Training with the moon [Pv Kojima Kensei]

Le silence, cet insupportable silence régnait en maître non seulement dans les appartements du jeune lieutenant ici présent, mais aussi dans l’ensemble du sereitei mais au final, vu l’heure qu’il était, cela n’avait réellement plus rien d’étonnant. Calme, silence et sérénité devraient normalement être les maîtres mots dans une telle situation n’est-ce pas ? Lorsque aucun son ne peut venir troubler votre concentration, lorsque rien ni personne dans les environs ne peut venir vous déconcentrer : que peut-il réellement y avoir de mieux que le calme et le silence en ce monde ? Sans doute rien pour toute personne normale.
Malgré le calme olympien régnant dans sa chambre, malgré le silence assez pesant pour pouvoir entendre une mouche voler voire plus, malgré l’absence totale du moindre petit bruit dans son appartement et dans les environs, malgré tout ça le jeune Sagara restait assit au bord de son lit sans apparemment pouvoir trouver le sommeil : normalement les conditions devraient être réunis pour qu’une personne normale s’endorme rapidement n’est-ce pas ? Alors pourquoi restait-il ainsi prostré sur lui-même, le visage pointé sans doute vers ses pieds, plutôt que d’être tranquillement allongé un confortable et grand lit et emmitouflé dans des draps moelleux ? Dire qu’il végétait ainsi, tout seul dans sa chambre, serait évidemment une conclusion bien trop simpliste mais tout de même pas si éloigné que cela de la vérité : alors quelle était, justement, cette vérité ? Qu’est-ce qui pouvait à ce point perturber le sommeil d’un être doté d’un calme et un sang-froid à toute épreuve : qu’est-ce qui pouvait le hanter et le déranger au point de le priver presque totalement d’un sommeil réparateur dont il aurait, bien sûr, besoin ? Son esprit.

Depuis toujours son esprit lui a joué des tours de bien des façons et cela n’était sans doute pas prés de s’arrêter ; jour après jour, depuis qu’il avait commencé sa seule et nouvelle vie dans le rukongai, il avait été forcé à se battre, voler, et tuer dans le but de vivre un misérable jour de plus : peut-on appeler ça vivre ? Pas vraiment, mais c’était ça ou mourir dans un coin miteux d’un quartier mal famé du rukongai : pas très encourageant n’est-ce pas ? Bien sûr que non, et c’était pour ça qu’il avait continué à commettre les actes les plus vils et méprisable. Mais jour après jour un besoin inavouable naquit dans un recoin de son cerveau, un appel au sang, au meurtre, à la souffrance et au combat dans son sens le plus large et dans tout ce qu’il pouvait impliquer. Une partie de lui ne cessait de lui hurler de tuer, massacrer, éventrer, éviscérer, et écorcher vif tout ce qui pouvait se trouver devant lui : inacceptable n’est-ce pas ? Non cette voix n’était pas celle d’un hollow ou quelque chose d’autre, mais uniquement une partie de lui, l’incarnation de toute sa rage, sa colère et sa bestialité inassouvies, inavouables et totalement hors de contrôle, simplement maintenues derrière une fine barrière qui finirait tôt ou tard par céder.
Comment avait-il résisté tout ce temps à cet appel constant à la folie ? Comment avait-il pu garder l’esprit clair et ouvert tout ce temps sans que cela n’affecte ses performances au combat ? Justement parce que, ironiquement, le combat était le seul moyen de garder l’esprit assez clair pour résister à l’appel du sang et du combat sous ses aspects plus les abjects : se battre pour ne pas tomber dans la folie du combat, comme ça pouvait être le cas de certains membres de la onzième division ? Pour Sanosuke c’était clair comme de l’eau de roche, mais ça devait sans doute être le seul d’ailleurs.

Oh oui, ses méditations quotidiennes qu’il s’était imposé réussissaient à maintenir son esprit assez clair et ouvert, au début du moins car bien vite cela ne lui suffit plus totalement et il finit par largement préférer le sentiment de calme, de clarté et de sérénité qu’il pouvait ressentir à chaque fois qu’il se battait, que ce soit un combat à mort ou un simple entraînement : les sensations restaient les mêmes. Non ce n’était pas une pulsion, une envie ou le goût du sang et de la baston qu’il aimait, pas comme certains membres de la onzième par exemple : c’était un besoin irrépressible pour ne pas tomber dans la folie la plus profonde et la plus totale, un besoin qu’il ne pouvait admettre en public mais qui était quand même là.

Se battre pour vivre, se battre pour survivre, se battre pour ne pas devenir fou, se battre pour donner un sens à sa putain de misérable vie : voilà ce qu’il faisait depuis tout ce temps, et il continuerait encore pendant des siècles et des siècles…jusqu’à ce qu’il tombe au combat, sur le champ de bataille, comme n’importe quel guerrier digne de ce nom devrait mourir.

« … »

Spoiler:

Sortant lentement de ses pensées en relevant tout aussi lentement la tête pour admirer la pénombre régnant partout autour de lui, le jeune vice-capitaine se leva lentement de son lit ; son manque de sommeil, auquel il s’était malheureusement habitué, le décalait parfois au point qu’au milieu de la nuit, comme c’était le cas ce soir, il n’arrivait parfois toujours pas à dormir. Prendre un somnifère n’était pas une solution envisageable pour lui, et puisque presque tout le monde devait dormir en cette belle nuit éclairée par la pleine lune, il n’avait d’autre choix que d’aller marcher un peu dans tout le sereitei pour éviter à son esprit de trop gamberger, de trop le rendre marteau : et c’est exactement ce qu’il allait faire.
C’est avec une lenteur significative que le jeune shinigami revêtît sa tenue de shinigami, accompagnée de son insigne de lieutenant, plus pour la forme qu’autre chose, avant de prendre son zanpakutô et de se mettre tout aussi lentement en route. Sans un bruit et sans un mot il salua les quelques gardes ne somnolant pas encore, pas très surprit de voir encore une fois leur lieutenant faire le tour d’une partie du sereitei simplement pour trouver le sommeil : drôle de façon de s’endormir n’est-ce pas ? Drôle mais plus très surprenante pour quiconque le connaissait un petit peu.

C’est donc sous la bienveillance de la lune que ce jeune guerrier se mit à déambulait dans autour de certains terrains d’entraînements, sans doute dans l’espoir de trouver quelqu’un dans le même cas que lui ou presque : pas gagné d’avance, mais il ne faut pas perdre espoir !

La journée avait été longue et assez irritante pour Kensei. A peine entré dans ses fonctions de lieutenant qu’il était déjà assigné à des tâches plus ou moins ennuyantes et difficiles. L’absence d’un capitaine à la cinquième pesait lourd sur ses épaules. Quoi de plus normal quand l’espoir des différents sujets se reportait se alors sur le deuxième homme sensé être le plus fort, et le plus apte à diriger sa division sans problèmes. Se plaindre n’était pas non plus conforme à l’éthique, puisqu’il fallait, et avec fierté, assumer le travail aussi long soit-il. C’était dans ce genre de situation que Kensei gardait son sang froid. Il était un grand habitué des travaux administratifs depuis tout jeune déjà. Lui, tout comme quelques rares autres shinigamis, était issu de famille noble. Dans ce genre de famille, l’éducation était alors de rigueur, et on apprenait très vite à prendre ses responsabilités. La révision de certains dossiers entrait alors dans cet apprentissage, surtout si l’enfant en question était destiné à prendre le relais à la tête de sa famille. Kensei n’échappa pas à cette règle. Il n’a jamais vraiment aimé les devoirs de noblesse, mais il était bien content que d’avoir eu cet enseignement qui aujourd’hui servait grandement. Comme quoi, l’expérience payait vraiment...

La journée se termina par un beau crépuscule que le lieutenant de la cinquième division s’amusait à admirer lors d’une de ses pauses. Plusieurs papiers à ses côtés étaient accumulés, et d’autres proprement classés. Il s’agissait des archives de sa circonscription à remettre à la bibliothèque. Tout le long de cette matinée, Kensei ne s’était même pas permis une ronde d’inspection, et avait chargé Megumi de s’occuper des autres sièges à sa place. Une bonne petite fille, qui s’exécutait toujours au moindre ordre qu’il prononçait, ayant toujours été son supérieur. Heureusement encore qu’il avait anticipé son boulot la veille, malgré une certaine fatigue. Des directives, il en avait bien sur donné à plusieurs de ses confrères pour faciliter le travail à cette jeune fille cinquième siège. Rien que d’y penser, il contrastait souvent sa place de lieutenant sans supérieur, à celle d’un vrai capitaine. Aucune différence ne se profilait. Seulement de petits rapports ici et là. D’autres parts, la place suprême que tout shinigami aimerait avoir, et Kensei y compris ne se résumait pas seulement à signer des papiers et guider sa circonscription, ce qu’il faisait actuellement. La force au combat était aussi une référence non négligeable, et l’aptitude de devoir protéger ses soldats également. Etre alors un lieutenant n’avait pas que des inconvénients. Aux yeux du gotei 13, il s’agissait des piliers loin d’être anodins. Des guerriers affermis. A ces pensées suscitant un surprenant sentiment de fierté et non égocentrique, Kensei de peur de son côté schizophrène qui engendrait une fainéantise sans limites, se remit ardemment à travailler pour l’honneur de ceux qu’il représentait.

Le train-train quotidien s’opéra comme d’habitude lorsque la nuit et son astre principal firent apparition. Signe incontournable de tranquillité, ce qui était loin d’être le cas pour toute la soul society. En effet, les quartiers du rukongai étaient plutôt animés, et remués à cette heure du soir. Kensei avait enfin terminé son travail, de quoi l’avoir grandement ravi. Il devait maintenant les remettre à la bibliothèque à la section des archives. Il s’étira longuement à la suite du dernier papier rangé dans une grosse pile, quand il voyait même certains gardes du soir, prendre la relève de ceux du matin. La cohésion du groupe était fantastique, et ce malgré l’absence d’un capitaine. Ils étaient tout simplement, génialissime. Frôlant un second accès de paresse, Kensei se releva vite fait, et chargea la paressasse dans ses bras.

Cap sur le Daireishô Kairô…

Les ruelles de chaque division étaient presque désertées. Seuls quelques gardes cadraient des périmètres précis, mais rien de vraiment notable, comparé au brouhaha du matin du à différentes ardeurs aux entrainements, et à diverses autres occupations. Avoir une préférence entre ces deux moments était particulièrement difficile, et presque contradictoire. Kensei aimait bien la nuit pour la tranquilité du seireitei, propice à un bon repos bien mérité, mais il adorait le matin pour ses journées avec les autres sièges qu’il côtoyait malgré son nouveau grade récent. Un palier supérieur atteint avec d’énormes difficultés. Sa petite marche le mena à la grande bibliothèque spirituelle du seireitei, qui heureusement ne fermait jamais ses portes. Il rangea expressément les affaires de la cinquième division là où il le fallait, et s’empressa de sortir de ce grand local vide. Il n’était pas agoraphobe, mais la bibliothèque n’était pas un endroit où se prélasser comme on voulait. Rien avoir avec ses quartiers privés, et les forêts à proximité.

Une fois hors de la bibliothèque, Kensei scruta le ciel en décidant non pas d’aller se blottir dans son lit à l’intérieur de sa loge privée, mais de se balader à travers tout le secteur. Il n’avait pas particulièrement sommeil, et son grade lui permettait d’aller dans plusieurs endroits sans subir les quelques rivalités qui subsistaient entre différentes divisions, et peu comme celle qui subsistait entre la 4 et la 11. En plus, l’atmosphère était favorable à cette balade. Douce nuit calme, en plus d’une douce brise fraîche. Rien de suspect à signaler à priori.

Ses pas le menèrent vers la troisième division. À la vue de son gabarit très imposant, et du brassard de vice-capitaine accroché à son bras musclé, les gardes du coin ne posèrent pas de question, et s’inclinèrent pour le laisser passer. Il était trop bien intimidant, et trop bien gradé. À leurs grandes surprises, Kensei s’inclina à son tour pour les saluer. Le respect est une valeur noble qu’on lui avait inculqué pendant son enfance. Il fallait rester poli en toutes circonstances. De loin se profilait l’ancien stade qui aujourd’hui était délaissé, faisant quelques fois office de salle d’entrainements. Il était un peu plus isolé. C’est dès lors qu’il se fixa un objectif. Se rendre vers cette arène qu’il ne connaissait que par prestige, et de vues lointaines. Le shunpo pouvait servir, mais il pouvait bien éveiller une petite alerte si un homme de son potentiel était dans les environs. De quoi créer le capharnaüm au sein même d’une si grande division.

Arrivée quelques minutes plus tard vers cette arène, dont les tribunes étaient gigantesques, de quoi couvrir plusieurs bruits d’entrainements intenses, Kensei reluqua les alentours. Un cerisier se dressait fièrement vers le point où il était, et c’était avec hâte qu’il place en dessous. Rentrer sans permission devrait être certainement proscrit. Aussi attendrait t-il une quelconque personne pour demander. À peine avait t-il fini de penser à ce détail qu’un homme se distinguait de loin. Pourquoi l’attendre alors qu’on pouvait aller à sa rencontre, surtout si on risquait une crise de passivité ? C’est donc d’un geste assez rapide qu’il se leva. Pour ne pas mettre en garde cette personne, il s’avança doucement, et à la lueur de la lune. Lorsqu’il fut assez près, et sans même trop détailler le visage du soldat qu'il dépassait à peine, il demanda expressément, et d’une voix assez douce:

- Serait-t-il possible de rentrer dans ce…

Dans son élan, Kensei s’arrêta de parler. Ses yeux se braquèrent sur le brassard de lieutenant que l’homme avait en face de lui puis sur son visage. Il s’inclina profondément avant de se relever, en grattant sa tête d’un air de gêne…

- Veuillez excusez ma méprise. Je ne savais que vous étiez le lieutenant de cette division. Est-ce que mon humble personne pourrait t-elle pénétrer cette salle d’entrainement ici présente ?

