Bleach Shinigami Age
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 Quand deux flemmards se rencontrent ♥

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Tatsuya Genji
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Tatsuya Genji


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MessageSujet: Quand deux flemmards se rencontrent ♥   Quand deux flemmards se rencontrent ♥ Icon_minitimeLun 26 Avr - 23:26

    Une journée comme les autres, à la consistance désagréablement insipide, agrémentée d’un tas de rituels auxquels je m’étais désespérément accroché depuis des mois. Mais ces quelques rixes, en dépit de leur dégénérescence progressive, continuent de s’ancrer dans ce cycle quotidien animant mes semblables journées, et je dois le dire, assurent toujours ce semblant d’émotion me transcendant moi et ma conscience attardée, un sentiment que l’on nomme joie, je crois, ou peut-être bien excitation. Tiens… ça me ressemblait pas de philosopher de cette façon… Quoi qu’en fait si. Ces derniers temps tout particulièrement, j’avais l’impression d’abriter une sorte de vivier à idées philosophiques dans ce qui me restait de cerveau. Si seulement cette usine à déchets pouvait un jour quitter le foyer qu’elle a établit dans mon crâne, ce serait sympathique, voir jouissif. J’étais en proie aux migraines insoutenables depuis cette nuit d’été, celle-là même ou je suis parvenu à surmonter une embûche haute de quelques renversants mètres, les genres de sommets que l’on croirait impossible à gravir, et pourtant je l’ai fait, moi, un simple humain. Cette saleté d’Arrancar doit encore se morfondre à l’heure qu’il est, pleurant sur sa répulsive faiblesse, quoi que l’esprit de telles bestioles ne possède certainement pas suffisamment de raison pour pouvoir se lamenter ; et puis c’est un joug encore trop doux pour des entités se rassasiant dans les festins composés à base d’âmes humaines. C’est vrai que je l’aurais bien persécuté encore quelques temps, lui, son corps, et son âme infâme, mais le passé c’est le passé, mieux vaut-il encore se tourner vers son futur, aussi funeste soit-il. Mais mon avenir à moi est tout tracé : il sera brillant, resplendissant d’une classe façonnée à mon image, peut-être même que je serais à la tête d’une nation, qui sait… On peut toujours rêver, c’est agréable, et pas réprimandé par la loi.

    Le soleil m’accablait. Je regrette le printemps, saison trônant de loin sur l’été, de par l’envoutante harmonie qu’elle est seule capable de produire, température idéale accompagnée d’une douce eurythmie saisonnière. Depuis combien de jours Karakura n’avait-elle pas subie la moindre averse ? Je n’en savais rien, j’oubliais cette notion factice du temps. En soit, on peut dire que l’adjectif que je lui attribuais là n’était pas adapté, ou mal employé, et pourtant, je me comprenais parfaitement. Le factice reste et restera du domaine de l’opulence, de l’apparat, un monde à la fois artificiel et corrompu auquel je n’avais aucune envie de me rallier. J’éprouvais à peu de choses près le même dégout pour le principe dit de ponctualité. Aucun intérêt, mieux vaut-il se laisser emporter par le cours ruisselant de la vie. Encore une réflexion philosophique digne d’un héraut comptant au peuple ses persuasifs et lyriques discours, mais bordel, qu’est-ce qui m’arrivait… Fallait vraiment que j’arrête la bière, faut croire que je m’attachais de trop près à cette boisson occidentale ; un retour aux sources me ferait sûrement le plus grand bien, même si ça ne résoudrait pas pour autant ce problème de dépendance croissante. C’est dans les gênes, mon père m’a transmit sa passion pour la bibine depuis l’au-delà… Ce vieux pochard ne cessera donc jamais de me rendre la vie plus difficile encore qu’elle ne l’est déjà, même une fois scellé et enterré profondément dans son vétuste cercueil, situé dans un cimetière tout ce qu’il y a de plus banal dont je ne connais même pas la localisation exacte. Spectacle affligeant, offert par une relation père-fils glaciale. Allez-donc naître d’un paternel irresponsable, alcoolique et fielleux : on en reparlera.

