~ Dans les bras de Venus ~

A l'horizon, un soleil couchant dorant le ciel de sa teinte écarlate, parsemant sa dernière once de lumière sur les vagues ondulant de long en large sur l'océan. Drapé de son habituel Haori, Sei, le regard perdu, semblait s'être perdu en d'immatérielles pensées, debout au bord d'une falaise. En contrebas, l'eau frappait la roche avec tendresse, susurrant moult sons à quelques oreilles attentives. Le temps semblait figé. Le vent, les vagues, les sensations ne s'étaient tuent, à l'inverse du commun des mortels, qui lui semblait bouger au ralenti. Calme, immobile, notre homme ne semblait guère être dérangé par ce vent levant, fouettant son visage, par moments à l'aide de ses propres cheveux. Les méandres de ses pensées semblaient rivées sur une âme particulière, hantant son cœur et son esprit. Éphémère et légère, Venus dans sa gloire, sa dulcinée l'attendait, comme le destin l'avait écrit. Sous le couvert d'une brume, longue fut l'attente, l'éclaircie de la mélopée de l'âme et de l'amour semblait s'être abandonnée à d'autres, durant des siècles, livrant à quelques rares égarés le bonheur d'une joie sans larmes, souvent source d'une plaie future, quand bien même les années traversées dans le bonheur furent d'une abondance sans réserve. La vie humaine est promise à faner, l'amour avec lui. Le froid d'un décès révèle l'âme prisonnière d'une glace éternelle, jusqu'au jour du renouveau, où tout souvenir, toute trace de cet amour se voit envolée, de même que la perte de cette joie plantureuse.

La houle s'intensifiait à présent, à l'aube de la nuit. La ville s'était éteinte de toute vie, le laissant seul à ses projets. Le destin sur ses épaules, rien ne l'empêcherait de mener à bien son dessein, et ainsi trouver l'amour d'une vie, la joie future d'une vie à deux.

[ U. C. ]