Jakusetsu Jin
Yon Ban Tai Taisho
Messages : 3
Date d'inscription : 18/04/2010
Feuille de personnage
Niveau: 16
Rang: E
Expérience:
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 | Sujet: Jakusetsu Jin, Capitaine de la Sereitei  Dim 18 Avr - 20:49 | |
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Prénom : Romain
Age : Bientôt 22 ans
Expérience RP : Bientôt 4 ans, sur des forums Bleach / Naruto, mais aussi et parfosi Final Fantasy ou d'Heroic Fantasy
Un avis sur Bleach Shinigami Age : Le forum m'a l'air actif, fort sympathique, et surtout, il est l'un des rares à permettre de jouer des inventés. Sinon, je n'ai qu'une seule suggestion à formuler : Mettre des images pour les rangs, genre pour les Shinigamis, numéros de division voire les fleurs emblématiques. J'ai l'es images si vous voulez.
Comment vous avez connu ce Forum : Top-site
Présentation du
Personnage
Nom : Jakusetsu
Prénom : Jin
Age : 257 ans
Sexe : Masculin
Race : Shinigami
Rang : Capitaine
Portrait moral : Jakusetsu n'a jamais été un grand adepte des escarmouches, mal à l'aise l’arme à la main, car c'est une personne au tempérament sensible et romantique. Il voue même une véritable répulsion envers le combat depuis une mésaventure lors d'un grand conflit passé, qui lui a valu une cicatrice indélébile, inéxorablement gravé dans sa chair pour l'éternité. En effet, cet incident l'a conforté dans son état d'esprit plutôt pacifique, et réticent vis-à-vis de la confrontation guerrière, d’où son orientation naturelle vers la Quatrième Division. Toutefois, il est capable de dépasser son aversion et de faire fi de sa grande gêne lorsque la situation l'exige, car paradoxalement, il est en réalité loin d'être incompétent sur le champ de bataille. Mais dans un tel et rare cas, ne faisant pas les choses à moitié, il deviendra alors comme possédé, oubliant ses préoccupations, semblant lancé dans une grande croisade vengeresse. Simplement, le combat ne correspond pas à son sens esthétique et à son caractère. Il est vrai que Jakusetsu est d'une nature raffinée et élégante, aimant le luxe et appréciant les belles choses, à tous les sens du terme. En effet, il aime se délecter des beaux paysages, de musiques mélodieuses, des bons plats, de parfums enivrant, et surtout, des formes des charmantes créatures du sexe opposé. Il aime soigner son image, dans le but de séduire. Il profite de son charisme, de sa douceur, de sa plastique et de son imagination pour s'attirer la sympathie et la compassion des jeunes femmes de sa division, notamment grâce à sa cicatrice. Il l'arbore fièrement aussi souvent qu'il a l'occasion de l'afficher, faisant croire qu'il ne la montre qu'à des personnes exceptionnelles. Il s'en vante alors ouvertement avec subtilité, et s'en sert comme argument afin de prouver une abnégation factice, et son grand dévouement à la Soul Society. Il s'improvise à chaque fois une glorieuse version de son passé avec chacune de ses conquêtes, qu'il compte par centaines.
Il traite chacune de ses amantes en leur faisant croire qu'elle est la plus belle chose qui lui soit jamais arrivée, l’élue de son cœur. Beau parleur, il parvient toujours à sauver les apparences et à embrouiller ses maîtresses, pour rompre avec elles tout en pouvant continuer à en collectionner d'autres. Ses talents d'orateur font d'ailleurs de lui l'un des meilleurs diplomates de la Soul Society. Doué d'une grande empathie, cela lui facilite grandement la tâche afin de séduire. En effet, il cerne facilement les émotions des personnes, et sait agir en conséquences, en amour comme à la guerre. Il ne supporte pas de voir les blessures sur le corps des autres, cela lui rappelant la sienne, et la douleur qu'il a pu endurer. C'est en partie pourquoi il a rejoint la Quatrième Division. Il éprouve aussi le besoin de consacrer ses efforts dans la recherche de techniques de guérison de plus en plus poussées, afin de se venir en aide, et accessoirement à autrui. C'est donc un égocentrique, qui office en partie là où il est pour lui-même, et tant mieux si les autres en profitent. Maître du jeu de Go, il dispose d’une intelligence pointue, trop souvent vouée à la drague. Mais il excelle en logistique, et possède de grands talents tactiques et stratégiques. Il aime à se promener dans les allées de cerisiers de la Sereiteï, prolongeant sa balade aussi longtemps que sa réflexion le lui ordonne. C'est au terme de ces excursions régulières qu'il parvient à se pardonner son attitude odieuse envers ses conquêtes, tout de même rongé par la culpabilité. Malgré cela, il en revient toujours au même point, et s’engage dans de nouvelles liaisons, lui laissant l'impression qu'il est pris dans un cercle vicieux. Néanmoins, Jakusetsu reste une personne sage, sympathique, et bien que son altruisme soit douteux, il est très accessible, toujours disponible et de bons conseils. Enfin, sa loyauté envers la Soul Society ne peut-être remise en cause.
Portrait physique: Masqué derrière la tunique règlementaire des Capitaines, ou lorsqu'il a du temps libre, sous de moulantes vestes de soie fines et travaillées, se trouve un corps sans égratignure ni la moindre imperfection, sinon une formidable cicatrice remontant du bassin jusqu'aux côtes gauches. Cet apparent témoin d'une importante blessure passée l'est d'autant plus qu'elle contraste avec la propreté et la douceur du reste de son corps. D'un rouge-sang écarlate terni par la cicatrisation, elle n'en est pas pour autant invisible et ne manque pas de susciter les interrogations de ceux qui la l'aperçoivent, le plus souvent de la gent féminine. Elle lui fut causée jadis par le plus puissant adversaire qu'il connu à l'époque, ayant par ailleurs frôlé la mort lors du coup qui lui causa cette blessure. La vérité sur les évènements qui ont précédé et suivi l'affliction de la meurtrissure n'est connue que de lui même, mais nombre de shinigamis femelles de sa division jugeront pouvoir vous donner les faits précis et connaître les ignobles détails. Les tatouages invisibles sans l'activation du Shikai ont une vocation utile, puisqu'ils servent à canaliser l'énergie, et ainsi, permettent une meilleure répartition du Reiatsu dans tout le corps, chose fort appréciable pour les soins personnels. Ils apparaissent pourpres et s'illuminent intensément lorsqu'ils sont sollicités. Ils se répandent des épaules jusqu'aux chevilles en passant par le ventre, en prenant l'apparence d'éclairs épais aux motifs parfois caricaturaux mais esthétiques.
