[PV Myoshi] Le clodo, la schizo et les hollows

La lune, fragment insignifiant dans l’univers, au même titre que nous autres Vizard aux yeux des hommes, ou que des Quincy aux yeux des Shinigami. Si insignifiant, et pourtant bien plus présent qu’il n’y paraît, observant les autres d’un œil parfois méprisant, parfois amical, mais majoritairement d’un air de dire : « Rien à foutre de vos histoires ! ». C’est ça, un Vizard, un être qui ne se soucie plus que de sa propre survie, rejeté par les Shinigami, et incompatibles avec toute autres espèces existantes : Humains ? Non, trop faibles, Quincys ? Ils sont un clan bien a part et n’aiment ni les Hollow, ni les Shinigami, qu’ils soient exilés ou non, Arrancars ? Ils sont d’anciens hollow, autrement dit des estomacs sur pattes …
Une situation précaire que je trouvais particulièrement injuste, non pas que j’aimerais copiner avec un Arrancar, mais les Vizard sont de véritables marginaux, peu importe le point de vue … Non, il faudrait quelque chose ou quelqu’un pour renverser la tendance, imposer le groupe des Vizard au monde, leur montrer que nous œuvrons, que nous existons, et que nous nous battrons pour nos valeurs respectives.

Encore une fois, je me mets à délirer, personne ne prendra la peine de faire ça, puisqu’après tout, tout le monde s’en tape, moi la première, mais j’ose croire qu’un jour un clampin tout droit sorti d’un camp de nudistes autistes se pointeras pour revendiquer le statut des Vizard. Oui, l’espoir fait vivre comme on dit, c’est pour cela que je ne cesse d’espérer, parce que je ne peux pas me permettre de crever maintenant, avec mon honneur brisé par cette ordure qui complote au sein de la Soul Society. J’arpentais à présent les rues sombres de Karakura, uniquement éclairées par quelques lampadaires en piteux état, tandis que je réfléchissais une énième fois à la façon dont je pourrais parvenir à mes fins.
Pas moyen, j’avais beau chercher les plans les plus tordus qui soient, la probabilité de crever comme une débutante des mains d’un Capitaine était supérieure à quatre vingt pourcents.

Un tohu-bohu digne d’un opéra foiré retentissait au coin de la rue, je pouvais percevoir la voix d’un homme en train de brailler après quelqu’un, visiblement quelqu’un de pas net. Un peu de distraction ne me ferait pas de mal, je m’approchai de la source sonore, doucement, pour entrevoir un personnage pour le moins surprenant, un genre de clochard vêtu d’un sac en papier cartonné en guise de short, une chaussure prônant sur le haut de son crâne et des tongs d’une couleur rose bonbon. En face de lui se tenait un homme bien plus imposant, en costard noir, surement le videur, puisque derrière les deux protagonistes se trouvais le night-club le plus branché de Karakura.

Le ton monta rapidement entre les deux personnages, le clochard étant complètement saoul, ou du moins, pas en possession de tout ses moyens mentaux. Ce dernier se fit chasser par le collègue du men in black de la boite, le voici qui à présent courrait dans ma direction, sans pour autant regarder ou il allait. Je m’esquivai de quelques centimètres, mais l’étrange personnage dériva lui aussi et me fonça dedans, je l’entraine dans ma chute. Quelque chose clochait avec ce clochard, percuter une entité spirituelle telle que moi revenait à dire qu’il en était une lui-même, ou qu’il avait une pression spirituelle si forte qu’il pouvait ressentir les autres. Mais d’où il sortait ? C’est alors que mon attention se fixa sur son reiatsu, une quantité impressionnante, à ne point douter. Ce mec était facilement du niveau d’un lieutenant, c’était un shinigami ? Non, surement pas, son reiatsu était teinté de celui d’un hollow, il ne pouvait s’agir que d’un Vizard. Si seulement je m’y attendais, tomber sur un Vizard en plein milieu de la nuit, et tout particulièrement après qu’il ait essayé d’entrer dans un night-club …

Je senti l’habituel grognement de cet abruti de Zetsu au plus profond de mon âme, j’étais même prête à parier qu’il allait m’engueuler ou être déplaisant, comme a son habitude. Et encore une fois, j’avais vu juste, mais je n’avais pas fait attention a la barrière psychique que je dresse habituellement entre nos deux esprits, avant que je ne m’en rende compte, il venait déjà de m’utiliser pour frapper le pauvre homme qui n’avait rien demandé a personne. Mes yeux alors teintées du noir ébène orné de la pupille ambrée perçante fixaient l’inconnu.

