Une patrouille comme les autres [PV : Shinrin]

Shinrin fit glissé avec ses mains effilées la fine porte fermant les quartiers de la onzième division. Elle passa ensuite quelques secondes a se repasser son kimono noire à l’aide de ses paumes, et a enlever les quelques tâches de poussières. Aujourd’hui n’était certes pas une journée habituelle.

Depuis plusieurs semaines, les missions dont devaient se rassasier les membres de la onzième devenait de plus en plus ennuyante, voir, pour certains, répétitifs. C’est ainsi que la prise en charge des hollows devenaient affaire d’état, et que la plupart des guerriers, n’ayant pas mis la main sur quelque chose à taper pendant des semaines, allaient jusqu’à se défier pour savoir quel serait le prochain à partir à l’assaut des monstres masqués. Les autres, les moins combattifs ou déterminés, se voyaient confiés la périlleuse tâche des missions de patrouilles. Considéré comme de véritable affront, rares étaient ceux qui en étaient fiers. Ce n’était pas quelque chose qui suscitait la jalousie. Heureusement pour elle, notre demoiselle shinigami avait réussi a passé, lors des dernières semaines, outre les mailles du filets. Elle avait sut jouer des mains pour pouvoirs se trouver quelques missions qui passeraient discrètement, ou pouvoir aider quelques camarades dans la prévention des hollows. Sinon, sa principale occupation était le recensement. Avec quelques autres shinigamis, ils s’occupaient de se rendre au rukongai, repérait et notifier la présence des âmes vivants ici. C’était agréable, disait elle, et ça permettait de sortir un peu de locaux de sa division, où régnait sans cesse un climat d’affrontement. Le calme paisible des premiers quartiers de la ville des esprits, lieux de ses souvenirs, lui redonnait un peu une sensation de confiance, et elle préférait ainsi se promener dehors, plutôt que les entraînements rigoureux, auxquels elle devait quand même se plier. Cependant, l’annonce d’un nouvelle mission tomba. Son capitaine lui expliqua clairement ce qui en retournait. Elle devait, dans un premier temps, se rendre à un lieux de rendez vous, où elle rejoindrait un autre shinigami. Elle ne comprit pas tout de suite qu’il ne serait pas de sa division, mais dans la suite de l’explication, cette information devint claire comme de l’eau de roche. Le reste de la mission serait une banale patrouille dans le troisième quartier du rukongai. En entendant cette phrase, Shinrin se mordit la lèvre. C’était ce qu’elle faisait quand elle essayé de retenir une phrase qui voulait sortir de sa bouche, mais qu’elle sentait mal placée. Elle déglutit profondément, et ravala son envie. Le troisième quartier… Ce n’était vraiment pas loin de chez elle. Elle se souvint du chemin pour accéder a cette grande et calme rue. Un raccourcie serait surement de mise pour éviter le premier, pour qui elle avait une furieuse aversion. « Nous ne passerons pas par là … » Se dit elle. A vrai dire, cette mission de patrouille l’étonnait. Ce n’était pas courant qu’on lui demande de patrouille avec un membre d’un autre division que la sienne. C’était même la première fois. Mais elle se fit rapidement à l’idée, sûrement un programme de rapprochement, ou encore une lubie de capitaine.