Être lieutenant était une tâche ardue et parfois ingrate, c’était une évidence, cependant peu de shinigami pouvaient se targuer de pouvoir comprendre le rôle qui incombait à un vice-capitaine dans son sens le plus large : et vous, pouvez-vous réellement entrevoir la difficulté d’être le second homme le plus fort et le plus gradé de sa division ? C’était d’autant plus difficile lorsque, pour diverses raisons, la division en question n’avait pas de capitaine et ne pouvait donc compter uniquement sur le lieutenant comme cela était exactement le cas pour ce jeune vice-capitaine Kojima : une situation qu’aucune personne censée ne voudrait vivre n’est-ce pas ? Le destin fait parfois bien mal les choses.
Le est le leader charismatique ainsi que le symbole de la division dont il est en charge, respecté et admiré par tous ses subordonnés il n’est rien de moins que l’incarnation, la personnification de sa propre division, et je n’exagère même pas ; les rôles d’un leader d’une division sont assez vastes et variés : ils vont du simple et penible remplissant de toute la paperasse, au rôle de leader devant assumer et rendre des comptes sur toute activité de n’importe quel membre de sa propre division, en passant évidemment par le fait de diriger, donner des ordres à ses surbordonnés sur le champ de bataille. Le rôle d’un capitaine d’une des 13 divisions de la cour n’est, après tout, pas si compliqué à cerner que cela, n’est-ce pas ? Mais quand est-il de son subordonné le plus, à savoir son fidèle lieutenant ? Je m’en vais vous l’éclaircir, du moins en fonction de mon propre point de vue et celui du jeune Sagara ici présent.

Outre le fait d’être le second shinigami le plus fort et le plus gradé de sa division, le lieutenant est l’officier directement sous les ordres du capitaine, et en ce sens il sert généralement d’intermédiaire entre le capitaine et le reste de la division : notamment au niveau de l’application des ordres et tâches donnés par le dit capitaine ; jusque là rien de compliqué n’est-ce pas ? Dans ce cas continuons. Si on met de côté son rôle d’intermédiaire entre le haut et le bas de sa division, le lieutenant a aussi pour charge, en règle générale, de s’occuper de la formation de ses shinigamis afin qu’ils soient dans une forme optimale pour répondre au mieux aux ordres de leur capitaine le moment venu ; mais évidemment, il est aussi épaulé dans cette tâche par les sous-officiers tels que les troisième et quatrième siège : vous ne pensez tout de même pas que chaque lieutenant a assez de temps et de motivation pour s’occuper de la formation de l’ensemble des troupes de sa division ? C’est un travail qui demande énormément de temps et qui ne peut pas être fait tout seul.
Etait-ce tout ? Le rôle de lieutenant se limitait-il à faire l’intermédiaire et s’occuper de l’entraînement des troupes ? Bien sûr que non mais c’étaient là les deux tâches les plus fréquentes à remplir, et pas forcément les plus joyeuses, croyez-moi ! De part son grade mon élevé dans la hiérarchie, les vice-capitaines semblaient plus accessibles aux yeux de leurs subordonnés et ils arrivaient généralement plus facilement à fraterniser et à bien s’entendre, et le fait de pouvoir parler aussi facilement aussi bien avec le haut que le bas de la hiérarchie était quelque chose d’appreciable pour quelqu’un de normal, mais vous vous doutez bien que le jeune Sagara n’en avait strictement rien à faire et préférait justement se concentrer sur la partie la plus ingrate de son rôle, à savoir l’entraînement des troupes. Masochisme ? Non, il aimait le travail bien fait, comme n’importe qui, et savait que si ses subordonnés étaient trop peu compétents au combat, ce serait directement à son capitaine qu’il devrait rendre des comptes, et le fait qu’il connaissait son capitaine depuis bien longtemps déjà ne changerait rien à ses responsabilités : bien au contraire !

Alors qu’est-ce qui pouvait tant motiver un tel homme à faire une tâche que beaucoup préfèreraient éviter du fait de son côté rébarbatif et long ? Tout d’abord ce travail était la preuve qu’il pouvait faire du bon boulot, qu’il pouvait avoir une place dans une division, et surtout qu’il pouvait être utile à quelque chose ; bien que depuis le temps qu’il était lieutenant de la 3eme division, s’il faisait du mauvais travail on le lui aurait fait remarquer depuis un bon moment déjà : n’est-ce pas ? Mais c’est justement parce qu’il faisait du bon boulot qu’il ne voulait pas ménager ses efforts et continuait à entraîner ses subordonnés autant pour obtenir de bons résultats, de bonnes performances, que pour leur permettre à leur tour de vivre un jour de plus, de peut être survivre à un combat de plus un peu grâce à leurs efforts fournit : c’était l’histoire de sa vie en somme.
Mais ce n’était malheureusement pas la seule raison.
Pour éviter à son esprit de trop gamberger, comme je l’ai expliqué dans le précédent message, le jeune shinigami avait besoin de quelque chose pour occuper son esprit autant que possible, et les méditations n’étant plus suffisantes il avait été forcé de se concentrer sur ce pour quoi il était le plus doué : le combat. Que ce soit un véritable combat à mort ou un simple entraînement quotidien et sans danger, le jeune homme ne trouvait le calme et la paix intérieur que dans le feu de l’action : d’où le fait qu’il soit loin de détester ces séances d’entraînement, bien au contraire, au grand malheur de ses subordonnés qui redoutait à l’avance chaque nouvel exercice qu’allait leur faire subir leur lieutenant : les pauvres petits ! Ils seraient presque à plaindre…presque.

La marche nocturne du jeune homme, à la recherche d’un adversaire qui lui permettrait d’occuper son esprit assez longtemps pour commencer à trouver le sommeil, le mena finalement dans un lieu qu’il affectionnait tout particulièrement : un terrain d’entrainement ! Enfin bon technique la forme de se lieu faisait bien davantage penser à une arène où pouvaient se dérouler des duels, mais le jeune Sagara utilisait assez souvent ce lieu comme terrain d’entraînement selon ses envies : un problème avec sa ? J’espère bien que non. Fort heureusement le jeune lieutenant n’eu pas à attendre bien longtemps qu’un adversaire se présente puisqu’un shinigami, lui aussi en manque de sommeil sans doute, apparu non loin de lui avait de lui adresser la parole pour lui demander la permission de pénétrer dans une structure appartenant à une division autre que la sienne.
Eclairé par la pâle lueur de la lune, le visage de Sanosuke se tourna lentement vers son interlocuteur pour identifier celui qui venait de lui adresser la parole et qui était apparemment, à la vue du brassard qu’il portait lui aussi, un lieutenant d’une des 12 divisions restantes : mais laquelle ? Le jeune lieutenant s’en foutait pas mal à vrai dire et ne tarda pas à répondre sur un ton, comme d’habitude, extrêmement calme et monocorde :

Spoiler:

« Vous pouvez. Je suis même surpris de voir quelqu’un d’autre que moi debout à cette heure »

Laissant un petit silence s’installer rapidement à la suite de sa réponse brève et concise, le jeune homme se tourna cette fois-ci complètement face à son interlocuteur et reprit son speech sur le même ton :

« Je cherchais justement partenaire pour un petit entraînement, mais à cette heure-ci tous dorment. Intéressé ? »

Cet homme devait sans doute être debout à une heure si tardive par manque d’envie de dormir ou bien pour profiter de la beauté de cette pleine lune et de sa pâle lueur qui éclairait l’ensemble de la soul society ce soir là : beau spectacle qu’une pleine lune n’est-ce pas ? Quelques passes d’armes sous la lune ferait le plus grand bien au jeune guerrier ici présent, qu’en était-il de cet inconnu qui lui servait d’interlocuteur ? Nous n’allons pas tarder à le savoir.

C’était humblement que Kensei lui avait adressé la parole. Malgré le fait qu’il le dépassait de taille, le vice-capitaine de la cinquième division était quelques peu intimidé par celui de la troisième. Son air était assez froid, preuve de sa rigueur et même qu’il aurait eu grandement peur si l’expérience qu’il avait n’avait pas fait de lui, cet homme calme et serein dans presque toutes les circonstances. Depuis son attribution récente à ce poste, c’était bien la première fois qu’il rencontrait un de ses égaux. En même temps, il ne pouvait s’aventurer à proclamer qu’il était plus fort que certains vice-capitaines. Après une toute petite réflexion sur le coup, il y conclut qu’il était certainement le plus faible parmi ce groupe restreint de lieutenants, étant tout nouveau. L’homme en face de lui était surement plus âgé, et même que son visage lui disait bien quelque chose. Peut être l’avait t-il aperçu à l’école spirituelle des shinigamis, mais là encore, le tri de ses souvenirs était déjà effectué, tant les mauvaises choses qu’il eût traversé. La mine toujours sereine, et le sourire aux lèvres, rien ne pouvait laisser présager qu’une certaine mélancolie s’emparait petit à petit de lui sur le moment. Pas même un seul signe. Tout comme son énergie spirituelle qu’il avait le don de camoufler, Kensei n’émettait aucune grimace capable de le trahir. Il n’aimait pas qu’on sonde son visage, et il n’allait pas être directement familier à une personne qui inspirait le respect au point de lui raconter ses souvenirs traumatisants qui traversaient son esprit…

C’était donc sous une position assez formelle, tel un soldat et son supérieur qu’il attendait la réponse du lieutenant de la troisième division. Son air sévère le fit penser à son père, homme actuellement vieillissant. Sa réponse n’était pas évidente. Il pouvait très bien refuser l’accès à Kensei qui en aucun droit sous cet avertissement ne pouvait alors, pénétrer ce lieu qu’il voulait bien voir. Les lieutenants il fallait le dire, avait le monopole de leurs divisions respectives. Ils jouissaient de nombreux droits tout comme les capitaines, même si ils ne restaient que les seconds. Pour sa part, cette place lui convenait parfaitement. Sa division semblait ne pas avoir trop de problème sous le régime qu’il adoptait, plutôt que de l’avoir réellement imposé. Reste à savoir ce qui allait advenir quand un capitaine prochain allait être proclamé à la tête de cette division. Chamboulés les soldats seraient, bien qu’ils attendent tous ce moment avec impatience. Kensei faisait beaucoup d’efforts, mais il savait très bien qu’ils ne suffisaient pas aux besoins de ses subordonnées. C’est en se sachant impuissant qu’on devenait assez fort, et c’est dans cette optique des choses qu’il se dévouait corps et âme au bon fonctionnement de sa division dans l’espoir d’apprendre de ses éventuelles erreurs. Le comble même de l’histoire c’est qu’il n’y avait pas de troisième siège. Bien avant la disparition de son ancien capitaine, et celle de son lieutenant, c’était lui le troisième de la division. Certes, il était encore haut placé à ce temps là, mais les responsabilités qu’il avait étaient minimes comparé à celle qu’il a dorénavant. Il n’y avait qu’un seul palier de franchi, et pourtant la différence semblait si grande qu’il s’y perdait presque au final. Sa nomination avait été trop soudaine, trop brusque, au point qu’il se demandait si il méritait vraiment cette place.

Bien qu’intéressante, l’heure n’était pourtant pas à la réflexion…

Kensei avait toujours son sourire scotché aux lèvres malgré l’air adopté par le lieutenant en face de lui qui daigna lui adresser la parole. C’était d’abord un honneur que d’avoir eu une réponse, puisque depuis le début, il avait déjà apprêté une oreille qui serait attentive au moindre mot qu’il prononcerait. Il semblait à première vue, considérer le petit qu’était Kensei. Comment voulez vous comparer un lieutenant expérimenté à un autre lieutenant débutant ? C’était comme mettre en contraste un lion fort et robuste, face à un lionceau maigrelet et faible. Il n’avait pourtant pas cette fâcheuse habitude de se sousetimer, mais là, et comme les humains savent si bien le dire…

« Y’a pas photo… »

C’était l’image des deux personnes qu’ils formaient qu’il avait en tête. Kensei avait hoché la tête à sa première réponse, et il restait là, comme attendant une autre. Un mutisme s’était soudainement installé entre eux, et seul le bruissement des feuillages d’arbres du au frémissement du vent nocturne était perceptible. Ce fut au moment où Kensei voulut lui demander un service, qu’il brisa le silence en premier. Sa demande eut pour effet de ravir le jeune lieutenant qui fléchissait un genou, poing à terre.

- Je vous en remercie infiniment San ban tai Fukutaisho. Ce sera avec grand honneur que je vous suivrai dans ce lieu, en espérant que mon piètre niveau suffira à vous combler.

D’un geste lent, Kensei se releva et reprit sa position debout. Il avait toujours son sourire aux lèvres, et c’était honoré qu’il était. D’où le signe de profond respect qu’il avait entreprit de faire. Un petit entrainement ne faisait pas trop de mal avec un homme qu’il allait côtoyer au moins une fois par semaine. Etant maintenant un vice-capitaine, son rôle était aussi de participer entre les réunions de ce grade. Une certaine appréhension quand à ce sujet se faisait sentir chez lui. Comment se présenter et se fondre dans le groupe que formaient les lieutenants de chaque division. Il serait moins seul au moins vu qu’il faisait la connaissance « approfondie » de l’un d’eux, et certainement, l’un des plus forts.

