que je ne percevais que l’énergie spirituelle, d’où la forme particulière de son sort. Il allait probablement en profiter pour m’attaquer et moi sans mes perceptions sensorielles, je ne valais guère mieux qu’un Arrancar de base. La différence avec ces faibles étant néanmoins que je savais m’adapter même en étant dépossédé de certains de mes pouvoirs et que je n’étais pas suffisamment arrogant pour ne compter que sur eux. J’avais confiance en mes capacités mais je ne me reposais pas uniquement sur elles. Très rapidement, tandis que le sort se déplaçait vers moi, je braquai la pointe de mon arme ainsi que ma main libre vers le sol. Deux Balas se matérialisèrent et fusèrent à mes pieds. L’explosion fut bien moindre de ce quoi j’étais capable, aussi ne fus-je pas blessé par ma propre attaque. Cependant cela suffit à soulever un nouveau nuage de poussière qui m’engloutit et me rendit invisible aux yeux de mon ennemi momentanément. Je profitai de cette petite diversion pour m’éclipser à l’aide d’un Sonido avant de trouver refuge sur le toit d’un bâtiment miraculeusement encore entier. Si la toiture n’était guère sûre, au moins avais-je l’usage entier de mon Pesquis. Toutefois pour ce que je m’apprêtais à faire, je n’avais guère besoin de viser, la vague direction de mon adversaire suffisait amplement. Je plantai mon Zampakuto entre les tuiles brisées et tendis la main vers la rue en contrebas. Le sang entre mes doigts sembla bouillonner puis une sorte de gouffre nacrée se matérialisa au creux de ma paume.

« Gran Rey Cero… »

Le Cero Royal d’une teinte blanche immaculée fusa, bien plus rapide que mes mots, alimenté par mon sang et par ma volonté. En deux secondes et demi, il n’y eut plus rien.


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MessageSujet: Re: [Event] Absalon - Ayame - Ayo   [Event] Absalon - Ayame - Ayo Icon_minitimeVen 11 Juin - 19:15

Aussi loin que je puisse remonter dans la brume que constitue mon passé, pas une fois je n'ai pu déceler la moindre satisfaction à combattre ... Chacun peut trouver une justification valable sur la raison d'un combat, mais s'il regarde en son fort intérieur, il n'y trouvera que désarroi et doute sur ses motivations. L'être humain a cette capacité déconcertante à pouvoir se persuader de quelque chose qu'il sait dénué de sens. Pourquoi n'en étais-je pas capable ? Ma lucidité était-elle un fardeau plutôt qu'une bénédiction ? Je commençais à en douter ... L'esprit est si imprévisible, si déconcertant. J'ai croisé la route de tant de personnes, tant de fantômes m'ont frôlé sans raviver ma flamme ternie par l'âpre indifférence d'une vie. Aurais-je vécu une autre existence si mon indicible peur de mon prochain n'avait pas été ? Aurais-je pu ouvrir mon cœur hermétiquement coupé du monde ? Tel un fantoche, je déambulais au gré d'autrui. Arme sans visage et sans nom, avatar de la rédemption, j'apportais la paix par le biais de mes estocs. Comment avais-je pu croire en ce subterfuge ? Les paroles sectatrices de la soul society n'avait pour autre but que d'induire les dieux de la mort dans une illusion totale, l'illusion d'être utile au bon équilibre du monde. Voila le moteur qui faisait perdurer cette société d'arriérés. Chacun recherche une ligne directrice à suivre, telle est conçue l'existence. M'étais-je donc haussé au dessus de mes confrères ? Si cette ascension devait s'effectuer par la mise en valeur de l'ambiguïté du système dans lequel j'étais malgré moi plongé, je m'y serais plié sans aucune gêne, mais je doutais que l'oligarchie qui dirige la Soul society me laisserait le champs libre ...

Mon attaque semblait avoir porté ses fruits, et mon adversaire du jour arbora un faciès décontenancé durant cette joute. J'avais donc vu juste, il ne percevait que l'énergie spirituelle émanant de mon corps et de mes attaques, Je pourrai donc user de cet handicap contre lui. Néanmoins sa réaction à ma technique me surprit, il usa de son énergie pour soulever un voile poussiéreux dans lequel je m'engouffrais inexorablement. Plus intelligent que la moyenne ... astucieux ... Mon coup de sabre fendit l'air dans un sifflement métallique, l'onde de choc en résultant écarta quelques peu le nuage de particules qui m'entourait ... Rien ... plus rien ... Cette diversion lui permit de se déplacer avec aisance, pouvant donc facilement riposter ... J'étais noyé dans ce brouillard grisonnant, à la merci d'une contre-attaque qui ne se fit pas prier ...

Au loin, derrière moi, en hauteur, des murmures vinrent exacerber mes sens. Trop tard ... L'incantation arriva à son terme et sans latence, une énergie dense, condensé, une énergie si pure fusa en un rayon régulier vers moi. Rapide ... trop rapide, trop condensé, trop puissant ... Me retourner aurait été futile, j'étais inerte, les mains dans les poches et la tête basse ... Mon bras droit, ensanglanté, tremblait de lui même et tachait la manche déchirée de mon manteau de capitaine de ses auréoles rougeâtres. Même dans la douleur et dans une situation désespérée, je ne semblais pas digne ... Je ne semblais pas accepter la mort qui m'attendait avec frénésie, avec rage, qui chevauchait à l'instar d'un mustang les cieux nuageux de Karakura, venant au galop m'emporter pour ses noirs desseins. Le cero royal vint me frapper sans remord, et je crus perdre la vie. Autour de moi tout virait à la désolation, le bitume sous mes pieds se disloquait en gravas et disparaissait graduellement en fines particules de poussières. Le souffle si intense de la déflagration m'assourdissait totalement. Mon Haori partait en lambeaux de tissus virevoltant frénétiquement sous ce souffle brûlant. J'étais happé dans un océan d'un blanc immaculé, plongé dans les abysses de la destruction.

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Pourtant, la chaleur des rayons ne firent que bruler légèrement ma chair, cet assaut qui me semblait être la scène finale de notre spectacle n'était alors que de l'esbroufe ? Improbable ... Je me retournais lentement, entravé par cette énergie spirituelle, mon arme se tenait là, devant moi, elle avait agit de son propre chef, tentant désespérément de contrecarrer ce coup. Elle usa de toute sa force en un Raikouhou, élargissant le diamètre de l'attaque, et de par ce fait diminuant la puissance de celle-ci ... Pourquoi s'accrochait-elle à moi ? Pourquoi tentait-elle toujours de me protéger ? Que serais-je sans elle ? Je la voyais, luttant avec ardeur pour ma vie, souffrant silencieusement, elle seul se préoccupait de moi ... Pourquoi ? Le cero s'estompa aussi rapidement qu'il avait été envoyé. J'étais là, toujours debout, entouré par la déchéance. Des volutes de fumées noires dansaient tout autour de moi, je ne me situais plus dans une rue du centre ville mais au beau milieu d'un vaste cratère. Mon arme vacillait, ébranlée par une telle ébauche d'énergie. Je ne put que lui tendre une main à la fois compatissante et désolée et je me saisit de mon âme sœur en fermant les yeux ...


"Pourquoi faut-il toujours que ce soit toi qui veille sur moi ? ..."

Pourquoi devait-elle souffrir à ma place ?! N'étais-je même pas capable de la protéger ?! Je me sentais soudain empli de haine, de révolte, et d'indignation envers moi même. Une rage qui me consumait. Honteux, ayant perdu toute fierté, je me laissais envahir par cette fureur que je ne pouvais plus contenir. La primalité de ma colère refaisait surface, et avec elle, mon esprit torturé s'estompa, laissant place à une viscérale envie de vengeance ... J'étais enclin à mes pulsions et me retenais difficilement de fondre tête baissée vers mon adversaire. Cette méthode aurait causé ma perte, et malgré le brouillard de sentiments qui enivrait mon esprit, je luttais pour rester lucide et cohérent. J'ouvris de nouveaux yeux sur ce combat. Mes traits de visage se crispèrent, mes poings se serrèrent et ma peau crissa. J'enlevai hâtivement mon Haori déchiré et souillé qui finit son envolée sur le sol calciné. l'iris de mes yeux brûla d'une flamme nouvelle, je me sentais enfin ... déterminé ...