Mis à part ces deux distinctions notables, Jakusetsu possède un corps parfaitement proportionné. Certes sa musculature peu développée lui donne une carrure fine et androgyne, mais son visage demeure en parfaite harmonie avec son buste, présentant des traits délicats, qu'il préserve de toute éventuelle agression pouvant leur nuire, ainsi que des lèvres pulpeuses et un nez discret. Toutefois, mieux vaut ne pas évaluer son potentiel au combat en se fiant à cette apparence svelte et grâcieuse. Son fasciés donne par ailleurs une impression de calme et de sérénité, lui conférant un certain charisme et respirant la confiance. Il porte également de longs cheveux lisses et fuligineux. Une chevelure qui ne fait qu'accentuer son apparence sensuelle et élancée, débordant presque sur la féminité. S'il aime à les porter au naturel tels qu'ils sont, il n'en oublie pas d'en prendre soin et les protège lorsque besoin est. Ainsi, il préfère les attacher en catogan lorsqu'il travaille. Ses yeux quant à eux, comportent des pupilles moirée pourvue d'un noir profond et ténébreux, particulièrement captivant. Les sourcils de Jakusetsu sont plutôt fins, concordant avec son physique. De grande taille, d'une élégance certaine et d'une propreté toujours sans faille, le Capitaine dégage une prestance remarquable. Cette impression, qu'il cultive, n'est pourtant pas forcément révélatrice de son esprit.
Histoire : Elle se déroule en plusieurs chapitres...
Chapitre I : De la vie à la mort
Douleurs... C'est un garçon ! Félicitations !... Convulsions... On l'appellera comme son grand père !... Il faut faire une césarienne... Je t'aime !... On l'a perdue !
- « Comment va l'enfant ? » demanda l'homme désespérément triste, qui n'avait pas obtenu l'autorisation d'entrer dans la chambre durant l'accouchement.
- « Bien, répondit le docteur, c'est pour votre femme que je suis plus inquiet ! Elle montre de graves signes de fatigue et elle a perdu beaucoup de sang... Je crains que mes compétences soient insuffisantes pour la sauver. La césarienne lui aura donné le coups fatal. Je suis désolé. »
Le médecin soutenait difficilement le regard du père. Il était sous le choc terrible de la nouvelle, aucun mot ne sortait de sa bouche mais son visage exprimait mieux ce qu'il ressentait, et aucune phrase ne l'aurait fait. Il était partagé entre le refus et l'espoir, la colère et l'impuissance. Sa femme allait mourir dans la soirée, c'était ce que venait de lui annoncer le médecin. Cet incompétent était ici payé à tuer les gens qui donnaient la vie à d'autres. Il ne méritait pas de vivre. La haine grandissait en lui, a tel point qu'il aurait tué le docteur si sa femme ne l'avait pas appelé à ce moment précis.
- « Kotarô ! Balbutia-t-elle faiblement, viens voir notre fils ! »
Le sursis que lui accordait Ina ne serait que de courte durée, si elle venait effectivement à mourir, il était prêt à rétablir la justice lui-même. Il s'approcha de sa femme afin d'afficher sa joie. Il souhaitait le moins possible l'accabler de sa douleur, elle souffrait surement suffisamment de ses blessures. Mais son sourire forcé ne tenait qu'à moitié, et ses yeux emplis de larmes trahissaient ses pensées. Même dans l'état de fatigue dans lequel elle se trouvait, elle avait clairement compris ce que lui avait avoué le médecin concernant ses chances de survie. Elle peinait à garder les yeux ouverts et ne sentait plus son corps. Elle savait déjà ce que le sort lui réservait, et l'avait accepté. Sa mort n'aura pas été vaine, puisqu'elle aura eut la joie d’offrir un héritier à l'homme qu'elle aimait. C'est ce qu'elle aurait voulut lui dire avant de le quitter, mais déjà, son âme s'était détachée de son corps. Plus tard on annonça la perte tragique d'un docteur qui s'était malencontreusement retrouvé seul sur une route isolée tard le soir, et que des bandits l'avaient détroussé puis tué. Seul le fait qu'il fut accablé de vingt-sept coups de couteau à divers endroits du corps resta inexpliqué. Kotarô ne fut jamais questionné à ce propos, mais il quitta le village juste après l'enterrement de sa femme, voulant se donner une nouvelle chance de vivre. Il partit pour la ville voisine, Nagasaki, avec tous ses biens, vendant maison et territoire pour ne garder que les vêtements, dont il avait fait son commerce. Il s’intégra fort bien au sein de la cité et sa communauté, et bien vite son nom figura parmi les plus importants fournisseurs des hauts placés de la région.