Perdu dans ses pensées il emboita alors le pas, en direction du couloir sombre qui menait certainement à un gradin. Avant de prendre l’escalier qui s’offrait à lui, Kensei se retourna brusquement vers l’autre lieutenant, l’air d’avoir omis une chose assez fondamentale.

- Vous connaissez l’endroit mieux que moi Sempai. Il serait mieux que vous avanciez avant moi…

Par pur respect, et bien que dans la pénombre, Kensei s’écarta pour laisser passer son semblable. Que pouvait t-il faire d’autre en ce moment ? Peut même se trompait t-il de passage, et seul Dieu (et si il en avait un) savait comment il allait être pitoyablement ridicule pour une première volonté. Quand il dévisagea encore une fois son compagnon du moment, une question lui vint à l’esprit. Sans doute celle par laquelle il aurait du commencer. Comment se nommait t-il ? Le descendant des Kojima n’en était pas sur mais il avait accidentellement et sans le vouloir entendu de petits anecdotes sur le lieutenant de cette division. Si ses souvenirs étaient bon, il s’appelait Sanosuke, mais encore une fois, il n’en était pas sur. C’est donc avec audace, qu’il se mit à reparler d’une voix toujours identique à la dernière…

- Votre nom sempai… Est-ce bien Sanosuke ?

Beaucoup de shinigamis, qu’ils soient de la 3eme division ou non, se posaient des questions sur les étranges habitudes de ce lieutenant si froid et unique en son genre : quel genre de question ? Et bien la principale question en suspens concernait son goût pour les entraînements durs et réguliers dans le simple but de s’occuper le corps, mais surtout l’esprit : pourquoi ? Pourquoi les entraînements en tout genre étaient les seuls moments d’actions capables de calmer la rage qui bouillait constamment dans son esprit tourmenté ? Sa division, plus que n’importe laquelle parmi les treize divisions existantes, était spécialisée dans ce qui devrait normalement être, selon les critères du jeune Sagara, la seule et unique activité de tout shinigami qui se respecte : l’éradication des hollows. Comprenez-vous maintenant pourquoi ce vice-capitaine insistait autant, chaque jour, sur l’importance de la forme physique de ses subordonnés et sur le fait d’améliorer autant que possible leurs performances pour les combats à venir ? Ces shinigamis, plus que n’importe quels autres, n’avaient pas le droit à l’erreur puisqu’ils étaient, théoriquement, les plus exposés au combat contre ces immondices que l’on appelle hollows…théoriquement.
Dans ce cas, lorsqu’il voulait éviter à son esprit de trop lui jouer des tours comme c’était le cas ce soir, pourquoi ne partait-il pas à Karakura histoire de tailler en pièce assez de ces immondes larves pour pouvoir enfin trouver le sommeil ? Il aurait, normalement, moins de mal à trouver des hollows sur Terre qu’un shinigami encore debout, frais et dispo à une heure aussi tardive : pourquoi insistait-il autant dans ce cas là ? Qu’est-ce qu’un simple entraînement pouvait bien avoir de plus qu’on bon vieux et jouissif massacre de hollows à l’ancienne ? Préférait-il uniquement faire souffrir son adversaire sans le tuer ? Non, c’était totalement différent et un peu plus subtil que l’on pourrait le penser au premier abord.

Les hollows ne sont que de faibles et misérables créatures, rien que de vulgaires charognards qui n’offraient généralement aucune résistance conséquente ; les hollows ne duraient en générale que quelques secondes contre ce lieutenant ici présent qui n’avait, d’ailleurs, jamais rencontré d’adversaire de valeur en dehors de la soul society et était donc arrivé à la conclusion que plutôt que d’affronter des dizaines de hollows faibles qui n’avaient que quelques secondes d’espérance de vie face à lui, il préférait combattre et entraîner des shinigamis qui lui offriraient forcément un bien meilleur challenge que ces immondes créatures. Est-ce si difficile que cela à envisager ? Oh non, il n’avait pas pour autant perdu de vue l’objectif premier de sa division, mais il n’avait aucune raison de faire du zèle à ce sujet…il laissait ça aux autres divisions.
Vous imaginez donc bien le soulagement qu’éprouvait intérieurement ce jeune homme en voyant un shinigami debout au beau milieu de la nuit, et cette sensation de soulagement ne fit d’ailleurs que s’intensifier lorsque le jeune Sagara aperçu rapidement le brassard que portait son interlocuteur, symbole de son grade de lieutenant, ce qui promettait un entraînement assez mouvementé : exactement ce que recherchait le lieutenant de la 3eme division. Que demander de plus qu’un shinigami ayant le même grade que lui et qui n’était sans doute pas rebuté par l’idée de faire quelques passes d’armes avec l’un de ses ainés ? S’il avait été normal, Sanosuke aurait sans doute sourit.

Spoiler:

Pour une fois le jeune Sagara fut surprit par l’attitude de son interlocuteur qui, pour le remercier de sa réponse, s’agenouilla devant lui avant de prononcer une phrase bien trop formelle pour la situation présente ; a-t-on déjà vu un lieutenant s’agenouiller devant un autre ? Pour Sanosuke, s’agenouiller était une marque de faiblesse et de soumission plus que de respect, et en ce sens cela ne devait être utilisé que devant son propre capitaine et devant le capitaine-commandant : devant eux et personne d’autre, encore moins devant quelqu’un de même grade de lui. La réponse calme et sèche du jeune homme ne se fit pas attendre :

« Relève-toi, si tu est devenu lieutenant c’est que tu doit en avoir les capacités. A part ton propre capitaine et le capitaine-commandant, tu n’a pas à t’agenouiller devant qui que ce soit. »

N’attendant pas réellement de réponse de la part de son interlocuteur, le jeune homme commença à arpenter le peu de couloir qui lui restait à franchir jusqu’à pouvoir poser enfin un pied sur le sable recouvrant la totalité du sol de cette fichue arène, et fort heureusement la marche qui leur restait à faire ne dura qu’à peine une poignée de minutes et enfin le lieutenant inconnu et son interlocuteur furent enfin dans le cœur de l’arène où Sanosuke avait déjà passé tellement de temps, avait tellement transpiré à forcer d’entraînements répétés : que d’émotion !

« Oui. Sanosuke Sagara »

Allait-il se présenter lui aussi en retour ? Bien que Sanosuke s’en fiche un petit peu, l’usage voulait que cela se passe ainsi, et en attendant la possible réponse du lieutenant inconnu, le jeune guerrier s’approcha d’un râtelier d’arme non loin de l’entrée où étaient alignés quelques sabres de bois servant évidemment aux séances afin de ne pas avoir à user de leurs zanpakutos…du moins pas encore. Ne sachant pas de quoi son interlocuteur pouvait bien être capable, le guerrier Sagara se devait d’y aller doucement au début : d’où l’utilisation de ces faibles sabres de bois qui ne tarderaient sans doute pas à se briser sous la puissance des coups qui allaient très bientôt être échangés. S’avançant au centre de l’arène, le jeune shinigami tourna rapidement les talons vers son interlocuteur avant de lui lancer un sabre de bois et pointer le sien vers lui en attendant que son futur adversaire soit prêt, en attendant que ce dernier daigne bien débuter les hostilités, que ce soit doucement ou non.

Ready ? Fight !

C’est en dévisageant toujours le lieutenant de la troisième division, que Kensei croisa les bras. Il avait maintenant pris une position assez décontractée, et repensait à la phrase de son compagnon. S’agenouiller n’était pas en soi une forme de soumission. A l’entendre, on croirait que c’était la fin du monde, et la supposition était toute faite. Si Kensei l’avait effectué, c’était premièrement ce qu’on lui avait appris lors de son enfance. Il gardait quelques notions d’aristocratie. Deuxièmement, c’était parce qu’il était tout simplement son kohai, et lui un sempai renforcé. La différence de pouvoirs et d’expérience était alors très grande. Comme un gros fossé qui les séparait, qu’il ne pouvait combler que par plusieurs années d’entrainement. Troisièmement, il fallait comprendre que si lui, respectait le symbole de sa division, il en allait bien évidemment de même que Kensei. L’humilité. Se savoir petit pour devenir grand. Tels étaient les concepts de sa division, et même que ce b.a.-ba fondamental lui avait été inculqué par son ancien capitaine, qui lui avait une plus grande expérience de la vie de shinigamis que ces deux lieutenants réunis. Il ne fallait pas non plus se méprendre. Avoir du respect ne signifiait pas avoir peur. Et Kensei bien que respectueux n’avait point du tout peur de ce lieutenant. Mais ça, il s’en rendrait compte bien plus tard dans le futur affrontement qu’il avait proposé à Kensei. N’avait t-il pas lui-même dit que le lieutenant de la cinquième avait été surement choisi pour ses capacités aux combats ?

Pourquoi faire allusion dans ce cas à un sacrilège en ponctuant le tout par tant de froideur ? Rien qu’en quelques instants, ce personnage se révélait être un grand mystère pour Kensei. Chercher à comprendre son comportement, serait sans doute une perte de temps. Cela l’énerverait sans doute également. Il ne voulait déjà pas être en mauvais terme avec son homologue, mais ce n’était pas pour autant qu’il allait lui faire plaisir à tout bout de champ. D’ailleurs, cela coulait comme de l’eau de source que leur relation future ne se baserait que sur le respect et le travail. Peut être se verraient t-ils affectés à une même mission de temps en temps sans plus. Ce n’était pas le genre de type qui devait se prendre d’affection en quelques mots et minutes échangés. Mais si il était comme ces autres gens lambdas, qui ne se basaient que sur les premières impressions pour tirer des conclusions qualifiées de hâtives, c’est sur que lui et Kensei ne feraient ni bon chemin, ni bon ménage. Mais rien n’était encore pour l’instant joué d’avance. Tout ce qu’il allait savoir de lui ne serait que son aptitude au combat, aussi simplement soit t-il. Par ailleurs, cela fixerait un peu son niveau, même si il n’était que nouveau. La raison serait donnée alors à son ancien capitaine qui l’eût affecté à ce poste. Cette promotion n’aura pas été vaine, et il ferait honneur à la division qu’il représentait de par son brassard…

L’emprunt du chemin aura été bien rapide. Rapide mais très silencieux. Seuls leurs pas rompaient la quiétude des lieux. Il n’avait plus rien dit après la remarque de ce lieutenant ténébreux qui faisait sans doute froid dans le dos à bon nombre de ses officiers. Ils débouchèrent finalement vers un stade qui ma foi, arrangeait grandement Kensei. Le sable… c’était plus que bon signe, et il semblerait qu’elle serait bien ravie si l’occasion de sa libération se présentait. Ken avait aussi visé juste. Son appellation était bien correcte. Emise d’un ton sec, et d’un caractère presque hautain de la part du dénommé Sanosuke. Peu importait de toute façon. L’analyse méticuleuse de sa personnalité n’était pas la meilleure chose à faire en cet instant. Par contre, reluquer sa physionomie lui donnait déjà une idée de sa force physique. Rattrapant de la main gauche le sabre en bois que Sanosuke avait lancé, il lança un regard interrogateur à son arme, avant de voir celle de son adversaire pointée vers lui, le visage de ce dernier impassible. Sa position montrait qu’il était en garde, attendant de Kensei le premier pas… la première attaque…

Le sourire qu’avait Kensei s’évanouit immédiatement, laissant place à un visage sérieux, et des sourcils froncés. Sa position ne trahissait aucune faille apparente. Digne d’un homme de sa trempe. Son réiatsu commençait à se faire sérieusement sentir, un peu comme s’il ne voulait se contenir qu’un court moment. Une envie flagrante de combat intense. Quoi de mieux que d’entamer une future relation par des hostilités au kendo, histoire de se connaitre. Son niveau de zanjutsu était soudainement remit en cause.

Le vice capitaine de la cinquième loin de foncer sur celui de la troisième, misa sur la surprise, et donna un bon coup de poing au sol. L’effet désiré se produisit, et l’impact de son coup créa une petite crevasse en plus d’une fumée épaisse qui envahit immédiatement tout le secteur. C’était cela son élément, le sable, et peut être son adversaire découvrirait t-il cela. Tout dépendrait de la tournure que prendrait ce petit match. Suite à cette diversion et sans perdre ne serait ce qu’une seconde après son violent coup de poing au sol, Kensei lança son sabre en bois en l’air, et s’attela à rapidement effectuer des mouvements incantatoires à l’aide de ses mains…

« Bakudo no ichi : SAI ! »

D’avance, Kensei savait qu’une si faible entrave ne résisterait pas bien longtemps à la pression spirituelle d’un tel homme, encore si l’attaque avait atteint son objectif. Elle était employée pour des fins de distraction, et le protagoniste ne visait que sur la centième de seconde près. Rien qu’une inattention pouvait lui être fatale. Faisant port d’un shunpo juste après son attaque et bien après avoir rapidement récupéré son sabre de bois qui retombait vers lui, il se retrouva derrière l’ombre qui s'avérait être la seule à part la sienne dans ce rond central, et misa sur sa force physique pour cette fois porter un coup sec à sa tête, grâce au katana en bois qu’il avait en main. La vitesse et la vigueur auxquelles le coup partait, laissait bien peu d’alternatives d’esquives à Sanosuke, mais rien n’était joué d’avance. C'était soit son crane, soit le sol qu'il aurait pour véritable cible.