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Je recouvrai enfin une volonté, un désir de combattre, qui se manifestait par cette énergie débordante de mon âme. J'insufflais encore un peu plus de mon énergie à mon zanpakutoh, cette risk que je préparais ne laissera pas d'alternative à mon ennemi ... Il était mon ennemi pour la première fois, depuis le premier coup porté, je n'avais pas encore perçut cet arrancar comme un ennemi ... Dorénavant, il l'était ...

Je fondis sur lui avec vélocité, ne prêtant aucune attention aux alentours, la mire de mon esprit était pointée vers cette immeuble, avec à son sommet, ma cible ... J'arrivai bien vite à son niveau, mon regard braqué sur ce bandeau qui dissimuler le sien ... Je pris un dernier élan pour me jeter sur Absalon, poings en avant. Où plutôt, il pensait certainement que j'allais m'en prendre physiquement à son corps mais j'usai à l'instant critique d'un shuunpo pour me retrouver derrière lui. Dos à dos, les traces d'énergie spirituelle que je laissais délibérément flotter dans l'atmosphère ambiante lui donnèrent sans doute l'impression de m'avoir encore en face de lui, pendant une fraction de seconde. Fraction de seconde suffisante pour lui faire conserver sa position et sa garde. J'incantai alors :


"Bakudo 50 : Nunokangoku"

A ses pieds se matérialisèrent une centaine de bandes de tissus qui vinrent l'étreindre et l'immobiliser, mais je ne m'arrêtai pas là et je continuai sur ma lancée :

"Bakudo 63 : Saijyou Sabaku"

Issues de mon énergie, des ronces spirituelles vinrent recouvrir cette poupée de chiffon en stase. Si puissant que l'arrancar était, il lui faudrait puiser dans ses ressources pour se libérer de son état végétatif dans lequel je l'avais plongé. Dans un état second, je ne pus m'empêcher de prendre la parole :

"Ce n'était pas l'heure de ma mort ... Elle en a décidé autrement ... Voyons ce qu'elle décidera pour toi ..."

Elle ... cette interjection ne faisait allusion qu'à l'âme de mon katana. Mes procédures d'immobilisation n'avaient pas été lancées vainement, il revenait de droit à mon âme sœur de se venger de cet individu et je ne souhaitais que l'épauler dans cette tâche. De plus l'arrancar avait sans doute remarqué que mon arme n'était pas présente lors de mon assaut sur ce toit ... Je l'avais logé dans un des murs du bâtiment à partir duquel il avait attaqué, et tout au long de mon kata de bakudo elle avait déversé l'énergie que je lui avais insufflé dans le bâtiment sans vie. Un cercle lumineux verdoyant apparu sous l'arrancar, et un rayon à l'instar d'un cero vint l'engloutir avec violence. Jisshin fusionné, voilà ce que j'avais préparé ...

Le building s'écroula lourdement, les constructions humaines n'étaient pas prévues pour subir le combat de deux puissances telles que les nôtres. Je restais immobile, flottant dans les airs, n'observant pas même le fruit de ma rage ... L'arrancar n'avait pas péri ... Il était là entre ces gravas ... Humant l'air avec avidité afin de retrouver son souffle ...
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MessageSujet: Re: [Event] Absalon - Ayame - Ayo   [Event] Absalon - Ayame - Ayo Icon_minitimeLun 14 Juin - 17:13



Les ravages occasionnés par mon attaque achevèrent de détruire complètement ce qu’il restait du quartier. Les quelques bâtiments encore debout finirent par s’effondrer sur eux même et les grondements fracassants de leur mise à bas résonnèrent dans la rue dévastée. Mon Cero avait été aussi vif que puissant et n’avait laissé aucune chance à mon adversaire d’y réchapper indemne. Mes oreilles vibraient encore, même après que la déflagration ait pris fin. J’étais abasourdi par la puissance de ma propre attaque mais surtout par les conséquences qu’engendrerait celle-ci. S’il y avait eu des survivants lors de mon premier Cero, désormais ils n’étaient plus. J’avais achevé tout espoir, toute lumière, de ce quartier et c’était bel et bien effectif désormais, il n’y avait plus que la mort ici. Les seuls vivants, paradoxalement, étaient des fantômes et cette savoureuse ironie m’emplit la bouche d’un goût amer. J’avais eu le choix, de tourner le dos à mon ennemi, de m’enfuir et d’abandonner ma mission, et ainsi sauver de nombreuses vies. Je l’aurais fait si seulement l’héroïsme ne me faisait pas défaut. J’étais un guerrier, pas un héros, j’étais une bête, pas un homme et rien ne pourrait changer ma propre nature et cette soif de carnage. J’avais des remords, pour ce que j’avais fait, j’avais des regrets, pour ce que je n’avais pas pu faire, et pourtant, si cela avait été à recommencer, j’aurais agi pareillement. La fin justifie les moyens, et face aux dégâts collatéraux, il n’y avait que les larmes qui pouvaient racheter un tant soit peu l’âme des bourreaux.
Mais je ne pleurais pas.
Jamais.


Koduko avait survécu. Mais pourquoi ? Pourquoi s’était-il défendu face au néant qui fondait sur lui ? Je lui aurais permis de disparaître, auréolé de lumière, pour au final ne plus laisser aucune trace. N’y avait-y pas sort plus enviable que de s’effacer comme flamme face à la tempête ? Mon Cero royal aurait été un beau cadeau si le Shinigami avait daigné l’accepter. N’était-ce pas là un don des plus précieux ? Une mort silencieuse et sans éclat, qui n’est pas souillée par les sanglots et qui s’évanouit sans un bruit. Aurais-je cru à tort, que cet homme partageait les mêmes envies que moi ? Il m’avait pourtant paru bien plus suicidaire que je ne l’étais, sa façon de combattre, sa nonchalance, tous ces traits de caractère indiquaient qu’il ne se souciait pas de ce qu’il pourrait lui arriver. Il ne semblait pas non plus aspirer à la victoire, alors pourquoi cet acharnement à survivre ? Pourquoi continuer à combattre si cela n’avait aucun sens ?
Mais cela avait un sens. Pas pour lui bien sûr, il était comme moi, une sorte de fantôme qui s’accrochait à des valeurs vacillantes tout en sachant que celles-ci ne tarderaient pas à s’écrouler. Mais il avait quelque chose que je n’avais pas. Un ami, une âme sœur, qui au moment où le trait d’énergie fusa, s’interposa pour le protéger. Etait-ce de son fait que de se servir de son zampakuto comme bouclier ? Ou ce dernier avait-il pris cette décision indépendamment de sa volonté ? Un bâtiment s’effondra sur ma gauche, je n’y fis pas attention, mes yeux étaient tournés vers le capitaine et son arme dont les deux reiatsu se mêlaient l’un à l’autre, comme si une sorte de lien amoureux s’établissait entre eux. Soudain l’énergie spirituelle du capitaine devint iridescente, comme nourrit par une vive colère qui contrastait avec le calme dont il avait fait preuve jusque là. En un instant, il fut là, face à moi. Sa rage était telle qu’il en était devenu aveugle ? Le shuunpo qu’il utilisa pour se glisser (encore) derrière moi m’indiqua que non. Il pouvait encore raisonner correctement, voir même établir des stratégies. La silhouette de reiatsu qui laissa derrière lui après son shuunpo, dans le but de me leurrer, en était la preuve la plus évidente. Je me tournai alors pour l’attaquer avant qu’il ait pu faire quoi que ce soit, mais ce fut lui qui me prit de cours. Les incantations résonnèrent dans mon esprit tandis que des fils spirituels m’immobilisaient complètement, m’interdisant tout mouvement. Il n’en resta pas là cependant, car au premier sort il en cumula un second, déterminé à ce que je ne puisse me défendre contre ses assauts. Je ne pouvais rester là, enfermé dans ce sarcophage d’énergie et attendant que la mort fond sur moi. J’exhalai du reiatsu par tous les pores de ma peau, opposant mon pouvoir au sien, dans une confrontation muette mais néanmoins impitoyable. Le duel fut bref, mais intense, ses sorts ne tinrent pas plus d’une à deux minutes face à mon reiatsu libéré de manière si intense. Je me dégageai des dernières entraves lorsqu’un intense rayonnement m’interpella. Je baissai la tête et je vis une luminescence se former à mes pieds.