Il éleva seul le jeune Jin ne souhaitant pas se remarier, et en fit un garçon bien éduqué et respectueux de son prochain. Il tenait étrangement à ce qu'il soit très compréhensif, à l'écoute des autres, et ainsi qu'il soit très indulgent à l’égard de ces derniers, tout en restant très exigeant envers lui-même. Cette formation marqua particulièrement Jakusetsu qui, adorant son père, devint altruiste au delà de toute espérance. Son père étant devenu suffisamment fortuné pour l'envoyer à l'école, il reçut des cours jusqu'à l'âge de seize ans. C'est à cette époque qu'il rencontra Myoko Sasaki, une jeune fille de son âge qui étudiait dans l'établissement féminin tout proche. Sa beauté n'avait guère son pareil, et elle savait comment réagissaient les hommes en la voyant. C'était aussi une femme intelligente et manipulatrice, bonne comédienne. Apprenant que le fils d'un homme plutôt riche s'intéressait à elle, celle-ci se vêtit de sa plus belle tunique, s'arrangeant de la plus belle manière afin de le séduire, et fit succomber l'homme en question, qui n’était autre que Jin. La rendre heureuse ne souffrait alors aucune restriction. Il dépensait des fortunes en bijoux, volait les pièces de maître de son père pour elle, et lui offrait l'accès à des endroits interdits. Un jour, il la fit même entrer dans le palais des ministres de la ville. Peut-être sa passion pour cette fille s'expliquait par l'absence de l'affection d'une mère. Quoi qu'il en était, il demeurait prêt à donner tout ce qu'il possédait, jusqu'à sa vie pour elle. Cependant, son père remarqua le changement radical de comportement de son fils, et fit surveiller ses actes le temps d'une semaine en conséquence. Lorsqu'il apprit l’existence de cette relation et entrevit le déshonneur qui finirait par s’abattre sur lui et sa progéniture, il rentra dans une rage folle et interdit à son fils de la revoir.
Evidement, Jakusetsu ne put se résoudre à obéir à cet ordre, et il tenta de s'enfuir avec la demoiselle. Il prit avec lui une importante somme d’argent ainsi que des vivres pour subsister durant un voyage. Mais lorsqu'il demanda à Myoko de partir avec lui, celle-ci refusa et lui annonça froidement que leur aventure était terminée. Le pauvre garçon était désemparé. Il avait perdu l'estime de son père et l'amour de sa vie le même jour. C’est ainsi qu’il entama une grande réflexion sur sa vie, bien qu’encore brève, méditant sur tout ce qui était arrivé, lancé dans une quête spirituelle. Pendant plusieurs semaines, il ne donna donc plus aucun signe de vie. Lorsqu'il revint, il avait grandi, voire incroyablement muri. La désillusion de l'amour lui avait fait perdre sa naïveté d'enfant. Plus jamais il ne s'autoriserait l'amour. Il devint un dragueur, s’accaparant certaines méthodes venimeuses de la seule femme qu'il ait jamais véritablement aimé, et dès lors, il n'eut de cesse de changer de compagne. Il disposait d’une véritable aisance à faire tomber dans ses bras toutes les femmes qu'il désirait un temps soit peu, et savait habilement rompre avec elles lorsqu'il se lassait de leur compagnie. Il parvenait même à faire leur croire que ce n'était pas lui qui souhaitait mettre un terme à la relation. Il vécut ainsi cinq ans jusqu'au jour où son père se donna la mort, écrasé par le poids du remord et de la honte. Jin en perdit ses repères une fois de plus. Il héritait d'une fortune colossale qui lui était parfaitement inutile. Dans un premier temps, il continua à vivre comme il avait l'habitude de faire, mais bien vite, la réalité des choses le rattrapa. Il ne pouvait feindre l'indifférence et se bercer de l'illusion que sa vie avait un sens. Son père était sans doute la dernière chose fixe et stable ancrée dans sa vie, mais ne faisant plus partie de ce monde, il ne lui restait plus que son stupide jeu de la séduction. Il pensa alors que la mort lui offrirait la salvation. Mais trop lâche pour se la donner à lui-même, il s'engagea dans un duel qu'il ne pouvait gagner avec un maître du sabre. Bien qu'il fut bon disciple des arts martiaux, il se fit empaler dès la première seconde du combat et mourut de ses blessures à peine quelques heures après. Tout s’était déroulé comme il l’avait prévu de son vivant, mais il était loin d'imaginer que la mort n'était guère le repos tranquille qu'il espérait.
Chapitre II : Premiers pas dans l’Au-delà
Il se vit mourir et demeura sur Terre sous une forme éthérée, telle une âme errante, durant quelques jours encore. D'ignobles monstres tentèrent de s'attaquer à lui, mais tous furent éliminés par l'intervention d'une troupe de shinigamis. On lui apprit alors l'existence de la Soul Society, et il y fut envoyé sans autre forme de procès. Une fois en ces lieux, le monde des âmes ne semblait guère si différent de celui du monde réel, à ceci près qu'ici, personne ne semblait vieillir ni mourir. Chose toutefois difficile à remarquer instantanément. Ici l’on vivait dans un système très hiérarchisé, où les différentes classes sociales étaient plus que jamais présentes et d'actualité. Mais Jakusetsu était en bas de l’échelle cette fois-ci. Au plus bas même. Cela lui ouvrit les yeux sur sa vie passée. Elle n'était que luxure et insouciance, tandis que là où il était dorénavant, l’on vivait à la sueur de son front, au pallier de sa porte. Il devait trouver sa place dans cet univers qui lui était totalement inconnu voire hostile, et ce n'était pas la mort qui le libérerait cette fois-ci. Il entendit rapidement parler de la Seireiteï et des gens qui y vivaient, et il comprit très tôt que c'était là-bas qu'il pourrait de nouveau mener une belle vie. Loin de se repentir de son existence de jadis, il finit même par l'accepter. Vivre dans la misère le révulsait, et il se résolut à user de ses connaissances afin d’atteindre son nouvel objectif. Il parvint ainsi à séduire une shinigami de la Quatrième Division, qui s'arrangea ensuite pour le faire entrer à la Sereiteï. Les portes de son école lui fut alors ouvertes : l’Académie des shinigamis, l’ascenseur social dans lequel il souhaitait tant monter depuis quelques temps déjà. Jakusetsu, fidèle à lui même, se débarrassa aussitôt de sa conquête, qui était devenue plus une gêne qu’autre chose, et voua tous ses efforts dans la réussite de ses études. C'est grâce à cela qu'il pourrait encore et toujours améliorer sa condition de vie et son statut. Son but ultime étant de ne plus avoir à se soucier d'aucun supérieur afin de vivre librement ses fourbes séductions et de s’adonner abondamment aux diverses facéties et futilités qui le comblaient.