    Vibrations proches de mon slip. C’était mon portable. Une subite carence en motivation submergea mon corps tout entier. Je me sentais las, épuisé, d’humeur capricieuse. Et puis la boîte vocale se doit d’être émoussée, on ne l’a pas inventé pour rien merde. J’écouterais ce qu’on a à me dire plus tard, quand l’énergie affluera de nouveau dans mon sang, ce qui n’était pas le cas présentement. C’est vrai qu’en plus de ces maux de têtes passagers, je me sentais comme un torchon que l’on essorerait brutalement, un genre de cobaye sur lequel on expérimenterait toutes sortes d’infections s’infiltrant par voie veineuse ou respiratoires, au choix. Mes muscles peu à peu déliquescents semblaient rechigner à la tâche que la nature incombe sciemment, celle d’exécuter les ordres sommés par cet organe que je fusillais à coup de substituts divers et variés dans leur nocivité. Au loin, j’apercevais un parc, dans le genre paisible et verdoyant, ou quelques sapins s’élevaient afin de faire grâce à leurs hôtes de périmètres dentelés en ombres effeuillées. Plus je m’approchais de cette zone idyllique, et plus je pouvais constater avec effroi qu’une masse fourmillante de familles s’abritait sous mes ombrages… une ou deux paires de claques suffiraient. Nerveusement, je me grillais une clope, comme pour évacuer la haine conséquente accumulée en une poignée de secondes. Quelques pas effrénés, et me voilà dressé face à la grille laquée du coin de paradis. J’empoignais la clenche, puis la brisait accidentellement, impatient d’éjecter quelconque inconnu de sous un arbre pour lui dérober sa place, et me délecter d’un repos obombré auquel j’aspirais vigoureusement depuis quelques minutes déjà. Condamné à observer ces gens - que j’enviais furieusement - si je restais sans rien faire, je décidai de démanteler la grille toute entière, la fracassant d’un coup de pied que je n’avais moi-même pu pressentir.

    Je m’élançais frivolement au milieu de la foule grouillante, enjambant les uns, heurtant les autres, en quête d’une proie qui serait aisée à intimider sans pour autant me retrouver avec un escadron de ses proches accolés aux basques. Au passage, je me permettais de lorgner sur les quelques fesses galbées et autres lubriques plastiques qui, j’en suis persuadé, ne demandaient qu’à être admirées. L’entretien rigoureux de son corps implique également la volonté d’exposer ce dernier aux yeux d’un public soit indifférent et inconscient pour ne pas raffoler de ces charmes naturels, soit friand de ces paysages concupiscents, déboussolant tout homme normalement constitué. Inutile de préciser que nous dominions le second groupe, moi, et mon intarissable perversité, dont les limites ne connaissent aucunes frontières, à ma connaissance… Bien entendu, à la seule vue de ces corps affriolants, Popaul était sortit fringant de son sommeil, plus apprêté que jamais. Je l’aurais bien fignolé sur place, mais je risquais de voir mon nom siéger dans la rubrique « Nudistes Ambulants » d’un journal du coin… Sans façon. Rehaussant mes lunettes afin de préserver l’atout de la discrétion, mon cœur et ma libido furent stimulés plus que de raison lorsqu’une donzelle à demi-nue fût ciblée par cette sorte de radar que j’avais conçu au fil du temps. Je trépignais sur place à la seule idée de pouvoir approcher cette divinité réincarnée en mannequin pour sous-vêtements. J’en oubliais totalement mon but premier, obnubilé par cette gracieuse paire de seins, ce teint mâtiné, et ce visage angélique. L’opération séduction façon Tatsuya Genji débuterait dans la seconde.