Adviendra que pourra !

[Post merdique, sorry ><]

Les vieilles habitudes ont la peau dur n’est-ce pas ? Cette phrase prend apparemment tout son sens dans la présente situation : comprenez-vous pourquoi je vous dis cela ? Comprenez-vous réellement où je peux vouloir en venir en sortant ainsi une phrase toute faite sans, apparemment, de lien avec l’actuelle situation ? Je m’en vais essayer de vous expliquer. Quoi que l’on puisse faire, quoi que l’on soit amené à dire, faire ou devenir, votre éducation vous suit irrémédiablement tout le long de votre vie et cela jusqu’au moment de votre tout dernier souffle : jusque là c’est assez logique et normal n’est-ce pas ? Vos parents vous éduquent généralement pour agir de telle ou telle façon et garder tels principes tout le long de votre vie : mais comment faire lorsque votre éducation n’est pas adaptée au lieu où vous travaillez, ou ne plait pas aux personnes que vous êtes amené à côtoyer chaque jour de votre longue et pitoyable vie ? Oh oui vous allez me sortir le baratin habituel sur les efforts à faire, d’un côté comme de l’autre, pour être accepté et aussi accepter la différence de ses camarades : mais qu’en est-il dans la réalité ? Ce principe est-il réellement appliqué ? Malheureusement bien trop peu souvent ? Mais que peut-on y faire au final ? Pas grand-chose à l’échelle d’un seul individu.

Votre éducation et votre famille vous sert de répète concernant ce qui est bien et mal, ce que vous devez faire ou dire dans une situation donnée, commence agir en société et bien d’autres foutaises qui peuvent aussi bien s’apprendre sur le tas. Mais dans ce cas comment un homme sans le moindre repère devrait-il savoir comment réagir dans une situation donnée ? Comment pouvait-il distinguer ce qui est bien et ce qui est mal si personne ne le lui a jamais expliqué auparavant ? C’était effectivement le cas du jeune Sagara ici présent : vous comprenez mieux à présent ? Non ? Bon et bien tant pis.
Que ce soit son caractère, sa personnalité, son éducation et ses valeurs : il avait dû se forger tout cela absolument seul et sans aide du moindre souvenir de son ancienne vie dont il ne rappelait absolument rien, pas très facile n’est-ce pas ? Est-ce alors pour cela qu’il paraissait si dur, avec un caractère bien trempé et des valeurs rudes et bien tranchées ? Bien sûr que oui, quand vous grandissez dans un monde rude et hostile, vous vous forgez des valeurs toutes aussi rudes que le monde dans lequel vous êtes forcé d’évoluer.

Force et respect étaient les seules valeurs ayant une certaine importance aux yeux du vice-capitaine, et les seules qui en auraient jamais : le reste n’est que du vent.

Sans vouloir perdre davantage de temps en dialogues inutile, le jeune Sagara se mit directement en garde, pointant son sabre de bois vers son adversaire afin de l’inciter à attaquer : mais pourquoi être aussi pressé ? Tout simplement parce que en plus d’être un soulagement pour lui, le combat était pour Sanosuke le meilleur moyen existant pour bien connaître une personne : mais après tout cela ne reste que l’avis d’un guerrier. Il se tenait donc là, patient, attendant que son adversaire fasse le premier pas : mais pourquoi ? Pourquoi ne pas attaquer directement ? Parce qu’il suivait à la lettre une règle fondamentale du combat au sabre. Dans ce type d’affrontement tout repose sur la fait de créer des ouvertures et s’engouffrer dans ces derniers afin de pouvoir blesser et vaincre son adversaire : pas très compliqué. Mais comment faire ? Et bien il existe en réalité deux méthodes simplissimes. La première, bien plus agressive que l’autre, consiste à attaquer à outrance, à ne laisser aucun répis à son adversaire jusqu’à ce qu’il soit épuisé ou jusqu’à pouvoir briser sa garde l’espace d’un instant pour lui porter un coup fatal ; la seconde consistait à se défendre face aux assauts de son adversaire, résister autant que possible jusqu’à ce que son adversaire commence à faire des erreurs qui permettraient de contre-attaquer et de, une fois encore, vaincre son adversaire.

Pas si compliqué que cela après tout.

Malgré le fait d’être apparemment persuadé d’être inférieur à son sempai, le lieutenant de la 5eme ne prit pas la peine de se présenter et débuta les hostilités en créant un écran de fumée assez grand pour le camoufler entièrement à l’aide d’un simple coup de poing sur le sol sablonneux de cette grande arène : tactique assez basique et trop simpliste aux yeux du jeune Sagara qui fut tout de même encore plus surpris de la technique de bakudo employée en vue de l’arrêter : la plus faible technique de bakudo qui existe, ai-je besoin de le préciser ? Tous deux savaient que c’était une diversion pour mieux attaquer, par derrière très probablement et le violent coup porté par le lieutenant inconnu ne put s’empêcher de créer une onde de choc tout en soulevant un nuage de sable qui mit tout de même quelques secondes à se dissiper. Une fois dissipé, le jeune inconnu pu se rendre compte de l’échec de son effet de surprise puisque son adversaire était fièrement dressé, le sabre fermement tenu pour bloquer vraiment de justesse celui de son opposant, et le visage exprimant toujours une absence totale d’émotions pouvant potentiellement le déconcentrer…il n’était pas encore au sommet de son art mais cela ne saurait tarder.
Repoussant sans attente son adversaire d’un violent coup de pied dans le ventre, le jeune guerrier se remit directement en position et n’eu pour seule réponse que de tendre son index gauche vers son adversaire en prononçant ces quelques mots :

« Hado no Yon. Byakurai »

Spoiler:

Un éclair bleuté fendit l’espace le séparant de son adversaire et se télescopa à une vitesse impressionnante vers l’épaule gauche de son adversaire dans le but premier, évidemment, de le désarmer : mais allait-il s’arrêter là ? Non, bien sûr que non, et l’inconnu ne le comprit que trop tard en voyant une silhouette familière fondre sur lui après un bond majestueux, le sabre de bois fièrement dressé en l’air avant de s’abattre impitoyablement dans la direction de son crâne : commençons en douceur voulez-vous.

[Fait-toi plaisir, je ne juge pas les post des autres]

Kensei espérait vraiment que Sanosuke le traitait avec le même égard qu’il avait pour ses officiers. Il ne voulait pas être avantagé par son rang, ni même désavantagé par son statut social au sein du seireitei. La question était maintenant de savoir si ce lieutenant savait son nom. Habituellement, l’information quand à une nomination circulait comme une trainée de poudre au sein de l’armée. Les ragots et potins alimentaient les conversations, et c’étaient peut être ce qui conservait le lien d’amitié entre certaines divisions. Son air n’était pas fait pour fraterniser avec quiconque, mais bien essayer d’être un modèle exemplaire pour l’éradication pure et simple des hollows. Sans doute et même par inattention, qu’il ne se préoccupait jamais d’autres informations que celle de sa division. Au fond tout ceci n’avait pas trop de sens. Il ne voulait que s’entrainer, et ne se donnerait pas un simple plaisir à frapper parce que Kensei était tout droit sorti d’une famille de haute lignée, si ce n’est qu’il s’en fichait éperdument…

Les premiers mots et regards donnaient une image d’un homme trop froid à Kensei, mais cette soirée ne faisait à peine que commencer. Il avait tout au moins un bon moment pour bien le connaitre, et n’avait conclu qu’une seule chose: Sanosuke avait l’âme d’un grand guerrier qui se devait d’être rigoureux pour le bon fonctionnement de sa division…

Le coup de sabre moyennement violent de Kensei heurta quelque chose, mais dans cette poussière, rien n’était vraiment trop visible. C’est à croire qu’on se trouvait dans une tempête de sable, mais l’habitude et l’expérience du lieutenant de la cinquième ne manquaient d’être au rendez vous. Soudain, une sorte d’éclair, faisant office d’un tilt traversa l’esprit de Kensei qui en écarquillant ses yeux de surprise, se rendit compte qu’il était encore suspendu en l’air, et bien trop équilibré avec une seule main. Il ne lui fallut pas plus d’une seconde pour apercevoir la silhouette et l'air du lieutenant qui n’avait pas bougé d’un pouce. Le bakudo utilisé n’avait t-il rien produit au point qu’il ne bougea que son sabre en guise de protection ? Comment cela se faisait t-il ? Certes, les lieutenants étaient forts, et le bakudo d’une faiblesse un peu trop indéniable, mais si et même pour les capitaines, il fallait s’en débarrasser, c’était soit en l’évitant, soit en exerçant une pression spirituelle, soit en mouvant ne serait ce qu’un instant son corps, ce qui aurait permis à Kensei de l’avoir. Tout était bien calculé. Mais à priori, le sortilège s’était désintégré comme par magie, ce qui déjà confirma fermement les pensées qu'il avait à propos de cet homme. Il était vraiment fort. Kensei n’avait pas aussi senti de pression spirituelle de sa part, et Sanosuke n’avait rien évité puisqu’étant en place. Illogique, ou serait ce trop incompréhensible à la portée du jeune lieutenant ?

Une chose est sure, il n’avait rien, et si bien qu’à la seconde suivant sa garde, Sanosuke administra un bon coup de pied en plein abdomen de Kensei, qui valsa des mètres plus loin en arrière. Le coup n’avait rien d’extraordinaire, et la cible ne ressentait que quelques petits picotements insignifiants, mais l’impact qu’il avait provoqué le faisait voyager, si bien qu’il voulut prendre appui sur ses pieds pour se rééquilibrer provoquant des traces sur le sol, comme le dérapage d’une voiture. Malheureusement, et heureusement, une pierre sortie d’on ne sait où, acheva l’action de Sanosuke en déséquilibrant le jeune siège qui tombait sur son dos. Lors de sa chute, il eut le temps d’apercevoir, cet éclair bleu qu’il le loupa de peu, suivit d’un katana qui fendait rapidement sur sa tête. Il entendit le bruit sourd du kido qui avait du se fracasser sur un mur, de quoi provoquer une poussière supplémentaire. Sanosuke aussi avait préparé une contre attaque, qui lui donnait l’avantage de ce combat. Une donne qui n’allait pas tarder à être changée…

D’un dernier reflexe lors de sa chute, Kensei prit appui sur son bras gauche musclé, en ayant le coude serré. Sa tête se posa tout en douceur sur le sable, mais, il n’eut le choix que d’encaisser le coup véhément de l'antagoniste. Celui-ci semblait oublier une chose, ce que kensei avait aussi omis. Le sabre n’était qu’en bois, d’où l’absence de douleur notable. Lors du choc contre son front, le katana de son adversaire se brisa en deux, bien qu’il ouvrit la peau de son arcade sourcilière, occasionnant une petite blessure. Toutes les actions dès lors, étaient millimétrées à la seconde près. De sa main droite empoignant son propre katana, le lieutenant de la cinquième à l’aide de la pointe de son arme, visa la garde de l’arme cassé de son adversaire, ce qui eut pour effet de la déloger de sa main. Son long bras gauche ayant recouvert une bonne mobilité pendant ce temps, tira sur le volant du bas du shihakusho de Sanosuke, histoire de l’entrainer vers lui. Et d’un appui dorsal, en plus d’une élévation du bassin, à la verticale, Kensei assena alors un bon coup de pied qui avait la direction de la mâchoire de son adversaire…
Le coup était alors totalement imprévisible, et c’est sans vraiment savoir si tout cela avait réussit qu’il effectua une roulade arrière, en plus de quelques petits bonds à reculons en dehors de la fumée de toute à l’heure. Sans même avoir essayé de voir quoi que ce soit, Kensei tâta doucement son front ensanglanté, avant d’avoir repris une vraie position de défense à l’aide de son arme en bois...

- Pfiooouu...

...Il était maintenant aux aguets.

Force et respect étaient, en règle générale, les deux seules valeurs que le lieutenant ici présent prenait véritablement en compte lorsque venait le moment de juger la personne qu’il avait en face de lui : pourquoi ? Pourquoi ne prenait-il en compte que deux seules critères pour juger si une personne était, ou non, digne d’avoir une certaine importance à ses yeux ? Comment pouvait-on réellement connaître une personne en se basant sur sa force au combat et sur le respect qu’elle inspirait aux personnes qui la côtoyaient jour après jour ? Effectivement c’était une façon de juger totalement subjectif et rarement fiable et juste : et alors ? Ce monde n’est absolument juste, tous le savent, alors que pouvait en avoir à faire de juger équitablement et justement chaque personne qui se dressait devant lui ? Il avait sa manière bien particulière de juger et jauger les gens, et jusqu’à maintenant cela ne lui avait, pour le moment, pas encore fait défaut : pourquoi devrait-il changer les seules valeurs à avoir de l’importance à ses yeux ? C’était tout simplement hors de question.
Dans le monde des humains, ce monde pourri et fragile, ce sont les apparences qui priment sur tout le reste et évidemment je ne vous apprends rien ; mais le monde spirituel était un monde bien plus cruel et plus dur que ces faibles humains ne pourraient jamais l’envisager : et qui dit monde dur, dit évidemment des règles et des individus tous aussi rudes que le monde dans lequel ils évoluent, pas très compliqué à comprendre n’est-ce pas ? Il avait vu l’aspect le plus brutal et abject de l’être humain dans les plus affreux quartiers du rukongai : dans ces conditions comment pouvait-il juger le monde autrement que de façon aussi brutale et sèche qu’il avait vécu jusqu’à maintenant ? Ses valeurs ne plaisaient qu’assez rarement en définitive, mais mis à part celui de Miyako, il n’accordait pas la moindre once d’importance à l’avis des autres.