Au sein de l’Académie, il devint vite un homme populaire, autant admiré, qu'aimé et jalousé. Les plus belles filles succombaient à ses charmes, mais aucune ne restait bien longtemps dans ses bras. A peine le temps de les attraper qu'il les laissait déjà s'écraser au sol. En cours, il montrait de grandes aptitudes dans les domaines théoriques du combat, comme la logistique, la tactique ou la stratégie. Doté d’un fort potentiel, il était également doué dans le Kidô, surtout le Bakudo, maîtrisant particulièrement les techniques de soin. Il savait comment manipuler avec aisance son Reiatsu, et connaissait parfaitement l’anatomie du corps humain et des shinigamis, le connaissant d’ailleurs avec précision et en profondeur, pour l'avoir maintes fois exploré lors de divers sujets. En revanche, ses capacités au combat brut, au corps à corps, étaient bien moins développées, dans la mesure où il ne mettait aucune volonté à s'entrainer dans ce domaine. Il n’en éprouvait guère l’envie, et ne trouvait aucun plaisir à se battre, cela lui rappelant trop la cuisante défaite qui le conduisit à la mort. Il avait au moins caressé l’espoir de pouvoir offrir un honorable combat, mais son adversaire l'avait littéralement écrasé, sans subtilité, aucune. Voilà un art qui ne méritait donc guère un quelconque intérêt à ses yeux, tant il dépendait plus de l'entrainement voire de l’acharnement, que du raffinement. Il devint finalement shinigami de la Quatrième Division, se souvenant qu’une majorité des filles, notamment les plus belles, l’intégrait le plus souvent, et sachant qu'il y trouverait son plus grand bonheur, loin de la confrontation directe. Il passa ainsi des dizaines d’années à vivre sans se soucier des problèmes de la communauté.
Pourtant, au même titre que les autres shinigamis, il fut finalement envoyé au front au cours d'une terrible confrontation. Les batailles n'avaient rien de plaisantes. Même draguer était devenu impossible. Seul se battre et vaincre son adversaire comptait. Mais leur ennemi était bien supérieur à eux, et par soucis de conserver sa longévité, Jin prit le chemin de la fuite. Hélas, cela le conduisit dans une situation très compromise, car il trouva sur son chemin un adversaire particulièrement puissant, qui venait espionner le campement dans lequel il se trouvait, et il dut défendre chèrement sa vie en dégainant son arme, si peu sortie de son fourreau. Le combat tourna bien vite en sa défaveur, et il fut blessé au bas-ventre d'un lourde entaille. Son opposant avait volontairement choisit cet endroit pour le maudire, puisqu'il s'agissait de l'endroit précis où il avait été frappé par le sabre qui causa sa mort. La blessure ne se refermerait plus jamais. Étrangement, son bourreau ne lui ôta guère la vie, et se contenta de le blesser grièvement, voire mortellement. On retrouva alors Jakusetsu quelques heures plus tard, étendu sur le sol et inanimé. Il fut sauvé de justesse, et de peur qu'on le considère à jamais comme un pleutre, et qu'il perde à jamais tout son crédit, il mentit sur les circonstances de cet incident. Il raconta qu'il avait découvert l'espion, et tenté de l’abattre, mais que ce dernier, après avoir peiné dans un long combat, avait pris le dessus avant de le laisser pour mort. On le cru aisément, car il maîtrisait bien l'art du mensonge, et qu'il préférait lui-même-croire à cette version des faits. Presque érigé en héros de guerre, symbole parmi les rares rescapés de ce terrible conflit. Il devint alors ainsi plus facile pour lui de vivre dans le péché qu'il affectionnait tant, se servant notamment de manière abusive de sa cicatrice et de son aventure pour attirer la sympathie de ses conquêtes.
Chapitre III : Revanche et confessions
Dès lors, il commença à se forger une certaine une réputation au sein de la Seireiteï. Il était connu sous le nom de "Jin, l'homme aux mille conquêtes". Cela ne l'arrangeait guère, puisqu'il ne pouvait désormais plus approcher une femme sans qu'elle ne soupçonne qu'il tenterait de la séduire, et la jetterait bien entendu par la suite. Heureusement ses faits d'armes compensaient légèrement ses sévices, d'autant plus que sa pathétique défaite l'arme à la main l'avait poussé à s'entraîner dans ce domaine ainsi qu'à finalement se hisser à l'un des plus hauts niveaux de maîtrise en la matière. Mais toujours était-il que ses plans s'en trouvaient fort contrariés. Jusqu'au jour où une femme lui exposa ses quatre vérités, essuyant ainsi un cuisant râteau, en lui offrant par la même occasion son second refus de toute son existence, et par là-même le premier depuis sa mort. Cela ne fit pas que le contrarier, il s'en trouva blessé dans son amour propre, jusque là intact et démesuré. Pour la première fois de sa vie on lui tenait tête. Il détestait cela. Pour se prouver à lui-même et aux autres que cet échec n'était que temporaire, il tenta sa chance une nouvelle fois, sans succès. Cette fois-ci, il ne pouvait y avoir que deux explications à un tel refus : La personne n'aimait pas les hommes, ou elle le haïssait foncièrement. La première explication étant sans conséquence, il se pencha plus lourdement sur la seconde. Quelle pouvait être la raison qui la poussait à le mépriser ? Cet évènement lui fut tout de même bénéfique pour la suite de son évolution personnelle, lui faisant reconsidérer son orgueil, le préparant à l’échec, qui lui deviendrait alors moins douloureux, ainsi qu’aux situations futures dans lesquelles on lui résisterait de nouveau, qu’il appréhenderait mieux, et durant lesquelles il ne serait plus autant affecté.