    Tentant de me frayer un chemin parmi les gamins vadrouillant ici et là, je m’accroupissais, puis m’allongeais pour enfin ramper vers ma déesse, bousculant des couples enamourés s’embrassant langoureusement, ou attrapant malencontreusement des chevilles dans ma rude et brave avancée, engendrant des chutes toujours plus improbables et hilarantes. Mais moi, l’éternel goguenard, n’esquissait pas le moindre sourire lors de ces quelques scènes comiques ; j’étais concentré, jusqu’à contraindre mes raréfiés neurones à entrer dans une phase d’ébullition, alors qu’ils tentaient déjà de réprimer ma fulgurante testostérone et ses salaces pulsions. Pas facile la vie d’un neurone, surtout quand on appartient au cerveau d’un tel arriéré. M’enfin. Les tâches verdâtres répandues sur mes vêtements jusqu’à modifier la couleur originelle de ma veste - résultant naturellement de la friction entre l’herbe et cette dernière – signifiaient qu’un bon bout de chemin avait été englouti par mes rampements passionnels. Et pour tout dire, je me trouvais maintenant à quelques centimètres seulement de la culotte rouge pourpre, chatoyée par les rayons lumineux provenant alors de mon dos. Mais lorsque cette culotte fût privée de ces luisants éclats par mon imposante stature, il y eut comme un déclic chez la créature me faisant face, réagissant immédiatement en hurlant à gorge déployée. J’étais grillé… Et je repartais à vive allure vers mon point de départ, la marque d’une main encrée sur ma joue, châtiée pour mon erreur. J’aurais dû m’attendre à cette réaction… mais je continuais de croire fermement que cette femme se jetterait par la suite dans mes bras, profitant de cette occasion solennelle pour me présenter ses plus plates excuses. Une fois encore, je fabulais yeux grands ouverts.

    Au final, je me retrouvais assis comme un con non loin de l’entrée de ce parc un peu trop fréquenté à mon goût, méditant sur ma bévue, tentant d’élucider le mystère de cet échec inconcevable. Néanmoins, une silhouette me protégeant partiellement des faisceaux aveuglants du soleil vint bouleverser le cours établi de mes réflexions. Otant mes lunettes, je me penchais négligemment en avant, les lèvres distordues, le sourcil droit surélevé, exprimant vulgairement mon étonnement.

    " - Gnééééééé ?! T’es qui toi ?! "

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Sly Trinity
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MessageSujet: Re: Quand deux flemmards se rencontrent ♥   Quand deux flemmards se rencontrent ♥ Icon_minitimeMar 4 Mai - 23:54

- Hey la loque ! Tu vas bouger ton cul de ce canapé ou j’appelle les flics !

C’est l’histoire d’un mec, un troufion avec une tête d’endormi, qui avait été envoyé sur terre pour une mission stupide et chiante. Ce mec dont le facies ennuierait le plus hyperactif des gamin pleurnichard, un capitaine de division habillé en rideau et se prélassant mollement dans un sofa rembourré, avait toutefois l’esprit encombré par une pensée, une pensée pour le moins opposée à l’ordre lui ayant été donné : dormir. Les gens ne dorment pas assez, trop occupés qu’ils sont à rester éveillé, pour faire comme les autres, alors même qu’un à un, leurs membres les lâchent misérablement pour les convaincre qu’une bonne sieste serait de mise. Sly, lui, était à l’écoute de son corps. Passant en moyenne dix-sept heures quotidiennes dans les bras de Morphée, il avait pour habitude de prendre pour doctrine inaltérable une maxime d’un philosophe dont le nom méconnu ne vous dirait absolument rien : « L’homme n’est pas fait pour travailler, la preuve, ça le fatigue. »

Trop peu de monde suivait cependant cet art de vivre et c’est pourquoi, esseulé dans ses convictions, le capitaine ne se faisait guère souvent d’amis. Aujourd’hui, c’était un gros porc, une sorte de masse informe dont on pouvait toutefois deviner l’origine humaine qui, fort d’une caisse de résonnance plus importante que la moyenne, invectivait le pauvre shinigami s’étant effondré dans un produit de son magasin. Bah oui, pour un individu vénérant le dieu-lit et la reine-sommeil, un établissement vendant sofa et matelas s’apparentait sinon au paradis, au moins au songe d’une vie meilleure. Bref, distrait à la vue d’une telle profusion de plumes, d’une si belle invitation à la sieste, les pas de Sly avaient mené leur propriétaire contre son gré à l’intérieur du magasin dans l’objectif évident de refaire le plein de vitalité nécessaire à l’accomplissement de sa mission. Les heures étaient passées alors que la réalité et les rêves se confondaient dans l’esprit du capitaine lorsque le commercial, ayant enfin repéré le bougre, s’était mis en tête de déloger le clandestin.