Tout devint alors souffrance. Je me sentis partir en morceaux, mes membres semblaient vouloir se détacher un à un et mon crâne menaçait d’exploser. Mon hierro ne me protégea qu’à peine lorsque des flammes vinrent caresser ma chair pour la brûler. Dans ce monde de douleur, il n’y avait rien que je pouvais faire hormis crier et attendre que cela prenne fin. Le sol sous moi s’effondra, et la souffrance était telle que ma chute me parut irréelle. J’étais à moitié inconscient lorsque je m’écrasai en bas, je le fus encore moins lorsque la structure s’écroula sur moi. Coincé sous les décombres, je ne bougeai plus alors que j’essayais de reprendre peu à peu mes esprits. La tête me tournait et je menaçais de m’évanouir à tout instant. Mais j’étais en vie, en mauvaise posture, mais en vie et cela importait bien plus que la victoire. Je me dégageai des décombres et je fis un bilan sur mon état. Mes habits avaient été consumés quasi entièrement, seuls quelques lambeaux demeuraient, dissimulant qu’à peine mon intimité. Quant à ma peau, elle était rêche et bosselée au toucher. Je n’avais aucune preuve mais j’étais convaincu de ressembler à un de ces morts vivants, ou quelque chose d’approchant. Mon corps était très certainement noirâtre et encore fumant, les os mis à nu à la manière des grands brûlés. Je tâtai mon visage, il était similaire au reste, et mon masque fendu ne faisait que renforcer ce triste constat.
Mais je n’étais pas mort, j’avais subi bien pire que des brûlures, à quoi je ressemblais c’était tout juste inquiétant, pas dangereux. Je me relevai, la douleur tenta de resurgir au travers de ma chair consumée, mais je la chassai aussi brutalement qu’on écrase une mouche. Je levai la tête vers le ciel, Koduko m’attendait là haut. Œil pour œil, dent pour dent n’est-ce pas ? Soit, je me ferai à cette règle imposée à notre duel, quitte à devoir renchérir par des assauts de plus en plus violents pour prendre l’avantage. Je n’étais pas en colère, j’avais mérité le martyr qu’il m’avait forcé à subir. Mais quitte à disparaître, autant le faire à deux ! Il m’avait paru si proche de ma philosophie que cela ne le dérangerait pas de mourir à mes cotés ! Il y avait juste un obstacle, ce zampakuto qui le maintenait en vie, qui lui donnait une raison de continuer à exister. Elle était l’ennemie, pas lui.


Je bondis, fusant à travers les ruines de l’immeuble, quittant le nuage de fumée dans lequel j’étais dissimulé jusque là. Je fondis à toute allure vers lui et son arme qui flottait toujours à ses cotés. De la main droite, je générai une salve de Bala qui fusèrent vers le capitaine, le forçant à esquiver pour éviter l’attaque. Mais seul Seishuku no Tokei m’intéressait dans la situation actuelle. Le zampakuto était jusqu’à présent celui qui m’avait causé le plus de tort. Juste retour des choses comme on dit. Je le percutai avec violence, ne lui laissant pas aucune chance de se soustraire à l’assaut. Mon bras armé s’abattit sur lui et la pointe de ma lame vint frapper les points lumineux que je distinguais dans son reiatsu. Chacune de ses attaques avaient été précédées par l’intensification de ces points, peut-être que ces derniers facilitaient la libération des sorts ? Je l’ignorais mais peu m’importait. Les avais-je détruit ? Je n’en avais aucune idée et aimant le travail bien fait, je préférais m’en assurer. Un coup de bas en haut asséné avec une rare puissance acheva de maximiser les dégâts subis.
D’une pirouette gracieuse je m’écartai de Seishuku no Tokei avant de m’éloigner pour avoir Koduko et son arme dans mon champs de vision. Il devait goûter à son tour des plaisirs de l’impuissance. Cela était juste.



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Ayo Koduko
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MessageSujet: Re: [Event] Absalon - Ayame - Ayo   [Event] Absalon - Ayame - Ayo Icon_minitimeMer 16 Juin - 18:16

Consumé par une flamme qui tentait vilement d'inhiber mon esprit. Possédé par une rage ancestrale, enfouie dans le labyrinthe de mon cerveau. Elle avait su se frayer un chemin pour atteindre mon corps, qui vibrait d'une douleur issue de la confrontation de la raison et de la bestialité. Une volonté de contrôler son corps qui m'échappait minute par minute. Ainsi les seuls sentiments que je pouvais encore ressentir étaient ceux que j'avais tenté d'abroger depuis maintenant des décennies ... Âpre coup du sort que voilà ... Une réelle spirale infernale ... Cela résumerait correctement mon existence, oscillant inexorablement entre un état végétatif et une rage destructrice. Ce combat pour autrui restait ancré dans mon destin, il refaisait surface ... sans cesse ... Pourrai-je aujourd'hui plier le destin à mon dessein ? Et enfin protéger la seule entité spirituelle qui croyait encore en moi. Le doute rongeait mon esprit tandis que la douleur rongeait ma chair. Je me complaisais dans cette souffrance qui me faisait paraitre un tant soit peu pour quelqu'un doté d'une maigre humanité. Cette complaisance se tarit bien vite lorsque mon objectif fut décidé. Détruire l'adversaire, l'annihiler, brûler sa chair et briser son âme ... Pourquoi cette fureur de destruction, de vengeance ? L'abnégation m'amenait à cette état d'esprit. Les nobles convictions poussaient donc l'Homme à devenir barbare, cruel et impitoyable ? Nous n'étions donc qu'animal en proie à nos pulsions aussi versatiles soient elles ... Qu'il en soit ainsi.

L'arrancar se relevait, arborant les stigmates de la déchéance, de la douleur, il suppurait la mort par tous les pores. Et pourtant, bien que chancelant, il se tenait debout ... de quelle flamme était-il animé ? Celle qui pousse la plupart à vivre ? Si tel était le cas, il ne valait pas mieux que toutes ces âmes tétanisé par la peur de mourir ... Avais-je aussi peur de mourir ? M'abandonner au repos m'avait toujours intrigué ... Mais pourtant quelqu'un me raccrochait inéluctablement à la vie, aussi difficile était-elle. Alors était-ce elle qui faisait preuve de faiblesse ? Non, improbable ... Je ne pouvais concevoir cela, mon raisonnement ne tenait tout simplement pas la route. Pourquoi devais-je me poser de telles problématiques durant des moments comme celui-ci ? Mon esprit torturait, qui tentait de recouvrer un équilibre dans cette ébauche de sensation, divaguait une nouvelle fois. Absalon avait sans doute remarqué cette défaillance ... le fait que je ne puisse me focaliser sur une chose unique ... Et parvenait à s'engouffrer dans cette brèche tel un prédateur pour me porter une estoc. Néanmoins son attaque ne me visait pas directement cette fois ... il m'empêcha d'agir par une série de Bala, m'incitant à esquiver pour m"éloigner de mon âme sœur, esquives auxquelles je ne pus déroger, m'éloignant toujours plus d'elle. L'arrancar saisit cette occasion pour malmener mon zanpakutoh, chaque coup qu'il portait redoublait d'intensité et de puissance. Une fois sa risk achevée, je ne pus qu'impuissant, contempler ce spectacle d'un œil vitreux ... Pas elle ...