Ne trouvant pas de réponse auprès de l'un de ses amis, il consulta ses compères de division, mais ces derniers ne lui apportèrent guère plus d'indices. Le soir venu, lorsque tous les shinigamis ou presque s'en retournaient dans leurs quartiers, il se permit une sortie nocturne au clair de lune. Dans les jardins de cerisiers, réfléchir était plus plaisant. Il marcha seul un long moment en s'autocritiquant. Incapable cependant de s'en vouloir pour ses agissements, il finit par comprendre que traiter les gens de manière négligente comme il le faisait ne lui apporterait que leur haine. Cela expliquait l'attitude, mais ne donnait pas la solution au problème. Comment pouvait-il échapper à la colère, certes méritée, de toute la Seireiteï ? Ce n'était sûrement pas à un Capitaine qu'on aurait répondu de la sorte, pensa-t-il. On n'excusait donc point l'attitude désobligeante par un simple mérite de guerre. Et même ce mérite n'était qu'un mensonge. Que lui restait-il alors ? Il n'avait plus aucune valeur sur le plan public, sinon ses notes de cours. Piteux, il se traina lentement jusqu'à ses appartements, où il surprit un officier provisoire, nommé durant la reconstruction de la Soul Society, en pleine dispute avec une belle femme. L'inconnue avait cette prestance particulière, qui faisait qu'on était obligé de la respecter au moins pour ça. Ses traits pâles et harmonieux avaient foudroyé le cœur de Jin, qui en resta béat. Sa chevelure était des plus féminines, son cou semblait appeler une bouche passionnée et sa poitrine était perfection. Amoureux ? Pouvait-il vraiment l'être ? Cette impression là, ne l'avait-il pas éprouvée des centaines de fois avec autant de femmes différentes ? Cette fois-ci c'était bien différent, il le sentait en son cœur. Elle était plus attirante et aimable que toute celles qu'il avait côtoyées ces dernières années. Cette femme n'était autre que Myoko Sasaki, apparemment la très récente ex-compagne de son supérieur hiérarchique. Avant qu'on ne le remarque, il se cacha derrière un mur et se faufila délicatement jusqu'à ses quartiers.
Vivante ? Morte plutôt, mais elle était devenue une shinigami. Il n'était donc pas le seul de sa ville à en être devenu un. Les questions fusaient dans son esprit, toutes aussi absurdes les unes que les autres. Soudain, l'idée de prendre sa revanche lui traversa l'esprit. De nouveau il était tombé amoureux d'elle, mais la douleur qu'elle lui infligea par le passé n'en disparaissait pas pour autant. Il l'avait reconnue lui, mais en ferrait-elle de même ? Le lendemain il lui donnerait son épaule pour pleurer. Un bon moyen de se rapprocher d'elle. Celle-ci quitta les appartements de ce haut-placé de transition, qui était alors trop énervé pour chercher à comprendre pourquoi un homme se cachait derrière un mur, et se dirigea vers les quartier de la Onzième Division. Intrigué et souhaitant savoir où la trouver, il la suivit discrètement afin de ne pas l'alerter. Au moment d'entrer par la porte elle ralentit visiblement son pas jusqu'à l'arrêt complet, et demeura un instant sans bouger. Il était découvert, plus de raison de poursuivre la filature. Ils échangèrent alors quelques mots, dans l'obscurité de la nuit, qui les conduisirent à se révéler leurs sentiments. Myoko reconnut, aussitôt qu'elle se retourna, l'homme à qui elle avait brisé le cœur. Elle avait apprit sa mort suite à son refus et s'en était voulu toute sa vie, qui fut tout aussi brève, puisque la guerre éclata peu de temps après, entraînant son décès. Mais elle comprit en le voyant qu'elle avait une chance de se rattraper, d'expier sa plus grande faute. L'amour qu'il lui avait porté il y a longtemps, elle se sentait prête à le lui rendre aujourd'hui.
Ils se fréquentèrent quelques jours sous l'œil malveillant des autres shinigamis, puis Jakusetsu, mettant à exécution son plan, la congédia de sa vie en la priant bien fort de ne plus tenter de le faire autant souffrir qu'en l'aimant d'un amour qui l'étouffait, ce qui n'était rien de plus que sa technique pour faire souffrir ceux qui l'aimaient sincèrement. Enfin il tenait sa revanche. Myoko encaissa péniblement le coup. Elle se rendit compte qu'il était devenu quelqu'un d'odieux et foncièrement mauvais. Mais elle savait aussi qui en était le responsable, et cela lui pesait d'autant plus lourd sur les épaules. Peut-être n'était-il plus possible de racheter ses fautes. Elle tenta de le convaincre de revenir sur sa décision mais rien n'y faisait. Alors dans un dernier espoir de le faire changer d'avis elle s'excusa de son passé, depuis longtemps révolu. Mais la douleur de Jin ne pouvait plus être apaisée tant il avait souffert et avait fait souffrir. Sa personnalité toute entière s'était construite sur cette haine et la détruire reviendrait à le détruire. Il prit congé sans prendre la peine de répondre. La nuit venue, lorsque plus personne ne fut éveillé, il se leva jusqu'à la fenêtre et pleura sa douleur toute la nuit. Par amour propre, il ne saurait supporter de la revoir, mais intérieurement, il lui pardonna. Décidé à se reprendre, il redoubla d'efforts pour devenir un haut placé de sa division. Puisqu'il était particulièrement talentueux, il progressa vite et devint finalement Lieutenant lorsque la place fut vacante. Ses capacités avancées lui valurent un nouveau statut gratifiant. Il trouvait enfin de nouveau la reconnaissance d'autrui. Ce besoin de s’illustrer auprès des autres était accentué par le souvenir de son père, qui l'avait toujours encouragé de son vivant a venir en aide à son prochain. De plus, cela lui permettait de soulager son obsession pour les blessures physiques. Depuis sa cicatrice il n'avait jamais pu voir une goute de sang. Il concentra ses études dans un domaine bien précis de la médecine, il s'agissait de techniques poussées qui reconstituaient des membres et des organes tels qu'ils avaient existé par le passé.