- Ouais, ouais…Et dites m’sieur…si vous glissez dans une pente, vous pensez pouvoir arrêter de rouler grâce à vos propres moyens ou grâce au mur vous attendant plus bas?

Sans laisser à la baleine terrestre le temps de s’époumoner une nouvelle fois, le dieu de la mort, confortablement installé dans un gigai à son image, s’enfuit de l’établissement et rejoint la rue piétonne fréquentée. Le temps était au beau fixe depuis son arrivée à Karakura et Sly espérait au moins qu’une pluie torrentielle inondait à cet instant le Sereitei et les quartiers de la première division dans lesquels créchait le capitaine-commandant lui ayant refilé cette mission incongrue. Retrouver un humain aux pouvoirs intéressants. Rechercher un type qui pourrait se cacher n’importe où, sous prétexte qu’il aurait occis un arrancar de troisième zone. Des shinigamis capables d’en faire autant se ramassaient à la pelle à la Soul Society…quel intérêt alors pour le Gotei 13 de vouloir rallier un mec qui ne connaissait peut être même pas l’existence des mondes spirituels? Trop penser ne menait à rien…La hiérarchie imposait au capitaine de tout mettre en œuvre pour respecter cet ordre et ce dernier userait donc de tous les moyens en sa disposition pour trouver cet individu.

Pour commencer, il devait se débarrasser de cette enveloppe superficielle qui le maintenait à l’état de simple humain, cacher ce gigai quelque part et déroger au règlement pour être plus libre de ses mouvements. Une fois le clone industriel bien calé entre les restes d’une pizza aux anchois et un aspirateur noirci au fin fond d’une poubelle dissimulée à l’extrémité d’une impasse miteuse et grouillante de rongeurs, Sly s’envola d’un coup de shunpo et entreprit le commencement des recherches. Courant sur l’air, rendant tangible l’impalpable en y déversant un flux régulier de reiatsu, le capitaine utilisait tous ses sens pour détecter le plus infime sursaut d’énergie. C’était comme trouver un dromadaire dans une horde de chameaux. Karakura était l’agglomération ou proliféraient le plus d’entités spirituelles puissantes du monde entier et de ce fait, un tas de signaux venaient brouiller le détecteur interne du shinigami pourtant averti à ce genre d’exercice. Enfin, après plusieurs dizaines de minutes de recherche, tout en se déplaçant d’immeuble en immeuble, cherchant les zones les plus fréquentées dans l’espoir d’y trouver un signe, un pic anormal de reiatsu vint frôler l’esprit de Sly, discret et pourtant assez puissant pour parsemer son pâle épiderme d’étranges frissons.

Se posant dans un parc en plein centre-ville, parc blindé de citoyens se prélassant dans une herbe émeraude et se dorant au soleil, l’enfant du tonnerre fut presque instantanément prit dans un tourbillon de vertiges et de migraine. Observant son environnement, il ne fut pas long à comprendre la cause de cette soudaine baisse de régime. Des parterres de fleurs par dizaines ornaient l’espace vert de touches colorées, saturant l’air en odeurs naturelles et surtout en pollen. Le pollen, l’adversaire suprême du capitaine, l’ennemi héréditaire que celui-ci n’avait jamais put vaincre. On avait beau être officier supérieur au Gotei 13, cela ne vous protégeait pas des allergies…et l’organisme de Sly, lui, ne supportait absolument aucune intrusion florale. Quelques secondes furent nécessaires à la loque en kimono pour se remettre du premier assaut biologique. C’était bien sa veine, si ses sens ne le trompaient pas, l’énergumène qu’il poursuivait se cachait dans ce parc. Pour autant, l’allergie le privant à présent de radar, le capitaine ne pouvait compter que sur ses yeux pour enfin lui mettre la main dessus. Parfois toutefois, la chance vous sourit…