Le jour même, elle fit des efforts pour ravaler sa timidité, et pour paraitre correcte, en bonne ambassadrice de la onzième division. Elle se souvenait de la barbare réputation de celle-ci, et des carnages féroces qu’on lui attribuait. Cela la fit sourire quelques instants. En se regardant dans une flaque d’eau, elle s’aperçut qu’elle ne correspondait en rien à la description qu’on faisait de la onzième… Elle devait faire donc bonne figure, pour essayer de « remonter » son niveau. Si vous ne paraissez pas féroce, ayez au moins l’air fière de côtoyer des guerriers. Cette phrase tournait en rond dans sa tête quand elle commença son chemin vers la porte nord. Elle accéléra néanmoins le pas. Être en retard n’aurait pas été bien vue. Même si les vingt minutes d’avance qu’elle avait pris soin de prendre n’était pas négligeables. Comme elle s’en doutait, après une bonne vingtaine de minutes de marche à pied, elle arriva devant le fameux lieu de rendez vous. Elle n’aperçut personne. Elle soupira, une main sur le haut de son torse. Le facteur retard était à éliminer. Elle s’avança un peu plus dans la rue, et posa son dos contre un mur plus blanc que les quelques nuages qui passaient, et entama d’attendre. Elle ne s’embêta pas. Attendre est plutôt amusant quand on est un shinigami en mission. Il faut souvent prouver que l’on est pas seulement capable de combattre, mais aussi faire preuve de patiente. C’est ainsi que, pendant quelques minutes, Shinrin s’amusa a regarder attentivement les quelques opaques boules de cotons flottantes , semblant défier le soleil en masquant ses rayons. Elle dut aussi faire face a un groupe de combattant de la mort, ayant choisis de passer par là, et la dévisageant comme si il faisait face à la femme à barbe. Cette image ne la mit pas en confiance. Elle leur adressa un timide sourire, suivit d’un geste de la main avenant, avant de vérifier l’intégralité de son menton avec ses deux mains, une fois les shinigamis hors de porté de vue, pour être sur que son niveau de pilosité était bien celui d’une demoiselle. Une fois son état confirmé, elle finit par choisir de heurter, à plusieurs reprises, un innocent petit caillou, qui eut le malheur de croiser son chemin. Il fut envoyer au quatre coin de la rues, roulant sur les pierres grossièrement ajustés qui formaient le sol où l’on marchait. Elle prit aussi un malin plaisir à faire passer ses doigts dans les cheveux, remettants à leurs places ses longues mèches ondulées, ou encore les plus petites, trônant au milieu de son front, comme un signe de défi capillaire. Shinrin s’arrêta. Un bruit de pas se faisait entendre. Elle posa par réflexe une main sur sa hanche, avant de soupirer contre ce geste inutile, car il s’agissait surement de son partenaire. Elle poussa le manche de son sabre un peu plus vers le côté de sa ceinture blanche. Elle n’aurait certainement pas à s’en saisir, dans un quartier comme le troisième. La patrouille serait certainement aussi calme que le lieu où elle se déroulerait. Une voix se fit entendre non loin d'elle.

Elle se retourna, et aperçut le fameux shinigami avec qui elle allait vadrouiller. Elle lui sourit, et en profita pour l’observer quelques secondes. Il était dure de se faire une idée sur sa division en se fiant à son allure. Elle remarqua néanmoins qu’il ne faisait pas très vieux, mais légèrement plus qu’elle. Cela devait aussi se voir par rapport à sa taille. Il mesurait une bonne quinzaine de centimètre de plus qu’elle. Mais, au fond, elle était habituée. La plupart des guerriers de sa division étaient plus grand qu’elle. La différence était surement dans la carrure. Il avait certes l’air d’être un combattant hors paire, mais il n’était pas autant bâtit que les féroces bouchers qu’elle croisait habituellement. Elle n’en fut pas gêné autre mesure. C’était rassurant de croiser des shinigamis à l’allure normalement répartit. Néanmoins, son visage avait quelque chose d’étrange. Ses cheveux noirs de geais, plutôt longs, assez ébouriffés, faisaient ressortir ses yeux rouges et perçants. Elle n’avait jamais croisé une telle coloration oculaire auparavant, et elle dut bien avoué intérieurement que le regarder droit dans les yeux était difficile, du fait qu’ils lui donnaient un air cruel. A la ceinture blanche, identique à la sienne, trônait un sabre, à la garde mystérieuse. Shinrin se demandait bien de quel genre de zanpakutô elle avait affaire. Soudain, elle s’aperçut qu’elle devait avoir l’air stupide, à la dévisager avec son air curieux et révélateur, et elle secoua frénétiquement la tête avant de sourire a nouveau, une main chaleureuse tendu vers son interlocuteur, en guise de gage de bonne volonté de son côté. Le côté de ses yeux dorés étaient légèrement plissés, laissant présager la bonne humeur, et elle dit sur un ton clair:

Elle hésita a lui demander d’où il venait, et se pinça la lèvre. Elle finit par ravaler la question, attendant que le chef des opérations décident de la marche à suivre. Cette patrouille s’annonçait bien.