Prendre plaisir à faire souffrir ... Éliminer toute entrave ... S'attaquer à l'innocence ... Extirper l'Homme de ses songes oniriques pour le noyer dans l'épaisse réalité de la vie ... Je constatai avec désarroi l'ampleur des dégâts? Sans prendre attention à où se situait mon adversaire je fusai en direction de mon alter égo spirituel. Abimé aurait été un euphémisme ... Il ne me restait qu'une chose à faire, pour sauver ce qu'il restait de son âme ... Le shikai est la communion du shinigami avec son zanpakutoh, ma libération arborait toute incandescence de cette coopération entre le combattant et son arme. Cette liberté partielle que possédait Seishuku no Tokei était ma fierté, je haïssais le bankai. Littéralement il signifiait la soumission du zanpakutoh à son manieur, et le mien ne se dérogeait pas à cette règle, bien qu'il correspondait plus à une symbiose. Je n'avais pas d'autre alternative, et la mort dans l'âme j'insufflai encore un peu plus d'énergie à mon arme, tentant tant bien que mal de ré-agencer l'horloge.

Je passai ma main au travers de l'anneau central, parfaite illustration de ma future emprise sur mon âme sœur. Elle, droite et fier, commençait un spectacle lumineux des plus significatifs, illuminant chaque kanji, l'un après l'autre, d'un vert émeraude des plus éblouissant. Là était le contraste entre elle et moi, elle rayonnait par sa présence tandis que j'éclipsais les regards. Il était temps que je prenne les rênes de ce combat, même si cela signifiait renoncer à coopérer, et me soumettre malgré moi au despotisme ...


"katamaru, Seishuku no Tokei ..."

La tête basse, ma chevelure recouvrant mon visage et mon bras droit tendu vers l'avant, les multiples kanji vinrent s'imprimer sur mon corps, rayonnant de toute leur splendeur. Puis dans un cinglant tintement, mon zanpakutoh se disloqua et resta en suspension dans l'air, avant de s'animer d'un vigueur nouvelle. au dessus de nos têtes, les fragments réguliers de mon arme se ré-agencèrent en une horloge splendide, psychédélique, d'une manufacture sidérale et étrangère à ce monde. Lentement nous fûmes happés dans un brouillard dense et lourd, virant de l'Obsidienne à l'Améthyste, tout devint néant. Plus de brise délicate, plus d'odeur, plus de son clair. Le reflet de mon âme au service de mes désirs, il subira donc lui aussi mon désarroi, en mon antre nul n'interférera, pas même elle ...

J'avançai d'une démarche lourde, mes pas résonnaient et faisaient écho, mes habits, partiellement en lambeaux, n'étaient animés d'aucune vie, pendant nonchalamment vers le sol. L'arrancar ne pouvait lire mes mouvements, dans cette dimension j'étais un marionnettiste, et les lois, qui régissent inéluctablement le monde, mes fantoches. Je disparaissais à ces yeux pour réapparaitre devant lui. Sentant son souffle long et brûlant se mêler au mien. Et je dis d'une voix androgyne, mêlant ma voix à celle de mon âme sœur.


"Nous ne savons pas ce qu'il adviendra ... nous ne savons pas ce qu'il se passera ... Il n'y a qu'une chose dont nous sommes sûr ... Tu souhaitais combattre d'égal à égal ... Nous voici dans l'arène qui décidera de l'issue de notre confrontation ... Enivre toi de ce néant dans lequel nous nous complaisons ..."

Sa force était à l'instar de sa déstabilisation ... Si intense ...
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MessageSujet: Re: [Event] Absalon - Ayame - Ayo   [Event] Absalon - Ayame - Ayo Icon_minitimeVen 18 Juin - 20:03




Le dénouement approchait, inéluctable, et bien qu’il m’apparaissait tragique, pour lui comme pour moi, au fur et à mesure qu’il se dessinait, je désirai plus que tout y assister. Je ne me souciai pas de son sort, ni même du sien, en l’affrontant j’en étais venu à me poser davantage en spectateur qu’en acteur. Mon corps bougeait, soumis à ma volonté, mais mon esprit était ailleurs, il réfléchissait à la mise en scène du duel, son décor et anticipait autant qu’il le pouvait sur ce qu’il adviendrait de nous une fois le combat terminé. Je me voyais de l’extérieur et jouissais de ce point de vue inédit, de telle façon que le danger et la peur n’avaient aucune prise sur moi. Je me riais de tout ceci, car ce n’était pas moi qui combattait, mais un autre. Quelle sensation bizarre que de se sentir extérieur à soi-même ! Devenais-je fou ? Étais-je en train de perdre tout sens commun ? Toutes les perceptions qui me parvenaient me paraissaient venir de si loin, comme après avoir traversé les saisons et les âges. Elles me semblaient si vieilles, si étrangères et si faibles, comparables à ces étoiles mortes depuis des éons mais dont la lumière brille encore au sein de la voute céleste.
Je n’étais pas prêt à lâcher prise, la fureur du combat me gagnait un peu plus à chaque instant, elle me dévorait de l’intérieur, pire que la faim ressentie autrefois en tant qu’hollow. Elle me gangrenait, dissipait ma volonté, mais je n’y résistais pas ! Au contraire, je m’y complaisais totalement, cette rage, cette puissance coulant dans mon corps, difficile de s’en défaire après avoir compris toutes les possibilités qui pourraient découler de l’acceptation de cette force. À quoi bon tenter de se défaire de ce qui nous faisait du bien. Je prenais du plaisir à me battre, une émotion si barbare, si sauvage et si grossière, mais tellement enivrante. Lorsque mon sabre avait brisé le zampakuto du Shinigami, j’avais éprouvé de la satisfaction mêlée à une jouissance dans sa forme la plus pure. Comme si ce qui devait être fait avait été accompli proprement et sans fioriture. Je ne pus m’empêcher de me sentir transporté par ce bouillonnement intérieur où se mélangeait joie animale et perte de la raison. Régresser à l’état de bête fauve me plaisait, moi qui me cachait derrière des principes et des raisons en toute circonstance pour justifier mes actes. Ici ils n’avaient que pour seul objectif que de blesser mon ennemi. Je n’agissais ni pour les intérêts du Hueco Mundo, ni même pour Tsukaru, mais pour moi ! Enfin je pouvais m’adonner à ce pourquoi j’ai toujours été fait : dispenser la mort. C’était tellement…tellement beau que de se retrouver enfin complet ! Mon engouement n’en fut que plus vif lorsque le Capitaine se tourna vers moi, lui aussi enragé comme jamais, le cœur et l’âme tous les deux tournés vers ma défaite.

Ambiance

Nous nous étions trouvés ! Nous nous ressemblions plus que jamais, nos corps et nos esprits marqués par les stigmates de notre conflit intérieur, nous nous affrontions d’égal à égal, néants humains qui prenaient tour à tour le pas sur l’autre. Il fit le premier pas vers notre destruction mutuelle en libérant sa pleine puissance. Le reiatsu qui émanait de lui avait de terrifiant d'être presque comparable au mien dans ce qu’il annonçait. La promesse d’un vide froid et silencieux à ceux qui s’y opposaient. De l’énergie spirituelle engloba ce qu’il restait du quartier détruit après que le Shinigami ait libéré entièrement son trancheur d’âme. Lui-même fut auréolé pendant quelques instants d’une lueur splendide dont les mots parvenaient à peine à la décrire. Le Bankaï, la forme ultime du zampakuto, enviée par beaucoup et rarement maîtrisée. Mon adversaire n’avait pas usurpé son titre de capitaine. Toutefois ma soif de sang n’avait pas pris le pas sur mon sens de la survie. Je restai vigilant quoi qu’il arrive, mourir maintenant serait trop dommage et n’entrait pas dans mes plans à court terme. En alerte, j’attendis que quelque chose se passe, prêt à fondre sur mon ennemi dès qu’il manifesterait une moindre faiblesse.
Mais il n’y eut rien. Un silence de plomb s’abattit tout autour de nous. Plus une seule odeur, plus un seul son, tout s’était figé dans un même élan. Aucun souffle d’air, aucun bruit, nous étions au cœur de l’œil d’un cyclone. Le capitaine fut soudain devant moi sans que je ne puisse me l’expliquer. Je l’avais gardé dans mon champs de vision durant tout le temps où je réfléchissais et pourtant il était là, face à moi et il me parlait. Il m’ordonnait de m’abreuver de ce néant, ce que je fis.