Spoiler:

C’est donc autant pour s’occuper l’esprit que pour, justement, jauger ce nouveau officier selon ses propres critères, que le jeune guerrier se trouvait à présent au milieu de cette arène d’entraînement, e de surcroit au beau milieu de la nuit : cet inconnu trouverait peut être cela étrange, mais il apprendrait vite à s’y faire…ou pas. Un inconnu ? Ai-je précisé qu’à part le nom de son capitaine et celui de son commandant, le jeune Sagara n’en avait strictement rien à cirer du nom et de l’identité de ses pseudo-camarades shinigamis ? Quelle importance pouvait avoir le nom et le grade d’une personne ? Ce ne sont que des mots, que du vent, car à ses yeux seule comptait la force qui allait, évidemment, de paire avec le respect qui sont, comme je l’ai déjà dis, les deux seules choses dans ce monde ayant de la valeur aux yeux de ce jeune lieutenant.
Que valait donc ce lieutenant qui se disait inférieur à son égal simplement à cause de son expérience ? Etait-ce là une simple forme de respect ou bien se sous-estimait-il, au plus profond de lui, face à ses pairs à ce même poste depuis plus ? Être nommé à ce poste signifiait qu’il avait les mêmes capacités que ses pairs, la seule différence était l’appréhension des évènements, la réaction appropriée ou non : tout ce qui venait à force de combats et de temps en clair.
C’est donc sans attendre que le combat entre ces deux lieutenant débuta d’une manière assez brutale et imprévisible, par une petite feinte du lieutenant inconnu qui, malheureusement, jaugea mal le temps que tiendra le bakudo le plus faible qui soit sur un puissant lieutenant : en même temps a-t-on réellement idée de lancer un sort aussi faible sur un officier ? D’ordinaire utilisé sur des êtres ayant une faible puissance spirituelle, cette technique ne faisait généralement pas un pli contre un officier de division : sous-estimait-il son adversaire ou bien avait-il surestimé la puissance de son sort en fonction de sa propre puissance ? Une technique aussi faible, même lancée par quelqu’un de fort, reste tout de même faible, surtout si elle est lancée sur une adversaire de même puissance : était-il naïf ? Espérons que non.
Sabre de bois ou non, s’il y avait un truc à dire sur cet officier inconnu c’est qu’il avait vraiment la tête dur, du moins assez pour pouvoir briser un épais bâton de bois sans, apparemment, avoir plus mal que ça : impressionnant n’est-ce pas ? Pas forcément assez pour impressionner son adversaire du moment, mais assez surprenant malgré tout. Malgré la violence du coup, malgré la douleur qu’il devait ressentir après ce coup sec et brutal sur le crâne, cet officier ne se laissa pas démonter et tenta d’attaquer le jeune Sagara en le désarmant ; mais ce dernier, voyant son sabre de bois réduit à l’état d’un simple et ridicule manche en bois, laissa tomber ce dernier tout en reculant, évitant de justesse un coup de zanpakuto qui aurait éventuellement pu lui trancher le bras : c’était juste.
Mais qu’essayait-il de faire celui-là ? Essayer t-il de déstabiliser le jeune guerrier en l’attirant vers lui ? Si c’était ce qu’il voulait alors Sanosuke ne pu que répondre qu’en plongeant volontairement en avant, vers le sol : était-ce suffisant ? Non, c’est d’ailleurs pour cela qu’il prit appui sur le sol avec ses deux mains désormais disponible, et tourna sur lui-même avant de télescoper sa jambe droite contre celle que venait de lui lancer le lieutenant anonyme : belle prestation, d’un côté comme de l’autre.
Les deux officiers ne tardèrent pas à se repositionner et se remettre en garde, mais ce fut le jeune Sagara qui, la main posée sur le manche de son zanpakuto, fut le premier à courir vers son opposant en avalant rapidement la distance qui le séparait de l’anonyme ; une fois à distance de frappe, sa main droite se referma sur son manche et il dégaina en tentant par la même occasion de trancher son adversaire en diagonale, de haut en bas, au niveau du torse : si seulement il s’arrêtait à un seul coup, cela serait simple n’est-ce pas ? Mais il ne s’arrêta pas là, et pointa son index de la main gauche, main d’ailleurs toujours serrée autour du fourreau, vers ce qui semblait être le torse de son adversaire, avant de prononcer une fois encore ces quelques mots :

« Hado no yon, Byakurai »

Que la fête continue !

Il ne manquait plus que ça. Même aussi minime soit-elle, Kensei n’aimait pas les blessures. Le problème avec l’écoulement sanguin de l’arcade sourcilière, c’est qu’il ne s’arrêtait pas avant un traitement spécial qui le coagulait complètement en plus d’une guérison rapide. L’évidence voulait qu’il aille en quatrième division panser cette blessure, mais l’arrêt d’un combat sérieusement entamé à cause d’une plaie aussi insignifiante n’était pas vraiment d’une nécessité empressé. il avait quand même connu bien pire, comme d'ailleurs, chaque soldat du gotei 13. Le seul inconvénient qui résultait de ce petit coup encaissé, était le sang qui gênait un peu son œil gauche. Bien que le geste fut inutile, Kensei ne pouvait se passer d’essuyer expressément son visage. Et c’est pendant l’une de ses réactions, qu’il sentit la masse de son adversaire fondre sur lui…

Les deux mains braquées sur la manche de son katana en bois, Kensei d’un bref regard vit la position offensive adoptée par Sanosuke, en plus de sa main sur son fourreau. L’utilisation éventuelle de son zanpakutoh signifiait que les choses sérieuses avaient également commencées de son côté. S’il en faisait usage aussi rapidement, cela montrait bien qu’il ne minimisait pas son opposant. D’ailleurs qui avait dit le contraire ? Sa phrase du tout début résumait bien ce qu’il pensait du lieutenant de la cinquième, bien qu’à la toute fin de ce combat, c’est sur qu’il se ferait des idées nettes et précises de l’homme qu’il eu à affronter. Sa vitesse était assez impressionnante, mais Kensei pouvait rivaliser avec lui sur ce sujet à en juger par ce qu’il voyait. Il fit un bond en arrière quand il prévoyait de sacrifier aussi son arme. C’était de toute façon, la seule option à prendre, quitte à se faire saucissonner...

Le coup de sabre herculéen de Sanosuke illustrant ses aptitudes au zanjutsu, fut intercepté par les réflexes de Kensei qui plaça son arme en biaisé opposé. Divisé sans trop de mal, mais ayant néanmoins protégé sa poitrine, son arme ne put accompagner l’action de la lame qui se dirigeait vers la tête de Kensei. Si il n’avait pas incliné sa tête en arrière en faisant un autre bond en arrière, c’est sur qu’il serait grossièrement balafré à vie. Le geste adverse qui suivit lorsqu’il eut redressé sa tête écorché au bas de la pommette droite, lui était vraiment familier. Comment négliger une technique dont il se servait fréquemment lui-même. La rapidité à laquelle ses gestes se suivaient serait certainement déconcertante pour un officier banal. Sanosuke était digne d'un vrai lieutenant. Sur le moment, l’éclair brillait déjà sur son doigt à un tel point que Kensei n’avait même plus le temps de faire port d’un simple shunpo. Il était bien trop près, et Kensei apprenait à peine le senka. C’est dans ces moments que les reflexes et la corpulence étaient sollicités. De plus, n’était ce pas sur ces fameuses réactions automatiques qu’il misait depuis le début du combat ?

C’est d’une simple pression de ses propres doigts, sur le bas du poignet de son adversaire, qu’il déporta le doigt pointé vers lui sur sa gauche. Le sortilège heureusement écarté ne fit qu’une égratignure sur la peau de son bras gauche qu’il faillit sacrifier, allant s’écraser lourdement sur le mur derrière Kensei. Une grande explosion sourde retentit dans la salle, assurant la destruction de cette construction. L’impact était tellement fort, qu’il avait lâché le manche de son sabre en bois décapité, et qu’il s’était reçu en pleine nuque, et sur le dos, des morceaux de la bâtisse explosée. De quoi faire grogner plus d’un, mais étant habitué, il ne s’en plaignait pas vraiment. C’est lors de son atterrissage sur un genou suite au petit bond qu’il avait effectué, qu’une boule à lumière rougeâtre était générée dans sa main de libre. Son niveau et sa force lui permettait de sauter l’incantation de cette voie de destruction. Prenant de l’ampleur dans sa main droite, Kensei voulut empoigner fortement le bras de Sanosuke, mais se résolut à abandonner cette idée, au risque de se prendre en pleine poire sa propre attaque qui était incontestablement dévastatrice, puisque n’étant pas un grand adepte du kido, ce qui relevait de son incompétence à doser correctement ses attaques. Si il arrivait à en faire certaines, c’était surtout à cause de son ancien capitaine qui lui avait appris que la voie de la nécromancie était fondamentale quand à l’accession de différents hauts grades. D’où son niveau qui ne s’arrêtait qu’aux connaissances obligatoires qu’un vice-capitaine se devait d’avoir au minimum…

- Hado no sanju ichi : SHAKKAHO !

Sa paume droite tendue vers l’avant par un bras placé horizontalement déchargea toute l’énergie qu’elle avait cumulée vers le lieutenant. Il semblait maintenant oublier les dégâts causés qui ne serait qu’aux frais de la troisième division. Bien qu’il eût voulu entrer, ce n’était que pour une courte visite, histoire de passer le temps pour trouver le sommeil, mais maintenant que Sanosuke l’avait invité à proprement parler, il était presque sans états d’âmes. La seule chose qu’il ne voulait pas, c’était réveiller les autres officiers qui sans doute après une grande journée de travaux laborieux, prenaient un repos bien mérité. Kensei ne faisait pas parti de cette division, mais il respectait malgré tout les membres qui la composait. En se protégeant sa vue, de son avant bras droit, il entendit une très forte explosion qui n’avait rien avoir avec celles passées. Lorsqu’il ouvrit ses yeux, toujours un pied à genou, et sans avoir vu comment avait réagi son adversaire, la fumée semblait régner en maitre dans l’arêne. Cela lui était profitable, surtout maintenant qu’il n’avait plus d’arme en bois, et qu’il ne pouvait que compter sur son zanpakutoh. Kensei commença cette fois ci à émaner doucement son énergie spirituelle orangée, tout en prenant une position à la fois d’attaque et de défense. Ce que son Sanosuke ne savait pas, c’est que la poussière était loin de gêner Kensei, et bien au contraire ! Il était tout simplement dans son élément, et il n'allait pas tarder à en profiter. Elle se ferait une joie d'avoir été libérée, en plus de servir son maître...

Une blessure ? Quel combattant le plus puissant au monde peut se targuer de ne jamais avoir ressentit la douleur vive à la suite d’une profonde blessure ? Quel être humain peut se vanter de ne s’être jamais blessé ou de n’avoir jamais été blessé par quelqu’un au cours de sa longue, triste et pathétique vie ? C’est normal que vous ne trouviez pas de nom puisque dans ce vaste et horrible monde vous ne trouverez jamais un seul combattant n’ayant pas reçu la moindre petite blessure au cours de l’un de ses nombreux combats. Oh oui, le fait de porter des cicatrices d’anciennes blessures n’est en aucun cas quelque chose dont on puisse réellement se vanter, bien évidemment que non, c’est juste la preuve que vous êtes tombé sur plusieurs adversaires plus fort que vous, ou du moins assez pour vous infliger ces blessures qui resteront à jamais gravés dans votre mémoire ainsi que dans votre corps : la preuve que vous avez merdé plus d’une fois, et la preuve que vous êtes assez solide et résistant pour être resté en vie après ces blessures.
La douleur est le meilleur professeur qui soit et je sais que vous êtes d’accord ; les beaux discours, les beaux cours répétés sans cesse à l’académie, les entraînements théoriques subis jours après jours : en définitive tout ça ne reste que des mots insignifiant, que du vent et rien d’autre car les meilleurs leçons sont celles qui s’appliquent sur le terrain et nulle part ailleurs. Quoi que l’on puisse vous dire sur la manière de vous battre ou de réagir lors d’un combat, quoi que l’on ai pu vous apprendre sur les tactiques de combats lors de vos cours à l’académie, la théorie ne fait pas le poids face à l’expérience que vous procure la douleur, face à ce que vous a apprit chacune de vos blessures sur ce qu’il faut faire ou ne jamais faire lors d’un combat, face à ce que vous a apprit chaque cicatrice résultat forcément d’une erreur commise : la douleur est le meilleur professeur qui existe dans ce monde pourri.