Chapitre IV : Les démons du Passé
Il avait bien entendu trouvé le nom de son Zanpakutô, dont l’esprit était l'extériorisation de sa volonté de ne plus pouvoir être blessé ou de souffrir des séquelles physiques. Il avait ainsi obtenu son Shikaï, plusieurs années déjà avant d’accéder à la place de Lieutenant de sa division. Puis parallèlement, un nouveau Capitaine venait finalement d’être nommé à la tête de la Quatrième, afin d’occuper le poste laissé vacant. C'était une femme magnifique à la beauté inaltérée par le temps et les épreuves. Elle n'était plus vielle que lui que de quelques années et venait aussi de Nagasaki. Leurs points communs les rapprochèrent et ils devinrent amants. Des liens indéfectibles se tissèrent entre eux, trouvant en l'autre une partie d'eux-mêmes profondément enfouie. Elle attendait un second enfant de lui lorsqu'il fut envoyé pour une mission spéciale. Un Adjuchas avait décimé une unité de shinigamis. Il devait leur venir en aide et les soigner avant qu'ils ne soient dévorés. Sur Terre, il se retrouva dans les rues de Nagasaki, un hasard qu'il ne manqua pas de souligner, et y trouva le monstre seul. Pas d'âme autour de lui, rien qui ne puisse être sauvé. Il ne pouvait affronter une telle abomination, mais lorsqu'il s'apprêta à fuir de nouveau, il se rappela. Il devait venger la mort de ces shinigamis, il leur devait bien cela. Il était bien plus fort que de simples combattants, bien que ses capacités soient avant tout axées vers des techniques moins offensives. Il engagea alors le combat. Au fil des coups, il remarqua que le puissant Menos retenait volontairement ses attaques et n'avait guère dit un mot de tout leur combat, ne répondant à aucune provocation. Cessant la confrontation truquée, il demanda une explication. C'est alors que Kotarô, tel était son nom, lui hurla de sa voix rauque et pâteuse qu'il était fier de son fils. Jakusetsu mit un instant avant de réaliser ce que venait de lui dire le démon. Son suicidé de père était donc devenu un hollow affamé. Pourquoi était-il là ? Que cherchait-il à provoquer ? Ces questions pouvaient rester sans réponse, une seule chose importait : Le détruire. Mais avant qu'il ne puisse relancer une offensive, Kotarô éveilla la curiosité de son rejeton en lui affirmant qu'il voulait lui parler de sa mère. L'extermination pourrait attendre qu'il ait dit ce qu'il avait à dire.
Le fils lança sèchement à son père qu’il l’écoutait, mais le dialogue ne dura guère longtemps, car l’information qui s’en dégagea était insupportable. L’Adjuchas ne lui révéla rien de la vie de sa mère sur Terre, mais de ce qu'elle était devenue après, et surtout, de ce qu'elle était aujourd'hui. Il avait suffit qu'il prononce un nom, pour que Jin comprenne alors une terrible vérité : Ina Uesugi, soit le Capitaine de la Quatrième Division. Il couchait avec elle, lui avait fait un enfant, et en attendait même un second. L'horreur de la nouvelle le fit vomir de dégout pour lui-même, et il se mit inconsciemment à trembler, non pas de peur, mais par abjection envers cette annonce. Kotarô comprit rapidement quel immonde inceste son fils venait de commettre, et écœuré, s'en voulut aller rétablir la morale. C'était bien à lui de faire ça, lui qui était le premier à dévorer les âmes de centaines d'innocents. Bien que révulsé lui aussi, il n'en aimait pas moins sa femme, mais comprenait ce qui allait advenir. Il devait à présent l’éliminer, et le Menos avait justement repéré le Reiatsu de son épouse non loin sur Terre. En effet, ayant appris que les choses avaient mal tournées, et que Jakusetsu se retrouvait seul face à un Adjuchas, Ina avait personnellement accompli le voyage sur Terre afin de soutenir son bien-aimé, bien qu’étant enceinte. Ainsi, en quelques instants, les trois protagonistes étaient de nouveau réunis des siècles plus tard, dans des circonstances cette fois-ci bien différentes. La Capitaine de la Quatrième Division lança alors des consignes à son Lieutenant afin d’établir la tactique à employer, mais Jin n'écouta rien et transperça le hollow dans le dos, puis encaissa un coup de queue qui le rendit inconscient. Enragée par la volonté de défendre son aimé, Ina fonça sur son adversaire sans aucune précaution. A cet instant, des nausées l'indisposèrent, et Kotarô en profita pour la frapper en hurlant à l'inceste. Le Capitaine ne comprit guère la chose sur l'instant, mais lorsqu'elle se reprit et maîtrisa de nouveau son ennemi, elle parvint à discerner le visage qui se cachait derrière le masque du Menos. Prise de panique, elle laissa son arme choir sur le sol et resta tétanisée, impuissante.