- " - Gnééééééé ?! T’es qui toi ?! "

- Tu me vois? … Alors c’est toi le type qui à dégommé cette larve de Gillian ?
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Tatsuya Genji


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MessageSujet: Re: Quand deux flemmards se rencontrent ♥   Quand deux flemmards se rencontrent ♥ Icon_minitimeMer 5 Mai - 22:32

    La silhouette m'obstruait toujours l’agréable vue dont j’avais le privilège de pouvoir jouir sans pour autant être appréhendé par des jappements de flics enragés. Y’a pas à dire, ça me les cassait sévère. J’avais la main leste, prête à distribuer une ou deux baffes si nécessaire. D’ailleurs, je crois bien qu’en l’état actuel des choses… c’était nécessaire. Mon sang bouillonnait, mes veines se tuméfiant peu à peu, tant sur des parties de mon corps revêties, que sur des parcelles exposées. L’homme… ou la femme, me faisant face, ressentait pour sûr, cette aura nerveuse et comprimée que je laissais échapper volontairement. Et pourtant, elle ne laissait aucun signe de frayeur ou de nervosité paraître. Et le sentiment qui m’envahissait peu à peu confirmait que cette sérénité apparente n’était pas totalement due au hasard. Je n'excellais pas dans l’art de perception, c’est vrai… J’étais plus du genre obtus, à foncer droit dans le mur sans ne jamais sourciller. Mais là, un petit quelque chose que je ne m’expliquais pas encore, me poussait à supposer que cette femme endiguait un certain degré de pouvoir spirituel, usant d’une sorte de valve pour freiner l’effusion de sa puissance. Une méthode de camouflage efficace, mais que j'avais percé à jour, intuitivement. Je m’étonnais moi-même… Sur ce coup là, j’étais sur de ne pas me tromper. Dans le cas contraire, comment aurais-je pu expliquer ce doute qui m’habitait, m’empêchant d’emplâtrer vélocement la face de cette ombre qui, je dois le dire, me tannait de plus en plus, moi et mon agité système nerveux, enclin aux subites crises de démence, passagères pour la plupart...

    Comme pour me trouver une sorte d'exutoire, de contenance, je délaissais la clope que je venais d’allumer, pour en pincer une autre, répétant des gestes imprégnés dans ce qui me servait de moteur : le cerveau. Et puis, alors même que je ne m’attendais plus à une réponse de cette femme, appartenant visiblement au groupe des loques humaines à réaction tardivement tardives, une phrase me semblant, pour dire vrai, incompréhensible, fût crachée inopinément de cette bouche que je me contentais d’entrevoir.

    " - Tu me vois ? … Alors c’est toi le type qui à dégommé cette larve de Gillian ? "

