Un arrancar retrouvé dans une valise [pv Izumi Fuuko]

Dans un monde ou la désolation, la mélancolie, la mort semblait obtenir une totale maitrise sur toutes les autres valeurs, un jeune homme tout chétif, à la chevelure argentée … N’était pas présent … Ou plutôt il ne l’était plus. Aillant trahis les siens pour des raisons disons … personnelles … Cela faisait maintenant un petit peu plus de vingt ans que Genesis s’était installé dans la petite ville de Karakura. A son arrivée son intégration avait été des plus compliquées. En effet, qu’importe toutes les courbettes, tous les cadeaux, toute l’affection qu’il voulait jadis apporter aux humains pour l’avoir accueillit « à bras ouvert », il ne put qu’être attristé d’être ainsi ignoré par ses hôtes. Bien sur, la raison tenait tout simplement du fait qu’un simple humain ne pouvait voir un mort. C’était simple, mais il avait tout de même valut un sacré bout de temps pour que le petit Candide s’en rende finalement compte. Enfin bon, malgré le fait de n’avoir aucuns partenaires de discussions, la vie s’est montrée plutôt belle jusqu’à présent. Une infinité de cachette pour laisser libre à sa passion … le dodo ! Les immeubles, les maisons, les toits, les routes, les parcs, les barques, les bancs, les forêts, les poubelles, les boîtes aux lettres … Tous ces lits testés par l’ex Octava et pourtant, il était loin d’en voir le bout.

En bon scientifique qu’il était, sa soif de connaissance dormesque n’avait aucunes limites. C’est d’ailleurs en bon esprit Cartésien qu’il était qu’il ne put s’empêcher d’être émerveillé devant une usine de textile. Combien de planques pouvaient t’elles s’y trouver ? Soucieux de vite trouver la réponse, ce fut d’un pas lent et décidé que l’arrancar aux prunelles grisâtres se dirigea à l’intérieur du bâtiment. L’immensité de l’industrie, le monde allongeant sa conquête sur tout le territoire de l’exploitation, les machines fonctionnant à plein régime eurent pour unique effet que de faire scintiller les pupilles de l’endormi qui restait de marbre face à cette réalisation des plus remarquables .Seul, un simple humain peut certes paraître insignifiant, mais lorsqu’ils se rejoignent jusqu’à ne former une communauté entière, ils sont alors capable de faire trembler la terre elle-même. Ou tout du moins, dans le cas présent, le sol … En effet, les vibrations occasionnées par les machines permettaient à Genesis de se sentir comme s’il était sur un fauteuil de massage. De plus le nombre infini de couleurs se présentant partout dans la pièce venait déguiser l’entreprise d’une certaine prestance lui attribuant un certain style suscitant une certaine forme de respect. Dommage que les odeurs ainsi que les bruits ne venaient pas conforter les autres sens dans l’idée de la fête, de l’harmonie, de la mélodie.

Non, on avait plus l’impression de se situer au cœur même d’une terrible bataille ou explosions et tirs ne cessaient de résonner dans la salle que dans un bal ou rythme et symphonie venaient égayer les environs. Son admiration se transformant peu à peu en une forme de stress intense, le jeunot se mit aussitôt à courir partout dans le lotissement jusqu’à ne finalement s’y perdre. Un cero pourrait bien entendu résoudre tout ses problèmes, mais l’ex numéro Huit ne souhaitait en aucun cas donner sa position à d’éventuels ennemis pour une raison si débile. Il n’était pas non plus ce que l’on pouvait appeler un Kamikaze. Il était un évadé en cavale. Même s’il n’avait techniquement commis aucuns crimes si ce n’est s’assoupir pendant les heures de travails. Parce que c’était interdit maintenant d’être un paresseux ? Au vue de la tournure qu’avait prise cette affaire, sans doute, … Néanmoins, il s’était peut être perdu, mais il avait au moins réussi à trouver une pièce ou le silence était de mise.

Posant son regard à gauche, à droite, en face, derrière, ce qui pouvait à présent être perceptible se présentait sous la forme d’un immense dépôt ou étaient entreposés chapeaux, foulards, écharpes, cravates, chemises, pulls, sous pulls, vestes, manteaux, pantalons, robes, jupes, chaussettes, débardeurs, soutiens gorges, strings, culottes, sous vêtements, pyjamas, smokings, robes de mariés, sacs à mains, sacs à dos, cartables … valises ? Etrangement, une idée lumineuse traversa l’esprit du jeune vieillard à la vue de cet objet. En effet, malgré quelques imprévus, il n’avait pas oublié son objectif principal à savoir tester de nouvelles méthodes de somnolences. Pourquoi n’essayerai-il pas de réquisitionner cette valise pour s’assoupir ? Stupide me direz vous, cette expérience attribuait pourtant à ce drôle de personnage une fierté dont il était définitivement le seul à comprendre …

N’attendant pas que le plafond ne lui tombe sur sa tête pour débuter sa manœuvre, il ne put qu’être agréablement surpris en constatant qu’il faisait pile la bonne taille pour rentrer dedans. Heureusement qu’il était souple comme un poulpe, la tâche d’infiltration aurait probablement été plus délicate dans le cas contraire. Au bout de quelques minutes, après avoir enfin finis de rentrer complètement dans la valise dans une position des plus complexes, sa récompense se concrétisa par un plongeon direct dans le monde des rêves. Bien évidemment, comme l’on pu s’en douter, ne pouvant être vu des employés à cause de son statut de « fantôme », il fut embarquer dans la plus gênante des affaires. En effet, les produits fabriqués dans le but d’être mis sur le marché, il n’était pas étonnant de retrouver la valise de l’Octava transférés dans l’un de ces magasins de vêtements populaires de Karakura. Il était difficile de croire qu’un ancien Espada ne se soit toujours pas évadée de sa « prison » en prenant conscience du danger. Seulement, ce n’est pas qu’il ne voulait pas mais plutôt qu’il ne pouvait pas. Effectivement, comme l’on pouvait le craindre, l’arrancar s’était malencontreusement retrouvé coincé à l’intérieur même de sa valise lui retirant l’idée même de pouvoir s’en dégager.

Quelle poisse … C’était bien sa veine ça … Cependant, alors que tout espoirs semblaient avoir disparus, un bruit quelque peu familier pu être perçu par les fines oreilles de Genesis. Au vu de l’omniprésence de voix féminines, il se trouvait assurément dans un magasin de vêtement ! Usant de sa dernière chance de fuite, l’endormi s’efforça de crier à voix basse :

-A l’aide !!! Quelqu’un !!! Je suis bloqué dans la valise !!! Venez me secourir !!!

Répétant divers mots voulant tous dire la même chose que leurs prédécesseurs, un miracle se produisit. Un être capable de le voir et l’entendre avait réagit à son appel. Ne pouvant percevoir le visage qui venait d’ouvrir la valise, Genesis fit de son mieux pour mettre en évidence sa main droite bloqué entre son visage et sa cuisse :

-Avant de demander ce que je fais là dedans, tu ne pourrais pas m’aider à me décoincer s’il te plait ? Je t’en serais infiniment reconnaissant !