J’écartai les bras, un sourire extatique sur les lèvres, j’humai l’air, une fois, puis deux avant d’éclater d’un grand rire sonore qui brisa le silence mortuaire de cette fameuse arène.

« Capitaine Koduko, mais quel endroit ! Un noyau d’absence au milieu d’une ville, comment une telle chose peut exister ? Vous me faites un de ces cadeaux capitaine, comment puis-je y rester indifférent ? Il s’agit de votre âme, et pourtant je me sens si bien ici, c’est chez moi aussi ! Je ne m’étais pas trompé, vous et moi ne formions que la version différente d’un seul être, c’est tellement…tellement extraordinaire que de trouver quelqu’un qui vous ressemble alors même que l’on n’en demandait pas tant. »

Je soulevai ma lame tandis que je parlai et la braquai vers mon torse. La pointe ne tarda pas à s’enfoncer dans mes chairs sous l’effet de la pression que j’exerçai sur le pommeau. Elle traversa mes os et mes muscles avant de transpercer brutalement mon cœur. Celui-ci cessa de battre et je sentis le goût amer du sang dans ma bouche.

« Je suis sûr que vous apprécierez la métaphore capitaine, dis-je le corps empalé sur mon propre zampakuto, mourir pour mieux renaître ! Ou plutôt revenir d’autre part, avec Autre Chose, quelque chose de si grand que l’on se sent complètement dépassé face à ça. »

Je me sentais fiévreux, délirant à chaque parole prononcée. Je n’avais pas peur, j’étais tremblant mais pas effrayé pour autant. J’étais excité à dire vrai ! Mais je n’eus guère le loisir de profiter de cette euphorie que ma bouche s’animait déjà. L’incantation fut comme le dernier souffle d’un mourant.

« Angoisse, Perdiciòn »

Un liquide blanchâtre jaillit de ma poitrine, en remplacement du sang, avant de se scinder en deux. La matière se modela puis durcit et fut comparable alors à des ailes de cuir blanc qui me poussaient sur le torse. Elles m’enveloppèrent comme un cocon protecteur, me cachant à la vue de mon ennemi. Dans cette carapace bienfaitrice, je changeai. Mon corps se reforma, cherchant à imiter ma forme d’autrefois. Je sentis mes os se broyer sous l’effort de la transformation, et tout mon organisme me fit l’effet d’être écrasé par un étau.
La coquille blanche se brisa et vola en morceaux, à ma place, ce fut le Spectre qui se tenait là. Drapé de sa longue robe d’une blancheur immaculée, son regard d’azur braqué sur le capitaine, il lui faisait face. Des Cero de nacre se formèrent dans chacune de ses mains, tout aussi silencieux que son apparition d’outre tombe. Puis une voix surréelle sortit de dessous son masque, si proche et si loin à la fois, écho d'un passé trop ancien pour que l’on s’en souvienne.

« Capitaine…Enfin nous sommes un. »

Le râle se tût et les deux Cero combinés fusèrent vers le Shinigami.


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Ayo Koduko
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MessageSujet: Re: [Event] Absalon - Ayame - Ayo   [Event] Absalon - Ayame - Ayo Icon_minitimeDim 20 Juin - 22:32

Mon univers ...

Un néant omniprésent … Paradoxe de mon existence, noyé dans ce vide, je voguais au gré des vagues de mes sentiments. Des vagues … vaguelettes dissimulant une tempête dormante mais néanmoins sujette à des sursauts. Je m'étais égaré dans une profusion de rage, j'avais baissé la garde de mon esprit, les murs de ma forteresse intérieure se lézardaient. Engloutie par l'abîme de la détresse, telle la cité Atlantide submergée par les eaux, j'implosais. Tentant de contenir les effluves de la déraison, je ne pouvais que limiter mes excès. Je sentais mon corps s'abandonner à la fureur, il vibrait d'un excitation malsaine, il convulsait d'un désir sanguinaire, emprunts à des spasmes de colère. Je luttais contre moi même, contre la primalité de ma bestialité, je voyais ce reflet dans le miroir de mon âme, je me voyais … Mais ce n'était pas moi, je ne me reconnaissais pas, qui étais-je ? Ce visage … ces yeux … ces cernes … cet air … Ils m'appartenaient. Mais ces deux flammeroles scintillantes, ne cherchant qu'à s'attiser dans ces deux globes ternes … étaient-elles miennes ? Désarroi, doutes, méconnaissance de mes propres désirs, je ne pus que recourir à l'aide de mon âme sœur. Dans un déferlement d'énergie, elle prit le siège de mes désirs, et trôna avec fierté dans mon esprit. Je ne devenais qu'enveloppe, un amas de chair morte animé par la volonté d'une autre, j'abandonnais ma coquille charnelle et devenais simple spectateur d'un combat dans lequel je me retrouvais. Je représentais le néant, mon antre était mon âme, et j'y avais invité l'arrancar. La matérialisation de l'inexistant. Dans cette chambre, le froid était mon sommier, et je dormais sur un tapis de regrets. Qu'il s'installe à mes cotés, qu'il communie avec moi dans ce silence … Bienvenue …

Sa réaction ne se fit pas attendre, je fut même étonné par la logorrhée verbale qu'il tint. Une allégresse nouvelle, une satisfaction incomparable, son rire tremblant d'excitation déchira le silence environnant, il accompagnait théâtralement ses paroles à des gestes, lorsqu'il planta de son propre chef sa lame en son échine, j'eus un mouvement de recul, précaution que j'eus bien fait de prendre lorsque la métamorphose entama son ballet dansant. Il fut vite enveloppé par une substance blanche solide, je l'entendais, à l'intérieur de ce cocon de soie, je percevais ses cris, je percevais sa transformation, j'entendais ses membres se tordre, se déformer, ses muscles crisser. Puis … le silence se rassit sur son trône de murmures. Enfin …

Il était là, allégorie du néant, spectre difforme à peine distinguable. Une image floue, aux contours se perdant dans les abîmes de l'oubli … Une photographie altérée avec le temps, auréolée des stigmates du passé, ternie par l'oubli, il était là … D'un néant sidéral, Il semblait vouloir disparaître aux yeux de tous. Il était moi et j'étais lui. Je vibrais, je souriais. Il planait avec nonchalance, son aura embaumait de ce sentiment âpre que je connaissais tant … Il se riait de l'existence, il se jouait de la vie, il s'effaçait au commun des mortels. Deux yeux perçant, animés de cette même flamme … Il me ressemblait tant … n'étions nous que deux facettes d'une même entité ? Séparées jadis par un obscur dessein ? Nous étions nous retrouvés? Le destin avait-il décidé de réunir les deux parties d'une même âme ? Tant de questions, tant de doutes, tant d'allégresse, je ne pouvais pas rester éternellement indifférent. Mon âme sœur tentait tant bien que mal d'inhiber cette satisfaction, cette abandon de toute raison, je brûlais d'un désir nouveau, je brûlais de cette compréhension mutuelle. Dans cette solitude totale il y avait quelqu'un … je me voyais en lui, je m'abandonnais dans ces deux prunelles de glace, sondant son être, je me serais jeté sur mon allégorie sans retenue, mais mon corps ne m'appartenais plus, j'étais devenu spectateur de ces retrouvailles … Une frustration plus grande m'envahit, je ne pouvais agir, retenu par la bienveillance de mon âme sœur qui veillait sur mon esprit tel un ange, couvrant de ses deux ailes mon corps décrépi.