Shinrin hocha franchement la tête, et lui emboita le pas. Il avait l’air sympathique, et coriace, elle se permis alors de ne pas trop parler de combat. Mais, en se connaissant, elle savait qu’elle aurait agis de même avec tout les shinigamis qu’elle aurait côtoyait. Si nous nous battons côtes à côtes, que nos souffles sont les mêmes, que notre sueur suinte du même combat, et que nos cœurs battent à l’unisson, tu seras mon allié. C’est ainsi qu’elle concevait les choses. Entre shinigamis, aucune guerre n’était possible. Entre les combattants, seul régnait le lien. Entre les personnes, tout était différent. C’était cette philosophie qui habitait la combattante des armées royale de la cour. Elle regarda le dos d’Akira, car comme celui-ci était le responsable de la patrouille, il était normal qu’il marche devant. Elle c’était donc effacée, et accepta sans aucun problème sa place de seconde, derrière le fière jeune homme. Elle leva les yeux en l’air. Elle choisit de le considérer comme un shinigami. Elle ne le connaissait pas assez pour qu’elle puisse voir la personne qui se cachait derrière. Mais elle sentait intérieurement qu’elle pouvait lui faire confiance. Elle secoua sa tête, pour se réveiller, et sortir de sa rêverie. Quand elle remarqua qu’Akira était déjà de nombreux pas devant elle, elle se dépêcha de presser le pas. Il n’était pas permis pour elle de passer pour une jeune rêveuse.

La shinigami connaissait le troisième quartier. On ne pouvait pas trouver plus calme, a part le deuxième et le premier quartier. Ce n’était pas le genre d’endroit où venait se manifester les hollows, où encore les jeunes fous, qui cherchait le sang à faire couler. On trouvait dans ce quartier certaine des plus hautes castes du rukongai. Ces grandes familles pleine de dignité, avait déjà, d’ailleurs, comment le permettait leur rang, souvent le loisir de s’offrir des court d’épée, et de maîtrise des armes, qui pouvaient les sortir des quelques pétrins. La demoiselle commençait à s’interroger sur l’utilité de cette mission de patrouille. Elle se mordit la lèvre… Son rang ne lui autorisait pas de se moquer de ses missions, où encore de les juger. Elle devait être fière d’avoir été choisis pour cette opportunité de liaison entre les divisions. Elle leva ses yeux dorés. Un enfant, richement vêtu, venait de sortir ^de la court d’une grande et belle maison. Derrière lui, deux jeunes femmes, équipés de grands éventails, veillés à la bonne ventilation du protagoniste. Une troisième, enfin, marchait à côté du jeune garçon, en portant une grande ombrelle. Shinrin se rappela alors que le soleil était assez lourd en cette journée, et qu’il était vrai que le haut de son crâne avait changé de température de manière significative. Soudain, le jeune bourgeois s’arrêta, en fixant les deux shinigamis de ses yeux de nobles. Ceux là étaient dédaigneux, arrogants, mesquins. Il les jugeait, les toisait. Et ce, de manière hautaine. Au même moment, une bise calme balaya la scène. La jeune fille entraperçut les mèches noirs de son comparse vibraient dans l’alizé, quand ses longs cheveux d’écorce se soulevaient et flottaient quelques secondes sous le vent. Sous le poids de ce regard de noble, Shinrin baissa les yeux. Il lui rappelait horriblement son ancienne condition, qu’elle avait perdu, et qu’elle ne pourrait regagner, que par un acte de bravoure incroyable, et miraculeux. Elle c’était elle-même emprisonné dans l’infériorité des combattants…

Lentement, le jeune garçon s’éloigna, alors que le duo de shinigami, en début de rue, avait cessé de marcher. Cette apparition mondaine avait comme jeté un froid sur la patrouille. L’air était devenu un peu pesant, un peu lourd. La shinigami frissonnait. Cette ambiance était plutôt désagréable. Elle choisit alors de rechercher, dans son esprit, un sujet de discussion. Il serait plus habile, dans cette situation, de combattre activement l’ennuie, qui s’installe vite, en discutant agréablement avec un camarade. Quand touts résultats de recherches s’avéraient vains, elle décida de laisser parler sa curiosité…

Toujours en retrait, elle attendit que le brun guerrier veuille bien lui répondre.