Lorsque Jakusetsu reprit connaissance, il n'y avait plus que son père en face de lui. Ce dernier affirma avoir tué son ex-épouse ainsi que l'odieux fruit de l'union du Lieutenant et de sa Capitaine : Son petit-fils, et lavé par là-même l'erreur de son rejeton. En réalité, le hollow n'avait abattu personne. Il souhaitait juste par cette manœuvre attiser la colère et la culpabilité de Jin. Refusant d'admettre la vérité, celui-ci demeura choqué une nouvelle fois. Sa pensée s'était bloquée, tout comme ses mouvements, restant tétanisé. Voyant son fils inerte, l'Adjuchas l'attaqua à l'aide d'un Cero modéré afin d'obtenir sa réaction. Mais le Lieutenant de la Quatrième Division resta au sol, incapable de faire quoi que ce soit. Le laissant pour mort, considérant qu'il n'y avait plus rien à tirer de lui, le Menos s'en alla accomplir la première partie de la tromperie qu'il avait déclarée à Jakusetsu. Il retourna plusieurs mètres en arrière afin de revenir au niveau de Ina, toujours en proie à ses nausées. Il la releva en l'empoignant au niveau du cou et de la gorge, la tenant à bout de bras suspendue au dessus du sol. Il canalisa son Reiatsu dans son autre main afin d'asséner à la Capitaine un Cero fatal, avant d'absorber son âme. C'est à ce moment précis que Jakusetsu se redressa, et distinguant la scène entre ses parents, fonça en direction du tandem afin de tenter de secourir Ina. Il attaqua le hollow au niveau du bras retenant sa mère, ce qui n'eut aucun effet face au Hierro de l'Adjuchas, mais qui eut le mérite de le perturber. Le Cero destiné à la Capitaine fut ainsi dirigé sur sa personne. Heureusement, il parvient à y survivre en ayant activé précédemment son Shikaï. Profitant de ce moment de flottement et d'une amélioration de son état, Ina se dégagea de l'étreinte, et commença à libérer son Zanpakutô. Voyant la situation tourner en sa défaveur, le Menos prit la fuite.
Le calme revenant, et ne réalisant pas encore à quel point ce qu'il avait commis, certes pas seul, était grave, il se précipita vers sa mère afin de vérifier son état. Mais au moment de soigner ses quelques blessures, les paroles de son père raisonnèrent dans son esprit. Le doute s'insinua, et pris d'une peur panique, il se détourna brutalement, prenant le chemin de la Séreiteï sans donner d'explication. Ina tenta alors de le retenir, le bombardant de questions, sans succès...
Chapitre V : Abjectes révélations - 1
De retour à la Seireiteï, le Lieutenant de la Quatrième Division se retrouva seul. Les gens qui le virent déduisaient de son expression qu'un grand malheur était arrivé, et ne voyant guère le Capitaine arriver, commençaient à craindre le pire. Hélas ils étaient loin de se douter que leur théorie était bien plus douce que la réalité. Lorsque quelques heures de traque plus tard, le Taisho Uesugi revint, les racontars se développèrent, les médisances se multiplièrent. Connaissant bien sa réputation, les gens pensèrent immédiatement à une histoire de sexe entre eux. Jin et Ina avaient du rompre leur relation, demeurant inavouée à qui que ce soit par peur des critiques. On passa alors d'une grande crainte à la plus abjecte des moquerie dans les quartiers de la Seireiteï. Le regard des autres importait peu car une idée bien plus déplaisante hantait désormais le Lieutenant, bien qu'il ne se soit jamais embarrassé du jugement de la populace. Il se haïssait et haïssait aussi ses sentiments. Il réprimait ses émotions pour ne pas avoir à les affronter, car il aurait été dans une impasse s'il avait dû accepter son amour en même temps que les règles de la société, incompatibles. On ne lui posa aucune question, ni ne l'approchait à aucun moment de la semaine. Durant quelques jours il resta complètement seul à se remémorer inlassablement les moments qu'il avait vécu, les voyant d'un œil nouveau bien plus négatif qu'auparavant.
De son côté la Capitaine faisait tout son possible pour comprendre l'attitude négligente de Jin. Ce dernier n'avait fait que l'esquiver et se dérobait à tous ses devoirs. Cela la dérangeait d’autant plus qu'elle craignait qu'il ne l'aime plus, et ne trouve pas le courage de le lui dire du fait se son poste haut-placé, et qu'en tant que tel, il avait des devoirs importants à honorer. Elle fermait cependant les yeux sur ce second problème, nourrissant une peur grandissante de la future déclaration qu'il lui ferait. Elle songeait jour et nuit à ce qu'il lui dirait et comment elle réagirait à cette rupture. Des shinigamis furent envoyés à tour de rôle pour lui parler, mais aucun n'obtint le moindre mot de ses lèvres. Elle devrait pourtant lui parler un jour et pour cela il n'y avait qu'un seul endroit. Enfin, la lune se révéla, une nuit, de son premier croissant. C'était sans doute qu'elle pensait le trouver dans l'allée de cerisiers, car souvent, il s'était confessé à elle en lui parlant de l'importance qu'avait ce lieu pour lui. Sans faute, il fut présent. Assise sur une pierre, elle l'avait attendu toute la soirée. Cette fois-ci il sentit qu'il ne pourrait se dérober à la conversation. Elle l'avait coincé et partir dans l'autre direction aurait été comme avouer qu'il ne pouvait lui parler. Aussi dans l'esprit de la leurrer engagea t-il lui même la conversation sur un sujet des plus dérisoires. Immédiatement il fut accabler de reproches. Il était certes habile, mais pas assez pour cacher l'évidence : Il n'allait pas bien. « Je croyais que l’on se disait tout » lui lança t-elle. Mais Jakusetsu ne pouvait guère lui dire ce qu'il avait appris.