« Capitaine…Enfin nous sommes un. »

Une voix à l'instar d'un râle, la souffrance d'un mourant résonnait, elle faisait écho, parvenait jusqu'à mes tympans et ravivait en moi une plus grande flamme. Donnons à ce spectacle une scène finale digne des plus grands tragédiens ! Jouons notre rôle d'acteur ! Il était temps que le néant nous emporte tout deux ! Mourrons ensemble ! Donnons nous la paix si longtemps escomptée ! Il était temps de clore cet acte, et j'avais en moi ce désir bouillant d'apporter ce vide, je ne pouvais m'empêcher de rire, de m'esclaffer, totalement éperdu dans cette folie. Qu'il méritait son titre d'arrancar, sa puissance m'enivrait, je jouissais d'une ardeur incomparable et je me complaisais de cette détresse dont la plupart cherchait à s'extirper. Je baissais la tête, un rictus de fureur sur le visage. Mon crâne me paressait lourd, une douleur vive traversait ma nuque, je souffrais de cette pression que je ne parvenais plus à contenir, mon âme se disloquait, je perdais mon souffle, je haletais, humant l'air sans goût de mon univers, quelle sensation … Quelle sensation de me perdre totalement, de fondre, de bouillir. Contenir en ce lieu cet arrancar me demandait tant de concentration, m'apportait tant de difficulté ! J'allais me désaltérer jusqu'à me repaitre totalement de cette sensation. Qu'il ressente avec moi cette douleur frissonnante qui s'infiltrait en mon être.

Les cero fusèrent avec une vigueur incomparable, et pourtant je les voyais … lent … lourd … Je déformais le temps avec difficulté, et il m'était si compliqué de me déplacer tout en manipulant cette dimension, et j'attendais, j'attendais … le seul et unique instant ou je pourrais esquiver ces deux rayons mortels. Encore un peu, encore un peu plus près, que le temps paressait lent … que ces deux choses d'une extrême vélocité s'affichaient à moi avec nonchalance … Tout vrombissait, tout grognait, la terre tremblait à mes pieds, elle se désagrégeait toujours un peu plus, mes pieds s'enfonçaient dans ce faible sol, incapable de subir une telle pression … encore … approchez encore … Maintenant !

Je me déplaçais en une téléportation, pas même l'air ne put me suive. L'espace lui aussi était mien, mes deux paumes saisissaient avec force deux des lois universelles, elles étaient miennes ! J'effleurais le domaine du divin, moi être de chair et de sang, on me léguait la gérance de ce monde ! Être de l'ennuie, émissaire de l'absence, je répandrais la déchéance … J'avais perdu tout sens de l'abnégation, j'avais succombé au délire …

J'étais sur le coté droit de l'arrancar, qu'il m'eut perçu ou non, cela ne faisait guère de différence, enivré, saoulé de ce vide je ne saisissais plus l'essor de ce combat, je ne m'attardais plus sur son échéance, j'en oubliais mon but, et je sentais cette dimension gronder, vibrer, perdre pied, tout sembler vouloir disparaître, mon emprise sur ce monde se faisait plus faible … de mal en pis … des éclairs de douleurs parcouraient mon échine, me paralysaient par alternance, je perdais le contrôle …

Cette attaque sera sans doute la dernière que je puisse lancer correctement, une chance infime de vaincre …

Je bondis une dernière fois. Mon katana serré entre mes cinq doigts, j'allais trancher une dernière fois, il était temps d'y mettre un terme. Mon arme fila de bas en haut, ma lame tinta du glas de la délivrance …

Pourtant, aucun bruit ne se fit retentir … L'arrancar n'avait pas chu et je restais immobile … Aurai-je failli ? Je ne pouvais pas même me retourner … ma tête resta figée, mes bras devinrent ballants … Tout autour de moi se désagrégeait, mon univers vacillait.


"Ne faisons nous réellement qu'un ? ..."
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MessageSujet: Re: [Event] Absalon - Ayame - Ayo   [Event] Absalon - Ayame - Ayo Icon_minitimeMer 23 Juin - 1:25




Le Spectre n’esquissait pas un geste, seule sa respiration profonde brisait le silence. Sa silhouette impalpable se détachait de son environnement et paraissait vouloir disparaître de la vue du capitaine. Sa robe blafarde s’agitait comme sous l’effet d’un vent imperceptible. Le tissu ondulant voletait autour du Spectre, et les claquements occasionnés par le contact de l’air rythmaient son apparition à la façon de tambours tribaux. Autour de lui, les couleurs perdaient de leur éclat, la lumière s’effaçait, aspirée par un trou de l’existence qui auréolait le Fantôme telle une présence morbide et inerte. Le Spectre pencha son crâne osseux sur le coté, reniflant l’air comme un animal curieux, son regard à la fois embrasé et glacé braquait sur le visage du Shinigami. Le Spectre le voyait et l’acuité de sa vue dépassait tout entendement humain. Les flux de reiatsu, l’empreinte vitale du dieu de la mort, tout ceci s’inscrivait sur sa rétine éthéré. Il percevait l’océan d’énergie qui les entourait tous deux, n’ignorant pas qu’au moindre faux pas, il les engloutirait.
Les deux mains gelées du fantôme s’ouvrirent, les paumes vers le ciel. Deux sphères aussi pures que l’ivoire apparurent entre ses doigts et silencieuses, elles se ruèrent vers le Capitaine. Le Spectre contemplait cette vive lumière qu’il avait lui-même engendré. Le son produit par les deux faisceaux d’intense énergie résonna à ses oreilles comme une douce dissonance. L’océan au dessus s’agita, malmené par les fluctuations du reiatsu condensé s’abattant sur le Shinigami. Le Fantôme mêla son grondement au son strident de ses Cero. Un sifflement aigu, désagréable à l’oreille emplit tout l’espace, mille et un cris réunis en un seul, vagissement mortifère et prophète de la mort à venir. Et pourtant, elle ne vint pas. L’homme face au Spectre ne fut pas fauché comme il devait l’être. Il ne fut pas englouti par les rayons grondants, il disparu tout simplement. Les Cero s’écrasèrent en contrebas, malmenant une dernière fois l’intégrité des immeubles déjà bien ébranlée. Le Spectre ne vit plus l’adversaire, celui-ci s’était évaporé aussi sûrement qu'eau au milieu d’un désert. Il était seul, avec son néant pour seul compagnie. Rien, pas un souffle, il ne bougea pas, immobile et vigilant, dans l’attente d’une riposte. Un glissement feutré l’interpella sur sa droite, si bref qu’il douta de l’avoir réellement entendu. Il voulut tourner la tête pour en comprendre l’origine mais ses mouvements lui parurent si pesants, si lents que malgré toute la force qu’il déployait, il ne put voir que l’éclat d’une lame venir vers lui. Pourquoi son corps mettait-il autant de temps à se mouvoir ? Il ne pourrait parer une telle attaque, son bras trop lourd ne parviendrait jamais à intercepter la lame. Alors le Spectre fit ce qu’il savait faire de mieux.
Il devint transparent.


Son corps se brouilla, comme s’il n’était plus qu’une vague forme derrière un écran de fumée. Le sabre le traversa de part en part, ne fendant que de l'air. Si le Spectre avait été surpris par la vitesse, ou plutôt la téléportation de l’adversaire, il n’en était pas resté démuni. Les ramures sur son dos s’agitèrent, vrombirent même, puis elles s’allongèrent. Leurs pointes acérées se tournèrent vers le capitaine qui n’avait pas bougé après son unique assaut, comme si la surprise de son échec l’avait pétrifié. Les tentacules s’emparèrent de lui, elles le saisirent aux poignets et aux chevilles, le serrant si fort qu’elles marquèrent sa peau de marbrures sanglantes. Plutôt que de profiter de la faiblesse passagère de son ennemi, et de le tuer brutalement en l’écartelant par exemple, le Spectre décida de le propulser vers le sol avec toute la puissance dont il était capable. Il avait dépassé toute idée de victoire et de défaite, il voulait seulement briser l’adversaire et lui faire ressentir son propre vide personnel. Autour de lui s’affaissait peu à peu le zampakuto du Shinigami. Les sombres parois du Bankaï s’écroulèrent une à une, laissant miroiter l’espoir d’un dénouement à ce combat.
Mais le Spectre ne jeta qu’un regard inintéressé au phénomène, son attention, il la consacrait uniquement et pleinement à Koduko. Ses pupilles de glace se braquèrent vers les décombres à la recherche du corps de son ennemi. Ses tentacules s’agitèrent, frétillants d’impatience et désireux de trouer de part en part la carcasse du shinigami. Le Spectre frémissait à cette idée, la douleur était la mère de l’oubli et donc sa meilleure arme. Il voulait écraser Koduko, le broyer entre ses mains, si puissamment que ce dernier ne pourrait plus se rappeler son nom. Le respect et l’affection que le Spectre lui portait étaient, comme toute passion au final, entachés de violence. Une sorte de rire creux sortit de sous son masque lorsqu’il vit l’énergie spirituelle du shinigami quelques mètres en dessous de lui. Ses mains s’agitèrent, frénétiques, son regard s’enflamma davantage et sa respiration déjà saccadée le fut plus encore. Le fantôme se baissa en avant, et cette sorte de référence fut ponctuée par d’horribles grincements. Il se pencha et fondit sur l’adversaire, ses lames du pantin s’entortillant sur elles même, comme pour marquer la frénésie qui les animait.