    Bordel. C’était donc un mec. Il en avait la voix, en tout cas… Pas la carrure, ni la stature, certes, mais c’était bel et bien un mec qui se dressait là, devant moi, désinvolte, presque endormi. Des informations complémentaires accompagnaient cette constatation pour le moins surprenante. Cet homme était un esprit. Soit une âme errante, soit… une âme qui n’errait pas. Je voyais pas d’autres possibilités à ce moment précis. Et puis, j’étais trop concentré à dépeindre le physique de mon interlocuteur. Ce dernier qui seulement quelques minutes après m’avoir rencontré, m’embrouillait déjà l’esprit. Manquait plus que ça. Comme s’il n’était déjà pas suffisamment déboussolé avec toutes ces formes affriandantes me tendant la main. Selon le maigrichon, j’avais dépouillé Gilian… Un de ses potes peut-être ? Ce nom ne m’évoquait rien. J’avais bien tarabusté un petit Gerrard il y a de ça une ou deux semaines, mais pas de Gilian. A moins que ce type ait écorché le nom de son compère… Dans tous les cas, je me devais d’éclaircir la situation. Dans le genre emberlificotée et bourbeuse, on pouvait difficilement faire mieux. Inhalant une suffoquante bouffée de nicotine, je me levais lentement, m’appuyant paumes contre cuisses afin d’amoindrir la dureté qu’imposait un effort de ce type. Une fois relevé, je trônais d’une ou deux têtes sur mon protagoniste, et je pouvais désormais détailler plus précisément son physique. Le genre d’adolescent famélique que je croisais souvent dans les bas quartiers. Un corps et un regard veules, sans volonté propre, habillées par une peau blafarde, excessivement blanche. Faut reconnaître qu’il disposait – au moins – d’une belle gueule. Quoi qu’un peu trop angélique à mon goût. Au final, se tenait là mon parfait antagoniste. D’un point de vue physique, on avait décidément rien en commun. Et sans doute nos deux mondes divergeaient outre mesure… sans doute…

    Je me décidais finalement à combler le vide sidéral nous séparant, cette seule et unique réponse me venant alors à l’esprit :

    " - J’ai bien dégommé un certain Gerrard y’a de ça 1 ou 2 semaines... Et donc ? Y’a un soucis ?! "
    Lançais-je en dégainant une vulgaire moue s’accordant de fait avec cette réponse un brin virulente.

    Puis je me penchais sur le côté, afin d’observer si l’essaim se décantait un tant soit peu dans le parc idyllique nous faisant face. J’eus l’agréable surprise de voir quelques emplacements que j’enviais furieusement se libérer. De minces périmètres juchés par les racines effeuillées d’arbres divers se présentaient généreusement à nous. Nous, dans le sens où je comptais bien continuer cette conversation avec un surplus de confort. Faisant signe à l’adolescent squelettique de me suivre, je m’élançais fougueusement dans le parc, bousculant le cancéreux sans y prêter la moindre attention. Une place de premier choix était en vue, à quelques pas seulement de ma localisation. Seulement voilà, si je voulais être sur d’arriver le premier sur les lieux, il me fallait traverser le ruisseau faisant office de frontière entre moi et ce coin de paradis ouaté à souhait. Fuck. Je ne prendrais pas le risque d’être devancé en contournant cette misérable petite rivière. Et qu’importent les résidus qui s’encolleraient à mes vêtements déjà réduits en un piteux état, si je désirais vraiment me délecter de ce berceau ombré, alors je ne devais reculer devant rien. Ce fût chose faite lorsque je m’étalai trempée sur l’herbe fraîche, profitant pleinement de cette eurythmie que m’offraient les murmures du vent ballotant les feuilles, entremêlés aux cris perçants des jeunes donzelles dénudées, après quelques musclés mouvements de crawl dans cette rivière que j’avais outrepassé brillamment.

    Brossant rapidement mes cheveux en arrière tout en tirant profit de cette extrême malléabilité que produisait l’eau une fois mélangée a toutes sortes de textures, je me grillais une nouvelle cigarette, réajustant mes lunettes, me grattant machinalement Popaul afin de le soulager, et de le remettre en place. Une fois mon poursuivant parvenu jusqu’en ce chaleureux foyer que je nous avais dégoté, je me permis de le questionner une nouvelle fois dans un seul but d’édulcoration. Je me devais en effet de faciliter le dialogue entre lui et moi, et en connaitre un peu plus sur sa personne ainsi que sur ses goûts m’aiderait très certainement à gravir les prochaines étapes de ce qui s’annonçait être une longue conversation…

    " C’quoi ton nom ? T’aimes le décor j’espère ?! Avoue qu’avec une belle garniture de fesses et de poitrines comme celle-là… ça peut que festoyer dans notre slip ! Ah, et je te préviens, je suis pas gay... Au cas-ou..."

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