Mais cet entraînement n’était pas un vrai combat, que ce soit avec de vulgaires et fragiles sabres en bois ou avec des zanpakutos dignes de ce nom : un entraînement restait un entraînement ; et la douleur qui résulterait de cet échange plus ou moins amical ne serait pas aussi bénéfique et profitable que celle qui résulterait d’un véritable combat à mort où la vie de chaque participant est mise en jeu à chaque instant, à chaque seconde de ce combat : ce n’était qu’un fichu entraînement pas assez ludique aux yeux d’un shinigami ayant déjà connu la sensation exaltante de savoir que sa vie pouvait s’achever à la moindre petite erreur.
Malgré le fait qu’il soit nouveau à ce poste et qu’il manque donc d’expérience, le lieutenant anonyme avec quelques petites capacités et réflexes qui justifiaient apparemment le fait qu’il ait été nommé à ce poste ; certes ce n’était pas forcément suffisant pour mériter le respect de Sanosuke, respect que presque personne n’avait reçu jusqu’à maintenant, mais il avait tout de même d’assez bon réflexes et instinct pour réagir de la meilleur façon qui soit pour éviter de se faire trancher et pour bouger le corps de son adversaire, au lieu du sien, afin d’éviter un Byakurai venant ensuite percuter et transpercer le mur : au petit matin ses subordonnés allaient s’amuser à réparer les dégâts. Malgré le fait que leur échange fut court mais néanmoins intense, les deux protagonistes eurent encore la présence d’esprit de se reculer l’un de l’autre afin de revenir une fois encore à la charge, mais cette fois-ci le lieutenant anonyme fut le plus prompt des deux à repartir à la charge en lançant rapidement à son adversaire un bon vieux Shakka Ho fait maison ; peut être pensa t-il ensuite, une fois l’explosion produite, que cela en était presque fini de son adversaire et que ce dernier c’était mangé cette attaque frontale de plein fouet ? Etait-ce le nuage de fumée qui cachait son adversaire qui lui permettait de penser cela ? Peut être bien, effectivement, mais imaginez-vous ça tête en voyant, une fois le nuage de fumée peu à peu dissipé, son adversaire apparaître devant lui totalement indemne ? Si le jeune Sagara avait été normal, il aurait probablement sourit à l’idée de voir sa tête.

Spoiler:

Par quel miracle était-il encore en vie après cette explosion ? Oh non ce n’était en aucun cas un miracle mais une utilisation approprié de la trente-deuxième technique de Bakudo afin de bloquer la grosse boule rouge qu’il avait faillit se manger en pleine figure : pas si compliqué que cela en réalité, n’est-ce pas ? Oh à la base le kido n’était pas du tout la spécialité de ce guerrier qui, comme son surnom l’indique, était davantage porté sur le zanjutsu ; mais comme tous le savent, la maîtrise d’une seule spécialité n’était malheureusement pas suffisante pour faire un bon officier, et forcément un lieutenant efficace et respecté se devait d’avoir plusieurs cordes à son arc, n’est-ce pas ? C’est dans ce but que le jeune guerrier avait fait des efforts considérables pour maîtrise un domaine qu’il ne maîtrise que très peu pour enfin arriver au même niveau que ses pairs : ce n’était pourtant pas chose facile, croyez-moi !

« Hado no Niju Hachi, Shuryuudan Tama »

Ce furent les seuls mots qui sortirent de la bouche de ce lieutenant lorsqu’il tendit de nouveau le bras gauche avec lequel il avait créé ce bouclier l’ayant protégé quelques secondes auparavant ; et qu’en fit-il ? Il créé rapidement une boule d’une taille non négligeable qu’il dirigea lentement vers l’écran de poussière que l’explosion avait créé et derrière lequel se cachait l’officier anonyme : et malheureusement cette boule allait exploser rapidement lorsqu’elle serait tout proche du reiatsu que cet inconnu laissait échapper avec une telle innocence et une telle assurance. Qu’allait-il arriver ? Pourrait-il éviter l’explosion ? Sans réponse évidente en tête, le vice-capitaine préférait tout de même reculer de quelques bonds en arrière, l’arme toujours à la main, en attendant la riposte de son adversaire qui ne se ferait probablement pas attendre bien longtemps.

Que la fête continue ! Qu’est-ce qu’on se marre ici !

[Pas terrible et j'ai mis plus de temps que prévu à répondre, je m'en excuse]

Ses muscles étaient gonflés et raccourcis. La sueur commençait à ruisseler abondamment sur son corps. Une sueur mêlée au sang qui s’écoulait de son sourcil gauche. Il advenait qu’elle devenait plus que gênante, raccourcissant la vue qu’il avait. Bien que trompeuse à certains moments, le sens de la vue était vraiment important. C’était actuellement la blessure la plus grave qu’il s’était fait infligé. Mis à part cela, il ne considérait pas vraiment le reste, à savoir ses égratignures à la joue droite et celle à son épaule gauche. Son rythme cardiaque et sa respiration étaient toujours réguliers mais il n’y avait rien de bien étonnant, étant un grand acclimaté de ce genre de situations. S’il ne relevait que d’un entrainement simple, Sanosuke ne faisait vraiment pas de demi-mesure. Même en étant vice-capitaine, Kensei aurait vraiment préféré de simples contacts de sabres de bois ou même de zanpakutoh, agrémentés par de petits sortilèges tout droit sortis de la branche de nécromancie à puissances, et dégâts minimes. Vu son air, l'évolution que prenaient les choses n’était pas plus surprenant que ça. À croire qu’il ne pouvait même pas se montrer un temps soit peu amical. Faire comme lui n’allait pas être difficile, et après tout, les plaintes n’avaient pas lieux d’être. Il pouvait tout aussi bien partir, sans prétextes, et sans grand-chose à dire, vu que finalement et et réflexion faite, Kensei ne lui devait rien, et passer pour une tapette à ses yeux n’avait plus tellement d’importance. Est-ce qu’il s’en occuperait ? L’avenir serait le même. Avec ou sans combats, il ne lui aurait accordé aucune importance, et sympathiser allait être tout bonnement impossible. Le lieutenant de la cinquième était non seulement tombé sur le plus fort, mais aussi (Et il en était presque sur) sur le plus associable. Les potins à son sujet se voyaient fondés. Kensei était le guerrier qui était le moins friand en combats, et qui aimait finir le plus rapidement possible. Pour lui, l’esthétique d’un engagement ne comptait pas vraiment. S’il prenait plaisir à se battre, c’était sans doute avec ses subordonnées, ou quelqu’un d’amical. Là, il ne faisait à vrai dire, qu’assouvir l’envie combative momentanée du lieutenant de la troisième division. L’évidence de la chose crevait les yeux. Lui semblait avoir eu une aubaine, en rencontrant son homologue. Le choix n’étant pas de mise dans le même moment, Sanosuke n’avait prit que ce qui lui était tombé sous la main par une nuit aussi calme. Même si le fait d’avoir une bonne image aux yeux de ce lieutenant ne l’excitait plus tellement, Kensei, comme il le lui avait signifié, allait combler son envie. Il n’était pas question de partir, et de laisser en suspend cet entrainement. Même si il fallait révéler son shikai, il le ferait sans aucune hésitation. Ce n’est pas comme si cela était un bankai qu’on voulait camoufler. D’ailleurs, ils étaient combien les capitaines qui n’usaient jamais de leurs bankai à part le capitaine commandant ?

La poussière dans le ring ne faisait que gagner en accentuation avec tous les sorts qu’ils effectuaient l’un contre l’autre. Il fallait dire que jusqu’à preuve du contraire, aucun kido n’avait atteint sa cible. Kensei ayant protégé sa face suite à l’impact de son coup n’avait pas vraiment vu ce qui se passait. Il sentait faiblement son adversaire, mais dire où il était exactement avec tous ces nuages était chose difficile. Impossible ? Non ! Il n’avait pas besoin de capter son réiatsu pour vraiment savoir. Sa vue et ses aptitudes étaient suffisants pour pouvoir voir dans cette épaisse fumée de sable. Si il y avait bien un point qui l’arrangeait dans cette situation, c’était bien l'élément naturel et ses dérivées de son zanpakutoh. Contrairement à beaucoup d’autres zanpakutoh élémentaristes du feu, de la glace ou bien même de l’air, le tien était du type géokinésie. Peut être même le plus puissant de ce type, mais il n’en était pas vraiment sur. La chaleur et le sable étaient ses points forts, ce pourquoi il s’était réjoui d’avance à l’idée de voir une étendue sablonneuse en guise de sol pour l’arène. Voilà pour laquelle il avait misé sur un coup de poing au sol au tout début du match, et comment il avait facilement réussi à retrouver son adversaire dans cette poussière drue. Faire donc une partie de cache-cache dans son élément n’était pas vraiment réglementaire. Vu qu’il ne s’agissait que d’un entrainement, Kensei ne voulait pas en user pour l’instant pour ne pas dire « tricher ». La fin justifie les moyens disait-on, mais cette réflexion ne trouvait son sens que lorsqu’il se retrouvait en face d’une vraie menace, ou d’un ennemi à abattre. Là, et même légèrement malmené par Sanosuke, il n’en avait pas besoin. Ce pourquoi, il facilitait la tâche à son adversaire, en émanant doucement son énergie spirituelle qui rendait son positionnement flagrant.

La poussière se dissipant peu à peu, laissait le lieu et le positionnement de son adversaire. Loin d’être surpris de le voir former cette attaque de kido, dont il ne pouvait entendre l’incantation du à une certaine distance, Kensei se mit automatiquement à formuler un bakudo sensé le protéger de ce coup à venir. Ce dernier ne sachant rien de ce préparait Sanosuke émanait toujours son réiatsu quand il formula assez rapidement

Hado no niju ni: Getsugan

Le peu de réiatsu insufflé dans les plantes ses pieds lui permit une fois la boule proche et projeté, d’anticiper son explosion suite à une percussion. Un peu surpris puisqu’il n’avait pas reconnu la technique utilisée, l’impact produit par la déflagration, le projeta des mètres en arrière, avant d’avoir eu à heurter un mur. Le tamponnement entre son dos, et la façade créa un creux derrière lui, preuve de la violence de l'action. Kensei cracha du sang, mais garda tout de même ce regard sérieux en se remettant doucement de l’action. Une fois relevé, il concentra son énergie dans ses mains. Il allait bientôt être à court de réiatsu, mais ce qu’il préparait en valait vraiment la peine…

Hado no niju san: Jishin !

Sans perdre une seconde de plus, Kensei déversa son réiatsu dans le sol. Rien ne passait jusqu’à ce qu’il sentit un séisme se réveiller. Signe que sa technique avait sans doute du atteindre les pieds de Sanosuke. La technique non seulement le retenait au sol, en plus d’une autre explosion qui n’allait pas tarder à retentir. Restait à savoir comment cela marcherait, mais il n’y avait aucune logique qui stipulait qu’il devait ne pas en sortir indemne. Il lui restait sans doute plus d’un tour dans son sac, et c’est en sachant cela que le lieutenant de la cinquième se mit à se déplacer en cercle autour du ring suite à plusieurs shunpos. Bouger constamment allait le faire sortir de sa tanière suite à l’explosion qui allait se produire dans les secondes à venir. Si il s’amusait à faire ne serait qu’un hado ou un bakudo même de niveau élevé, Kensei l’éviterait sans problèmes grâce à sa vitesse et le getsugan qu’il s’apprêtait à renouveler…

Il est vrai que de part sa nature, son caractère et sa façon assez froide et rude de se comporter en présence d’autres être humains, le vice-capitaine avait été rapidement catalogué comme quelqu’un de froid, sec, cassant et terriblement associable par la grande majorité des personnes l’ayant ne serait-ce que croisé une seule fois durant leur carrière de shinigami : mais est-ce vrai ? Cette image que tout le monde voyait en lui était elle véritablement proche de la vérité ou bien était-elle uniquement née de la peur des gens ne voulant pas approcher un tel individu de prés ou de loin ? Car effectivement que ce soit dans ce monde-ci ou celui des humains, tout ou presque était régit par la loi des apparences, par l’image que vous donnez de vous au grand public ou encore l’image, parfois erronée, que les autres interprètent pour vous en fonction de votre façon de marcher, de vous vêtir ou tout simplement de vous comporter : vous pensiez que les puissants et sages shinigami étaient au-dessus du jeu des apparences ? Il semblerait que non. Mais qu’est-ce que ce lieutenant pouvait réellement en avoir à cirer de la manière dont les autres pouvaient le percevoir ou le regarder ? Quelle importance, quelle incidence cela pouvait bien avoir sur son efficacité et celle de ses hommes au cours d’une mission ? Aucun, ça n’en avait aucune car il avait à se faire respecter de ses hommes sans avoir recours à la crainte, la peur et la cruauté dont il pouvait faire preuve s’il daignait s’en donner les moyens.
Calme et serein en toute circonstance, doté d’un sang-froid hors pair, fiable et presque totalement étranger à toutes les émotions susceptibles d’affaiblir ses capacités afin d’être totalement concentré sur sa mission et de pouvoir se donner a 100% à chaque fois : telles étaient les qualités jugées nécessaires à tout bon guerrier, et accessoirement à tout bon officier selon les critères quelque peu personnels du jeune Sagara ici présent ; certes ce point de vue n’était pas partagé par tout le monde, et fort heureusement d’ailleurs, mais le vice-capitaine s’était débrouillé, jusqu’à maintenant, pour avoir à peu prés toutes ces qualité il n’avait pas fait du si mauvais travail que cela, n’est-ce pas ? Ou en tout cas personne ne lui avait la remarque depuis les quelques dizaines d’années qu’il était à ce poste envié et assez prestigieux.

Alors ce shinigami anonyme voyait-il son adversaire du moment de la même façon que presque tous les autres shinigamis de la soul society ? Avait-il la même vision étriquée des choses que tous ses petits camarades ? C’était fort possible mais heureusement l’officier de la 3eme n’en avait strictement rien à cirer et préférait se concentrer sur cet affrontement et sur la fatigue qu’il cherchait depuis le début et qu’il commençait doucement à ressentir : preuve que son idée de combattre pour chercher le sommeil n’était pas une si mauvaise idée que cela après tout.