« - D’où tu sors toi ? Tu t’es pris pour qui pour nous bousculer comme ça ? »

Je repris le contrôle de mon corps avant qu’il n’assène un nouveau coup a notre interlocuteur, le noir de mes yeux repris sa couleur originelle, mais mon iris conserva sa couleur or. Je rectifiai immédiatement mon erreur, fautive d’avoir laissé l’autre taré prendre ma place.

« - Je suis désolée, vraiment, j’ai du mal à tenir en laisse cet abruti, surtout quand je me cogne dans quelqu’un, tout vas bien ? »

Si ce mec n’était pas un Vizard et que je m’étais plantée en beauté, j’aurais vraiment l’air d’une idiote, comment lui expliquer qu’un hollow et un shinigami peuvent cohabiter dans un seul corps ?
Avec un peu de chance, il ne fera pas attention à ce que j’ai dit.

Voici une belle journée qui commence pour notre clodo nationale. Comme à son habitude il se réveille aux alentours de 16h, 17h du matin, la plupart du temps endormi dans des endroits improbable, avec des gens improbable et une tenue qui l'est tout autant. L'on ne saurait dire s'il s'agit en réalité de son existence même qui soit la cause (ou la raison) de cette succession d'évènement improbable ou alors le simple fait qu'une entité inconnue et tout à fait puissante, influe directement, et ce de manière constante, sur sa triste & misérable existence pour en faire quelque chose de plus ou moins plausible, regardable et divertissante... enfin façon de parler. Parce qu'au fond, on pense absolument tous la même chose, quant à l'existence de ces pestiférés de la société. Ces déchets sans talents ayant bien mérité leurs sort après tout. Laid, repoussant, sale et incapable de travailler par eux-même, leurs routes étaient toute tracée finalement.

Quoi qu'il en soit, la journée commençait... lentement... très lentement... le jeune clodo se réveilla après une longue nuit de sommeil, puant la sueur et diverses odeur qu'on ne citera pas au nom de la déontologie. Le bougre se leva fièrement à l'arrière d'une voiture entre un cadavre de chèvre et un obèse endormi... Il se gratta le menton, passa sa main dans son bouc de quelque jour et en ressorti une main dégoulinante de sang. Le pire après une nuit comme celle ci, reste le réveil. Douloureux, insipide, accompagné d'un trou de mémoire qui nous empêche de nous rappeler le pourquoi du comment de notre présence en ce lieu. Apportant toujours plus de confusion au réveil. Non, les lendemain de soirée sont réellement difficile, même pour un Myosh. M'enfin, avec le temps il avait apprit à ne plus se poser de questions. Il se releva donc difficilement, poussant la carcasse de chèvre sur l'homme qui lui était inconnu et qui avait passé la nuit avec lui. Malheureusement, ce genre de scène se produit environ 1 fois par semaine... surtout des réveils avec des obèses, allez savoir pourquoi. Bref, le jeune homme sorti de la voiture en claquant la portière et observa, non sans surprise, qu'il portait un costume noir en parfait état. Du moins, tant que notre regard se concentrait sur le devant, car à l'arrière ses fesses étaient totalement dévêtis, et son dos complétement mutilé laissait entrevoir quelques griffures, assez profonde pour la plupart et une inscription faite au marqueur « COQUINE ». Hum... se poser des question amèneraient bien plus de problèmes que de solution ! Il quitta alors ce lieu insalubre, qui se trouvait être une décharge. S'il avait pris la peine de se retourner, il aurait pu voir la voiture où il se trouvait exploser. Quelqu'un lui en voulait certainement. Encore une personne de plus à ajouter à sa liste d'ennemi.
Notre héros marchait donc d'un pas lent et non assuré vers le laboratoire de Fumiko, refilant le fil de la soirée en vidant ses poches. Il sorti une bouteille de vodka qu'il s'empressa de vider en une gorgée, ainsi qu'un couteau totalement imbibé de sang accompagné d'une tête de poule. Non vraiment, il valait mieux ne pas se souvenir de cette soirée. Il se dévêtit complètement, en pleine rue, sans se soucier des passants, comme à son habitude. Obtenant d'ailleurs au passage, quelques insultes et objet des passants. Un quart d'heure plus tard le voici devant le laboratoire, il y entra sans faire de bruit, prit une petite culotte et un pantalon dans les affaires de Fumi et en ressorti aussitôt. Il avait aussi rangé l'artefact qui lui permettait de masquer son reiatsu dans sa boite à biscuit, se risquant alors à de violente réprimande de la part de Fumiko. Parce qu'il avait tendance à toujours apporter des ennuis lorsqu'il ne la portait pas. (Comprenez par là, plus d'ennuis que d'habitude...).