Pour le Lieutenant, il s'agissait plus que d'une simple indisposition, mais bien d'un mal-être profond. L'horrible dilemme qui lui faisait face le déprimait plus encore qu'il ne le rendait malheureux. Choisir entre l'amour de sa vie, mais abandonner à jamais sa vie sociale et la morale, plus vivable, mais tellement douloureuse qu'elle pèserait sur ses épaules toute sa vie future. Lorsque Ina insista pour qu'il lui donne une explication, il se sentit oppressé, comme s'il devait choisir dans la seconde. Faire un choix qui le rendrait de toute façon malheureux. Plus il repensait à ce qu'il savait, et plus les larmes perlaient sous ses yeux, ruisselant abondamment sur son visage. Il détournait son regard, le détournant aussi loin possible d'elle, afin de ne pas avoir à souffrir de la désirer de nouveau. Il s'en alla reprendre son souffle contre un arbre où elle le rejoignit, posa délicatement sa main sur son dos, observant la douleur inexplicable qui l'étreignait. Les mots réconfortants que la Capitaine lui insufflait, sonnaient à ses oreilles comme les huées blâmantes de la foule. N'en supportant point davantage, il voulu s'esquiver, mais il fut retenu et plaqué contre le tronc de l'arbre. Ce dans une position des plus inconfortables pour l'âme. Il se trouvait forcé de donner réponse. Incapable de répartie, il lui avoua, le cœur lourd de culpabilité, ce qu'il avait appris. Soulagé du fardeau du silence, il en fut immédiatement chargé d'un autre encore bien plus lourd, le repentir. Car il ne pouvait plus revenir en arrière. Elle lui en voudrait toute sa vie de lui avoir révélé l'odieuse vérité…
Chapitre VI : Abjectes révélations - 2
Ainsi, il n’y eut alors cependant aucune réaction de la part de la Capitaine de la Quatrième Division. Ecouter les sanglots de son Lieutenant demeura la seule chose qu'elle fit durant les minutes qui suivirent. Jin s'affaissa, se laissa tomber jusqu'en position assise au pied de l'arbre, désemparé. Son visage traduisait clairement la peine et la douleur, l'humiliation qu'il s'était infligé en lui disant ces mots, tellement il était déformé et ses yeux bouillonnant de larmes. Voyant la souffrance que cela lui causait, Ina se pencha sur lui et le prit dans ses bras telle une mère. Mais ce réconfort, il ne pouvait l'accepter, aussi agréable fut-il, cela n'engendrait qu'encore plus le chagrin et sa désolation. La Capitaine ne semblait absolument guère souffrir, quant à elle, de la nouvelle que son fils et amant venait de lui communiquer. Toutefois, lui ne le remarquait pas, tellement il était accablé par l’amertume et l'affliction. Elle tenta de nouveau de le prendre dans ses bras, avec plus de succès cette fois. Il semblait avoir perdu toute volonté, se laissant complètement envahir par ses émotions du moment. Comme une poupée inanimée, il se retrouvait la tête posée contre l'épaule de sa bien-aimée et à la fois mère, en oubliant presque la terrible vérité.
Le calme revint progressivement dans son esprit, tourmenté par une semaine de doutes. Enfin il retrouvait la sérénité et s'accordait la possibilité d'être heureux pour peu de temps. Maintenant qu'elle savait et à la façon dont elle réagissait, il lui semblait de plus en plus possible qu'il se soit trompé. Il imaginait qu'il avait rêvé ce moment durant lequel son père devenu Adjuchas, lui déclarait le nom de sa mère, ou qu’il s’agissait d’une illusion. Peut-être que tout ceci n'était également qu’une coïncidence concernant l’identité de la Capitaine, et qu'il se rendrait compte qu'il n'avait en fait rien à craindre. Pourtant, une question le taraudait, et continuait de le perturber : Et si c'était vrai, pourquoi ne réagissait-elle pas plus que cela ? Elle n'avait pas même dit un mot, même afin de lui dire qu'elle n'y croyait pas. Le doute s'insinua très rapidement à cette idée. Le court moment de réconfort prit fin. Il exigea d’Ina des explications, qu’elle lui dise pourquoi elle restait indifférentes aux dernières révélations, mais elle n'eut point de réaction. C’est alors qu’elle lui fit un grand sourire rassurant, en faisant un signe négatif de la tête. Elle lui prit la main et l'entraina sur le chemin tranquille et délicatement éclairé de la lumière blafarde de la lune. Ils marchèrent sans rien dire durant un long moment, main dans la main, comme au premier jour de leur amour. Soudain, toute cette histoire parut à Jakusetsu des plus dérisoires. Il pensa qu'il s'était vite emporté dans de hâtives conclusions, sans preuve à l'appui. Qu'il avait trop laissé la morale l'empêcher de vivre l'amour véritable qu'il ressentait. Il en arriva même au point de se dire qu'il accepterait même que ce soit la vérité. Quand soudain sa tendre et aimante femme s'avoua être en même temps sa tendre et aimante mère.
Ces dernières paroles le firent tomber de haut. D'abord il pensa qu'elle disait cela pour plaisanter, se moquer de lui, mais elle ne riait absolument pas. Il insista plusieurs fois pour s'en assurer, mais elle affichait inexorablement cet air calme, désespérément sérieux. Rapidement, Jin perdit de nouveau ses moyens et il s'énerva, lui demandant de revenir sur ses propos, de nier ce qu'elle venait de déclarer. Mais au contraire, elle confirma ses dires, implacables. Il avait beau avoir réfléchi, méditer longuement sur ce problème, cela ne l'empêchait guère de ne pas l'accepter, maintenant qu'il en avait la preuve absolue, par ces aveux bouleversants. Il n'arrivait pas à croire ce qu'il entendait, mais pire encore, elle lui révéla qu'elle était au courant de leurs liens de parenté dès qu'elle avait apprit son nom, peu de temps après qu’il fit parler de lui au terme de la Grande Guerre, puis avoir ressenti son Reiatsu proche du sien, avant même qu’il ne devienne Lieutenant et qu’ils n’aient commencés à se fréquenter. C'était pour lui la plus horrible des réponses possibles. Non seulement elle était prête à l'aimer comme amant même en apprenant qu'il était son fils, mais elle le savait en réalité depuis des années, sans lui en avoir touché le moindre mot, le maintenant délibérément dans l’ignorance et abusant de lui, sa propre progéniture, le fruit de ses entrailles. C'est ce qu'elle avait fait toute cette période depuis près de quatre ans. Leur âge relativement proche ne pardonnait rien, la torture de la trahison s'ajoutait à celle de la honte. Ina touchait là sa plus sensible corde. Le dégout qu'il éprouvait pour lui-même se transféra dès lors sur elle, et s'y ajouta la haine, résultante de la déception de son amour. Il lui lança un regard des plus accusateurs et s'en alla continuer le chemin seul, avec un rythme de pas bien trop élevé pour qu'il y mêle une quelconque réflexion... | |
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