Training with the moon [Pv Kojima Kensei] Wonsul7

Effectivement, comme dit plus tôt, ce jeune officier avait quelques petites aptitudes au combat, ou tu du moins suffisamment pour savoir quelle technique de kido utiliser au bon moment et il venait d’ailleurs d’en faire une démonstration, bien que ce ne soit pas exactement comme cela que le jeune officier de la 3eme aurait esquivé cette technique ; en effet son opposant avait utilisé une technique afin d’éviter ma déflagration, mais il avait tout de même été projeté contre le mur à cause du souffle de l’explosion : pourquoi n’avait-il pas utilisé un ou plusieurs shunpo afin de s’écarter bien plus loin du souffle de l’explosion ? Si Sano en avait quelque chose à faire il aurait sans doute pensé que son adversaire avait une bonne raison d’utiliser cette technique, mais peu importe après tout : c’était déjà du passé. Fort heureusement Sano pu jouir du défaut des techniques de kido nécessitant d’être dites à voix haute, et du fait que l’officier inconnu attaque de front sans chercher à faire la moindre division afin de pouvoir devinait ce que ce dernier préparait ; en effet, une fois l’attaque annoncée, et les premiers petits tremblement ressentis, Sanosuke n’eu qu’à utiliser un ou deux shunpos avait de se mettre hors de portée du rayon d’action de cette fichue technique : voilà une bonne chose de faite !

« Bakudo no kyu, Geki »

Oh oui, cette technique ne le retiendrait pas bien longtemps compte tenu de sa force et du fait qu’il soit en constant mouvement, mais cette technique n’était là que pour le retarder assez pour lancer la seconde technique qui vint presque immédiatement :

« Hado no sanju san, Sokatsui »

Oh non peut être que les flammes seraient trop lentes pour atteindre un homme en plein déplacement comme c’était le cas de son adversaire du moment, mais c’était malgré tout quelque chose qu’il devait tester et préféra aussi se mettre légèrement en sécurité en reculant assez pour être presque dos au mur d’enceinte : presque. En attente de la réplique de son adversaire, le jeune officier toujours imperturbable ne pu s’empêcher de poser un œil sur sa lame claire et parfaite en se disant que peut être c’était le moment, que peut être il devait passer au niveau supérieur afin d’achever cette confrontation ici et maintenant afin de pouvoir enfin aller dormir. Non, pas encore, pas ici, pas maintenant : d’habitude il ne sortait son shikai qu’en situation réelle, lorsqu’il ne désirait uniquement que tuer son adversaire et rien d’autre : vous imaginez bien que ce n’était pas l’état d’esprit qu’il avait lors d’un entraînement.

*Advienne que pourra*

[Post pas terrible, je sais]

L’explosion était imminente, et à peine avait t-il fini d’y penser qu’elle s’opéra. Le centre de l’arène, et bien d’autres gradins étaient maintenait dans un état complètement délabré. Kensei pour y échapper, bougeait grâce à plusieurs shunpos en dehors de la surface de l’arène qui était atteinte du léger tremblement de terre. En ressortir indemne était sacrement difficile à moins d’avoir anticipé le coup. Mais étant bien trop loin de Kensei, en plus de la poussière effective, il se posait alors la question de savoir s’il n’était pas trop touché. Il arrêterait bien évidemment le combat s’il s’avérait qu’un point vital de son adversaire était atteint. Ce n’était pas homme à tuer, par rapport aux hollows, et il relevait de la responsabilité du lieutenant de la cinquième de l’envoyer à la quatrième division. L’attaque était trop brusque, trop inattendu, et à sa place, il en serait tout autant déstabilisé. La seule chose à faire était peut être de débloquer un shikai, mais encore qu’aucune pression spirituelle notable n’avait été émanée de sa part. C’était comme si Kensei l’avait eu…

Et bien que contradictoire avec ce dont il avait précédemment pensé, c’était trop beau pour être vrai…

Si il y avait quelque chose d’aussi imprévisible, on pouvait bien aussi citer le lieutenant de la troisième division… Sanosuke. Et c’est ce qui faisait sans doute la très grande différence entre lui et Kensei en plus de son expérience. C’est en songeant bien à une bonne chose, qu’il se rendit compte qu’il avait pu éviter toute ses blessures. Il les avait presque encaissé volontairement pour pouvoir contre attaquer ensuite, mais il s’avérait que toutes ses combines étaient facilement déjouées. Tous ses stratagèmes avaient lamentablement échoués, et celui là ne faisait finalement pas exception à la règle…
Dans la poussière mêlée à une sorte de cendre dues aux explosions, et sans que Kensei sache comment il avait pu s’en sortir, Sanosuke réussit à générer une entrave que Kensei cette fois déjoua sans problèmes grâce à ses shunpos qui multipliait autour du centre de l’arène. Si avec tous ces résidus, il pouvait apercevoir son adversaire, il devrait savoir qu’une attaque aussi lente ne pouvait rien contre lui. Ou bien savait t-il que Kensei encaissait volontairement la plupart de ses coups ? Tout était à revoir et à énumérer, mais ce battre et réfléchir en même temps n’était pas si évident que ça. Ce n’est que lorsqu’il enchaina avec un sokatsui, sans que Kensei perçoive vraiment sa position qu’il comprit une chose. L’énonciation vive des incantations permettait à la cible d’anticiper l’attaque si elle la connaissait. Ca coulait de source… Comment avait t-il pu omettre cette possibilité, lui qui était si minutieux dans ses plans d’attaques. A ce jour, il se voulait, et c’est lorsqu’il eût évité le dernier sort de son adversaire qui partit une énième fois s’écraser sur un gradin, qu’il s’arrêtait, en regardant en l’air…

Sanosuke demeurait quand même son égal, et il avait trop négligé ses actions...

- Votre humilité vous perdra un jour...

Ecarquillant les yeux, le lieutenant de la cinquième se retrouvait soudainement dans un désert. Un désert démuni de soleil, ou le ciel était complément blanc, beau, enivrant… Le monde son zanpakutoh… Un de ses refuges préférés… Une jeune fille loin de faire son apparition devant lui, s’approcha de son dos, et semblait le réconforter en passant ses mains autour de son cou, le sourire aux lèvres. Tout comme Kensei, elle avait la peau matte, et les cheveux mi-courts. Beauté et force était entremêlés dans ce corps, qui paressait pourtant si frêle, et comme c’est comme si elle voulait que Kensei la maintienne sur son dos, puisqu’elle passa autour de ses hanches, ses longues cuisses et jambes galbées.

- Bienvenue maître Kensei...

Un silence de mort rythma soudainement la scène pendant qu’un semblant de brise, soulevait légèrement du sable autour d’eux…

- Depuis quand tu m’appelles maitre ?

La jeune fille se désintégra, et réapparut en un flot de sables qui s’élevait en colimaçon devant lui, la mine presque grincheuse.

- Quoiiii ?!!!!! Heeeeiiiiiinnn ???!! T’es mon maître j’te signale, et pis j’dis c’que j’veux d’abord…

Kensei, la mine dépité, et le tout ponctué par une grosse goutte de sueur comme dans les animes qui marquait l’humour du moment, ouvrit sa bouche, mais aucun son ne parvenait à sortir. On voyait sur la fille, un gros nerf palpiter sur son front, tandis qu’elle avait vraiment les sourcils froncés, et les points serrés…

- Restes pas comme ça !!! Ta tête me fait penser à tes sales crises !!! Rugit-elle, la mine encore plus serrée, montrant son mécontentement.

Si elle, l’esprit de son zanpakutoh pouvait paraitre très douce par moment, elle pouvait aussi se révéler être une véritable furie qui cassait tout sur son passage, mais malgré ses attitudes puéril et susceptible, elle n’en demeurait pas moins tout aussi sagace et clairvoyante que son possesseur…

- Néééé Kenseii, quand est ce que tu arrêteras tout ça ? Je n’aime pas te savoir dans cet état…

Son ton s’adoucissait et l’on apercevait des yeux de chiens battus. On aurait cru un couple qui se disputait. Sur le moment, Kensei haussa ses sourcils, mais son air devint de plus en plus hébété, surtout par un sourire hypocrite qui s’afficha assez rapidement...

- Y’a une minute à peine, tu m’engueulais…

L’air de la jeune fille vira encore une fois au rouge de colère, mais Kensei anticipa rapidement son humeur d’un sourire sincère…

- Ne t’inquiète pas… J’ne vais pas t’utiliser parce que je me suis mangé de simples kido, en plus d’avoir intentionnellement encaissé quelques coups… Tout ira bien, et je vais en finir…

Son énergie spirituelle commença à s’émaner pour laisser place à une pression spirituelle très élevé, voir presque à son summum. Elle exerçait une pesée très forte, digne d’un niveau de vice-capitaine. La poussière se dissipa en quelques secondes, et il avait enfin, les yeux rivés sur Sanosuke. La couleur orangé de son énergie l’entoura, et c’est dès lors qu’il sortit lentement son tanto de la veste de son shihakusho.

- …Maintenant...

Il leva son bras à la verticale une fois sorti de son état de léthargie, la pointe de son arme visant le ciel, la couleur de ses iris similaire à celle de son énergie. Que Sanosuke soit stoïque ou non, cela n’était pas vraiment son problème, et à vrai dire, échanger des kidos ne l'intéressait plus. Le kendo allait réellement servir, en plus de la puissance qu’il cumulait. C’était son dernier coup, et après, c’était soit son lit, soit l’hosto à la quatrième. Dans tous les cas, il ne regrettait rien. Il décrivit un cercle de son pied droit, et posa son pied gauche en avant. Il plia son coude gauche devant son visage, et recula son avant bras droit à l'horizontal au niveau de ses reins cette fois, un peu comme s'il s'agissait d'une lance qu'il allait projeter vers son adversaire. D'un élan bien pris, et d'une attaque bien amorcé, il s'élança avec ses dernières ressources vers Sanosuke. Bien que court, cela aura été intéressant...

Quoi que l’on puisse dire pour embellir la vérité et la rendre moins sanglante, quoi que l’on puisse faire pour que cela paraisse sans doute plus noble et moins meurtrier, une seule vérité perdurait : l’art du maniement du sabre, le kendo comme l’appellent la plupart de ses utilisateurs, n’est ni plus ni moins que l’art de tuer, et le sabre n’est alors réduit qu’à l’état de simple instrument de mort ; que pourrait-il y avoir de plus simple à comprendre que cela ? Peu importe le discours sur le fait de protéger les personnes que l’on aime, de protéger la soul society et ses habitants : les shinigamis n’étaient en vérité rien d’autre que des tueur formés à ôter la vie de multiples façons, et l’usage de leur zanpakuto, qu’il soit scellé ou libéré, en était la forme la plus simple et pourtant la plus aboutie et efficace. Parmi toutes ces divisions regroupant ni plus ni moins que des ramassis de tueurs, deux groupes sortaient du lot à savoir ceux de la 3eme et de la 11eme division : pourquoi eux ? Et bien les membres de la 11eme divisions aimaient le combat plus que tout et l’affichaient clairement dans leur façon d’être au jour le jour, ce n’étaient au final que des brutes mais qui avaient le mérite de l’assumer complètement et même d’en être bien ; mais pourquoi la 3eme division alors ? Cela venait sans doute de la spécialité de cette fameuse division.
En effet, comme tout shinigami digne de ce nom, les shinigamis de la 3eme division avait véritablement pour but d’éradiquer tout les hollows : jusque là rien de bien nouveau me direz-vous n’est-ce pas ? Peu importe la spécialité de la division puisque c’est ce que doit faire tous shinigamis en face d’une de ces immondices que l’on appelle hollow : la détruire jusqu’à ce que son existence elle-même soit rayée de cette terre. Mais est-ce par obligation morale ou par passion que la 3eme division avait voulu faire de l’extermination de ces immondes larves leur cheval de bataille ? Très peu de gens le savent sans doute mais cela importait peu au fond, car au final cette division était la plus à même de mener des opérations de destructions contre ces répugnantes créatures ; peu importe la protection des habitants de la soul society, tout comme les patrouilles et protection des habitants et âmes résidants encore sur terre : la 3eme laissait volontiers ces tâches aux 12 autres divisions qui se débrouilleraient très bien, car ils avaient une mission plus large, plus vaste mais aussi plus difficile !

Faut-il assumer le fait d’être un tueur, en être fier pour profiter pleinement de l’ordre et la paix qui seraient irrémédiablement apportés tôt ou tard ? Telle était l’unique question qui trottait en permanence dans la tête de ce lieutenant, ce guerrier ne cessait de se demander s’il devait céder à sa voix qui l’appelait à céder à ses instincts les plus primaires : après tout sa division, plus que n’importe laquelle, ne rassemblait que des tueurs et beaucoup d’en être devaient sans doute apprécier ce fait ; mais étant leur officier supérieur qui devait montrer l’exemple, devait-il davantage se rapprocher de l’état d’esprit de la 11eme ou, au contraire, devait-il plutôt rester objectif en gardant l’esprit calme et serein : telle était l’interrogation qui le hantait, même si le mot est un peu fort, depuis qu’il avait été nommé lieutenant il y a plusieurs dizaines d’années.

Malgré tout le talent, la rapidité et la force dont le jeune Sagara pouvait faire preuve, et malgré le fait qu’il surpasse son adversaire en terme d’expérience de combat, le lieutenant anonyme ne cessait de se faufiler entre ses attaques comme une anguille et finissait encore une fois totalement indemne ou presque : frustrant n’est-ce pas ? Alors que le guerrier de la 3eme commençait doucement à ressentir une fatigue causée par la série de sorts de kido lancés à intervalles très rapprochées, son adversaire esquiva une fois encore son sort de hado sans la moindre difficulté avant de se figer à quelques mètres de son opposant.
Attendant, une fois encore, la réplique de son adversaire du moment, le guerrier jeta un regard pensif sur sa lame pendant quelques secondes, sans rien dire comme d’habitude.