L'attitude désinvolte du clodo pouvait sembler énervante au possible, mais l'on était encore loin du compte. Étant donné qu'il n'existe actuellement aucun « adjectif » assez puissant pour décrire toute l'animosité qu'il crée en nous à chaque fois qu'il fait un pas, une action ou qu'il daigne prendre la parole, on se contentera purement et simplement d: « enfoiré de clodo de mes deux Bal' ! ». C'est donc vêtu d'un simple pantalon militaire volé à Fumiko et d'un débardeur rose bonbon volé à une femme sur un plateau télévisé durant une émission en direct, que notre « bel » enfoiré (Comprenez bien que si l'on ajoute le mot bel, ce n'est en aucun cas pour le flatter ! On sait tous qu'il a une sale gueule) s'est mis en tête de se chercher quelques chose à manger. Sautant alors naïvement sur les pigeons qui occupaient la grande place du centre ville de Karakura, dans l'espoir d'en attraper un et d'en faire un appât pour un gibier beaucoup plus imposant, et donc nourrissant au Zoo. Ce soir là, il espérait manger du Lion ou du gorille... Un p'tit truc exotique quoi. C'est pourquoi il sorti rapidement dudit Zoo à dos de Girafe, poursuivit par une armada de policier, de sécurité et de divers représentant d'association luttant pour la protection animal (des hommes de la fourrière qui voulait absolument mettre en cage la bête qu'est Myoshi, dans l'espoir non dissimulé de l'euthanasier). Notre protagoniste, lui, était tout aussi insouciant que d'accoutumé. Debout fièrement sur sa monture, le point levé, la jambe droite sur le cou de la girafe, la gauche on ne sait où... le marginal se laissait aller entre fiction & réalité, s'imaginant sitôt qu'il se trouvait à la tête d'une armée, sitôt qu'il était dans une folle course poursuite...

Il ne fallut pas plus d'une heure trente pour régler le problème du Myosh', et seulement 37 secondes au clodo pour échapper à ses antagonistes. Il avait d'ailleurs eut l'opportunité, durant ce court laps de temps, de libérer son amie la girafe et administrer quelques piqures d'une solution soporifique à ces hommes. Quel fou ! Quel homme ! Quel Myosh' ! Allez savoir pourquoi, en sortant de là son pantalon militaire s'était transformé en sac en papier, tandis que son haut avait laissé place à une chaussure solidement attaché à son crane. Les médicaments qu'on lui avait administré durant son arrestation pour le calmer semblait avoir un drôle d'effet sur lui.... Le voilà qui se dirige vers une boite de nuit, titubant une bouteille vide à la main, qu'il apportait de temps à autre à sa bouche dans l'espoir d'y trouver quelque chose à boire. Agressant aussi bien des passants, que des murs ou des poubelles qu'il prenait pour de dangereux hollows ! Approchant alors dangereusement du videur, en déblatérant quelques bêtises sans queue ni tête, à peine audible qui plus est. Balançant d'abord sa bouteille en direction de sa tête... du moins, il semblerait que ce fut la cible initialement visée, même si la bouteille avait attéris 4 mètre plus loin. Il s'approcha en effectuant des mouvements de danse... ou de boxe, on ne saurait dire. Il tombait presque à chacun de ses pas, et se prenait un coups à chaque fois qu'il se relevait. Dur dilemme pour lui, à l'heure actuelle, rester coucher et se faire frapper ou se relever et se faire frapper ? Oupla pirouette pendant la réflexion, qui l'amena à s'étaler de tout son long sur le sol et finir par s'ouvrir le crane en se cognant violemment la tête contre une benne à ordure dans sa tentative pour se relever. A vrai dire, après ce passage là, le videur n'avait même plus à le frapper. Le Myosh' était capable de se faire bien plus de mal tout seul. Il était complétement en sang, et dans un dernier élan de folie il se mit à courir vers on ne sait où vociférant quelque chose qui sonna un peu comme :

« S'TOI L'KIWI GALLYPETE ! »

Incompréhensible... surtout qu'après ça il s'était mangé un coups par une fille. Coups qui l'avait plutôt chamboulé lui qui venait d'atterrir dans un restaurant après avoir traversé la vitrine...