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MessageSujet: Re: [Event] Absalon - Ayame - Ayo   [Event] Absalon - Ayame - Ayo Icon_minitimeVen 25 Juin - 1:50

Le reflet de la déchéance, le monde que j'avais bâti de mes mains se disloquait peu à peu, je le voyais s'effriter, je le voyais se dérober sous mes pieds. J'étais l'émissaire de cette destruction, j'en étais le prologue, et j'en serais sans doute l'épilogue. Mais étais-je réellement l'écrivain du grand livre de ma vie ? Avais-je l'étoffe d'un scribe dont la calligraphie outrepassait l'art et tendait vers le domaine du divin ? Mais surtout … Avais-je réellement envie de rédiger les lignes de mon futur ? Chacun de mes pas, aussi timide eut-il été, ont été guidé par les choix d'autrui. Mon périple, mes combats … ce combat … n'étaient pas prévu pour me servir, mais pour servir d'autres desseins. Des ombres, dont les mains jouaient avec les ficelles de mon avenir, j'étais un fantoche prédestiné à déambuler dans la tourmente. Comment pourrais-je sectionner ses filins qui m'éloignaient de la liberté ? Le pourrais-je ? Le pourrait-il ? Lui qui me ressemble tant, qui saisit ce que le néant représente … Par quel biais pourrait-il m'apporter l'absolution ? Mon âme ne cherchait plus que le repos, pervertie par des années de solitude, je la sentais se ternir, se tapir d'un vermoulu pourrissant qui embaumait mon être, qui envahissait mon esprit et qui m'anesthésiait. Pourtant l'arrancar avait su fendre la carapace que j'avais érigé, je sentais l'air s'engouffrer avidement dans ma coquille jadis hermétiquement fermée. Je respirais pour la première fois, et cette bouffée m'enivra. Léger de cette renaissance, je perdais pied, je délirais, j'oubliais ma propre survie. Totalement happé par un sensation nouvelle, je m'enfonçais dans un long couloir dont l'issu m'était inconnu.

Mon coup avait tranché le silence, j'étais ballant, la lame sifflante n'avait fendu que l'air ambiant … Pourtant j'avais pour certitude d'avoir pourfendu ce spectre … Mais son râle sourd et pénétrant irrita mes tympans, et m'indiqua que j'avais failli … Ses tentacules vinrent m'enlacer et soulevèrent mon corps comme si je n'avait aucune masse, à l'instar d'un fétu de paille il me souffla, je ne répondais plus … mon esprit s'était figé sur mon dernier coup … Pourquoi ne l'avais-je pas touché ? Mon corps volait littéralement, le sol me semblait tarder à rentrer en contact avec mon dos. Je tendais vers lui, voyant le décor défiler avec empressement devant mes yeux. Je ne pouvais bouger, je n'avais même pas pu conserver mon arme … elle gisait là, à plusieurs mètres, et je m'éloignais inexorablement d'elle. Par réflexe sans doute … ou par affection … ou encore par détresse, je la fixais, je tendais de faible doigts, une main tremblante. Mais la pierre rugueuse, déchirante, vint couper court ce moment d'absence. Il brûla ma chair. Il me démantibula, moi, déjà si mal en point, je perdais mon corps, il partait en morceaux, je sentais mes jointures céder sous l'impact, je me démantibulais tel un pantin désarticulé … Lorsque le calme revint, je jonchai sur le sol, inerte, suppurant la douleur par tout les pores. Mon corps bleuissait sous les ecchymoses, un filé de liquide rouge s'échappait du coin de mes lèvres. Il aurait fallu m'examiner attentivement pour trouver une seule parcelle de mon être qui n'eut pas été tuméfiée … La position dans laquelle je me trouvais m'étais inconfortable, presque inhumaine, je ne savais pas même ou se situaient encore mes membres … ils ne répondaient plus. Je fermai les yeux, tentnt vainement de recouvrer un semblant de contrôle. Rien qu'un doigt, j'essayai tout simplement de bouger un doigt, pour me prouver que j'appartenais encore à ce monde, que cet amas de chair et d'os était encore mien. Dans cet embouteillage d'impulsions nerveuses, qui hurlait à mon cerveau la douleur qu'endurait mon corps. «Calme toi … fais abstraction de cette douleur … le corps est une barrière, seul l'esprit est illimité … Concentre toi sur ce qu'il te reste ...».

Mais que me restait-il ? Je devenais prisonnier d'un corps lourd, pesant, mi-mort. Désarmé, sans autre alternative, je me concentrai davantage, me mouvoir était la seul chose qui me préoccupait. Quelle futilité, la force m'abandonnait, elle s'évaporait et je la voyais flotter au dessus de ce cadavre vivant que j'étais, me narguant, se riant de mon incapacité à la saisir. L'énergie du désespoir … le sursaut d'un mourant, vivant pleinement ses derniers instants … que sais-je … mais mon bras tressauta, animé par la vie qui m'échappait. Il était sans doute la seul chose encore vivante dans cette enveloppe, mon cœur résonnait dans ma cage thoracique, mon souffle se saccadait, mais ce bras … ce malheureux bras me rattachait encore à la vie. Je vivotais encore, réagissant par sursaut, il m'obéissait, il m'obéissait encore ! Il bougeait, il vivait ! Je ne pouvais que rire face à mon propre spectacle, je me réjouissais de ce membre insignifiant qui daignait encore se plier à mon désir. Quelle imbécillité, j'avais sans aucun doute perdu la raison, je ne pouvais encore m'expliquer de tenir ce bras en admiration, mais quelle sensation … La satisfaction de se raccrocher a cette vie que j'avais incessamment considérée comme vaine, comme étant dénuée de sens.

L'arrancar m'épiait, il scrutait de son regard éthéré mon monde, cherchant avec une faim inassouvie de se repaitre de mon âme, et moi, isolé dans ma satisfaction, je levais ce bras innocemment, comme pour lui assurer que cette âme lui paraissant si délicieuse ne s'était pas volatilisée. Il bondit, affamé, se jetant sur ce corps décrépi, bien vite je vis penché ce spectre difforme au dessus de mon corps, grouillant de désir d'en finir. Ces lames frétillantes d'excitation souhaitaient me donner le repos que j'escomptais et je me noyais dans les lambeaux de ces haillons me recouvrant tel un linceul. Je tendis ce bras tremblant vers sa direction, effleurant l'endroit de son supposé cœur, il s'approchait toujours plus près, ses tentacules, branches biscornues d'un arbre sans vie, dirigées vers moi. Approche, enfin … il est temps que ce combat s'achève, délecte toi de ce qu'il reste de moi, vois si un corps vide de substance pourra assouvir ta soif, vois si l'âme d'un tourmenté pourra étayer ta faim. Ses membres vinrent m'envahir, je les sentais pénétrer ma peau, écarter mes muscles, la douleur se tarissait au fil de leur avancée, mais je ne serai pas le seul à m'abandonner à la torpeur sans fin de la morte, je voulais savoir si ce cœur qu'il prétendait si vide l'était véritablement. Ce bras … ce bras du salut, ce bras de la délivrance, j'allais lui offrir ce qu'il souhaiter me léguer. Sentiment de compassion, d'altruisme, je ne savais plus … Je tendis un doigt tremblant vers cette poitrine décharnée, adieu mon ami … Disparaissons ensemble. Une dernière flamme vacillante anima mes yeux :