*N’y pense même pas. Je ne me libèrerai pas contre lui*

Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas entendu cette fois froide et sévère qui le côtoyait chaque jour de sa longue vie de shinigami, cette voix qui le connaissait aussi bien que lui-même : mais quoi de plus normal après tout ? Un zanpakuto n’est rien de moins qu’une partie du shinigami auquel il appartient : rien d’étonnant à ce qu’ils se connaissent parfaitement ; et pourtant sachant cela, le jeune Sagara ne pu s’empêcher de répondre :

*Tu deviens paranoïaque avec le temps.*

Malgré le temps qui avait passé, le jeune shinigami ne se lassait jamais de taquiner celui qu’il considérait comme son camarade autant que son mentor dans un tas de domaine ; et ce dernier ne manqua pas de répliquer :

*As-tu oublié que je suis dans ta tête ? Je sais à quoi tu pense, et même pour achever un entraînement je ne me libèrerai pas*

Training with the moon [Pv Kojima Kensei] Munsu3

Training with the moon [Pv Kojima Kensei] Munsu3

Bon d’accord, l’espace d’un instant l’idée d’achever rapidement ce combat pour pouvoir aller dormir, en libérant son shikai et en mettant son adversaire dans l’incapacité de continuer à se battre, avait effectivement traversé son esprit mais ce n’était pas forcément pour cela qu’il envisageait réellement de le faire : il étudiait simplement toutes les possibilités qui s’offraient à lui puisque l’utilisation répété de kido n’avait pas l’air d’être d’une très grande efficacité. Mais le jeune homme fut bientôt extirpé de ses pensées en ressentant son adversaire libérer son reiatsu et dés lors il n’eu pas vraiment à réfléchir bien longtemps pour comprendre ce que cela signifiait ; en effet si l’inconnu avait voulu libérer son shikai il l’aurait fait en libérant son reiatsu, mais puisque rien ne se passait cela voulait sans doute dire qu’il allait concentrer son reiatsu dans sa lame pour terminer ce combat en un seul et unique coup : quoi de plus simple après tout ? S’il voulait en terminer ainsi, alors pourquoi pas.
Commençant à faire de même, le jeune Sagara ne pu que raffermir la prise sur le manche de son sabre tout en se mettant en garde, les jambes fléchies et la pointe de la lame en arrière, le regard du jeune homme croisa celui de son adversaire et l’espace d’un instant le temps sembla soudain comme figé, pour les spectateurs potentiels cela n’aurait sans doute duré qu’une seconde ou deux, mais pour les deux principaux protagonistes c’était une toute autre durée : croyez-moi. Un moment pendant lequel chacun essayait de sonder l’esprit de son adversaire, un moment pendant lequel chacun ressassait dans sa tête la façon dont il pourrait attaquer et par quel angle, un moment pendant lequel ils se repassaient le combat dans leur tête encore et encore jusqu’à ce que l’un des deux daigne briser cette immobilité en passant à l’assaut : et ce fut l’inconnu qui s’en chargea.
Les deux êtres se percutèrent, ou tout du moins leurs armes, à une vitesse et une violence ahurissante et leur choc, en plus du fait de créer une onde de choc considérablement violente, créa une sorte de flash lumineux qui aveugle les deux êtres jusqu'à ce que l’assaut soit fini et qu’ils aient pratiquement échangé leurs places, immobiles, attendant sans doute de savoir lequel des deux tomberait en premier. Quoi qu’il en soit ce ne fut pas Sanosuke qui courba l’échine en premier, à supposer que l’un des deux le fit évidemment, mais il manqua de très peu de laisser tomber son arme par terre compte tenu de la douleur intense qui parcourait rapidement la moindre partie de ses deux bras : certes il n’était apparemment pas blessé, tout comme son camarade anonyme sans doute, mais la douleur et les spasmes présents dans ses deux bras étaient bien réels et c’était une douleur presque aussi intense qu’il considérait comme un bon professeur, comme je vous l’ai déjà expliqué précédemment.

Avant même qu’il ai eu le temps de calmer sa douleur ou de se retourner pour voir comment se portait son adversaire après cet assaut, le jeune officier pu clairement entendre de nombreux et rapides bruits de pas se diriger vers sa position, pas qui devaient sans doute appartenir à certains de ses subordonnés réveillés par la dernière onde de choc survenu quelques secondes plus tôt à peine.

*...pas trop tôt, je vais enfin pouvoir dormir*

Kensei avait maintenant les yeux rêveurs rivés vers le ciel, qui était d’une beauté époustouflante ce soir. La lune éclairait parfaitement son visage à moitié ensanglantée. L’on voyait sur le moment un large sourire dessiné sur son visage, tandis qu’il laissa son bras pendre vers le bas, la main empoignant son tanto tout aussi sale de sang, ne sachant vraiment s’il avait touché son adversaire. Si on lui avait demandé, il aurait juré que oui. C’est lorsqu’il cracha dans un silence assez glaciale, que gicla de son épaule droite, une assez bonne quantité d’un liquide fluide rougeâtre. Suite à cette blessure très profonde, Kensei tituba doucement, avant d’avoir à fléchir un genou à terre, puis un autre...

Il avait perdu…

Sa tête s’inclina en avant, et la brise fraiche ébouriffa ses cheveux qui cachèrent ses yeux. Il était là, à genoux, derrière son adversaire qui semblait ne rien avoir eu, puisqu’il n’entendit aucun murmure provenant de son côté. Lui avait véritablement grogné pendant sa blessure. Les regrets n’étaient pourtant pas à l’ordre du jour. Seul une petite mélancolie de n’avoir pas pu démontrer tout ce dont il était capable sans utiliser son zanpakutoh. Il fallait aussi dire qu’il était très résistant, de part sa forte stature. Bon nombre d’officiers auraient complètement croulés en poussant un horrible cri. La blessure était longue, profonde. Peut être n’avait t-il pas remarqué tout cela, mais pendant cet entrechoc, il avait vu… Kensei avait vu ce regard… qui amalgamait détermination et bestialité. Le plus étonnant dans tout ceci était qu’il ne faisait même pas partie de la onzième division considérée comme la plus sauvage. Pourquoi tant de froideur dans un simple regard ? Qu’est ce qui avait rendu cet homme de ce calibre tel qu'il était présentement ? Les ténèbres qui émanaient de sa personne étaient bien trop profondes pour que le lieutenant de la cinquième division puisse le cerner. Il n’avait réussit qu’à sonder l’expression de son visage, et c’est ce qui avait fait la faveur de son adversaire, puisqu’étant déconcentré, la lame de son katana plus longue que celle du protagoniste qui n’avait qu’un simple tanto, avait fait toute la différence. De quoi provoquer une blessure assez notable sur l’épaule de Kensei, dont le sang se propageait sur une bonne partie de son shihakusho.

- Sanosuke fuuuuuukuuuuuutaaaiiiiishoooooooooo…

Brutalement, le silence fut brisé par des bruits de pas, qui marquaient l’avenue de plusieurs sièges de la division. Ceux-ci semblaient affluer vers leur vice-capitaine, pendant que Kensei soupira avant de faire claquer son cou. Les sourcils quelque peu froncés, il délogea un filet de sang vers ses lèvres, et se retourna voir la scène, sans pour autant s'être levé. Tout comme le montrait son corps, sa robustesse pouvait égaler celle du plus faible des capitaines. Digne d’un lieutenant de division qui avait tout à sa charge manque d’un supérieur à la tête de sa division.

- Hohhéééé qui êtes vous ? prononcèrent certains officiers qui s’avançaient dangereusement vers Kensei.

Intentionnellement, il croisa ses bras musclés, ce qui ne manqua de mettre en valeur, l’écusson de vice capitaine qu’il avait porté. Bien que retourné, il se leva de toute sa hauteur, et arbora un visage accueillant et chaleureux, de quoi refroidir leur ardeur, et forcer un respect soudain.

- Go ban tai fukutaisho Kojima Kensei.

Lorsqu’il s’avança après une brève présentation, ceux ci s’écartèrent pour lui l’accès libre à la sortie.

- J’espère que l’on pourra se recroiser un jour, hormis les réunions de vice-capitaine… Sanosuke-san…

Sa voix fut presque vive, et le nom qu’il avait prononcé avec audace de façon amicale, surprenaient beaucoup d’officiers, au point qu’ils écarquillèrent leurs yeux d’effrois. Pour lui, il n’y avait pas de mal. Ce n’était plus le kohai qui parlait à son sempai. C’était le lieutenant qui parlait à son homologue. Quoi de plus normal. A ces mots, Kensei s’enfonça dans la noirceur du couloir de sortie. Affaibli par ce petit entrainement, il n’avait la force que de quelques shunpos. Une fois complètement affleuré à l’endroit où il avait rencontré son précédent adversaire pour la première fois, il soupira grandement…

*Merdeuuuuh, j’fais comment pour rentrer correctement mainant ?*

Sentant un gloussement de la part de l’esprit de son zanpakutoh qui s'abstenait heureusement de lui lancer un commentaire désobligeant, il soupira une deuxième fois, et prit un air découragé, en mimant un grimace avant de disparaitre dans la nuit. Ce n’était peut être pas réciproque, mais il était bien content d’avoir pu faire la rencontre d’un autre vice-capitaine.

L’avenir promettait…

HRP: {Merci pour le rp}

Enfin, enfin il pouvait ressentir pleinement le moment présent comme à chaque fin de combat, enfin il pouvait laisser la fatigue envahir pleinement son corps jusqu’à ce qu’elle s transforme en un état de repos, de calme et de détente généralisé dans ton son corps comme si ce dernier était soudainement entièrement anesthésié : il avait toujours hâte de terminer un combat, que celui-ci soit pénible ou non, afin de pouvoir une fois encore ressentir cette sensation de plénitude et d’une sérénité évidemment bien méritée : que demander de plus ? Mais cette fois c’était différent, même une fois le combat terminé le lieutenant ne pouvait stopper la douleur intense qui parcourait chaque partie de son bras ce qui était la preuve qu’ils avaient été mit à rude épreuve, mais c’était aussi une preuve indiscutable de la force dont pouvait faire preuve l’officier inconnu. Malgré le respect que ce tour de force pouvait inspirer, le jeune Sagara ne voyait que la douleur et rien d’autre, il la ressentait si intensément que la moindre petite pression, comme celle nécessaire au maintien du manche de son arme de sa main, était un véritable supplice : ses nerfs avaient été mit à vif et il allait devoir laisser ses deux bras au repos jusqu’à ce que cette douleur disparaisse et qu’il puisse enfin retrouver le calme tant mérité.

Training with the moon [Pv Kojima Kensei] Kyoshiro4

Oh oui durant cet instant figé, le lieutenant inconnu avait eu le temps d’apercevoir le vrai regard de son opposant, ce regard mêlant une bestialité et une rage supérieures à n’importe quel membre de la onzième avec une froideur et un self-control savamment dosés : on secoue tout cela et on obtient quoi ? Un homme totalement insondable, même pour sa capitaine qui le connaissait depuis bien longtemps déjà, et qui ne pouvait trouver le repos de son esprit qu’en se battant aussi souvent que l’occasion lui était donnée. Se relevant très doucement et lentement, le jeune homme fut obligé de se concentrer pour apaiser la douleur insoutenable dans le seul et unique but de concentrer assez de force pour ne faire que rengainer sa lame dans son fourreau : imaginez-vous l’effort ? Le seul fait de penser à faire cela lui était douloureux, alors je vous laisse imaginer la concentration nécessaire pour rengainer son arme lorsque ses bras étaient si douloureux que n’importe qui aurait préféré qu’on lui coupe les bras pour faire cesser cette douleur.
Alors qu’il se remettait à peine du court mais néanmoins gigantesque effort, le jeune homme fut perturbé par les voix désespérées de ses subordonnés tombant sur l’état dans lequel avait été réduire cette arène : pourquoi criaient-ils ? Oh non ce n’était absolument pas qu’ils s’inquiétaient pour leur officier, ils cherchaient simplement à stopper le combat pour ne pas avoir à nettoyer davantage, car connaissant leur lieutenant depuis longtemps ils savaient déjà ce que ce dernier allait leur réserver comme tâche ingrate : nettoyer derrière lui.
Pivotant légèrement en entendant son homologue lui adresser la parole, le jeune homme ne prit même pas la peine de répondre à l’homme qui avait enfin daigné donner son identité : pas trop tôt n’est-ce pas ? Quel malpoli, je vous jure. Enfin bref, toujours est-il qu’une fois son adversaire partit, le jeune officier se dirigea lui aussi vers la sortie, assez lentement cette fois, et en guise de dernière punition et de dernière parole il lança sans se retourner :

« Nettoyez-moi ça. A la place des exercices matinaux.»

Et sans rajouter un mot, malgré les quelques rares cris de protestation de ses subordonnés, le jeune homme disparu au coin d’un couloir avant de se rendre enfin dans ses quartiers pour y trouver un repos et un sommeil bien mérités : ou tout du moins il essaierait, car cette douleur n’allait pas disparaître uniquement parce qu’il le désirait, mais il la supporterait comme à chaque fois et n’en sortirait que grandit une fois encore.

Ce qui ne me tue pas me rend plus fort.

» Kojima Kensei {Pres' Terminée}
» :: Je peux pioncer Tranquille ♪ [PV : Kojima Kensei] [FIN]
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