« Saloperie... t'es qui toi ? »

Étrangement, cet énième coups à la tête lui avait fait « reprendre ses esprits » si l'on peut dire. Puisqu'il se releva d'un bond et se dirigea vers la jeune femme qui l'avait frappé. Faisant craquer tous les os de son corps pour l'intimider, malgré le fait qu'il soit lui même couvert de sang. Il agrippa par le col et la regarda avec dédain... Elle semblait vouloir communiquer avec lui, mais c'était sans compter sur le fait qu'il n'écoutait personne à cause de son manque indéniable de concentration et son j'menfoutisme aiguë. On ne saurait dire si c'était à cause de tout le sang qu'il avait perdu ou un autre coups de folie, mais il s'éprit rapidement d'amitié pour cette jeune fille. Chose rare pourtant, il l'invita à boire... à sa façon.

« Tu m'payes un verre ou j'te viole ! »

S'il s'était un peu plus concentré sur la situation il aurait pu prêter attention à cette énergie spirituelle qui émanait de la jeune fille, mais ça n'est jamais drôle quand on comprend dès le début. Il relâcha la jeune fille et lui tapota dans le dos en signe d'amitié, tout en lui racontant de drôle d'anecdote sur sa journée... Qui n'avait ni sens, ni raison d'être. Il lui parlait comme s'il l'a connaissait d'Eve ou d'Adam... alors qu'il venait de la bousculé malencontreusement...

« … S'comme ça que j'me suis retrouvé avec un cadavre de chèvre sur le corps et un obèse allongé à coté de moi... enfin j'suppose que c'est comme ça que s'est arrivé. Tu m'le payes ce verre ou t'attends que j'perde tous mon sang ? Bordel... Et p'tain... mais t'es qui en fait ? »

Ding ! 7 minutes et 37 secondes plus tard... le voici qui émerge enfin. Quel beau reccord.

Apparemment il n’avait absolument pas fait attention à ce que je lui avais dit. Ce qui n’est pas une mauvaise chose d’ailleurs. Mais maintenant le voilà qui s’adresse à moi comme si nous étions les deux meilleurs amis au monde. Mais qui c’est ce type ?
Je crois que Zetsu n’était pas franchement emballé par le fait qu’il parle de me violer, puisqu’il avait entrepris de rendre à mes yeux une couleur ébène ornées de la prunelle ambre que j’avais lorsque je mettais mon masque. Je parvins cependant à éviter l’inévitable et a retrouver une certaine sérénité avant de me faire embarquer par l’inconnu.

Instinctivement je tenta de m’éloigner de lui, non pas parce que j’avais un doute quand a son hygiène corporelle, un doute c’est moins évident que cela, mais plutôt par son brutal changement d’attitude, il commençais par m’agresser, puis le voici maintenant tout aimable, quoi qu’un peu familier.
Plus important, je me demandais a présent pourquoi il me parlait de cette histoire de chèvre, je ne comprenais absolument rien, et ce n’est qu’au bout de quelques minutes qu’il se met tout a coup à me demander qui je suis.

A croire que l’effet de l’alcool ou je ne sais trop quelle substance est enfin dissipé. Etant donné que je masquais en ce moment même ma pression spirituelle, je ne sais trop si il était capable de me discerner d’une humaine basique. Je n’avais pas envie d’écouter plus longtemps ses sornettes, je le regardai et lui fit :

« - Qui est tu ? Tu n’es pas un simple humain je me trompe ? »

Je le regardai quelques instant, avant de me rendre compte que je n’avais pas répondu à sa question.

« - Je m’appelle Misaka »

Je Bizarrement il me semblait avoir déjà entendu parler d’un clochard aux pouvoir spirituels importants, mais je ne me souvenais plus d’où. Probablement que Fumiko pourrait me renseigner, j’irais la voir à l’occasion, elle est au courant d’à peu près tout ce qu’il se trame en ville, alors dresser une liste des Vizard et autres entités spirituelles était largement a sa portée. Bien que ma réponse fut brève, voir très très brève, j’espérais qu’il réponde a la mienne, si il s’avérait être un Vizard lui aussi, peut être que nous pourrions devenirs de bons copains.