« Hado no Hachijû : Muchi no kaminari »

Le souffle d'un mourant, je vidai en cette incantation le peu d'air qu'il me restait … Un rayon d'un bleu cyan, à l'instar du regard glacial de mon ennemi, se fraya un passage à travers sa poitrine … Une déflagration, puis … rien … Je n'entendais plus rien, je tombais littéralement dans un brouillard dense, ma vue ne discernait maintenant que des formes floues, presque indistinguables …

Je ne pouvais plus relâcher graduellement la pression contenu dans mon âme comme je le souhaitais, et cette délivrance brutale de mon esprit se matérialisa par un grondement. Le sol s'excitait d'une vigueur folle, tout vibrait, tout devenait frénésie. Les parois de mon antre devinrent psychédélique, virant des teintes les plus vives aux couleurs les plus abyssales. Ma dimension disparut brusquement, et l'expansion de celle ci eut inévitablement un impact sur le monde extérieur … Tout devint rage, l'énergie libérée pulvérisa les alentours, je brûlai, consumé par les flammes de mon propre fléau. J'avais apporté destruction, chaos, ma délivrance s'incarnait dans le néant que j'apportais … Tout autour de moi n'était rien. Terre fumante et vestige de civilisation au décor post-apocalyptique. Sous l'explosion de mon monde, j'avais emporté plusieurs ares de Karakura … Mais tout cela ne l'importait plus … je dormais ...
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Absalon Ehlinger
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MessageSujet: Re: [Event] Absalon - Ayame - Ayo   [Event] Absalon - Ayame - Ayo Icon_minitimeDim 27 Juin - 0:19



La souffrance, partout. Au niveau de ma poitrine, une béance, mon cœur. Où est mon cœur ? Il ne bat plus, j’ai mal. Ma chair brûle elle aussi, elle s’embrase, féroce et douloureuse. Pourquoi j’ai si mal ? Pourquoi n’y a-t-il qu’un grand vide à la place de mon torse ? Pourquoi je sens le sang se répandre ? Je vois une tempête enflammée autour de moi, elle me dévore, me consume. Tout mon être est pris dans un brasier ardent. Est-ce que c’est l’Enfer ? Est-ce que je suis mort ? Je ne veux pas mourir. Malgré le néant, malgré la douceur qu’il promet, la paix aussi, et bien qu’il soit si séduisant et si reposant, je ne veux pas le rejoindre. Pas maintenant du moins. Je suis si lâche… J’ai peur du vide, je m’accroche à la vie comme un parasite, ne voulant pas en démordre je m’obstine à survivre. Je suis vain comme les autres et ce savoir ne m’aide en rien. Il me rend simplement plus ridicule qu’eux. Et lui, le capitaine, il est comme moi. Il aurait pu se résoudre à mourir. Non, il aurait du s’abandonner à la mort ! Et pourtant…, pourtant il a levé un bras dans une dernière tentative de défense. Il m’a perforé le cœur à l’aide d’un sort que je n’aurais pas pu prévoir. Pourquoi a-t-il fait ça ? S’il est comme moi, la victoire ne lui importe pas, alors pourquoi avoir sacrifié ses dernières forces pour me porter un tel coup ? Je sais…je sais ! Il meurt alors il m’emporte avec lui ! Il m’entraîne parce qu’il ne veut pas y aller seul, alors il me force à être son compagnon. Mais je ne veux pas mourir ! J’ai…j’ai encore des choses à faire, à dire ! Il n’a pas fait que me blesser physiquement, il a atteint mon âme aussi. Il y a comme une cicatrice dans ma conscience, qui s’est de nouveau ouverte. Elle saigne et je souhaiterais tellement qu’il en soit autrement.

J’ai mal.
Je ne veux pas mourir. Je ne sens plus rien. Je ne sens plus rien du tout ! Où sont mes bras ? Où sont mes jambes ? Mon visage lui aussi, je ne le perçois qu’à moitié. Et ce feu qui danse sur mon dos. Pourquoi ne s’éteint-il pas ? Pourquoi ce tourment ? Comment la situation a-t-elle pu m’échapper à ce point ? L’explosion a été si brutale, si destructrice que je n’ai rien pu faire pour m’en protéger. Et maintenant je rampe sur le sol, au milieu des décombres que je ne vois même pas. Il y a du sang tout autour de moi, qui coule en abondance, seule preuve de mon passage. Je n’ai plus aucun membre pour me soutenir si ce n’est quelques tentacules brisés qui parviennent tant bien que mal à me faire avancer. Le Spectre a perdu de sa superbe, indéniablement. Il n’est plus qu’une pauvre loque qui se traîne parmi les décombres, sa robe autrefois immaculée, désormais pourpre, salie et calcinée. Ce déchet, c’est de moi qu’il s’agit ! Ma fierté envolée, mes principes ébranlés, que reste t’il de moi si ce n’est des ruines ?
Et je ne sens rien. J’ai froid. Pourquoi n’y a-t-il aucune chaleur qui me parvient ? Pourquoi dois-je souffrir autant ? Pourquoi la mort doit-elle s’accompagner de la douleur ? Tout ce que je voulais c’était disparaître sans un bruit, juste profiter de mon corps se désagrégeant et non de cette brûlure odieuse qui m’égarait l’esprit. Je ne voulais pas de poème, d’épitaphe ou d’oraison, je n’aspirais ni à la gloire ni à la prospérité. Je voulais qu’on me laisse en paix, tout simplement. Alors pourquoi donc un objectif, à la fois simple et sincère, pourquoi devait-il être si difficile à atteindre ? Un chemin si tortueux pour une chose si éphémère.
Soudain un crépitement au dessus de mon épaule. L’un de mes pseudopodes se brise, avec un son sec et désagréable, avant de se désagréger en milliards de grains de poussières. J’allais mourir ici, homme tronc incapable de se déplacer. Je me préparais à cette idée, celle qu’il n’y aurait personne pour se souvenir de mon histoire et pour pleurer ma mémoire, que mes cendres se dissiperaient sous les effets du vent sans que quelqu’un ne cherche à les retenir. Je mourrai seul, loin de mes semblables, loin de mon monde. Je me fige soudain, posté sur une pierre plate, perdant le peu de sang qu’il me reste. Mes forces m’abandonnent peu à peu, c’est à peine si je parviens à rester éveillé.
Mais c’est alors qu’une image se forme au fond de mon esprit. Pour la première fois depuis plus de huit cents ans, je vois le visage de ma fille qui m’apparaît. Elle est si jolie…Tellement superbe dans cette innocence qui la caractérisait ! Dans cette photographie d’un passé lointain, j’y trouve un étrange réconfort, les quelques bribes d’une vitalité pas encore tout à fait morte. Je redresse la tête, comme tiré d’une rêverie. Le crâne de cerf sur mon visage se fend un peu plus. Je ne souhaite pas mourir alors qu’il me reste encore tant de choses à faire ! Je ne veux pas disparaître tandis qu’à coté d’autres comptent sur moi ! Je ne m’abaisserais pas à un tel égoïsme ! Mes actions avaient leur importance, et même si à mes yeux elles étaient vaines, il m’incombait de leur donner un sens, aussi minime soit-il. Je réunis ce qu’il me reste de reiatsu et une parodie de bras apparaît au niveau de mon épaule droite. Le nouveau membre tient davantage de la branche desséchée que du bras humain, mais il est suffisamment réactif pour m’être utile. Je pointe un index osseux face à moi et c’est alors qu’une gueule d’ombre s’entrouvre, donnant un nouveau sens au mot « ténèbres ». Je m’agrippe au sol à l’aide de mon unique main squelettique et rejoins avec peine l’ouverture sombre, ma carcasse laissant derrière elle de longues traînées sanglantes. Le Garguantua est mon sanctuaire, et en son sein je pourrai m’y reconstruire et guérir en toute quiétude, flottant parmi ses vagues couleur nuit. Je me glisse dans la brèche sombre puis la referme avant de m’abandonner à l’obscurité environnante.

Isabelle…Ma dernière lueur… !


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